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II - Chapitre 42

Jeremy

Comme elle l’avait promis, Elizabeth s’était assurée que l’on me laissât passé à la frontière et m’attendait déjà là-bas à la fois moto, voiture, hélicoptère et jet, selon ce qui se révélerait le plus approprié une fois que j’aurais une piste. Néanmoins, c’était bien cela le plus difficile, trouver une piste.

Sous les ordres de l’ancien Conseil, des forces armées avaient été envoyées dans presque toutes les bases des Sherwood et personnes n’avaient rapporté quoi que ce fut concernant une otage. Je basais toute ma réflexion en partant du principe qu’ils étaient restés aux États-Unis et même certainement près de Washington. Dans l’optique que Savannah finît par craquer, il leur fallait pouvoir agir rapidement. Toutefois, ils n’avaient officiellement aucune propriété dans cette région et celles de leurs associés avaient déjà été saisies.

Je détestais me retrouver ainsi dans une impasse alors que le temps pressait plus que jamais. Et si je ne la retrouvais pas ? Et si j’arrivais trop tard ? Pourrais-je continuer de vivre en sachant que le dernier regard que j’avais posé sur elle était chargée de colère et de mépris, que la dernière fois qu’elle avait prononcé mon nom c’était d’une voix sanglotante et désespérée ? Si elle mourrait avant que je ne pus répondre à son message, son si beau message, me le pardonnerais-je un jour ?

Je m’efforçai de chasser ces sombres pensées pour me concentrer et faire face à l’urgence du moment. J’en vins à passer en revue tous les bâtiments et entrepôts abandonnés en banlieue de Washington, via un logiciel me donnant accès à toutes les images satellites ayant été enregistrées ces derniers jours. Ils étaient toujours plus abandonnés et déserts les uns que les autres, jusqu’à ce que je tombasse sur un plus petit bâtiment qui était en réalité l’annexe délaissée d’une usine bien fonctionnelle une quinzaine de kilomètres plus loin. Les images satellites y avaient récemment enregistré une nouvelle activité, 6 jours plus tôt exactement, et elle n’était pas liée à celle de l’usine.

Quelques recherches plus tard, je découvris qu’il ne pouvait en effet pas s’agir d’une récupération des lieux par l’usine puisque l’annexe n’était même plus en sa possession. Et là enfin, les pièces du puzzle commencèrent à s’assembler. Le bâtiment était possédé par nul autre que les Hamilton depuis quelques mois et faisait partie d’un de leur programme de réhabilitation d’espace abandonnés pour les foyers à faibles revenus. Les travaux ne devant débuter que dans deux mois, il ne pouvait pas s’agir de leur œuvre. Avaient-ils osé ? Les Sherwood avaient-ils réellement caché Savannah sous les yeux de sa propre famille et même chez eux ? Après tout, c’était bien le dernier endroit auquel ils auraient pensé aller la chercher.

Avant de tirer des conclusions hâtives, j’eus une nouvelle fois recours des images satellites et de la reconnaissance faciale dans l’espoir de pouvoir identifier quelqu’un du camp Sherwood et en effet, le résultat fut sans équivoque : Luke Sherwood en personne s’y était rendu à plusieurs reprises ces derniers jours. Enfin je l’avais retrouvée. Maintenant, je devais m’y rendre avant qu’il ne fût trop tard.

Le jet se chargea ainsi de me rapprocher le plus possible de la ville et je finis le reste du trajet plus discrètement en moto. Par prudence, je me garai à une distance suffisante du bâtiment pour ne pas attirer l’attention des hommes sur place. Comme j’avais pu le voir en image, il était encerclé de Lunes armés, mais à la différence de tout à l’heure, ils n’étaient pas immobiles à leur poste. Seuls quelques uns continuaient les rondes, tandis que les autres vidaient et chargeaient une camionnette.

D’une part, ils chargeaient des caisses métalliques que je supposais contenir des armes ou du matériel médical, et d’autre part, ils déchargeaient quelque chose qui ne laissait aucune équivoque : des bidons d’essence. Ils allaient réduire l’endroit en cendres et détruire ainsi toutes les traces de leur passages derrière eux. Aucun indice ne me permettait de savoir si Savannah était encore là, mais je ne pouvais plus me permettre d’attendre et de simplement observer. Alors je lançai l’assaut.

Grâce à l’effet de surprise, je pus éliminer les premiers Lunes sans même alerter les autres. J’arrivais ensuite à hauteur de ceux qui s’occupaient du chargement et engageai le combat. Ils étaient bien sûr excellents et bien mieux équipés que moi, mais j’avais la seule arme qu’ils n’auraient jamais : des pouvoirs Soleils. Tout en me battant au corps à corps avec l’un d’eux, je lançai aux autres leur propres caisses métalliques, qui devaient être aussi lourdes qu’elles en avaient l’air au vu de leurs réactions, et je gelai les bidons d’essence avant de les faire exploser, libérant des dizaines d’éclats tranchants.

Je m’étais à peine débarrassé de trois Lunes supplémentaires que la camionnette démarra à toute vitesse et s’enfuit avec leurs collègues à bord. Le souffle déjà court, je sentis ma panique montée en flèche. On ne fuyait pas le combat lorsqu’il y avait encore quelque chose à défendre. Je me précipitai à l’intérieur. Je faisais alors face à un couloir menant à la salle principale où se trouvait encore quelques caisses et sur ma droite, un escalier permettait de monter l’étage. Un Lune qui était en train d’asperger le sol et les murs d’essence s’aperçut de ma présence et dégaina son arme avec une vitesse effrayante. Je parvins à éviter la balle qu’il me destinait de justesse et il me fallut bien plus d’efforts qu’auparavant pour le neutraliser. Néanmoins, je n’étais pas aussi pressé de le tuer.

Mes mains gelées serrées autour de sa gorge, je grognai près de son visage :

– Où est-elle ?

Il serra la mâchoire de colère et tenta de desserrer ma prise en vain.

– Où est-elle !? criai-je avec impatience.

– En haut ! céda-t-il finalement. Troisième porte sur la gauche. Mais tu arrives…

Je lui brisai la nuque avant qu’il ne put finir sa phrase. Je sentais déjà que je n’aurais pas aimé la fin. Sans perdre un instant de plus, je courus à l’étage, ouvris la porte en question d’un grand coup de pied et enfin, Savannah était là.

Je ne savais pas réellement à quoi je m’attendais depuis tout ce temps, mais ce qui était maintenant certain, c’était que je n’étais absolument pas prêt pour la réalité. J’avais d’une manière ou d’une autre réussi à me rassurer en me persuadant qu’il ne pouvait pas réellement lui arriver le moindre mal grâce à ses pouvoirs et que même en cas de blessure mortelle, j’arriverais à temps pour la sauver. Mais là… Là, j’avais le sentiment de tomber du ciel et de heurter le béton de plein fouet.

Savannah était...détruite. Son corps entier était recouvert de sang, à la fois séché et coulant encore de ses plaies. Certains de ses os étaient brisés, d’autres retournés et d’autres encore ressortaient de ses membres. Ses ongles avaient été arrachés, sa peau brûlée et écorchée à de nombreux endroit, laissant sa chair rose exposée. Elle était d’un pâle maladif, des grands cernes soulignaient ses yeux clos et ses lèvres étaient desséchées tandis que ses joues portaient encore la trace humide de nombreuses larmes.

Complètement paralysé et tremblant à la fois, je peinai à trouver le moindre centimètre carré de son corps qui aurait été épargné. Je me sentis abattu par l’impuissance et surtout par la terreur. Était-il possible de survivre à tant de blessures ? Pourquoi ses pouvoirs ne l’avaient-ils pas protégée ? Et comment avais-je pu passer cinq jours rempli de colère et souhaitant partir très loin d’ici alors que quelqu’un était en train de faire hurler de douleur l’amour de ma vie ? Comment avais-je pu ne pas entendre ses cris et ses pleurs ?

Je clignai des paupières pour chasser mes larmes et je vis alors sa poitrine se soulever. L’espoir que j’avais nourri jusqu’ici m’envahit de nouveau et je me précipitai à son côté.

– Anna !

Je n’osai même pas prendre sa main de la mienne de peur de lui faire mal. Lentement, elle finit par ouvrir les yeux et une larme de soulagement coula le long de ma joue. Elle me regarda en fronçant les sourcils.

– Jeremy ? articula-t-elle d’une voix enrouée et presque apeurée.

– Je suis là, mon amour, murmurai-je la gorge encore serrée, je vais te sortir de là.

Les yeux de Savannah se remplir aussitôt de larmes, mais celles-ci ne semblaient pas être le résultat du soulagement.

– Non, souffla-t-elle péniblement, pas déjà…

Je commençai à détacher ses liens, ne m’inquiétant pas que ce qu’elle dît fût incohérent, considérant l’état dans lequel elle était.

– Ça va aller, Anna, c’est fini, continuai-je de lui parler calmement.

Sa lèvre inférieure trembla alors que de nouvelles larmes coulaient le long de ses tempes et qu’elle secouait la tête.

– Je ne suis pas prête.

– Qu’est-ce que tu dis ? m’étonnai-je tout de même. Bien sûr que si, ils ne peuvent plus te faire de mal, je suis là maintenant.

Je continuai de lutter contre les liens qui la retenait attachée à cette affreuse table, maudissant les Sherwood. Même un Lune, de toutes ses forces, n’auraient pu s’en défaire.

– J’étais pas prête à mourir, souffla-t-elle avec désespoir et fatigue.

– Anna, tu ne vas pas mourir, tu m’entends ? insistai-je. On va quitter cet endroit.

– C’est trop tard…

– Il n’y a plus personne pour nous bloquer le chemin, tentai-je de la rassurer en finissant enfin de libérer ses chevilles.

– Jeremy, articula-t-elle d’une voix presque imperceptible.

Je vis que ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes et que je devais m’empresser de la sortir d’ici pour l’emmener se faire soigner.

– Ça va aller, viens, fis-je en commençant à passer un bras dans son dos.

– Jeremy ! répéta-t-elle avec plus de force et bougeant une main vers moi.

Je ne pus que prendre sa main aux ongles arrachés et aux phalanges brisées avec délicatesse et caresser ses cheveux, tandis qu’elle plongeait son regard chargé d’émotions dans le mien.

– Je m’étais déjà demandée quel serait le premier visage que je verrais en arrivant au Paradis ou en Enfer ou peu importe ce qu’il y a après la mort…et je suis si heureuse que ce soit le tien.

Complètement désemparé, je ne pus que secouer légèrement la tête en répondant :

– Tu n’es pas morte, Savannah, pourquoi…

Mon regard fut alors attiré par un reflet. Je baissai les yeux et découvris par terre une fiole cassée.

– Qu’est-ce que…

Je me penchai pour ramasser le plus gros morceau où se trouvait encore une étiquette, mais le liquide déversé l’avait rendue illisible.

– Que t’ont-ils donné ? lui demandai-je immédiatement en sentant de nouveau la panique me gagner.

– C’est trop tard, répéta-t-elle dans un murmure.

Elle semblait de plus en plus faible et lasse.

– Savannah, que t’ont-ils donné !?

– Il m’avait prévenu qu’il y aurait des hallucinations et que ce serait comme s’endormir…

– Putain de merde, grognai-je dans ma barbe.

J’aurais dû me douter, j’aurais dû savoir que Luke ne partirait pas en la laissant en vie et avec une chance de survire.

– Je t’en prie, Anna, aide-moi !

Je me mis à fouiller le petit meuble que les Lunes n’avaient pas eu le temps de vider avant mon arrivée. Je trouvai tous les instruments de tortures possibles et imaginables ainsi que de nombreuses seringues mais aucune petite fiole similaire. J’envoyai valser le meuble en question de frustration et de colère. Je m’en voulus ensuite car le bruit du bois se brisant contre le mur fit sursauter Savannah, mais tout compte fait, c’était la bonne chose à faire. Cachée auparavant par le meuble se trouvait la fameuse fiole que je cherchais. Je m’empressai de déchiffrer les composants du liquide qu’elle contenait, mais la plupart m’était parfaitement étranger. Toutefois, il suffit d’un pour que je comprisse. Ce même composant était dans le sérum de paralysie dont Savannah avait déjà été victime au pensionnat. Seulement cette fois-ci, ce n’était pas directement elle qui avait été paralysée, mais ses pouvoirs. Tout prenait enfin sens et c’était pire que tout.

– Qu’est-ce que tu fais, Jeremy ? me demanda alors Savannah d’une voix endormie.

Je serrai les poings pour ne pas laisser la peur me succomber et garder mon sang-froid.

– Je vais trouver un remède, ce n’est pas fini.

J’entrepris d’examiner le reste de la pièce de fond en comble.

– Tu ne viens pas dormir avec moi ?

– Tu dois rester réveillée, Savannah ! lui ordonnai-je sévèrement. Tu dois rester avec moi, c’est compris ?

Elle tenta d’abord de me suivre du regard mais cela parût incroyablement l’épuiser.

– Mais c’est…

Elle ne parvint même pas à finir sa phrase cette fois-ci. Je n’avais plus de temps, j’étais en train de la perdre. Alors que son rythme cardiaque baissait dangereusement, le mien augmentait à toute vitesse. Ça ne pouvait pas réellement arriver. Pas encore.

– Putain, il doit y avoir un remède !

– Jeremy…

Je retournai auprès d’elle, sachant pertinemment que je ne trouverais aucun remède ici.

– Je suis là, Anna, tout ira bien, je vais te sauver cette fois, je te le promets…

J’avais seulement besoin d’une illumination, d’une idée… N’importe quoi qui pourrait me faire gagner du temps et empêcher le poison de se répandre dans ses veines. Ses veines. Son sang. Son sang devait arrêter de couler.

– Mais c’est déjà fini, mon amour.

– Non ! m’exclamai-je en serrant la mâchoire et en interdisant à mes yeux de se mettre à pleurer. Non ! Il n’en est pas question, je ne te perdrai pas une seconde fois ! J’ai juste… J’ai besoin de temps. Savannah, regarde-moi.

Ses yeux restèrent fermés quelques secondes.

– Regarde-moi, je t’en supplie !

Elle parvint à soulever les paupières mais je devinai que la prochaine fois elle n’y parviendrait pas.

– Ce n’est pas encore fini, on peut encore avoir la vie dont on rêvait, mais j’ai besoin que tu te battes ! Tu te souviens ? Les battants se battent et tu es la plus forte des battantes que je connaisse. Tu peux faire ça pour moi, mon amour ?

Savannah hocha la tête, semblant enfin réaliser qu’elle n’était pas encore morte, que j’étais vraiment là et qu’il lui restait une infime chance de survivre, mais pour cela, elle devait se battre un peu plus longtemps.

– J’ai besoin de temps pour trouver le remède alors je vais te plonger en hypothermie, je suis désolé, je sais que ça va te faire mal, mais c’est le seul moyen, d’accord ?

Alors qu’elle était progressivement regagner par la lucidité, son souffle se fit de plus en plus court et son air endormi se transforma en grimace. Elle cria alors de douleur entre deux sanglots. Ça venait de commencer. Le poison s’apprêtait à détruire chaque cellule de son Feu.

Je pris sa main dans la mienne, moi-même en larmes.

– Jeremy ? m’appela-t-elle, terrorisée.

– Je suis là, mon amour, je ne vais nulle part sans toi, n’aie pas peur, murmurai-je avant de déposer un rapide mais tendre baiser sur ses lèvres. Je t’aime tellement.

Un nouveau cri de douleur lui fut arraché alors que je fermai les yeux et commençai à activer mon pouvoir de Glace, afin de refroidir le sang dans ses veines. Elle continua de gémir péniblement, alors je me concentrai et réunis toutes mes forces pour accélérer le processus.

– Jeremy ? m’appela-t-elle, toujours en larmes.

Je posai mon front contre nos mains entrelacées, torturé de l’entendre souffrir ainsi.

– Je sais que ça fait mal, pardonne-moi, Anna.

– Jeremy ! fit-elle cette fois-ci avec beaucoup plus de vie et de force.

Étonné, je me redressai et ouvris les yeux pour découvrir ses plaies en train de se refermer progressivement et sa peau se régénérer. Sous le choc et comme pour prendre du recul, j’en lâchai sa main.

– Ne me lâche pas ! s’écria-t-elle.

Je la ressaisis aussitôt et compris que depuis tout à l’heure, je ne glaçais pas du tout son sang.

– C’est toi, Jeremy !

Savannah me regardait avec fascination et me souriait de ses lèvres à nouveau roses.

– C’est toi qui me guérit ! Tu as un nouveau pouvoir !

– Je… Je pensais…

J’étais tout simplement hébété et loin de réaliser ce qu’il venait de se passer. Il fallut que Savannah me sauta au cou et me serra contre elle de toutes ses forces pour que je sortisse de ma stupeur.

– Tu avais raison, souffla-t-elle à mon oreille, tu ne me perdras pas une seconde fois.

Je la serrai encore plus fort contre moi, ayant toujours du mal à croire que son même corps était à l’article de la mort quelques minutes plus tôt. Finalement, j’avais bien réussi à la sauver. Je déposai des baisers contre sa peau de nouveau chaude puis trouvai ses lèvres encore salées de larmes avant de laisser mon front aller contre le sien.

– Je ne te lâcherai plus jamais, mon amour.

– J’ai cru que j’allais mourir sans même pouvoir te voir une dernière fois et te dire à quel point je suis désolée, avoua-t-elle avec tristesse.

Je reculai légèrement le visage pour pouvoir la regarder dans les yeux.

– Je sais que tu l’es, j’ai fini par avoir ton message. Je t’ai pardonnée à la seconde où j’ai entendu ta voix.

Des larmes, d’émotions cette fois-ci, lui échappèrent et nos lèvres se scellèrent avidement. Puis, d’un commun d’accord, nous rompîmes notre étreinte, en alerte.

– Tu sens la même chose que moi ? demanda-t-elle.

Je hochai la tête.

– Je crois bien que le bâtiment est feu.

Je l’aidai à descendre de la table avec douceur, quand bien même elle semblait parfaitement guérie, et nous sortîmes de la pièce. L’air était lourd et déjà très embrumé, tandis que les flammes atteignaient tout juste le haut de l’escalier. Le Lune de tout à l’heure avait peut-être raté son tir, mais il n’avait certainement pas été inutile grâce aux murs imbibés d’essence. Si le feu n’aurait blessé ni Savannah ni moi, il nous était impossible de pouvoir atteindre la sortie sans être étouffés par la fumée.

– On doit monter sur le toit, viens !

J’attrapai sa main et l’entraînai jusqu’à la porte de secours, désormais notre seule issue. L’air frais fut absolument revigorant. Nous approchâmes du bord pour constater la hauteur à laquelle nous nous trouvions et quand bien même le bâtiment n’était pas très grand, c’était trop haut pour que nous pûmes nous réceptionner indemnes – et je n’osai pas compter sur ce qui devait être mon nouveau pouvoir de guérison complètement incontrôlable.

– Ce que ce serait minable de mourir comme ça après tout ce qu’on a vécu, fis-je avec un coup d’œil dubitatif face à la hauteur qui nous séparait du sol.

– Hé ! C’est moi qui fait ce genre de commentaire d’habitude ! s’exclama Savannah à la fois impressionnée et jalouse.

Je ne pus que rire doucement.

– Je crois bien que tu as une mauvaise influence sur moi.

– C’est sûrement vrai, admit-elle avant de m’attirer pour m’embrasser. Mais ce n’est pas bien grave, reprit-elle, parce que cette fois c’est moi qui vais nous tirer d’affaire.

Je haussai un sourcil, agréablement surpris qu’elle eût trouvé une solution qui m’avait échappé.

– Je peux voler et nous descendre tous les deux, expliqua-t-elle.

J’écarquillai grand les yeux, m’attendant à tout sauf cela.

– Mais...Je...Euh… Il y a peine dix minutes tu n’avais plus aucune force et tu veux voler ?

Elle recula d’un pas en écartant les bras pour que je pus voir son corps dans son ensemble.

– Tu m’as complètement guérie, Jeremy ! Je me sens plus forte que jamais !

Elle portait toujours les mêmes vêtements ensanglantés et déchirés, mais toutes ses plaies étaient désormais cicatrisés et elle semblait en effet avoir retrouvé sa vigueur habituelle.

– D’accord alors, acceptai-je, mais comment…

Savannah leva les yeux au ciel.

– Roh ça va, mets ton égo de mâle dominant de côté trente secondes et monte sur mon dos.

Je n’avais jamais douté de sa force auparavant, alors je n’avais aucune raison de le faire aujourd’hui, et puis pour ce qui était de mon « égo de mâle dominant », je supposai que ça ne me ferait pas de mal d’apprendre à me détacher de l’image du prince fort portant dans ses bras ou sur son dos la princesse fragile. Ce n’était en tous cas pas la première fois que Savannah fût la princesse forte et moi le prince faible et ce ne serait certainement pas la dernière.

Ainsi, je suivis ses instructions et comme promis, de puissantes flammes sortirent de ses paumes et nous élevèrent dans les airs. Je fus à la fois pris de la plus étrange des sensations et d’un sentiment de légèreté et de liberté absolue. C’était comme si le temps s’arrêtait l’espace de quelques secondes et que tous les soucis disparaissaient avec la gravité. J’avais encore du mal à trouver les bons mots pour décrire cette expérience que nos pieds touchaient déjà le sol. Savannah se retourna vers moi avec le plus beau sourire du monde sur le visage.

– C’est merveilleux, hein ? Faire partie du ciel.

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Certaines personnes se retrouvent toujours quoi qu'il arrive... Heureusement, Jeremy et Savannah en font partie 😉

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