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II - Chapitre 4

Jeremy

 
Le domaine des Hamilton était presque aussi extravagant que celui de M. Thompson. La villa, dans un style plus moderne, était sublime et les rayons du soleil se reflétaient parfaitement sur les innombrables baies vitrées. Les jardins fleuris regorgeaient de dizaines de couleurs et possédaient quelques fontaines aux sculptures somptueuses. Aujourd'hui, plusieurs petits salons d'extérieur y avaient été aménagés pour offrir de l'ombre et des rafraîchissements aux invités, en attendant le début de la vente aux enchères qui se déroulerait à l'intérieur.

Les autres Soleils de M. Thompson m'avait assignée à la surveillance de l'aile ouest de la villa où il y aurait beaucoup d'allées et venues aussi bien du personnel que des invités. Les deux étaient très nombreux. Les employés portaient des livrées et des plateaux de coupes de champagne ou canapés, les invités portaient des tenues de cocktail et des bijoux de grandes valeurs et les Soleils portaient tous le même uniforme noir, avec oreillette et arme à la ceinture.

Dans le hall principal, de grands écrans avaient été installés pour diffuser des images et des explications des projets de l'association « Tendre la main » fondé par les sœurs Hamilton. Cela m'avait à nouveau laissé très perplexe. Je trouvais cela osé et risqué de la part du père d'engager quelqu'un pour jouer sa fille et d'un autre côté je n'imaginais pas Savannah avoir accepté de vivre ainsi. Malgré cela, je passais plus de temps à la chercher du regard qu'à réellement surveiller les passants.

Discrètement, j'avais déjà réussi à repérer Arthur Hamilton, ainsi que son épouse, mais aucun de leurs enfants. Ils souriaient, ils serraient des mains, ils embrassaient, comme s'ils n'avaient rien à se reprocher. Cela me faisait bouillir de l'intérieur, mais je ne pouvais me permettre aucun écart. La seule chose qu'il me restait à faire était d'observer et de profiter de ma présence dans leur maison pour servir non seulement aux fins du gouvernement mais aussi aux miennes.

Une voix sortit alors de mon oreillette.

– Scandola, on a besoin de toi dans le hall. Ils auraient déjà dû être redirigés vers le salon des enchères, mais personne ne bouge. Terminé.

– J'arrive tout de suite. Terminé.

D'un pas rapide mais pas pressé, je rejoignis un des balcons secondaires surplombant le hall et ses dizaines de personnalités riant et buvant leur champagne de luxe. J'échangeai des regards méfiants avec mes collègues et me concentrai pour déterminer d'où pourrait venir une menace. J'avais bien sûr repérer la position de M. Thompson et ne le quittait jamais longtemps du regard.

– Hamilton quitte le hall. Terminé.

Je l'aperçus en effet s'éloigner de ses invités et disparaître hors de mon champ de vision.

– Je l'ai en visuel, déclara la voix d'une collègue, il monte sur le balcon principal. Terminé.

Une minute plus tard, il apparut bien sur le balcon principal, à seulement 20 mètres de moi. Je reculai contre le mur pour ne pas attirer son attention et fis de mon mieux pour ne pas le fixer avec haine. Il attira bientôt l'attention de ses convives au tintement de sa coupe de champagne.

– Je vous demande humblement pardon ! s'exclama-t-il en écartant les bras avec un sourire à la fois navré et amusé. Ceux d'entre vous qui ont déjà pu rencontrer ma petite dernière reconnaîtront avec moi qu'elle a de nombreuses qualités, mais la ponctualité n'est malheureusement pas l'une d'entre elle.

Mes poings se serrèrent en l'entendant parler de « sa petite dernière » comme s'il la chérissait d'une affection paternelle alors qu'il l'avait tuée. Une voix féminine s'éleva alors et elle fit son apparition à ses côtés dans une élégante robe vert émeraude. J'en oubliais de respirer.

– Voyons, Papa ! Ne soit pas si prompt à dévoiler mes défauts à nos chers invités, nous ne souhaitons pas les effrayer. Et puis vous savez ce que l'on dit : arriver en retard, c'est tout un art !

Ils se mirent tous à rire et à lever vers elle des regards aussi indulgents qu'émerveillés. Je fus le seul à rester parfaitement pétrifié sous le choc. Bien que lissé et tombant le long de son dos, ses cheveux étaient toujours aussi roux et soyeux, les traits de son visage aussi fins et beaux, ses yeux aussi bleus et étincelants, son sourire aussi éblouissant et charmeur et sa peau aussi claire et parsemée de cicatrices. Le bras passé sous celui de son père, elle continuait de parler de sa même voix douce au timbre espiègle et de sourire en dévoilant ses dents d'un blanc éclatant mettant en valeur ses lèvres pulpeuses.

Lorsque mes poumons réclamèrent à nouveau de l'air, je sortis partiellement de ma stupeur pour réaliser une chose : elle était vivante. Ma Savannah était vivante. Elle était en pleine forme, plus belle que jamais et surtout elle était là. Elle était juste là. Je n'avais qu'à sortir de l'ombre et franchir les quelques mètres qui me séparaient d'elle pour pouvoir la toucher et m'assurer que ce n'était pas un rêve. C'était aussi simple et aussi compliqué que cela, d'une part parce qu'elle était accrochée à son monstre de père et qu'une bonne centaine de personnes la dévoraient des yeux depuis le hall, et d'autre part parce que je ne comprenais pas.

Je ne comprenais pas comment cela pouvait être possible. Comment avait-elle pu survivre après s'être vidée de son sang pendant des heures ? Comment avait-elle pu accepté de vivre aux côtés de cette famille qu'elle haïssait tant ? Comment avait-elle pu renier tout ce pour quoi elle s'était battue ? Comment avait-elle pu lisser ses cheveux et se métamorphoser en ce qu'elle avait toujours méprisé ? Comment avait-elle pu oublier la promesse qu'elle m'avait faite ? Mais, surtout, comment avais-je pu ne pas savoir qu'elle était vivante pendant tout ce temps ?

Le mouvement de foule qui suivit attira mon attention et je réalisai qu'ils étaient enfin en train d'aller dans le salon où commencerait la vente aux enchères. Je me précipitai pour retourner à mon poste, puis m'immobilisai de peur que Hamilton ne me reconnût en passant. Il me ferait sortir d'ici avant même qu'elle n'eût pu poser les yeux sur moi. Je devais attendre qu'elle fût seule pour l'approcher et ne plus jamais la laisser partir.

Je trouvai finalement un endroit discret où je pouvais voir chaque personne qui passait par là sans pour autant être vu. J'oubliais complètement ma résolution de profiter de l'absence de la plupart des invités pour partir à la recherche d'informations dans d'autres parties de la maison car je ne pouvais penser à rien d'autre qu'à Savannah. J'avais passé un an à la pleurer tandis qu'elle était ici, bien vivante. J'avais passé un an à l'autre bout du monde à risquer ma vie pour tenir ma promesse alors que j'aurais pu rentrer me battre pour la récupérer il y avait de cela bien longtemps.

En ce qui concernait sa guérison miraculeuse, j'en avais déduit que son père avait finalement fait appel au soigneur Soleil qui m'avait moi-même soigné plus tôt. Elle ne devait pas encore être morte lorsque j'avais été traînée hors de la salle et il s'était dès lors empresser de la guérir. C'était seulement un moyen pour Hamilton de se débarrasser de moi. Et il avait gagné, mais que pendant un temps. J'étais de retour et cette fois-ci, il perdrait.

Pendant une bonne heure, seuls des membres du personnel passèrent devant moi. Ils faisaient déjà un premier tri dans ce qui était à jeter et remplissaient à nouveau le buffet et les plateaux. J'avais été tenté plus d'une fois de demander à l'un d'eux où se trouvait les toilettes des employés comme prétexte pour partir et réellement chercher le bureau de Hamilton, mais j'avais bien trop peur de rater Savannah. Le fait qu'elle jouait aujourd'hui le rôle d'hôtesse était à double tranchant. Elle était d'un côté plus ou moins forcée de rester en permanence avec ses convives et d'un autre côté, elle devait aussi superviser le personnel et s'assurer du bon déroulement de l'événement. C'est dans le cadre de ce second rôle que j'espérais la voir bientôt s'éclipser du salon des enchères.

Pourtant, j'ignorais encore ce que je ferais si cela arrivait. Je ne me voyais pas vraiment courir vers elle en présence de mes collègues, mais elle me reconnaîtrait forcément parmi eux et là je n'aurais pas beaucoup d'autres options. Finalement, j'entendis sa voix de plus en plus nettement avant de la voir. Elle discutait avec une autre femme du « sublime collier » qui avait tout juste était vendu. Légèrement paniqué, je fis la seule chose qui me passa par l'esprit et m'éclipsai discrètement en demandant à un de mes collègues de me remplacer pendant que je vérifiais les cuisines. Je réussis ainsi à me cacher avant que Savannah n'arrivât. Celle-ci s'excusa auprès de son amie et descendit justement voir si tout se passait bien avec le buffet.

Un instant, je restai à nouveau stupéfait devant sa beauté, puis me rappelai que si je ne la suivais pas je raterai ma chance. Le plus silencieusement possible, je descendis derrière elle, attendant le parfait moment pour signaler ma présence. Je n'étais qu'à quelques mètres d'elle lorsqu'un jeune valet attira son attention, un bloc-note en main.

– Mademoiselle Hamilton ?

– Oui ?

Le jeune homme paraissait presque intimidé par elle.

– Navré de vous déranger, mais je crois que les livreurs ont livré une caisse de champagne en trop.

Cela ne me semblait pas réellement être un problème, mais de toute évidence, ils étaient pointilleux ici. Savannah ne parût pas le moins du monde contrariée et lui sourit.

– Elle n'est pas en trop, elle est pour vous, déclara-t-elle naturellement.

Le valet resta interdit une seconde et ses joues gagnèrent une teinte de rouge.

– Pour... ?

– Vous et l'ensemble des membres du personnel, j'entends, s'expliqua Savannah avec douceur.

– Oh merci beaucoup, Mademoiselle. C'est... (il peinait à trouver ses mots), c'est très généreux de votre part.

Savannah secoua élégamment la tête.

– Je vous en prie, ce n'est rien. J'espère que vous le trouverez à votre goût, continua-t-elle avec un sourire de plus en plus crispé. Certains des vieux snobs ici présents le trouve fade et décevant. Entre nous, je les suspecte juste de ne pas le trouver assez cher. Seulement, voyez-vous, je serais bien hypocrite et inhumaine si je servais à mes invités du champagne à 10 000$ la caisse lors d'une levée de fonds pour des enfants dans le besoin au Nigéria. Néanmoins, aucun de ces invités ne me donneraient le moindre dollar si le champagne était mauvais, alors il faut bien trouver un juste milieu.

Je ne pus m'empêcher de sourire. C'était bien ma Savannah.

– Je comprends, Mademoiselle. Je suis certain que nous le trouverons délicieux et je parle au nom de l'ensemble du personnel en disant que nous sommes très reconnaissants.

– J'espère que vous en profiterait pleinement dans ce cas. Bien sûr, je compte sur vous pour attendre la fin de votre service avant de le goûter.

Le jeune valet hocha la tête.

– Cela va de soi, Mademoiselle, encore merci beaucoup.

Savannah lui adressa un dernier sourire.

– Bon courage pour le reste de l'après-midi, vous allez en avoir besoin.

Elle s'éloigna ensuite et marcha vers le buffet. Elle l'examinait d'un œil critique, le dos tourné à moi, lorsque je me rapprochai de quelques pas, le souffle court.

– Savannah ?

Je vis ses épaules se raidirent et tout son corps s'immobiliser pendant quelques secondes. Je crois que je ne m'attendais pas à une réaction particulière de sa part. Je supposais qu'elle me dévisagerait bouche-bée sous le choc, ou bien qu'elle se mettrait à pleurer ou encore qu'elle courrait pour sauter dans mes bras. Je m'attendais à tout, autrement dit. Tout, sauf ce qu'il se passa réellement.

Elle se retourna lentement pour me faire face et la moindre trace de bonté naturellement dont elle avait fait preuve avec un étranger un peu plus tôt disparut complètement. Son expression était dure et le regard qu'elle posa sur moi était chargé de mépris.

– Scandola, articula-t-elle la mâchoire serrée.

Ma joie ne put que retomber instantanément pour céder place à l'incompréhension. L'espoir et l'émerveillement n'avait pas entièrement quitté mon regard, mais il s'était nettement assombri. Ce que je voulais, autrement dit l'embrasser et la serrer contre moi, semblait être la dernière chose dont elle avait envie et je ne comprenais pas pourquoi.

– Tu...tu es magnifique, soufflai-je avec des émotions contradictoires.

Savannah releva fièrement le menton, absolument pas touchée par le compliment.

– Je sais. Tu ne devrais pas être là.

Hébété, je ne pus qu'ouvrir légèrement la bouche sans trouver quoi que ce fût à répondre.

– Savannah ! interpella alors une voix masculine dont j'avais fait la connaissance le matin même.

M. Thompson fit bientôt son apparition à nos côtés.

– Mon nouveau Soleil serait-il en train de vous importuner ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Savannah balaya sa remarque d'un geste de la main. Je remarquai alors ses ongles parfaitement manucurés et les bracelets étincelants qui ornaient ses poignets, comme ceux de toutes les femmes présentes.

– Pas du tout, M. Thompson, répondit-elle avec un charmant sourire. Soleil Scandola a enseigné un an au pensionnat où j'ai grandi.

C'était tout ? C'était comme ça qu'elle me présentait ?

– Mais oui ! s'exclama mon nouvel employeur. J'oubliais que vous nous reveniez du Minnesota ma chère ! Dites-moi, quel genre de professeur était-il ?

Il semblait prendre un malin plaisir à parler de moi comme si je n'étais pas là.

– Argh, grimaça Savannah, je crains de ne pas pouvoir vous le dire, j'ai peut-être ou peut-être pas sécher la plupart de ses cours.

Un rire sincère sortit de la gorge de M. Thompson. Il faisait définitivement partie des personnes aux pieds de Savannah.

– Je ne saurais vous le reprocher, vous vous en êtes de toute évidence très bien sortie sans.

Je ne pus m'empêcher de serrer la mâchoire. Il n'avait pas la moindre idée d'où elle serait actuellement si je n'avais pas été là et elle-même avait parfaitement conscience que j'avais changé sa vie. Alors pourquoi l'ignorait-elle aujourd'hui ?

– M. Thompson, reprit-elle tout sourire, avez-vous vu notre nouveau projet d'école au Burkina Faso ? Croyez-moi, il mérite votre attention.

Elle avança pour aller passer son bras sous le sien et l'entraîner vers l'un des nombreux écrans du hall, loin de moi. Je les suivis du regard, espérant naïvement qu'elle se retournerait, mais elle n'en fit rien.

Je me rendis machinalement à mon poste, complètement indifférent à tout ce qu'il se passait autour de moi. J'avais l'impression d'avoir vécu un miracle et une catastrophe dans l'espace de quelques heures seulement. J'étais à la fois heureux et tellement déçu, mais le pire c'était de ne pas savoir pourquoi. Nous avions été séparés par la violence au moment où nous n'avions jamais été aussi proches, et aujourd'hui, un an plus tard, j'étais pire qu'un inconnu pour elle, j'étais quelqu'un qu'elle ne voulait pas voir. Je finis par me ressaisir et il ne me resta plus qu'un immense tas de colère voué à Arthur Hamilton. Qu'avait-il bien pu lui faire ?

À la fin du gala, je rejoignis mes collègues et nous escortâmes M. Thompson jusqu'à sa limousine.

– Scandola, fit-il sévèrement, remontez avec moi.

J'exécutai son ordre, sachant que ce n'était pas par courtoisie. Une fois installé, il alluma un nouveau cigare et posa sur moi un regard suspect.

– Pourquoi avez-vous menti ?

Je me figeai.

– Je vous demande pardon ?

– Vous saviez très bien que Savannah Hamilton était vivante ou niez-vous le fait de l'avoir eu pour élève ?

Je n'eus que très peu de temps pour trouver une réponse plausible.

– Je ne nie pas cela, en revanche, je vous assure que j'ignorais qu'elle était réellement la fille de Arthur Hamilton. Vous me l'avez dit vous-mêmes, personne ne croyait une enfant désespérée dont la vie venait d'être chamboulée et qui aurait tout fait pour y échapper.

M. Thompson scruta chaque trait de mon visage avec beaucoup de sérieux.

– La prochaine fois que vous me mentez ou omettez quelque chose, appeler ça comme vous voudrez, vous ne serez pas en voiture avec moi mais dans un bus qui vous emmènera très loin et sans lettre de recommandation.

Je hochai la tête avec respect.

– Ça ne se reproduira pas, Monsieur.

– Je préfère ça.

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