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Chapitre 10

Jeremy

- Il ne faut pas dire ça ! s'écria Mme Diggle, après que Thomas eut dit que Savannah était peut-être déjà morte. Vous êtes grands maintenant, nous n'allons pas vous mentir. Oui, elle est certainement très en danger, mais Savannah sait se défendre. Nous devons lui faire confiance et ne jamais perdre espoir ! Elle nous a déjà surpris plus d'une fois, pas vrai ?

Nous hochâmes tous tristement la tête, avec un peu de conviction. Kelly essuya alors une larme et se redressa.

- Vous l'avez déjà dit à Cameron, n'est-ce pas ? me demanda-t-elle. C'est pour ça qu'il était aussi énervé ?

Je baissai la tête, me remémorant le désarroi qui habitait son regard lorsqu'il avait compris.

- J'ai commencé, disons, puis vous m'avez fait appelé et je n'ai pas vraiment eu le temps de tout lui expliquer.

- Oh..., fit-elle simplement.

- Mais je ne suis pas du tout en train de dire que c'est votre faute ! m'empressai-je d'ajouter.

Savannah m'avait bien entraîné à la culpabilité mal placée et ce n'était pas ce que je voulais pour Kelly.

- Oh euh oui, je sais. Mais vous allez devoir continuer vos explications avant qu'il ne devienne fou, plaisanta-t-elle doucement. Je voulais juste savoir si vous aviez du nouveau, mais je devine bien que non maintenant.

J'acquiesçai avec peine.

- Vous savez, reprit-elle, Savannah est la seule famille qui lui reste. Je ne sais pas ce qu'il ferait s'il la perdait maintenant.

Kelly semblait sincèrement désolée et je compris qu'elle disait la vérité. Elle connaissait Cameron mieux que tout le monde ici et elle venait juste de me confirmer que j'allais briser le cœur de ce pauvre garçon.

Je m'éloignai d'eux pour aller enfin le voir. Mme Diggle prit Kelly et Thomas dans ses bras avant de rapidement me rejoindre.

- Je ne vous laisserai pas faire ça seul, déclara-t-elle alors, sur un ton qui ne souffrait aucune discussion.

J'avais maintenant la main sur la poignée, finalement content qu'elle m'accompagnât dans ce moment difficile.

- Ah oui et Jason Hunter mérite autant la vérité que Cameron. Il n'est peut-être pas son cousin, mais ce n'est pas l'ADN qui fait la famille.

Elle baissa les yeux et tritura le coin de sa blouse blanche. Je devinai bien qu'elle était elle-même très touchée par ces propos.

- Jason aime certainement Savannah plus que nous deux réunis, alors il doit savoir lui aussi, conclut-elle en redressant la tête.

Je n'avais jamais su pourquoi mais, peu importait si c'était vrai ou non, je détestais qu'on me dît qui aimait Savannah plus que moi. Je ne savais vraiment pas pourquoi. Je me justifiais en me disant que chaque personne avait une relation différente avec elle et que ça ne se comparait pas. Ou alors j'étais peut-être juste jaloux de savoir que ce pensionnat tout entier reconnaissait que la personne qui tenait le plus à elle n'était pas moi. Pourtant j'aurais dû m'en estimer heureux, j'étais son professeur et rien de plus, n'est-ce pas ?

Quand nous débouchâmes dans le couloir, Cameron était adossé au mur, la tête dans ses mains, et Jason était assis à même le sol, ses genoux remontés contre son torse. Dès qu'ils nous aperçurent, ils quittèrent leur position et se précipitèrent vers nous. Je me doutais que le cousin de Savannah avait mis Jason au parfum.

- Scandola, commença ce dernier, je vous jure que si...

- Ça suffit ! s'écria immédiatement Mme Diggle.

Je lui lançai un regard en coin, surpris de cette intervention, mais gardai un air sérieux. Les rôles n'avaient pas changé, j'étais le prof et eux, les élèves.

- Vous n'êtes plus des gamins, continua-t-elle, Jason, tu disais toi-même que je te connaissais, alors prouve-moi que j'ai raison et cessez de vous comporter de cette manière. Vous ne pouvez pas menacer votre professeur ou peu importe ce que vous vous apprêtiez à faire. Nous sommes venus pour tout vous expliquer parce que nous comprenons très bien ce que vous ressentez, maintenant c'est aussi à vous de faire un effort et de respecter nos choix, quels qu'ils soient. Si nous décidons que les jeunes qui se trouvent derrière cette porte, les jeunes qui sont absolument épuisés et je dirais presque traumatisés par ce qu'il s'est passé, si nous décidons que ces jeunes là, passent avant vous, eh bien ils passeront avant vous, point. Me suis-je bien faite comprendre ?

Ah bah ça oui...

J'ignorais complètement que Mme Diggle avait cette autorité en elle. La disparition de Savannah devait vraiment la mettre sur les nerfs, parce que je savais qu'elle détestait faire la police. Et apparemment, Cameron et Jason était d'accord avec moi. Ils avaient sagement hoché la tête, osant à peine lever les yeux. Ils se tenaient donc devant nous, tête baissée, et attendaient que nous commencions à parler, mais Mme Diggle se tourna d'abord vers moi.

- Peut-être serait-on mieux dans mon bureau ? me demanda-t-elle de sa voix douce habituelle, comme si elle ne venait pas de remettre deux de mes élèves à leur place et sans mon aide.

Le cousin de Savannah bouillait, c'était évident, mais pour le bien de sa cousine j'imagine, il se tut et ne bougea pas d'un millimètre. Il était temps que nous abrégions leurs souffrances.

- Allons-y, ne perdons pas de temps.

Notre mystérieuse médecin nous conduisit donc jusqu'à son bureau et m'invita à m'asseoir à ses côtés, derrière le bureau, et indiqua les deux sièges supplémentaires aux garçons, en face de nous.

- C'est à vous, Scandola, me fit-elle finalement.

J'inspirai et me lançai.

- Tout d'abord, vous devez savoir que les informations que nous allons vous confier sont absolument confidentielles et que personne n'hésitera à vous punir si vous ne respectez pas ça. Ensuite, j'espère que vous aurez assez de recul pour essayer de comprendre dans quelle situation nous nous retrouvons et que personne ne tentera de m'étrangler sous le coup de la colère (je lançai un petit regard à Jason). Par ailleurs, le pensionnat a fermement décidé qu'il n'y avait aucun coupable dans cette histoire.

Ce pauvre Jason était devenu rouge écarlate et une réelle honte accompagnée de culpabilité s'était allumée dans son regard. Je savais que j'avais tort de le malmener de cette manière, surtout pour quelqu'un qui prétendait se soucier de ce gamin, mais il était absolument nécessaire qu'ils comprissent tous les deux la gravité des événements. Et, c'était malheureux à dire, mais il fallait aussi que je pensasse à me protéger. Il n'y avait pas que la vie de Savannah qui était en danger, mon job et les besoins de ma famille s'imposaient juste derrière.

- Pourquoi ? m'interrogea alors Cameron, méfiant. Pensez-vous que nous aurons des raisons de vous mettre ça sur le dos, une fois que nous serons au courant ?

- Non, bien sûr que non. Je ne l'espère pas en tout cas, conclus-je.

Mme Diggle me donna alors un petit coup de coude dans les côtes, avec un regard appuyé l'air de dire : « Il serait peut-être temps d'en venir au fait... ».

- Oui euh... Savannah a disparu, déclarai-je enfin, d'un ton aussi neutre que possible.

Ils me dévisagèrent plusieurs secondes, voyant tous leurs espoirs se briser et leurs pires craintes s'avérer réelles. Puis je leur expliquai toute l'histoire. J'essayai de rester calme tout au long de ce douloureux récit, mais leurs réactions me firent plus mal que je ne l'aurais pensé. Ils étaient absolument dévastés. J'avais raison. Je venais juste de leur briser le cœur.

- Je...non, fit Jason, après avoir entendu toute l'histoire. Je veux dire, non. Les gens ne disparaissent pas comme par magie !

Cameron n'avait pas dit un mot depuis plusieurs minutes, comme s'il essayait toujours de réaliser que tout cela était réellement en train d'arriver. Je ne pouvais que trop le comprendre. Mais malgré tout, je pensais de plus en plus que c'était Jason qui vivait le plus dur. Il avait perdu sa petite amie d'une manière tout simplement abominable et ce même jour, sa meilleure amie avait elle aussi failli y rester. Ils avaient traversés beaucoup tous les deux.

Quand Savannah avait avoué à Jason qu'elle avait « tué Marley », ce qu'elle n'avait pas fait bien évidement, il avait juste pété un câble. S'il ne s'agissait que de cela, personne ne lui en aurait voulu, mais il était tellement énervé qu'il s'en était pris à elle. Il aurait pu la tuer si ses pouvoirs ne s'étaient pas déclarés la veille. Il était juste anéanti. Entendre ces mots là de la bouche de sa meilleure amie avait été la goutte de trop.

Après coup, il s'était senti terriblement coupable et l'avait regretté avec amertume. Bien sûr, Savannah l'avait immédiatement pardonné. À l'époque, elle pensait encore qu'elle était elle-même chanceuse d'avoir obtenu son pardon pour ce qu'elle avait fait ou pas fait d'ailleurs. Ils étaient tous les deux tellement...brisés.

Parfois, je me demandais s'ils ne l'étaient pas toujours. Je ne leur en voudrais pas. Ici, personne ne pouvait comprendre ce qu'ils avaient traversé et traversaient toujours. Je doutais que quelqu'un le comprît un jour. Perdre une amie si chère les avait rapproché. Pendant un temps, ils avaient même appris à reposer uniquement l'un sur l'autre. C'était simplement eux deux contre le reste du monde. Puis, ils avaient doucement commencé à guérir. Ils ne s'étaient pas laissés noyer par leur peine commune, ils s'en étaient servis pour être plus fort, ensemble. J'en avais même été un peu jaloux, mais aujourd'hui, je savais que c'était pour le mieux. Aucun d'eux n'aurait tenu jusqu'à maintenant sans l'autre. Et c'était exactement ce que je venais de dire à Jason. Qu'il allait peut-être devoir tenir sans elle désormais.

Cameron était le cousin de Savannah, oui, et ils étaient chacun la dernière famille de l'autre, mais ils ne s'étaient pas vus pendant cinq ans avant ça. Je ne l'en blâmais pas évidement, ce n'était en aucun cas sa faute, mais Jason était là lui. Et au fil du temps, il était devenu son meilleur ami, si ce n'était plus. Jason était comme un frère pour Savannah. En fait, ils agissaient un peu comme des jumeaux depuis la mort de Marley. Leur lien s'était étendu d'une manière que personne n'aurait pu le prévoir et aujourd'hui, ils avaient besoin l'un de l'autre comme un jumeaux avait besoin de sa jumelle et une jumelle de son jumeaux.

Un jour, Savannah m'avait demandé si on était encore une sœur lorsqu'on avait perdu ses frères et sœurs. Je lui avais répondu que oui, si elle le décidait. Si elle était là aujourd'hui et qu'elle me reposait cette question, ma réponse serait bien moins vague et indécise. Et c'était Mme Diggle et Jason qui m'avaient fait comprendre ça. C'était entièrement vrai. Le sang ne faisait pas la famille. L'amour la faisait. C'était pour cela que Savannah serait toujours une sœur. Parce qu'elle chérissait le souvenir de Marley, comme une sœur. Parce qu'elle protégeait toujours Elizabeth, comme une sœur. Parce qu'elle aimait sincèrement Jason, comme une sœur. Elle vivait, elle pleurait, elle riait, elle respirait comme une sœur. Et ça, ça ne changerait jamais. C'était pour ça que Jason souffrait le martyre à chaque seconde qui passait sans qu'il sût si Savannah allait bien.

- Non, intervint alors Cameron, plus morne qu'un arbre mourant. Non, les gens ne disparaissent pas comme par magie, Jason.

Il me faisait peur. Pas physiquement, mais il me faisait peur. Son ton était si sec, si cassant. Il affichait depuis peu un air parfaitement impassible et cela devenait de plus en plus difficile à supporter.

- Non. Ils se font poignarder, puis vider de leur sang et dévorer par ces monstres de Lunes. Réveille-toi. C'est ça qui arrive aux gens qui disparaissent dans une forêt en pleine nuit.

Je...waouh. Alors ça c'était...je n'en revenais pas. C'était...tellement injuste de sa part ! Après tout ce qu'il avait vécu, après tout ce qu'il avait fait pour sa cousine ? C'était vraiment comme ça qu'il remerciait Jason ? Il n'avait pas le droit de rejeter sa frustration sur lui ! Il ne pouvait pas faire ça !

Que penserait de lui Savannah si elle était là ? Elle serait en colère, à coup sûr. Puis elle éprouverait de la pitié pour son cousin qui était bouleversé et qui au fond, avait juste terriblement peur. Oui, et elle aurait raison. En réalité, Cameron était terrifié. Mais Jason ne le voyait pas comme ça. Pas après ce qu'il venait de lui dire. Alors je l'observai attentivement et compris rapidement qu'il allait exploser. Son regard se durcissait plus la colère le gagnait et à la fin, ce ne serait pas joli. Là tout de suite, il avait besoin de respirer et de se calmer. Il avait besoin d'avoir les idées claires pour avoir une chance de s'en sortir. Il a besoin de toi, murmura alors la douce voix de Savannah dans ma tête.

- Jason ! fis-je en me relevant brusquement.

Je venais d'interrompre le court de ses pensés avec mon geste brusque, peut-être aussi celui des autres d'ailleurs, et il lui fallut un instant pour m'accorder toute son attention.

- Allons prendre l'air, proposai-je avec assurance.

Il n'hésita pas plus d'un instant et se leva lui aussi de son siège. Je contournai le bureau de Mme Diggle, qui nous observait toujours d'un air suspicieux, puis passai une main dans le dos de Jason et lui donnai deux petites frappes amicales sur l'omoplate, avant de quitter de cet endroit à l'atmosphère glaciale et lourde à la fois.

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Salut !
Nous voilà de retour au pensionnat pour faire un petit point sur les autres personnages. Comme vous avez pu le lire, la nouvelle passe plutôt mal. Néanmoins, Jeremy est déterminé à se rattraper en aidant Jason, pensez-vous que c'est réellement de la gentillesse ou de la culpabilité (lui qui croit si bien s'y connaître en culpabilité mal placée) ? 🤔
Sur ce, je vous laisse méditer et vous souhaite une bonne soirée ! 😘

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