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Chapitre 54

Jeremy

Cela faisait maintenant 15 minutes quand je me tenais debout sur la piste d'atterrissage du pensionnat. Le jet de Mlle Darcy avait du retard, mais il ne devait plus tarder. Heureusement, le soleil était aujourd'hui haut dans le ciel et cela aurait pu être pire. À vrai dire, j'étais même de très bonne humeur et sans raison particulière. Je profitais juste du fait d'être en vie.

J'entendis des pas rapides dans mon dos et tombai sur une Savannah essoufflée, les joues toutes rouges. Elle portait également un tee-shirt et un short, et elle s'était légèrement maquillée. Cela me faisait plaisir de la voir reprendre vie après tous ces mois de désespoir. J'avais l'impression d'enfin retrouver ma jeune et belle Savannah.

En arrivant à ma hauteur, elle récupéra sa respiration et me dévisagea.

- Tu vas bien, Scandola ? me demanda-t-elle, plus par inquiétude que courtoisie.

Je fronçai les sourcils, quelque peu amusé, et me demandai si elle pouvait voir mon regard à travers les verres de mes lunettes de soleil (j'avais beau être peu sensible à la lumière du soleil grâce à mes gènes, il y avait une limite).

- Très bien, merci. Pourquoi cette surprise ?

Elle cala une main sur sa hanche et plaça l'autre en visière au-dessus de ses yeux.

- C'est étrange, tu as l'air presque normal avec cette tenue et ce sourire qui ne quitte pas ton visage.

Je m'autorisai un petit rire.

- Je vais prendre ça comme un compliment.

- Tu es là depuis combien de temps ?

Je jetai un coup d'œil à ma montre.

- Bientôt 20 minutes.

- Ils devraient être là, soupira mon élève, cette fois vraiment inquiète.

Je posai une main sur son épaule, voulant ce geste réconfortant.

- Le pilote a appelé, ce ne sera plus très long.

Savannah jeta un regard sur ma main, comme si elle se retenait de bouger l'épaule pour s'en débarrasser. Je lui épargnai cette peine en la retirant. Elle comprit vite à mon air que j'avais moi-même compris.

- Ce n'est pas toi ! s'empressa-t-elle d'expliquer. C'est juste que...ta peau est si froide et je n'ai moi-même plus aussi chaud qu'avant.

Ouf, c'est beaucoup moins vexant.

- À ce propos, repris-je doucement, maintenant qu'Elizabeth est là, il faut vraiment qu'on parle de ce qui s'est passé cette nuit-là. Jusque-là on a évité le sujet, on vous a laissé du temps pour faire votre deuil en paix, mais on sait tous que ce qui vous arrive est très sérieux et qu'on ne peut pas le prendre à la légère.

Savannah baissa les yeux, toute calme.

- Je sais. Je ne suis juste pas certaine de vouloir entendre ce que Mme Diggle et toi avez à nous dire.

En effet, elle n'en avait pas envie, mais comme d'habitude, c'était bien plus compliqué que ça.

- Oh regarde ! Les voilà.

Une heure plus tard, Elizabeth et Savannah étaient assises côtes à côtes devant Mme Diggle et moi, dans le jardin de l'infirmerie. Nous avions opté pour un décor agréable et aéré, plutôt qu'un bureau morne.

Mlle Darcy était toujours assez pâle, mais elle semblait déjà aller beaucoup mieux que la dernière fois que je l'avais vue. Je pensais que ça lui ferait du bien d'être rentrée de cette tournée de condoléances et qu'elle pourrait enfin penser à guérir aux côtés de ses amis. De plus, je savais que Savannah était déterminée à être là pour elle.

- Alors, vous savez toutes les deux pourquoi nous sommes ici, n'est-ce pas ? commença Mme Diggle.

Les deux jeunes filles échangèrent un regard lourd de sous-entendus.

- Peut-être pourriez-vous commencer par nous raconter votre version des faits de cette nuit-là ? proposai-je calmement.

Il n'y avait pas vraiment un bon moyen de briser la glace.

- Eh bien, tu étais occupé à te battre contre d'autres Lunes quand l'un d'eux a propulsé Lizzy contre un arbre. Je me suis précipitée pour l'aider, mais elle était inconsciente, je crois que sa colonne vertébrale était brisée.

Pendant le récit de Savannah, je ne pus m'empêcher d'observer les réactions de son amie. Elle l'écoutait sagement, sans rien contredire ou confirmer, c'était comme si ce n'était pas vraiment d'elle qu'on parlait.

- Je...j'ai compris qu'elle était déjà en train de mourir alors...je ne sais pas, je n'ai pas réfléchi, j'ai juste pensé que la médecine humaine ne pourrait rien pour elle et que la magie était sa seule chance. Donc...j'ai...transféré, disons, mes pouvoirs dans son corps et ça a marché.

Sur ce, Savannah prit la main d'Elizabeth dans la sienne. Cette dernière sembla se réveiller et lui sourit tendrement.

- Et tu ne t'es pas dit que perdre tes pouvoirs pourrait être dangereux pour toi ? demanda Mme Diggle à l'intention de mon élève, cherchant à en arriver au point où elle aurait dû être morte de manière peu subtile.

Mon élève écarquilla les yeux.

- Oh je croyais que j'en mourrais ! Mais...il s'est avéré que non, finalement.

La manière parfaitement désinvolte qu'elle avait eu de répondre me sidérait. Elle était prête à mourir et elle en parlait comme si c'était naturel. Elizabeth, elle, baissait les yeux, honteuse d'avoir presque été responsable de la mort de son amie alors qu'il s'agissait d'un sacrifice volontaire.

- Justement, reprit Mme Diggle, je pense avoir compris pourquoi et Jeremy m'a confirmé que c'était le plus plausible.

Comme je l'avais moi-même fait la première fois, Savannah s'étonna d'entendre l'infirmière m'appeler « Jeremy » et non pas « Scandola ». Elle me lança un regard l'air de dire : « J'ai raté un épisode ? ».

- Nous vous écoutons, intervint Elizabeth d'une douce voix.

Ma collègue me fit les honneurs, alors je me lançai :

- Nous pensons que tu es encore en vie parce que tu ne lui as pas donné tout ton pouvoir. Voyez-vous, votre corps Elizabeth, n'a pas été conçu pour accueillir de la magie d'enfant du Soleil. Si elle vous a sauvé, c'est parce qu'elle n'est pas non plus nocive, elle a senti que votre corps était en train de mourir, alors elle vous a envoyé de l'énergie pour survivre, comme elle l'a fait pour Savannah de nombreuses fois. Ce qui vous empêche de vous transformer pleinement en fille du Soleil, ce sont vos gènes humains. Comme je vous l'ai dit, ils cohabitent très bien avec vos nouvelles cellules, mais votre corps est incapable de se les approprier pour autant. Il vous manque les gènes améliorés que tous les enfants du Soleil ont reçus à leur transformation, avant de recevoir leurs pouvoirs, de manière à ce que leurs métabolismes soient prêts à les accueillir, et ce n'est pas le cas du vôtre. Ainsi vous vivez grâce à de la magie présente dans votre corps, mais elle ne vous est pas propre. Elle appartient toujours à Savannah.

Je me tus le temps de les laisser digérer cela, mais je compris à leurs expressions qu'elles allaient avoir besoin d'un petit peu plus d'aide. J'avais oublié qu'elles n'étaient pas aussi habituées que nous à ces histoires de gènes.

- Mme Diggle, votre exemple du triangle de feu était parfait, vous pouvez peut-être...

- Bien sûr ! fit-elle, prête à prendre la relève. Vous savez ce qu'est le triangle de feu ?

Elizabeth leva les yeux aux ciels tandis que Savannah fronça les sourcils.

- Évidemment !

- Le quoi ?

Tous les regards se tournèrent vers mon élève. Celle-ci croisa les bras sur sa poitrine.

- Bah quoi ? Vous croyez vraiment que j'avais que ça à faire d'écouter en cours ?

Mme Diggle balaya cette réponse de la main.

- Peu importe, tout ce que tu as besoin de savoir, c'est qu'il y a : l'énergie d'activation, autrement dit ton pouvoir de Feu, le comburant, l'O2 présent dans ton sang, et le combustible, ton corps. En apparence, Elizabeth, tu as hérité des trois éléments du triangle, mais ce qui fait que le corps de Savannah est capable de matérialiser du feu, ce sont ses gènes modifiés par le virus, c'est ça le combustible, et ces gènes sont manquant chez toi. Alors tu es capable de supporter la chaleur auto-générée par le pouvoir, mais tu es incapable de l'utiliser sous forme concrète car ce sont les gènes de Savannah qui sont toujours au contrôle depuis son corps.

Voilà qui expliquait tout. Cela me paraissait très clair et même si j'avais eu plus de temps qu'elles pour tout intégrer, je ne doutais pas que les filles seraient bientôt en mesure de réagir.

Elizabeth fut la première à se manifester, après avoir passé les mains sur son visage, épuisée.

- Si je comprends bien, ça veut dire que...nous partageons la même vie ?

En entendant ça, Savannah se redressa et sortit de ses pensées pour nous donner son attention.

- En effet, confirmai-je, à la fois triste et émerveillé devant ce miracle. Par conséquent, si la magie de Savannah devait disparaître chez vous, Elizabeth, ou bien chez elle, vous mourriez toutes les deux.

Ça, cela m'effrayait beaucoup plus. Et apparemment, je n'étais pas le seul. Sans prévenir, Savannah se leva précipitamment et s'éloigna de quelques pas, une main sur la bouche, émue. Je savais parfaitement que c'était un choc, mais il ne me semblait pas que ce fût la raison pour laquelle elle réagissait ainsi. Elizabeth hésitait à se lever et à la rejoindre, mais quelque chose la retenait. Savannah faisait des efforts pour se calmer en inspirant et expirant profondément. Je la devinai retenir ses sanglots et ignorer la douleur de sa gorge serrée, et comme son amie et Mme Diggle, je ne savais ni quoi dire ni quoi faire.

Finalement, Savannah se redressa, comme si elle avait trouvé une solution qui la soulagerait, mais au lieu de revenir vers nous, elle saisit le premier pot de fleurs qui lui tomba sous la main et le jeta au sol. Elle sembla se délecter de le voir s'écraser en morceaux à ses pieds et s'apprêtait à s'en prendre au suivant. Je me précipitai vers elle pour lui ôter le pot des mains avant qu'elle ne se blessât. Elle me fusilla du regard et me lança un autre pot à la place. Je l'esquivai sans mal.

Lizzy se mit alors à pleurer silencieusement. Elle était évidemment triste de voir ainsi sa meilleure amie, mais surtout, elle ne comprenait pas pourquoi elle était si énervée de partager sa vie avec elle alors qu'elle avait choisi de la sauver. Mme Diggle s'assit à ses côtés et la réconforta du mieux possible.

Je reportai mon attention sur Savannah, dont les joues étaient les rouges et les yeux remplis de larmes qu'elles s'efforçaient toujours de contenir.

- Hé ! Savannah, arrête ça tout de suite, qu'est-ce qui te prend ?

Je réussis à bloquer ses poignets et la forçai à me regarder.

- Savannah! Parle-moi, à quoi penses-tu ?

Elle continua de se débattre quelques secondes, puis commença à se calmer. Je décidai de lui faire confiance et de la lâcher. C'était la bonne décision puisqu'elle courut dans les bras d'Elizabeth. Mme Diggle et moi échangeâmes un regard, complètement perdus, tandis qu'elles se réconfortaient l'une l'autre.

Nous retournâmes chacun sur nos bancs distincts et comme si nous n'étions plus là, Elizabeth et Savannah arrivèrent enfin à s'expliquer.

- Ils m'ont tout pris, ils m'ont tout pris, gémit Savannah.

Mlle Darcy éloigna de son visage les cheveux de son amie et l'incita à la regarder dans les yeux.

- De quoi est-ce que tu parles ?

- Ils ont pris Marley, ils ont pris tes parents, puis Lucy et maintenant toi, j'en peux plus, Lizzy ! Je suis tellement fatiguée...

J'avais beau ne pas pleurer facilement, je devais avouer que voir Savannah craquer ainsi me remuait énormément.

- Mais je suis encore là, Anna ! la rassura sa meilleure amie. Je ne vais nulle part, tu m'as moi !

- Mais je ne deviendrai jamais ta Soleil, souffla alors mon élève.

D'un coup, tout devint clair. Bien sûr que c'était pour ça qu'elle pleurait depuis le début. La chose qui la faisait se battre depuis plus de 6 ans, son seul rêve, venait de partir en fumée.

- Quoi ? s'écria Elizabeth. Qu'est-ce que tu racontes, bien sûr que tu vas devenir ma Soleil !

- Non ! Non ! Tu ne comprends pas, je ne pourrais jamais être ta Soleil si risquer ma vie pour te protéger signifie aussi risquer la tienne, c'est impossible !

Elizabeth réalisa enfin de quoi il s'agissait et fit également de son mieux pour ne pas s'effondrer.

- Non. Non, on trouvera un moyen. Ne baisse pas les bras, Anna, je t'en prie ! Je suis sûre qu'on trouvera un moyen, personne n'a à savoir qu'on partage la même vie !

Savannah soupira et commença à recouvrer son calme.

- Lizzy... Je refuse de te mettre en danger de cette manière.

- Mais moi je le veux ! Regarde-moi bien, ils ont pris Marley, ils ont pris mes parents, ils ne nous auront pas nous aussi ! Je suis sérieuse, Savannah, je mourrais volontiers avec toi le moment venu.

- Ne dis pas ça, rouspéta mon élève.

- Je le pense ! Je ne veux pas vivre dans un monde où tu n'es pas là !

- Lizzy... Tu es destinée à accomplir de grandes choses, un jour tu siégeras au Conseil et les gens auront besoin de toi, tu ne peux pas penser comme ça.

Savannah marquait un point, mais nous savions tous que ça ne suffirait pas. Elles étaient à jamais liée l'une à l'autre désormais. Je me rendis enfin compte d'à quel point c'était au tant un miracle qu'une malédiction.

- Je n'en ai rien à faire d'avoir un jour un siège au Conseil, j'ai déjà perdu mes parents, je ne peux pas te perdre toi aussi, tu es la seule famille qui me reste ! Et puis tu es la mieux placée malgré tout pour être ma Soleil et tu le sais aussi bien que moi ! À chaque instant, tu es avec moi, tu es littéralement dans mon corps, tu vois ce que je vois et entends ce que j'entends !

- Je vous demande pardon ? s'exclama alors Mme Diggle.

Ah oui, j'avais peut-être oublié de lui parler de ça. Après la mort de Lucy, ça avait été un peu la folie et j'étais persuadé que ma collègue voudrait immédiatement en parler avec Savannah alors qu'elle n'était pas prête. Néanmoins, je pouvais imaginer que l'apprendre de cette manière n'était pas idéal.

- Vous étiez au courant, Scandola ?

Pendant ce temps, Elizabeth et Savannah continuait tranquillement leur discussion.

- Tu l'as senti toi aussi ?

- Je t'ai entendue comme si tu étais avec moi.

- Scandola !?

- Oui ! Non ! Enfin...

J'allais en entendre parler pendant un moment.

- Oui et non, c'est arrivé une fois pendant un de nos entraînements, mais on a décidé d'attendre le retour d'Elizabeth pour en parler.

Mme Diggle me fusilla du regard et se retint probablement de me gifler. J'avais conscience que la coopération était importante pour s'assurer que Savannah allât bien, mais comment étais-je censé aborder le sujet de toute façon ? Elle avait commencé à agir comme une folle et à parler à son amie alors qu'elle était à des milliers kilomètres ? Elle ne m'aurait pas cru et aurait eu besoin d'une preuve de la part de Savannah et je ne la pensais réellement pas prête.

- Et si vous me racontiez ce qu'il s'est passé exactement ? demanda finalement Mme Diggle, la mâchoire serrée.

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Quand ce n'est pas la mort, c'est la vie qui pose problème...
À partir de maintenant je recommence à poster régulièrement, alors soyez bien à l'affût les mercredi et samedi parce que la fin approche à grands pas mine de rien 😉
À bientôt 😘

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