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Chapitre 2

Savannah

Le temps s'était arrêté. Ou il avait accéléré, je n'en savais rien. Les microsecondes passaient pour des milliers de secondes, les secondes pour des centaines de minutes et les minutes pour des dizaines d'heures. Concrètement, je ne savais pas si les minutes me séparaient réellement de mes amis plus que les mètres que je m'étais efforcée de franchir depuis que j'étais partie. J'étais comme déconnectée du monde, enfermée dans une bulle où mon cerveau n'agissait plus qu'en mode automatique.

Alors je courais, je courais encore et encore. Je voyais les arbres défiler un à un sous mes yeux, les feuilles tomber à mes pieds, les branches déchirer mes vêtements, le vent souffler dans mes cheveux et la neige accueillir chacun de mes pas maladroits. Plus l'heure tournait et plus j'avais l'impression d'avancer au ralenti. Ce n'était pas évidement de faire autrement quand on avait sûrement une bonne entorse et des douleurs un peu partout. Je faisais donc très attention, parce que sinon, j'étais bonne pour trébucher tous les dix mètres. Enfin, ce n'était pas loin de ce je faisais réellement. Il fallait vraiment que je m'arrêtasse. J'avais conscience que c'était à mes risques et périls mais mon cœur battait à cent à l'heure et je n'allais pas pouvoir le supporter bien longtemps.

De nouveau, une racine se débrouilla pour me piéger et je finis par terre à quatre pattes, mais c'était différent cette fois. Je n'essayai pas de me relever. Je m'adossai contre le tronc d'un arbre et respirai. Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. C'était plus difficile qu'on ne le croyait. Il devait bien faire -20°C mais il n'y avait rien à faire, je mourais de chaud ! J'enlevai rapidement ma doudoune et ma polaire et soupirai de soulagement en sentant l'air frais emplir mes poumons. Mon collier au pendentif en forme d'étoile avec deux petits diamants n'étant désormais plus cacher sous ma doudoune, je le serrai contre la paume de main et fermai les yeux. Ce collier n'avait pas quitté mon cou depuis l'enterrement. C'était devenu ce que j'avais de plus précieux. Je n'étais maintenant plus qu'en débardeur et mon souffle et ma température commencèrent lentement à ralentir et baisser.

Je ne comprenais pas. Pourquoi m'avait-il forcée à partir ? Je pouvais vraiment les aider, même si je ne le souhaitais pas vraiment, mes pouvoirs auraient réellement pu changer la donne ! Et puis, sans moi cette Lune l'aurait sûrement tué et c'était comme ça qu'il me remerciait ? Je m'étais faite virée alors que j'aurais dû me battre avec eux. Pourquoi Jeremy ne me faisait-il jamais confiance ? J'étais plus forte qu'il ne le pensait. Moi aussi je pouvais me mettre en colère, hausser le ton et serrer les poings. Pour qui se prenait-il ? Comment pouvais-je espérer faire mes preuves dans ces conditions ?

La vérité, c'était qu'ils avaient tous pitié de moi. Ils ne cessaient de me voir comme la pauvre Savannah qui avait tant souffert lors de...ce qu'il s'était passé quoi. Oui, personne non plus n'osait mettre un nom dessus. Il me voyait comme une petite chose fragile qu'il fallait à tout prix éloigner de la moindre douleur. Parfois, je souhaitais vraiment qu'ils s'étouffassent avec leur compassion mal placée. Comment pourrais-je aller mieux avec ça ? Ils étaient tous tellement stupides. Résultat, j'étais paumée au milieu de la forêt et je ne savais absolument pas de quel côté je devais aller pour rejoindre Minneapolis. Si seulement je me souvenais de la direction dans laquelle j'étais partie, peut-être aurais-je une chance, mais là, j'étais juste incapable de réfléchir.

J'entendis alors des brindilles craquer.

Oh non...

Je me relevai faiblement en m'appuyant contre l'arbre et priai silencieusement pour que ça ne fût pas une Lune. Dans ma tête, une petite voix me répétait que j'étais déjà morte et je pouvais sentir mon pouls accélérer. J'étais foutue. Je n'étais même pas en mesure d'aller me cacher et j'entendais les frottements et les craquements se rapprocher.

Ce fut alors qu'un homme surgit à quelques mètres moi. Je ne le connaissais pas, ce n'était pas un des Lunes de tout à l'heure ni un Soleil venu m'aider. Oui, j'étais déjà morte. C'était peut-être un fait, mais je m'étais promis une chose à moi-même il y avait de ça des années. Je ne mourrais pas sans me battre. Cet homme leva les mains au niveau de sa tête et je me précipitai pour ramasser mon poignard.

- Je ne te veux aucun mal ! me cria-t-il d'une voix rauque.

Quoi !? Qu'est-ce que... Hein ? Est-ce qu'un Lune vient réellement de me parler ?

C'était insensé. Impossible. Les Lunes ne parlaient que pour dire des menaces, et encore, il s'agissait plutôt de grognements chez la plupart. Étais-je en train de délirer ? C'était pourtant bien un Lune, un Soleil n'aurait pas précisé qu'il ne me voulait aucun mal. Avais-je des hallucinations ?

- Je t'assure que je n'ai pas l'intention de te blesser, ajouta-t-il.

Mais qu'est-ce qu'il se passe putain ?

Son visage était caché dans l'ombre et seule sa silhouette m'était parfaitement distincte. Il était grand et plutôt mince. Je ne doutais pas que cela ne l'empêchait pas d'être plus musclé qu'il y paraissait.

Devais-je répondre ? Mon silence ne l'énervait-il pas plus qu'autre chose ?

- Te...te fous pas moi, je ne suis pas stupide ! répondis-je d'une voix fébrile.

- Non, je... je ne vais pas te tuer.

Ah oui ? Ça m'arrangerait moi aussi à vrai dire. Seulement, je n'ai pas la moindre confiance en un Lune.

- Ouais, c'est moi qui vais te tuer !

Vachement convaincant...

Étais-je vraiment en train de parler à ce monstre ? Mais d'un côté, s'il avait voulu me faire du mal, il me serait tomber dessus depuis longtemps. Par ailleurs, on sait tous que je n'étais pas très effrayante à cet instant.

- Non je t'en supplie ! s'empressa-t-il néanmoins de répondre.

Il commença à s'agiter.

Sérieux ?

Mais qu'est-ce que c'était que cette mise en scène ? Son but n'était-il pas de me tuer et de boire mon sang ? C'était ce qu'ils faisaient tous, les horreurs de son espèce. Ce que je pouvais les haïr pour tout le mal qu'ils faisaient autour d'eux. C'était tellement cruel de faire durer le suspense de cette manière !

- Si tu ne veux pas de mon aide, laisse-moi partir je t'en prie, me fit-il encore.

Est-ce qu'il vient vraiment de me supplier ?

C'était impossible, jamais un Lune ne réagirait comme ça. C'était comme...contre nature peur eux de supplier leur adversaire. Il n'y avait généralement qu'une seule issue dans ce genre de situation. La mort. Soit du Lune, soit de...moi. Qu'est-ce qui pouvait bien clocher chez lui ?

Technique de l'attendrissement Savannah, ne te laisse pas avoir...

- Pourquoi est-ce que je te croirais !? criai-je avec déchirement, en empoignant plus fort mon poignard. Des personnes que j'aimais sont mortes à cause de monstres dans ton genre ! Qu'est-ce qui te fais croire que tu mérites que je te laisse la vie sauve ?

- On n'est pas tous comme ça. Je suis juste un Lune, dit-il en restant calme, mais en tremblant légèrement.

Il est con ou quoi ? Bah oui bien sûr, puisque c'est un Lune !

- C'est bien ce que je dis, imbécile !

- Mais je ne suis pas un monstre, je le jure !

C'est ce que les monstres disent...

Je distinguais toujours très mal son visage, ce qui m'embêtait de plus en plus. Était-il vraiment effrayé comme sa voix le suggérait ? C'était peu probable, les Lunes ne ressentaient pas ce genre d'émotions normalement. Ils ne connaissaient que la rage et la haine.

- Tu veux me faire croire que depuis des années tu ne t'es jamais nourri ?

Cette histoire ne tenait absolument pas debout. Et ce n'était vraiment pas dans ma tête au moins ?

- Bien sûr que j'ai mangé pendant tout ce temps, me répondit-il comme si c'était évident, mais j'ai arrêté de tuer il y a très longtemps.

- Mais alors comment...

- Je n'ai pas besoin de tuer ma propre victime, les restes des autres me suffisent, m'expliqua-t-il, apparemment gêné.

Mais c'est affreux !

Ma main devenait moite autour de mon poignard en métal et je m'agrippais vaguement à mon tronc d'arbre, histoire de rester à peu près stable.

- C'est à peine moins horrible, je te signale. Et je ne te crois toujours pas ! m'exclamai-je.

- Tu devrais pourtant, insista-t-il. Tu es loin d'être en sécurité ici, tu le sais ? Les autres ne sont pas loin.

C'est une blague ?

C'était lui, le principal danger pour le moment, et il osait me dire que les autres – évidemment, les autres – n'étaient pas loin ?! Mais je devais rêver, c'était aussi dingue que c'était ridicule !

- De qui parles-tu ? demandai-je, sur mes gardes.

- Des gens comme...comme moi. Des Lunes, mais des comme tu les connais. Ils ne t'épargneront pas, eux. Tes amis ont eu de la chance tout à l'heure mais d'autres arrivent, tu dois partir.

Alors là...je ne pouvais pas le croire. Un Lune essayait de me protéger ? Jamais je n'aurais osé imaginer ça. Et il pensait réellement que j'allais l'écouter ? Comme s'il n'appartenait pas à un peuple de psychopathes meurtriers assoiffés de sang ! Qu'avaient-ils tous à me prendre pour une petite brebis en détresse ?
Il n'empêche qu'à contre cœur, je devais reconnaître que c'était sensé. Ça ne m'étonnait pas du tout qu'ils amenassent des renforts quand les choses se compliquaient, le contraire aurait même été étrange, mais alors pourquoi ce Lune-là voudrait m'aider moi ? Ça, ça allait contre tout bon sens. Pourquoi ne s'en était-il toujours pas pris à moi ? Qu'attendait-il, bon sang ? Était-ce possible qu'il dît la vérité ?

Trop de questions putain...

- Je ne te crois pas, répondis-je sans réelle conviction.

- Mais tu as des doutes et ça suffit. Si tu ne me croyais vraiment pas, tu m'aurais tué il y a longtemps et tu sais que si mon intention était de te blesser, je l'aurais aussi déjà fait.

Un point partout.

Je n'en pouvais plus. Il fallait que je susse si je devais me préparer à me battre ou si je pouvais enfin respirer normalement sans avoir l'impression de suffoquer. J'étais si fatiguée. Je sentais les larmes me monter aux yeux. J'étais à cran depuis déjà longtemps mais je ne trouvais jamais le moment de me reposer parce que je n'avais pas de repos. J'étais sans cesse en train de me battre, contre les autres et contre moi-même. Je ne mangeais plus, je ne dormais plus, je devenais folle !

- Ce que tu dis n'a aucun sens ! Tu n'as aucun sens ! m'égosillai-je avec de grands gestes.

Il fit un petit pas vers moi, mais restait toujours trop dans l'ombre pour que je puisse concrètement l'observer. Peut-être pensait-il que je serais davantage effrayée si je le voyais tel qu'il était. Sauf que, ne pas le voir, c'était presque encore plus effrayant, s'il savait.

- C'est parce que vous nous connaissez très mal, continua-t-il. On n'est pas tous aussi mauvais que vous le pensez. Savannah, je peux t'aider à sortir d'ici.
Je me raidis instantanément.

- Comment connais-tu mon nom ? hurlai-je.

- Doucement ! Tu veux qu'ils nous trouvent c'est ça ?

Il marcha vers moi et baissa les mains le long de son corps. Je me plaquai davantage contre mon arbre mais je compris rapidement que je ne pourrais pas aller plus loin. Je fixai désespérément le sol, finalement apeurée à l'idée de le voir réellement.

- J'ai entendu ton prof t'appeler tout à l'heure, chuchota-t-il. Le grand gars aux cheveux châtain clair, c'est bien ton prof ?

Je m'efforçai de ne pas rester totalement paralysée et resserrai encore ma prise autour de ma seule arme.

- Qu'est-ce qui te fais croire que je suis son élève et pas sa collègue ? demandai-je d'un ton accusateur.

Je le devinai en train de hausser les épaules.

- Il n'a pas arrêté de te donner des ordres et tu lui as obéi. J'ai aussi vu que tu ne maîtrisais pas tes pouvoirs. Quand tu t'en es servis contre Miles, c'était uniquement un instinct de survie et la fois précédente tu as laissé ta peur guidé tes gestes.

Il est espion ou quoi ?

C'était dingue qu'un inconnu comprît déjà tout ça bien mieux que moi. Étais-je la seule pour qui cela restait un putain de bordel ? Mais s'il savait toutes ces choses, cela signifiait qu'il...

- Tu as tout vu ? Tu étais là depuis le début ? demandai-je en levant enfin les yeux vers lui.

Purée... L'ombre d'un arbre imposant cacha de nouveau son visage mais je pouvais affirmer que je ne m'étais pas trompée pour ce qui était de sa physionomie.

- Oui, on n'est pas bête au point de partir sans éclaireur.

- Il n'y a pas de quoi se venter, répliquai-je sèchement.

Est-ce que j'étais vraiment en train de faire la conversation à un Lune ? Et lui ? Il n'avait certainement pas le droit de s'adresser à une Soleil et encore moins de l'aider. Arrivait-il à me voir lui ? Observait-il l'expression de mon visage, voyait-il la peur dans mon regard ?

- Pardon. Je...écoute, j'ai quitté mon poste pour venir te prévenir que si tu restes ici, c'est clair que tu es morte ! Alors soit tu me laisses t'aider, soit...tu connais la suite.

Quelles jolies perspectives.

- Pourquoi voudrais-tu m'aider ? lui demandai-je enfin. Tu ne me connais même pas et je hais ton peuple avec une force dont tu n'as pas idée !

- Je le hais bien plus que toi si tu savais ! surenchérit-il en se rapprochant de moi. Je sais que c'est dur de me croire, mais si je voulais te voir morte, je ne serais jamais venu te prévenir.

En remarquant alors une ouverture, je tentai de prendre appui contre le tronc pour me redresser et le voir plus distinctement, mais je glissai. Bien sûr. En une seconde, je sentis une main me soutenir et m'aider à m'asseoir doucement alors que j'aurais dû m'écraser par terre et me planter mon propre poignard dans la cuisse.

Quand je relevai la tête, je vis enfin son visage. J'en eus le souffle coupé. Il était...c'était indescriptible. Il diffusait une sorte d'énergie, il dégageait un charisme impressionnant. Et puis putain il était beau ! Vraiment ! Je m'en voulais de penser à ça maintenant mais c'était indéniable. Les traits de son visage étaient parfaitement dessinés. Il avait un tatouage en forme de croissant de lune au-dessus de la clavicule gauche, montrant son appartenance à une communauté de son espèce, et les veines de son cou étaient noires, certes, mais celles de son visage étaient à peine visibles, à part quelques-unes discrètes sur ses temps et le bas de sa mâchoire. Et ses yeux... ils étaient d'un vert émeraude pur, même si ses iris restaient encerclés de rouge comme pour les autres Lunes.

- Ta cheville, murmura-t-il de ses lèvres pulpeuses, tu es blessée.

Je fis un vague hochement de tête tellement j'étais absorbée par son visage. Il était si...humain. Ses cheveux blonds et bouclés avaient l'air soyeux et sa peau blanche paraissait si douce. Mais qu'est-ce qui m'arrivait mon Dieu ?
Il finit par se relever et examina les alentours.

- Il faut partir, déclara-t-il.

Je me redressai lentement sur une jambe.

- Oui. Je dois retourner au pensionnat.

- Pas question, rétorqua-t-il. Tu n'y arriveras jamais sans rencontrer des Lunes.

Je sentis mes membres se crisper.

- Qu'est-ce que tu es en train de dire ?

- Tu ne rentres pas, répéta-t-il en inspectant du regard les alentours.

J'écarquillai les yeux de terreur et il le remarqua un instant plus tard.

- Non je veux dire, pas tout de suite, dit-il en pensant sûrement me rassurer. C'est trop dangereux. Je connais une planque où tu seras en sécurité.

Hein ? Non !

Je n'allais quand même pas suivre un inconnu dans les bois en pleine nuit ! Toutes les déductions tordues qu'on pouvait tirer de cette phrase n'étaient presque rien comparées au fait que l'inconnu en question était en un Lune. Je secouai donc la tête, effrayée. Il me lança un regard chaleureux.

- Savannah, tu n'es pas en état de rentrée seule et même si tu le pouvais, tu n'irais pas bien loin. Suis-moi.

Il me tendit une main. Je la considérai pendant plusieurs secondes, en réfléchissant aux autres options qui s'offraient à moi. C'était de la pure folie, sans le moindre doute, mais que pouvais-je faire d'autre ?

- Je ne connais même pas ton nom, chuchotai-je en secouant faiblement la tête.

Il me sourit.

- Alexander. Je m'appelle Alexander.

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Hello !
Voici le chapitre 2 ! 😊 Les choses prennent une tournure pour le moins inattendue, qu'en pensez vous ?
Bisous 😘

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