Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 30

Savannah

Comme il faisait nuit, je ne fus pas complètement éblouie par la lumière du clair de lune. Au contraire, les étoiles semblaient m'appeler. Appuyée sur Alec, je commençai donc à m'avancer vers cette sortie, quand mon regard tomba sur une image zoomée des caméras de surveillance. Je m'arrêtai immédiatement et me rapprochai pour être certaine de voir clair.

- Alec...qui est-ce ?

Il suivit mon regard et je le surpris à fermer les yeux avec culpabilité.

- C'est une des cobayes humaines.

C'était exactement cette réponse que j'avais peur d'entendre.

- Elle est enceinte.

- Je sais, mais Savannah il faut qu'on y aille maintenant !

Je ne bougeai pas d'un centimètre et continuai de le dévisager avec horreur.

- Je t'en supplie, dis-moi que vous n'allez pas expérimenter sur un bébé. Vous ne pouvez pas faire ça.

Alec passa une main sur son visage, encore un peu endormi.

- Écoute, je n'ai pas l'influence nécessaire pour empêcher ça. Tout ce que je peux faire c'est limiter les dégâts en étant moi-même son médecin.

- Quoi ? murmurai-je consternée. Tu...non tu ne peux pas faire ça. C'est inhumain ! Alec, regarde-moi, tu ne peux pas condamné un nourrisson à devenir un monstre !

Il saisit mes épaules avec insistance.

- Mais je n'ai pas le choix ! Maintenant il faut qu'on parte d'ici, Savannah !

Je gardai les pieds parfaitement ancrés dans le sol.

- Tu dois empêcher ça.

- Je ne peux pas !

- Si tu peux ! m'écriai-je en attrapant sa main pour la serrai fermement dans la mienne. Promets-moi que tu la feras sortir d'ici. Peu importe le moyen que tu trouveras, promets-moi de faire tout ce que tu peux pour la libérer avant la naissance du bébé. Promets-moi de les sauver avant qu'il ne soit trop tard.

- Savannah...

- Promets-le-moi !

Le regard d'Alec dériva de mon visage jusqu'à l'image de cette pauvre jeune femme, pas beaucoup plus âgée que moi, allongée à même le sol derrière des barreaux, protégeant son ventre rond de ses mains. C'était la goutte de trop. Je ne pouvais pas sauver tous les jeunes retenus en captivités ici, je ne pouvais pas sauver mon peuple de ces monstres, mais je pouvais, je devais sauver un bébé innocent et sa jeune mère. Quand je regardai à nouveau Alec, ses yeux étaient brillants de larmes.

- Elle s'appelle Lucy...comme...comme ma sœur, murmura-t-il en laissant enfin apparaître ses émotions.

Je n'avais aucun mal à imaginer à quel point vivre et faire toutes ces choses avait dû le briser au fil des années. Mais il n'était jamais trop tard pour faire ce qu'il fallait, comme il le faisait pour moi. Il pouvait toujours faire ce que son cœur lui dictait de faire, ce que l'humain en lui aurait choisi de faire.

- Promets-le-moi, soufflai-je une dernière fois en le prenant dans mes bras.

Il me serra contre lui de toutes ses forces, comme s'il avait besoin de se raccrocher à chaque parcelle de vie qui était à sa portée pour pouvoir continuer à se battre.

- Je te le promets.

Ayant une confiance aveugle en lui, je n'insistai pas davantage et lui repris simplement la main.

- Merci.

Un courant d'air frais parvint jusqu'à nous et je me tournai vers le ciel étoilé qui ne demandait qu'à m'aspirer.

- Allons-y.

Alec me prit dans ses bras pour m'aider à enjamber le muret qui nous séparait encore de la liberté. Lorsque mes pieds retouchèrent le sol, je redressai la tête et me retrouvai sans voix.

Nous étions bel et bien sur une montagne. Nous étions même au sommet d'une grande montagne enneigée. Devant nous trônaient d'autres sommets blancs pointant vers le ciel. Ce paysage brillait d'un éclat argenté sous le clair de lune et la brise était aussi fraîche qu'elle était douce, comme si elle caressait ma peau. Au loin, nous pouvions apercevoir la forêt de pins qui encerclait le pensionnat. Elle paraissait minuscule face aux imposantes montagnes. J'étais aussi contente qu'effrayée de me rendre compte que seulement une vingtaine de kilomètres la séparait de ce repère de Lunes. Cependant, c'était plusieurs centaines de mètres qui nous séparaient en ce moment de la terre ferme.

- Comment allons-nous descendre ? demandai-je à Alec, inquiète.

Je doutais sérieusement d'être en état de descendre à pied avec mes blessures.

- Ne bouge pas.

Alec me laissa m'appuyer contre la pierre recouverte de neige. Ce contact me glaça, mais mon corps se chargeait lui-même de se réchauffer. J'observai alors mon ami enlever avec ses avant-bras la neige qui recouvrait la roche à quelques mètres de moi. Lorsqu'il revint, il avait une luge à la main.

- Prête pour une petite glissade ?

Une minute plus tard, je me retrouvai assise entre ses jambes et blottie dans ses bras tandis que nous dévalions la pente enneigée. En réalité, une part de moi se sentait bien. Une fois en bas, nous risquions de tomber sur des dizaines de Lunes, mais à cet instant, je me sentais en paix. Surtout, alors que nous étions poussés par le vent de la liberté, j'y croyais enfin. J'allais rentrer à la maison. Une part de moi avait toujours aussi peur, certes, mais cette fois je savais que je ne traverserais pas ça toute seule.

Nous finîmes par rejoindre le sol et je ne vous cache qu'il me fallut bien dix secondes pour éloigner cette sensation de vertige. Alec m'aida ensuite à me remettre sur pied et c'est ainsi que son regard se posa sur ma jambe.

- Tu perds beaucoup de sang, il faut que tu rentres au plus vite.

Nous allâmes rapidement nous cacher le temps de découvrir où se trouvaient les patrouilles. Le principe d'une patrouille, c'est qu'elle patrouille, par conséquent, le fait qu'elles étaient en mouvement nous permettait aussi bien de pouvoir les esquiver, avec une certaine anticipation, que de tomber dessus par mégarde ou pure malchance. Bien sûr, nous préférions de loin les esquiver.

Ainsi, nous avancions de mètre en mètre, le plus discrètement possible, et de montagne en montagne, nous nous rapprochions de la lisière de la forêt. Malgré mes pouvoirs, le froid me gagnait de plus en plus et mon corps ne rêvait que de s'évanouir. Alors Alec me parlait en chuchotant et me forçait à répondre le plus vite possible pour rester parfaitement éveillée.

- 8 x 7 ?

- Euh..56.

- La couleur de tes cheveux ?

- Roux.

- La couleur de mes yeux ?

- Vert.

- La dernière chose que tu as mangée ?

- Une barre de céréale.

- 7 x 9 ?

- 63.

- La Seconde Guerre mondiale ?

- 1939-1945.

- Le nom de famille de ton mentor ?

- Scandola.

- Tu penses qu'il y a combien de mètre entre la lisière et nous ?

- Hein ?

- C'est une vraie question. Regarde.

Je levai le nez et constatai que nous avions atteint la dernière montagne qui nous séparait de la forêt et que nous l'avions même déjà contournée. Il n'y avait plus qu'un espace vide entre les arbres et nous.

- Je dirais une cinquantaine de mètres. C'est tout près.

Alec secoua la tête.

- C'est tout près quand on a les deux jambes valides. Tu peux à peine courir.

- J'y arriverai, le rassurai-je.

Je n'étais pas certaine de l'avoir vraiment convaincu, mais il n'avait pas vraiment le choix de toute façon.

- OK. On n'a plus qu'à attendre que la patrouille passe puis qu'elle s'éloigne suffisamment et on pourra y aller.

- Elle ne devrait pas tarder.

Alec s'assura que nous étions bien hors de vue, cachés dans un creux au pied de la montagne, puis revint vers moi.

- Écoute-moi, une fois que tu seras dans la forêt, tu commenceras un incendie et le plus voyant possible.

- Quoi !? Tu veux que j'attire tous les Lunes du coin vers moi ?

- Je veux que tu attires tous les Soleils du pensionnat vers toi. Il reste encore pas mal de kilomètres jusqu'à ce que tu sois au pensionnat et tu auras besoin d'aide pour les faire. Par ailleurs, plus il y aura de Soleils dans cette forêt, plus tu seras en sécurité.

- Sauf qu'il va leur falloir du temps pour venir, comment est-ce que je suis censée faire en attendant ?

- Je t'accompagnerai le plus loin possible, mais si on tombe sur des Lunes, il faut absolument qu'on les tue tous et à deux ce n'est pas facile.

- On n'a pas vraiment le choix, reconnus-je, si quelqu'un te reconnaît et réussit à parler, c'est toi qui es mort.

- Très belle perspective...

À l'instant où Alec finit de soupirer, des bruits de pas se firent entendre. Quelques secondes plus tard, cinq paires de jambes apparurent dans notre champ de vision et nous retînmes tous deux notre souffle.

- Quel exercice de merde...

- On se les caille...

- Pourquoi est-ce qu'on fait ça en hiver ?

- C'est pas comme si on allait réellement se faire attaquer ici en plus...

Deux minutes plus tard, nous n'entendions plus aucune voix. Je détestais la manière dont ils se croyaient invincibles. S'ils savaient que six de leur camarades s'étaient déjà faits tuer cette nuit, ils feraient certainement moins les malins. Mais justement, cela voulait bien dire qu'ils n'étaient pas au courant ce qui venait de se passer, donc ils ne se préparaient pas vraiment à tomber sur quelqu'un. Ça ne pouvait qu'être bon pour moi.

- Je crois qu'on peut y aller, chuchotai-je en me redressant avec l'appui du mur.

- Attends Savannah !

Je commençai déjà à sortir de notre cachette et en effet, la patrouille avait déjà contourné notre côté de la montagne.

- C'est bon viens !

Je sortis complètement et marchai rapidement vers la lisière.

- Non attends ! Ils sont toujours six en patrouilles !

Lorsque je compris ce qu'il voulait dire, il était déjà trop tard. Une Lune, seule, déboula alors à quelques mètres de moi. Cette fois c'était une jeune fille, mais à nouveau, elle semblait avoir mon âge. J'attrapai immédiatement mon poignard et alors que je la voyais dégainer une arme à feu, je balançai une des mini grenades lacrymogène que j'avais à la ceinture.

Elle eut d'abord l'effet voulu, elle brouilla complètement la vue de la Lune et je pouvais l'entendre tousser d'ici, mais cette dernière commença alors à tirer à l'aveugle. Je courus vers la forêt aussi vite que ma jambe me le permit, mais une balle finit par m'atteindre et traverser mon bras. Par chance (si c'était possible de dire ça alors que je venais de me prendre une balle), elle ne m'avait pas touché aux jambes, mais le choc m'avait quand même fait perdre l'équilibre.

- Savannah ! entendis-je crier Alec.

Cependant, la Lune allait déjà mieux et se rapprochait plus rapidement de moi que lui. Elle commençait déjà à pointer son arme vers moi, mais j'écartai sa main d'un coup de pied et la fis tomber au sol d'un autre. Je l'enjambai et lui assénai plusieurs coups de poing avant d'empoigner mon poignard. Ce fut alors qu'elle enfonça ses doigts dans ma plaie à la jambe et je ne pus retenir un cri de douleur.

- Savannah !

Alec arriva enfin dans mon dos, il enroula ma main de la sienne et enfonça le poignard dans la poitrine de la Lune. Il passa ensuite un bras autour de ma taille et me remit sur pied pour la dixième fois au moins depuis les premiers combats.

- Allez vite !

Mon ami m'entraîna jusqu'à la forêt en vitesse. Les Lunes avaient beau utilisé des armes silencieuses, il n'était pas très réaliste de penser que personne ne nous avait entendu. Nous continuions d'avancer le plus vite possible quand Alec m'arrêta.

- Le feu, c'est le moment.

- OK...

J'arrêtai de m'agiter et tentai de me calmer pour mieux me concentrer sur mes pouvoirs. Jusqu'à maintenant, je n'avais eu aucun mal, il n'y avait pas de raison pour que cela ne continuât pas ainsi. J'essayai donc je créer une boule de feu, mais rien ne sortit de ma main.

- Alec ?

- Essaie encore ! Concentre-toi, n'aie pas peur de ne pas y arriver, je sais que tu peux le faire.

Je fermai les yeux et imaginai la boule dans ma tête avec toutes les petites sensations de crépitement et de chaleur qui allait avec, mais il n'y avait toujours rien. Je me retournais à nouveau vers mon ami, quand j'aperçus derrière lui un Lune, un archer précisément, s'apprêtant à lui tirer dessus.

- Non ! hurlai-je en le poussant au sol.

En même temps, des puissantes flammes surgirent de ma bouche. Plus j'étais en colère, plus j'allais puiser loin dans mon pouvoir et plus le feu allait loin, jusqu'à complètement embraser le corps de cet homme. Je finis par reprendre mon souffle, mais avant de me reposer, j'allai remuer encore un peu ma colère et rugit contre la forêt. En un rien de temps, plusieurs arbres étaient déjà en feu et ça ne faisait que commencer. Par ailleurs, plus j'utilisais mes pouvoirs et moins je ressentais la douleur due à mes blessures.

Alec se releva rapidement, ne préférant sûrement pas finir comme son camarade, et nous reprîmes notre course vers le pensionnat. Nous restions aux aguets, désormais autant pour des Lunes que pour des Soleils. Ils avaient forcément détecter le feu maintenant et qu'ils eussent reconnu qu'il s'agissait de magie ou non, des hommes avaient dû être envoyés. En revanche, si c'était bien pour moi, ça ne l'était pas pour Alec, il fallait donc absolument qu'on fût capable d'anticiper une rencontre. Pour ce qui était des Lunes, eh bien...ce n'était bien pour personne.

Nous commencions à dépasser le feu et à retrouver la pénombre de la nuit quand un groupe de trois Lunes nous tomba dessus.

- Alexander ? s'étonna l'un d'entre eux.

Alec et moi échangeâmes un bref regard. D'accord, ces trois Lunes devaient absolument mourir ici. Les choses se mirent en place distinctement et rapidement. Blessée comme je l'étais (en tout cas en apparence), je n'avais l'air d'une redoutable adversaire, contrairement à Alec. Par conséquent, les deux hommes s'en prirent à lui et la femme se retrouva face à moi. J'avais presque envie d'éprouver une certaine solidarité féminine, comme si parce que c'était la femme, elle ne pouvait pas s'attaquer au plus fort. Néanmoins, nous souhaitions respectivement la mort de l'autre, donc je mis de côté ce ressenti et me préparai à utiliser mes pouvoirs puisque avec eux, je ressentais moins la douleur.

Je commençai par lui envoyer quelques boules de feu afin de conserver une distance entre nous, mais elle réussit à les éviter sans trop d'efforts. Nous nous battîmes donc au corps à corps pendant un moment. Elle aussi, les gens la sous-estimait. Certes, après avoir eu affaire au blondinet de tout à l'heure, je ne pouvais pas dire que j'étais impressionnée, mais elle se défendait bien mieux que ses collègues le pensaient.

Elle me fit même réellement mal lorsqu'elle me donna un coup de poing dans les côtes que je pensais m'être cassées auparavant, mais je réussis ensuite à lui tirer les cheveux (sadique venant d'une fille qui connaissait cette douleur, mais bon...) et avec mes mains incandescentes, ils commencèrent même à prendre feu. Effrayée, elle commença à gesticuler dans tous les sens et je lui balançai un coup de pied dans l'abdomen pour lui faire perdre l'équilibre. Elle ne tomba pas, mais recula sans contrôler ses mouvements jusqu'à rentrer dans un arbre. J'étais prête à revenir à la charge quand je réalisai qu'elle avait complètement cessé de bouger. Je me rapprochai donc, sur mes gardes, et découvris que son corps s'était fait transpercer par de grosses branches pointues qui l'avaient tuée sur le coup. Je ne pus m'empêcher de penser au nombre de fois que je m'étais pris un arbre. Ça faisait froid dans le dos.

- Savannah ! m'appela Alec.

Je me retournai en pensant le voir en difficulté face aux deux hommes, mais je le découvris en train d'avoir l'avantage sur un seul homme. Je cherchai donc un cadavre autour d'eux, sauf qu'il n'y en avait aucun.

- Il s'enfuit !

Je redressai la tête et aperçus l'autre Lune courir dans la direction opposée. Je me concentrai et l'encerclai d'un mur de flammes haut de plusieurs mètres. Celui-ci poussa un cri de douleur ou de frustration, je ne savais pas trop. Étant coincé, je ne me précipitai pas pour aller le tuer. Alec était venu à bout de son homme à l'instant avec cinq balles dans la tête (même un Lune ne survivait pas à ça). Je m'approchai finalement à pas de loup du fuyard, puis le pris par surprise en le rejoignant et lui transperçai le cœur de mon poignard. Je laissai retomber mon mur de flammes.

- Bien joué ! me lança Alec le sourire aux lèvres.

- Tu étais pas mal non plus, fis-je avec un clin d'œil.

Des cris se firent alors entendre et nous tournâmes tous deux la tête dans la direction du pensionnat. Personne ne dit un mot, de peur d'avoir rêvé, jusqu'à ce que les sons devinssent plus clairs.

- Savannah !? Savannah !

Je tournai la tête vers Alec, les yeux pétillants d'excitation et de peur. J'avais hâte de retrouver mes amis et d'être enfin chez moi auprès d'eux, mais je ne voulais pas quitter Alec et devoir recommencer à zéro là où il m'avait fait progresser.

- Ce sont des Soleils. Il faut que j'y aille.

- Attends Alec ! m'écriai-je en agrippant à son bras. Viens avec moi, demandai-je d'abord dans un souffle.

Il se pencha vers moi, perdu.

- Qu'est-ce que tu dis ?

- Viens avec moi, Alec. Ils pourraient apprendre à te connaître comme je l'ai fait et ils comprendront que tu n'es pas une menace. Tu n'es pas obligé de retourner à cette vie ! Tu peux rester avec moi et je leur dirais toute la vérité, ils ne pourront que me croire. Viens avec moi !

Alec commença à secouer tristement la tête.

- Je ne peux pas.

Je lui pris délicatement le menton et le forçai à me regarder droit dans les yeux.

- Bien sûr que tu peux. Tu n'as pas besoin de ce peuple, tu as besoin de gens qui croient en toi ! Le monde a tellement mieux à t'offrir que cette vie-là.

- Je ne peux pas partir, Savannah, insista-t-il en se dégageant.

Je l'observai reculer de quelques pas, la tête vers le sol, comme s'il menait une lutte sans pitié avec lui-même. Je ne comprenais pas son refus.

- Mais pourquoi ?

- Je ne peux pas abandonner mon frère ! s'exclama-t-il soudain, la voix brisée.

Il passa nerveusement une main dans ses boucles blondes, se tint sur une jambe puis l'autre, tritura le bord de son tee-shirt, se mordit la lèvre et essaya de chasser les larmes qui lui montaient aux yeux dans l'attente de ma réponse. Mais la vérité, c'était qu'une telle stupeur m'avait frappée qu'aucun son ne sortit de ma bouche avant un moment.

- Tu...tu as un frère.

- J'avais oublié, Savannah, je suis désolé, je...

- Non mais tu déconnes, là ? fis-je, ahurie. T'avais oublié de me le dire ou oublié que tu ne me l'avais pas dit !?

Je n'en revenais pas. Nous avions passé un mois ensemble et il n'avait pas pensé à mentionner qu'il avait un frère comme lui ? Pourtant quand j'y repensais, tout prenait sens. Le blondinet redoutable de tout à l'heure, comme je disais, avait aussi des cheveux bouclés et des yeux verts. Il ressemblait même étonnamment à Alec et il avait bizarrement décidé de m'épargner seulement après avoir entendu ce dernier m'appeler. Ce gars était le petit frère d'Alec. Comment n'avais-je pas pu faire le rapprochement plus tôt ? Je me sentis particulièrement stupide, d'autant plus que je me souvenais maintenant très bien que Lucy parlait toujours de ses frères.

- On n'a pas le temps de se disputer à propos de ça ! Je suis désolé pour tout et...j'aimerais pouvoir rester avec toi, mais je dois y retourner et tu dois rentrer chez toi.

- Alec...

Il me prit immédiatement dans ses bras et je le serrai contre moi en retour.

- Je sais, chuchota-t-il doucement en me caressant les cheveux, je sais que tu as peur, mais il est temps. Si tu veux me rendre heureux, rentre chez toi, auprès des personnes que tu aimes et vis ! D'accord ?

Je hochai la tête au creux de son cou.

- Tu vas vivre une putain de magnifique vie, OK ? Te savoir en sécurité après tout ce qu'on a vécu suffira à me combler, alors j'ai juste besoin que tu me promettes une dernière chose.

Il desserra son étreinte et prit mon visage dans ses mains. Je me plongeai une dernière dans ses yeux d'émeraudes étincelants.

- Tu dois me promettre que quoiqu'il arrive dans les prochaines minutes, tu ne te retourneras pas. Tu vas courir le plus vite possible jusqu'à ce que tu rencontres des Soleils et même là je veux que tu me promettes de ne pas te retourner.

- Savannah ! cria une voix de plus en plus proche.

- Promets-le-moi !

Je me l'étais formellement interdit, mais je ne pus retenir les larmes qui m'assaillaient.

- Je te le promets !

Il me serra une dernière fois dans ses bras de toutes ses forces puis m'embrassa sur le front.

- Savannah !?

- Maintenant, cours !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro