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Chapitre 4

Savannah

Jour 1

Apparemment, j'avais dormi toute la journée...

Jour 2

Je n'avais même pas encore essayé de les soulever, que je savais que mes paupières étaient incroyablement lourdes. Je m'estimai déjà heureuse de pouvoir sentir mes membres engourdis. Je percevais plusieurs douleurs, mais je ne perdis pas mon temps à les compter, sachant qu'elles s'étendaient sur à peu près tout mon corps. J'étais moi-même étendue sur une surface rugueuse et glaciale. Je devinai une atmosphère moite et humide, et entendis même, seconde après seconde, des gouttes s'écraser lentement sur le sol, diffusant un écho sourd et répétitif.

Je ne me souvins pas immédiatement du lieu dans lequel je me trouvais, mais ma mémoire ne tarda pas à revenir quand j'ouvris enfin les yeux et observai mon environnement. De la roche. Il y avait de la roche partout. J'étais complètement entourée de roche. Je me trouvais vraiment dans une grotte. À certains endroits, la pierre paraissait lisse, presque confortable, alors qu'à d'autres, elle paraissait dure et tranchante. Cet endroit était à peine aménagé et restait majoritairement à l'état brut. Je distinguai vaguement à ma gauche une vieille chaise en bois et un semblant de table. Une grosse pierre arrondie était coincée dans le coin droit du fond de cette grotte et c'était au pied de celle-ci que dégoulinaient, à la suite, des gouttes d'eau.

Je m'appuyai sur mes coudes pour pouvoir regarder derrière moi et découvris l'entrée. Il ne s'agissait en aucun cas d'une énorme pierre style Ulysse et le Cyclope, ni d'une planche en bois ou d'une bâche de fortune. C'était certainement la chose la plus moderne de cet endroit. Il y avait une vraie porte d'entrée métallique, avec trois verrous enchaînés et une petite lucarne, par-dessus laquelle le rideau était tiré. Il laissait passer un petit filet de lumière sur trois de ses bords et je me rendis compte que c'était en fait la seule source de lumière de cette grotte.

Après un certain temps d'acclimatation à l'obscurité envahissante, je pus examiner plus précisément ma position. Je me trouvais allongée sur une sorte de couchette en pierre. Mes vêtements étaient dans un piètre état mais c'était bel et bien une poche de glace qui recouvrait ma cheville enflée et douloureuse. Une seconde était posée autour de ma nuque et j'en découvris encore une troisième, restée collée à la pierre froide quand j'avais relevé la tête. Je sentis en effet qu'il s'agissait de trois endroits particulièrement douloureux. Puis, je tentai de me remémorer comment c'était arrivé.

Voilà tout le temps qu'il m'avait fallu pour réaliser que j'étais seule, enfermée dans la grotte d'un Lune. Dire que j'étais légèrement paniquée serait vous mentir. Je tentai de me mettre debout d'un bond, mais à l'instant où mon pied gauche toucha le sol et supporta mon poids, je le retirai immédiatement et me laissai retomber sur ma couchette. Une douleur aiguë me sciait également la tête et je ne me sentais pas la force de me relever.

- Oh putain..., murmurai-je d'une voix rauque et tremblante.

Je me massai doucement les tempes et ignorai les gargouillements de mon ventre. Dans quelle merde m'étais-je encore traînée...? Je savais que je n'avais pas énormément d'options mais j'aurais dû forcer Alexander à me ramener à Minneapolis, pas le laisser m'emmener dans sa grotte. C'était un Lune, nom de Dieu ! Ne jamais faire confiance à un Lune, n'était-ce la première chose que l'on nous apprenait au pensionnat ? J'étais tellement pitoyable.

Cette nuit dans la forêt, j'étais dans tous mes états. J'avais peur que ces monstres m'enlèvent à nouveau une personne chère, mais finalement je m'étais moi-même perdue. Quelle idiote je faisais. Oui, ce gars paraissait plus humain que...de vrais humains quoi. Oui, il dégageait un truc bizarre et mystérieux qui ne pouvait qu'attiser ma curiosité. Oui, il était était beau et oui, il m'avait plus ou moins sauvée, mais comment avais-je pu croire que c'était suffisant pour lui faire confiance ? N'aurait-il pas été plus simple de tromper ses camarades en les envoyant dans la mauvaise direction ? Il avait tant d'intérêts à me ramener chez lui en prétendant vouloir m'aider. Comment avais-je pu être aussi stupide !?

J'imaginais parfaitement l'exaspération que ressentirait Jeremy s'il savait ce que j'avais fait. J'aurais certainement droit à un sermon du genre : « Mais enfin Savannah, qu'est-ce que tu as dans le crâne ? C'est dingue de n'en faire qu'à sa tête à ce point ! Je t'avais dit de courir te mettre à l'abri, pas de te jeter dans la gueule du loup ! Pourquoi ne réfléchis-tu jamais avant d'agir ? Grandis un peu ! » En fait, non. Jeremy ne serait probablement pas aussi méchant. Il voudrait rester honnête bien sûr, mais au fond il n'était différent des autres que pour cela.

Il pensait sûrement que je ne remarquais rien, que je souffrais en silence sans réfléchir au reste mais il avait tort. J'avais très bien vu cette manière qu'il avait de vouloir me ménager, de ne jamais me donner une critique qu'il ne me pensait pas capable d'encaisser. Mais ça ne faisait que me décevoir davantage de sa part. Si je pensais qu'une personne ferait tout pour que je ne me sente pas mal à l'aise, pour que les choses se passent comme avant, si je pensais qu'une personne me traiterait comme une fille forte, capable de surmonter sa peine, ce serait Jeremy. Mais non, bien sûr. Encore une fois, j'avais accordé ma confiance à la mauvaise personne.

« Et après tu t'étonnes que je suive un Lune qui a l'air honnête dans une situation désespérée ! » lui répondrais-je. Évidemment, lui, rétorquerait un truc du genre : « Qu'est-ce ça veut dire ça ? » ou « Je ne vois pas de quoi tu parles ! ». Et, de manière prévisible, j'ajouterais : « Non, bien sûr que non, comme d'habitude quoi ! ».

Oh la la, il fallait que j'arrêtasse tout de suite les monologues. Ça ne présumait généralement rien de bon. De toute façon, absolument rien de cette situation ne présumait quelque chose de bon. J'étais à bout de force et il était inenvisageable que je me batte contre un Lune en ce moment. Je m'étais moi-même piégée.

D'ailleurs, j'ignorais où pouvait bien être passé mon poignard, la seule arme que j'avais ici. Je ne pouvais pas non plus espérer briser ces chaînes à ma main nue, donc, je devais attendre qu'Alexander revînt. Cela pouvait signifier tout un tas de choses et elles étaient loin d'être réjouissantes dans l'ensemble. Mais regardons les choses en face, je n'étais toujours pas morte et j'avais de la glace pour soulager ma douleur. Vous trouvez que cela ressemble au mode opératoire d'un suceur de sang et mangeur de chaire pervers ?

Ceci-dit, désolée si je me répète, mais qu'un Lune veuille m'aider n'était pas non plus logique, sensé ou tout ce que vous voulez. D'un autre côté, une partie de moi n'arrivait pas à oublier ce que j'avais senti en le regardant et en le touchant pour la première fois. Il dégageait quelque chose de chaleureux, je me sentais inconsciemment en sécurité avec lui. Mais maintenant, je devais rentrer chez moi – peu importe l'endroit que j'appelais comme ça, il fallait que je partisse d'ici.

Réfléchir à un plan n'était pas un problème, le mettre à exécution, ça, c'était autre chose. Ma condition ne m'avantageait pas, mais si j'arrivais à suffisamment me concentrer pour utiliser ma psychokinésie, bien plus de possibilités s'offraient à moi. En y repensant, j'avais même de quoi me fabriquer une arme, il me suffisait d'arracher un des pieds de la chaise et de le tailler sur la pierre tranchante.

En fait, mon sauveur-kidnappeur était très mauvais. Cela ajoutait sûrement un point dans la colonne « Gentil Lune », mais je n'oubliais pas pour autant d'aiguiser la méfiance dont j'avais manqué après cette attaque nocturne. Et puis malgré tout, la colonne « Méchant Lune » gagnait de quelques points, alors, j'étais loin de me faire de faux espoirs.

À l'inverse, je faisais une très bonne victime inoffensive, autrement dit, je commençais sérieusement à douter de ma soi-disant capacité à guérir plus vite qu'un humain normal. Oui, pour le moment c'était carrément bidon. Comme je ne pouvais définitivement plus compter sur mes aptitudes physiques pour sortir d'ici, j'allais devoir passer au plan b. L'idée ayant déjà germée dans mon esprit, je n'eus pas à réfléchir bien longtemps. Je me placerais près de la porte quand Alexander rentrerait et je lui balancerais immédiatement la chaise en bois à la figure, par psychokinésie. Je prendrais bien garde de me mettre du bon côté, de sorte que je n'aie pas à contourner la porte pour sortir. Ce serait une perte de temps monumentale, sachant que je comptais uniquement sur l'effet de surprise pour m'en sortir.

Vous le savez sans doute déjà vous aussi, mais la surprise n'était pas suffisante. Il fallait savoir faire face à l'imprévu. Cela faisait partie de mon éducation et pour cette fois, je comptais bien la mettre à profit. Voilà pourquoi j'avais désespérément besoin d'une arme. Ainsi je me retrouvai à quatre pattes pour retourner cette grotte à la recherche de mon poignard. Ce fut plutôt rapide compte tenu du fait qu'il n'y avait quasiment rien à retourner, ce n'en fut pas pour autant efficace. Il n'y avait juste pas la moindre trace de mon poignard. J'avais beau fouiller dans chaque recoin, dans chaque ombre, derrière chaque pierre. Rien. C'était plutôt exaspérant. Nous passions donc au plan c : se fabriquer une arme avec les moyens du bord.

Comme je l'avais remarqué un peu plus tôt, j'avais à ma disposition une vieille chaise en bois. Bien que j'eusse déjà attribué le rôle de projectile d'attaque à cet objet, rien ne m'empêchait de lui soustraire un pied. Je n'étais pas sûre que mon agresseur – qui ne m'avait pas encore agressée mais ce n'était qu'un détail - fît la différence en la recevant, de toute façon. J'entrepris donc d'arracher un des quatre pieds en bois, ce qui s'avéra plus difficile que prévu avec...bah un pied en moins – sans mauvais jeu de mot.

J'essayais à tout prix d'épargner ma cheville et cette précaution m'amena dans toutes sortes de positions hybrides pour récupérer ma future arme. Un instant, j'hésitai à la balancer contre la pierre, mais je n'aurais alors plus de quoi obtenir mon effet de surprise. C'était à peine compliqué cette histoire. Du coup, je me forçai à faire preuve de patience, jusqu'à ce que ce foutu pied fût dans ma main ! Entre nous, ça m'avait pris un temps fou, mais j'étais prête à tout. Il ne me restait plus qu'à le tailler contre la roche et bizarrement, il me fallut deux fois moins de temps pour y arriver. Non mais c'était quoi ce délire ? Bientôt j'allais tomber sur mon véritable poignard et je n'aurais plus qu'à me tirer une balle dans la tête.

Mouais. Pas très drôle. Et puis, je ne pourrais même pas.

Ensuite, l'idéal aurait voulu que j'ensorcelasse ce nouveau pieu de mon pouvoir, mais je m'en sentais absolument incapable, alors la question était vite réglée pour une fois. Cette arme improvisée ne le tuerait donc pas, mais elle le ralentirait suffisamment longtemps, avec un peu de chance. Pourquoi ne dépendais-je que de chance et de surprise ? Étais-je réellement destinée à mourir comme ça ? Au moins, je n'entraînerais personne dans ma chute, ils m'en seraient peut-être reconnaissants après coup. Comme si c'était à moi de ne pas les décevoir, alors que j'étais blessée, seule et enfermée dans la grotte morbide et carrément flippante d'un Lune qui ne tarderait pas à revenir et à finir le boulot.

Savannah, ne fait jamais le moindre discours d'encouragement.

Alors que je me mis en position et me préparer mentalement à ce qui allait arriver, je ne pus empêcher mes pensées d'aller vers Lizzy, Jason, Jeremy, Cameron, en fait toutes les personnes qui m'attendaient au pensionnat. Ils n'étaient pas vraiment nombreux mais ils étaient tout ce qui me restait depuis sa mort. Plus j'y repensais, plus j'avais honte de l'épave que j'avais été ces dernier mois. Était-ce vraiment ça le dernier souvenir qu'ils auraient de moi ? Une fille vide et même pas douée pour faire semblant ? Et elle ? Qu'aurait-elle pensé de moi ?

Cette attaque m'avait brutalement réveillée, pour le meilleur et pour le pire. Ici, tout redevenait réel. Terriblement réel.

Réel, comme une clé qui tournait dans une serrure, comme un verrou qui se débloquait, comme un deuxième, puis enfin, comme un troisième.

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Hello !
Revoilà Savannah ! Comme vous pouvez le voir elle est assez secouée et ce n'est que le début. À votre avis, que se passera-t-il quand la porte s'ouvrira ? 🤔
Encore merci pour vos lectures et vos votes ! 😍 J'espère que vous continuez à lire cette histoire avec plaisir.
Gros bisous et à bientôt pour le prochain chapitre 😘

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