Chapitre 31
Jeremy
Je dormais paisiblement. Enfin. C'était la première fois depuis des jours que j'arrivais à fermer les yeux sans les rouvrir moins d'une heure plus tard. Un calme étonnant c'était emparé de moi ou peut-être était-ce seulement la fatigue. Je n'avais pas eu le temps de m'attarder sur la question, le sommeil ayant pris mon corps en otage. Finalement, je me sentais bien. J'étais au chaud, en sécurité, visitant le pays des rêves que je n'avais pas vu depuis un bon moment.
Ce n'était pas la première fois que je rencontrais Savannah dans mes rêves. Cela n'avait rien d'étonnant, mes journées tournaient autour d'elle. Cependant, c'était la première fois que je pensais à son retour et non pas à sa mort. Il s'agissait peut-être d'un signe du destin, quoi que je n'eus jamais réellement cru à ce genre de chose. Dans tous les cas, cela faisait du bien. Plus de sang, plus d'os brisés, plus de larmes. Il n'y avait que ses yeux, sa voix et son rire.
Une part de moi devait savoir que ce n'était pas réaliste, que je ne devais pas m'y attacher vu les circonstances. Néanmoins, elle avait décidé de se taire pour quelques heures. Il n'y avait pas de mot pour décrire mon soulagement. Une autre part de moi le savait maintenant. Savannah allait s'en sortir. Elle était plus forte que tout le monde le pensait et elle allait revenir pour tous ceux qu'elle aimait. Il fallait juste continuer d'y croire. Oui elle serait blessée, oui elle aurait mal, oui elle serait traumatisée, oui elle serait changée. Mais elle serait en vie. C'était tout ce que je demandais.
Ah oui et je demandais aussi qu'on me laissasse dormir tranquillement tant que c'était faisable, mais voilà encore un point sur lequel je n'avais pas de contrôle. Ma porte se faisait ruer de coups et si j'avais pu frapper à distance la personne qui osait me réveiller, je l'aurais fait.
Techniquement, tu peux...
À la place, je me levais, lentement, et atteins péniblement la porte. Un jogging et un tee-shirt me servait de pyjama alors j'allais ouvrir sans me changer.
- Quoi ? fis-je simplement d'une voix endormie.
Mes yeux tombèrent sur Marcus, un de mes collègues Soleil. Pour le coup, il semblait particulièrement réveillé, tous ses sens en alerte. Un instant plus tard, je vis trois autres de mes collègues courir dans le couloir en direction des ascenseurs et escaliers.
- Que se passe-t-il ?
- Il faut que tu descendes dans la salle de contrôle le plus vite possible, on t'y expliquera tout.
Après cette réponse brève, Marcus commença déjà à s'éloigner.
- Quoi ? Marcus dis-moi tout de suite ce qu'il se passe !
Comme les autres, il se mit à courir dans l'autre direction.
- Habille-toi !
Piqué au vif, je me précipitai dans ma chambre et enfilai ma tenue de combat officielle de Soleil. Je m'arrêtai alors devant la baie vitrée de mon mini salon. Il faisait sombre mais un étrange nuage de fumée s'élevait vers le ciel depuis la forêt sud. Je plissai les yeux pour en voir davantage et je finis par distinguer des flammes. La forêt était en feu.
Je me ruai dans le couloir lorsqu'une pensée me frappa. Feu. Cela se pouvait-il qu'il y eût un lien avec... ? J'accélérai encore le pas, me demandant si ceci était le moment que j'attendais ou que je redoutais tant. Sur le chemin pour passer d'un bâtiment à l'autre, je tombai sur Cameron, le cousin de mon élève. Que faisait-il là en plein milieu de la nuit ?
- Soleil Scandola ! m'appela-t-il en venant à ma rencontre. Que se passe-t-il ? Pourquoi est-ce que tous les Soleils ont été appelés ?
Bien qu'il gardât son sang froid, sa voix trahissait de la panique.
- Je ne peux rien te dire et moi-même je ne suis sûr de rien !
Je le dépassai et continuai dans la direction de la salle de contrôle, mais il m'arrêta à nouveau.
- C'est Savannah ? Scandola, je vous en supplie, dites-moi si c'est elle !
- Je n'en sais rien ! m'exclamai-je tout aussi frustré. C'est pour ça que je dois absolument rejoindre les autres, mais quoi qu'il arrive Cameron, si tu veux nous aider, assure-toi que personne n'aille dans la forêt, personne !
Je repris ma course sans attendre sa réponse. Moi aussi, il fallait que je susse.
Lorsque j'arrivai à destination, la salle était déjà bondée. Heureusement elle était composée de deux parties : la passerelle sur laquelle donnait l'ascenseur et les escaliers, faisant face à une longue et large salle remplie des bureaux des informaticiens, secrétaires et autres employés, et lorsque l'on descendait les escaliers et que l'on tournait le dos à cette partie de la pièce, on découvrait d'habitude une prolongation de cette grande salle, avec seulement une grande table de réunion en son centre.
Ces deux parties étaient simplement séparées par des vitres coulissantes, qui aujourd'hui, étaient grandes ouvertes. Des dizaines de Soleils étaient alignés contre les murs, attendant leurs ordres. Seul les supérieurs encerclaient la table. Je m'avançai d'un pas assuré vers M. Carter.
- Soleil Scandola, vous voilà enfin ! Nous avons détecté...
- Un incendie, je sais, le coupai-je.
Je ne supportai plus cette attente.
- Que disent les capteurs ?
Une lueur d'espoir brilla alors dans les yeux du proviseur.
- Il n'est pas d'origine naturelle.
Il n'est pas d'origine naturelle.
Mon cerveau se répéta cette phrase quelques secondes avant de bien l'enregistrer. Ce feu était né de pouvoirs tels que ceux de Savannah. Nous allions enfin la retrouver.
- Ils ont aussi détecté des tas de Lunes dans les parages.
Ma joie redescendit, laissant place à l'inquiétude et aux instincts.
- Combien ?
- Beaucoup trop.
- Je sais qu'auparavant j'ai clairement refusé d'envoyer une équipe, mais...
- Ne vous fatiguez pas, Scandola, intervint Patterson, notre chef de la sécurité chargé des forces armées du pensionnat. J'ai déjà six équipes d'intervention prêtes à partir. Je peux vous confier des Soleils pour former une septième équipe, vous ne pouvez pas y aller seul.
- N'en faites rien. Je resterai proche des équipes. Il n'est pas prudent d'impliquer davantage de Soleils s'il y a vraiment tant de Lunes dans la forêt, déclarai-je ayant conscience du danger qui nous attendait.
- Comme vous voudrez.
Quelques minutes plus tard, nous étions armés et avancions droit vers l'enfer.
Savannah
Dans la vie, les gens couraient pour des tas de raisons différentes. Il y avait les gens qui couraient pour être à l'heure, pour attraper des criminels, pour jouer avec leur chien, pour un marathon, pour se défouler, pour rattraper l'amour de leur vie. Et il y avait les gens qui couraient pour sauver leur peau. Disons que la plupart du temps, je faisais partie de la dernière catégorie.
Depuis quelques années, c'était devenu une habitude. Fuir pour survivre. En cours on m'avait appris à fuir. Pendant ma fugue j'avais dû fuir. Aujourd'hui encore, je devais fuir. Seulement jusqu'à maintenant, j'avais toujours fui en ayant peur de ce qui se trouvait derrière moi, pas devant moi. D'un côté, il y avait la souffrance, la peur, la mort et Alec. De l'autre côté, il y avait aussi la douleur, la peur, la mort. La douleur de reprendre cette vie et de devoir mentir à tout le monde, la peur des souvenirs et des sentiments, la mort de Marley et de l'ancienne moi. Mais de ce côté-là, il y avait également l'amour que je portais à tous mes amis, ma seule et véritable famille.
Alec et l'adrénaline des combats avaient réussi à éloigner mes craintes pour un temps, mais alors que je courais et que je m'éloignais de ma bouée de sauvetage, je commençai à me rappeler qu'elles étaient bien réelles. C'était si étrange. J'avais enfin la chance de rentrer à la maison après tout ce que j'avais vécu et pourtant, je redoutais ce retour. Mais à quoi bon ? Je n'avais jamais vraiment eu d'autres choix. Je ne pouvais pas renoncer aux quelques personnes qui tenaient à moi sur Terre et même si j'avais eu la force de le faire, où aurais-je bien pu aller ? Être une Soleil, c'était tout ce que je savais faire et sans diplôme, je n'avais pas le moindre espoir d'un avenir dans ce domaine. Il fallait que j'arrêtasse de penser à ça. J'allais rentrer au pensionnat et faire ce pour quoi j'étais douée. Tout allait bien se passer.
Une Lune surgit à ma gauche, mais je l'expédiai à des mètres de moi par psychokinésie. Elle se heurta à un bon nombre de branches avant de rencontrer un tronc d'arbre. Elle ne se relèverait pas avant quelques minutes. Je continuai ma course folle sans me retourner, mais avec de plus en plus de difficultés. À mesure que je m'éloignai de mon feu, mes blessures se faisaient sentir. Je ne comprenais pas très bien ce phénomène, je savais seulement que plus j'utilisai mes pouvoirs, moins je sentais la douleur physique, comme si l'énergie que je dégageais m'aidait à combler les trous.
Une centaine de mètres plus loin, je tombai sur un nouveau Lune. Il s'agissait d'un homme d'une forte corpulence et à l'air absolument démoniaque. Il ne me manquait plus qu'un mec sadique, génial. Je dégainai une flèche et brandis l'arc que j'avais récupéré sur le cadavre d'un de ces congénères un peu plus tôt. La flèche fendit l'air qui nous séparait en quelques secondes, mais malgré sa lenteur, mon adversaire réussit à l'esquiver. D'accord, le tir à l'arc n'avait jamais été un de mes points forts – à mon plus grand malheur –, mais j'avais progressé grâce à Alec, ce n'était pas juste !
Mon ennemi courut aussitôt vers moi, mais rata son premier coup. Finalement, je n'allais pas avoir trop de mal à m'en sortir. Dès qu'une ouverte se présenta, je lui assénai un coup de pied circulaire qui le déséquilibra. Cependant, il enroula ses jambes autour des miennes et m'amena au sol à mon tour. J'eus à peine le temps de faire le moindre mouvement qu'il réussit à me déboîter l'épaule.
OK, pas si nul que ça.
Après m'être fait cette confession, ma première pensée alla à Alec.
La douleur est dans ma tête. Je dois me relever et me battre. La douleur n'existe pas.
De mon bras valide, quoique atteint d'une balle quand même, j'empoignai mon poignard. Presque immédiatement, le Lune plaqua ce bras au sol en l'écrasant de son pied, particulièrement là où j'étais déjà blessée, et ne tarda pas à en faire de même pour ma jambe. Cette fois-ci, un hurlement m'échappa. Avant que mon adversaire ne réussît à me mordre, d'immenses flammes jaillirent de tous les côtés. Le feu semblait avoir atteint notre niveau de la forêt.
J'utilisai ensuite mes pouvoirs pour guider les flammes jusqu'au corps du Lune, qui enfin, s'embrasa comme une allumette. Une seconde plus tard, il était déjà loin de moi et grâce à ces utilisations de mes pouvoirs, j'eus assez d'énergie pour me relever et courir à nouveau.
- Savannah !
Malgré moi, je m'arrêtai instantanément. Je connaissais cette voix.
- Savannah !
Je fis quelques pas de plus, mais ne discernai aucune silhouette parmi les arbres en feu.
- Jeremy ? demandai-je d'abord doucement pour moi-même, d'une voix enrouée après avoir crié.
- Savannah !
- Jeremy ! appelai-je enfin, plus fort.
- Savannah !
Je courus dans la direction que m'indiquait mon ouïe. Mètre après mètre, je ne le voyais toujours pas. La nuit était sombre, mais les flammes la rendaient aveuglante également. Tout avait une teinte de rouge orangée, mais la fumée noire rendait la vision des arbres, même à quinze mètres de moi, complètement floue. Je n'arrêtai pas de courir. Il était là. Jeremy était là. Il m'avait enfin retrouvée.
Tu dois me promettre que quoiqu'il arrive dans les prochaines minutes, tu ne te retourneras pas.
Je n'allais pas me retourner. Je n'allais pas fuir. Pas cette fois.
Ce fut alors que je l'aperçus. Il se tenait là, à vingt mètres de moi, me cherchant lui aussi du regard. Jeremy. Mon mentor. Mon très cher mentor. Dès que ses yeux se posèrent sur moi, mon cœur fit un bon dans ma poitrine. Cela semblait presque irréel. Les lumières. La musique imaginaire. Les regards. Finalement, je réussis à faire marcher mes jambes et à courir vers lui. Il n'avait pas fait trois pas que je me jetais dans ses bras.
À ce moment-là je ressentis seulement une explosion. Une explosion de tout. Je le serrais enfin contre moi et ses bras m'entouraient eux aussi avec force. Je ne voulais pas le lâcher. Jamais. La sensation de son souffle chaud dans ma nuque était délicieuse et j'aurais pu passer des heures à m'imprégner de son odeur.
Il finit par me lâcher pour entourer mon visage de ses paumes. Mon Dieu, qu'il était beau. Il essuya mes joues sales et humides de larmes avant de se plonger dans mon regard quelques instants. Je ne savais pas ce qu'il y voyait, mais ses yeux sombres étaient chaleureux, protecteurs, aimants. Après toutes les monstruosités que j'avais vues, ils étaient simplement magnifiques.
Puis ces mêmes yeux commencèrent à descendre sur mon corps. J'étais dans un état pitoyable, j'en avais bien conscience, mais jamais un jour je n'aurais cru pouvoir distinguer autant d'horreur dans son regard. J'eus alors l'impression de sentir toute la douleur remonter à la surface. Jeremy dut le comprendre car il cessa d'observer mon corps pour me prendre à nouveau dans ses bras.
- Savannah, je suis tellement désolé, murmura-t-il contre ma peau.
Je m'éloignai très légèrement et collai mon front au sien.
- Ne t'excuse pas. Ça n'a jamais été ta faute.
- S'il t'était arrivée quoi que ce soit je...
- ...Chut, soufflai-je avant d'effleurer ses lèvres des miennes. Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement.
Jeremy étouffa un petit rire, certainement parce que personne n'aurait choisi le mot « facilement » compte tenu la situation. Nous finîmes par réellement nous éloigner et les instincts de mon mentor reprirent le dessus.
- Il ne faut pas rester là.
- Attend ! fis-je en attrapant sa main avant qu'il ne m'entraînât vers le pensionnat. J'ai...j'ai besoin que tu me remboîtes l'épaule.
Il eut un léger mouvement de recul en entendant ma requête, puis constata en effet que mon épaule droite était démise.
- Savannah...
- Je peux le supporter sans problème ! le rassurai-je. La laisser comme ça jusqu'au pensionnat serait bien plus douloureux.
Jeremy jeta de brefs regards autour de nous pour s'assurer qu'aucun Lune ne s'apprêtait à nous tomber dessus, puis tourna et tira d'un coup sec sur mon bras. Redécouvrir cette sensation me parut plus étrange que difficile. Alec avait bien fait son travail : je m'étais réellement endurcie. Par ailleurs, je remarquai bien les yeux écarquillés de mon mentor devant ma réaction ou plutôt mon manque de réaction.
- Merci mon Dieu, soupirai-je en me massant l'épaule en évitant ma blessure au shuriken. C'est beaucoup mieux, merci.
Il secoua la tête comme pour chasser son malaise.
- Cette fois, on y va !
Je le suivis à travers la forêt du mieux que me le permettait mon état. Je savais qu'en son for intérieur il hésitait à me porter, mais j'étais persuadée que nous n'irions pas plus vite alors je tentai d'absorber un peu des flammes autour de moi pour récupérer de l'énergie. Malheureusement, j'avais encore pas mal de boulot à faire côté pouvoirs. Au lieu d'obtenir l'effet escompté, une explosion retentit à quelques mètres de nous. Nous fûmes violemment projetés au sol comme de vulgaires branches et un arbre se renversa là où nous étions un instant plus tôt.
En fin de compte, réveiller ainsi mes pouvoirs me permit de rapidement récupérer. Je cherchai donc immédiatement Jeremy. Je le découvris non loin de moi, inconscient et écrasé sous des branches brûlantes. Je m'empressai de le libérer.
- Jeremy !
Du sang coulait le long de sa tempe, mais la coupure était superficielle. S'il ne se réveillait pas, c'était parce qu'il avait reçu un sacré coup sur la tête. Je voulus me maudire pour cela, mais à la place, je cherchai une solution. L'idée de le porter me vint à l'esprit, mais je m'effondrais déjà rien qu'en y pensant et je n'avais pas non plus assez de force pour utiliser à ce point ma psychokinésie. Je n'avais pas le choix : je devais trouver de l'aide.
Jeremy n'était pas venu seul, je le savais. Je n'avais plus qu'à trouver d'autres Soleil...sauf que j'étais pour le moins perdue. C'était une chose de connaître cette forêt sur un ou deux kilomètres, mais en plein incendie et en ignorant à quelle distance du pensionnat nous nous trouvions, j'étais relativement mal barrée. Néanmoins, je me relevai et protégeai Jeremy du mieux possible.
- À l'aide !
J'avançai d'une quinzaine de pas et continuai à crier.
- Au secours !
Je n'entendis pas la moindre voix en retour. J'hésitais à m'aventurer plus loin mais étrangement, mon instinct me poussa à avancer. Il y avait quelque chose de bizarre ici. Mes yeux n'y comprenaient rien, mais cet endroit m'était familier d'une manière ou d'une autre. J'accélérai pour ne plus perdre temps et jusqu'à ce que je débouchasse sur une grande clairière en fleur. Je restai paralysée, le souffle court.
Bien sûr que ce lieu m'était familier. J'y avais déjà passé tant de temps. Cette serre enchantée avait accueilli des moments heureux comme malheureux de ma vie et je me souvenais de chacun d'entre eux en détail. Mais surtout, cette serre abritait la tombe de Marley. Elle était là-bas, sous l'immense cerisier japonais. Elle était là où j'avais refusé d'aller pendant des mois.
Un torrent de larmes se déversa sur mes joues et je ne fis rien pour empêcher cela. J'avais mal. Oh que oui j'avais mal. Et comme j'étais désolée. Dieu seul savait à quel point je m'en voulais de n'avoir jamais osé affronter ces souvenirs. Quelque part, je ne m'étais pas retrouvée ici par hasard. Depuis tout ce temps, je ne lui avais jamais vraiment dit au revoir, je ne lui avais jamais vraiment présenté mes excuses, je ne lui avais jamais vraiment dit à quel point je l'aimais.
Tu ne seras pas prête tant que tu n'arriveras pas à te pardonner, Savannah.
Finalement, c'était la seule chose dont j'avais réellement besoin. Alors plutôt que de marcher tout droit jusqu'au pensionnat, je revins sur mes pas et entrai dans la serre. J'avais promis à Alec de ne pas me retourner et j'avais la ferme intention de tenir cette promesse, parce que je n'étais pas en train de reculer, j'étais enfin en train d'avancer.
J'étais arrivée au milieu de la clairière lorsqu'une silhouette se détacha du cerisier japonais. Elle me tourna le dos et déposa une main affectueuse sur la pierre tombale de Marley, comme pour dire au revoir.
Jason.
Celui-ci finit par se tourner vers moi et je le vis rester figé sur place. Allait-il me reconnaître ? Bien sûr ! Jason représentait le monde à mes yeux, nous étions liés l'un à l'autre par un lien bien plus fort que le sang.
- Savannah ? demanda-t-il soudain, n'arrivant pas à y croire.
Un grand sourire étira mes lèvres au goût salé des larmes et je courus le rejoindre. Il en fit de même et nous nous retrouvâmes dans les bras l'un de l'autre, plus inséparables que jamais.
- Oh mon Dieu, Savannah, c'est bien toi ! J'ai eu tellement peur de te perdre et pourtant je n'ai jamais perdu espoir ! Dieu merci tu es vivante ! Anna, je t'aime tellement, ne t'en vas plus jamais !
Je laissai mon ami déblatérer ainsi pendant un moment encore, bien trop heureuse pour le faire taire et lui répondre. Il m'avait tant manqué !
- Oh Jason...
Ce dernier m'embrassa sur le front et me serra dans ses bras comme si je risquais de m'envoler d'un instant à l'autre.
- Je t'aime tellement, moi aussi.
Mon meilleur ami finit par se retrouver couvert de mon sang.
- Ouais...euh...il faudrait peut-être retourner au pensionnat.
Je ne pus retenir mon rire.
- Peut-être, oui.
Je lui expliquai ce qui s'était passé avec Jeremy et nous nous empressâmes de le retrouver. Étant toujours inconscient, Jason le prit sur son dos et nous rejoignîmes le plus rapidement possible le pensionnat. À l'instant où les lumières éblouissantes des lampes des Soleils vinrent nous éclairer, je compris que ma vie ne serait plus jamais la même.
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Cette fois, ça y est ! Savannah est bel et bien de retour à l'académie, mais les problèmes ne sont pas loin derrière... Quelles sont vos hypothèses pour la suite ? 🤔❤️
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