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I - Chapitre 3

Jeremy

Plusieurs jours s'étaient maintenant écoulés depuis que nous séjournions à Madison. Jonathan, l'ancien compagnon de Lucy avec qui Savannah était restée en contact après la naissance des jumelles, s'était montré plus qu'accueillant et je devais bien admettre que venir chez lui avait été une bonne idée. Seulement, c'était temporaire. De jour en jour, Savannah avait meilleure mine et supportait l'odeur et la vue de sang sans avoir envie de se jeter dessus. Je la pensais à présent capable de voyager en public et nous ne pouvions pas nous permettre d'attendre davantage avant de partir nous faire oublier à l'étranger.

Cependant, Savannah s'était déjà beaucoup attachée aux jumelles et les quitter lui brisait le cœur. Il était vrai que ces deux petits anges avaient été une vraie bénédiction au milieu de tout le chaos qui régnait sur nos vies depuis quelque temps. Savannah prenait son rôle de marraine très à cœur, d'autant plus qu'Anna et Alex n'avait déjà plus de mère. Je la soupçonnais d'avoir un instinct maternel bien plus important qu'elle le laissait paraître et cela n'avait en soi rien de surprenant : elle avait souffert du manque d'affection de sa propre mère alors voulait éviter cette peine aux autres. C'était du Savannah tout craché.

Nous fîmes donc nos au revoirs à Jonathan et aux jumelles à l'aube puis nous mîmes en route pour l'aéroport. Mon élève portait une perruque blonde et lisse qui la faisait beaucoup ressemblait à la photo de son faux passeport. J'en avais un en ma possession également pour que le pensionnat ne pût retracer mes déplacements, quand bien même je n'étais en aucun cas soupçonné. En effet, comme convenu, Alexander avait rendu une petite visite à ma collègue Camille, avec qui nous avions eu une altercation avant de quitter le pensionnat. Il avait réussi à la convaincre de ne pas me dénoncer car il n'était pas un monstre. Par conséquent, Savannah n'avait commis aucun crime et mon aide était parfaitement légitime. J'ignorais comment il s'y était pris, mais c'était le résultat qui comptait : Camille m'aiderait à faire croire que je pourchassais Savannah au nom du pensionnat en leur envoyant des rapports et des pistes (bien évidemment, fausses).

Ainsi, tout était de notre côté pour que nous pussions tranquillement embarquer dans un avion et partir loin. Enfin, presque tout. Je n'avais pas oublié les paroles de Savannah.

La seule raison pour laquelle je ne t'ai pas encore semé c'est que je ne suis pas en état de conduire moi-même, c'est tout.

Désormais, elle l'était et je n'aurais pas été très surpris qu'elle tentât de me « semer ». Ayant envisagé cette éventualité, j'étais prêt à ne jamais la quitter des yeux et puisque je ne pouvais plus me fier à sa volumineuse chevelure rousse, j'allais devoir être encore plus prudent.

Nous arrivâmes à l'aéroport très tôt mais bien sûr l'endroit était déjà bondé. Nous passâmes les portiques de sécurité sans problème et nous allâmes ensuite nous engagés dans les différentes queues d'attente destinées aux Soleils, qui étaient aussi les plus lentes. Savannah s'efforçait de rester patiente, mais je voyais bien à son attitude qu'elle détestait attendre encore plus que moi. Je pouvais parfaitement le concevoir compte tenu des circonstances, d'autant plus qu'elle ignorait encore la destination que j'avais choisi. Je craignais que mon choix ne la poussât à faire une scène et c'était la dernière chose dont nous avions besoin.

Il ne nous restait plus qu'une queue à faire avant de pouvoir déposer nos bagages lorsqu'un groupe de vieilles dames toutes excitées nous passât devant.

- Comme j'ai hâte ! J'ai toujours rêvé d'aller à Moscou !

- Moi aussi ! L'architecture est à couper le souffle.

- J'espère qu'il ne fera pas trop froid, je n'ai pas emmené beaucoup de vêtements chauds...

Leur bavardage nous parvint encore quelques secondes avant que le son de leurs voix ne s'estompât. Je serrai la mâchoire et grognai de frustration en voyant tous mes efforts pour ne pas énerver Savannah voler en éclats. Celle-ci venait de se planter devant moi et retira d'un geste brusque ses grandes lunettes de soleil pour que je pusse découvrir son regard plein de colère.

- Moscou? cracha-t-elle. Moscou !?

- C'est un choix purement stratégique, tentai-je de me défendre. La Russie...

- ...C'est un choix purement merdique ! Rien d'autre !

J'empoignai le bras de ma protégée et l'entraînai un peu à l'écart avant qu'elle n'attirât encore davantage l'attention. Les gens trouveraient ça étrange que je ne lui laissasse pas avoir son mot à dire sur la destination de notre voyage alors que vu de l'extérieur nous devions ressembler à un couple.

- Savannah, tu sais bien que nous ne partons pas en vacances.

- Regarde-moi bien, Scandola, insista-t-elle très sévèrement, il n'est pas question que j'aille me les geler en Russie ! Non mais sérieusement en Russie !? Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? C'est loin, c'est moche, c'est froid, c'est là qu'il y a Poutine et aucun de nous ne parle le russe !

Une part de moi était quelque peu amusé devant tous les clichés qu'elle venait de me citer, tandis qu'une autre part se préparait à lui répondre très sérieusement.

- De un, figure-toi que j'ai quelques bases en russe, de deux, c'est justement parce que c'est loin et qu'il y a Poutine que c'est l'endroit parfait où se cacher.

Savannah haussa un sourcil avec mépris.

- Je ne vois pas en quoi une dictature pourrait être l'endroit parfait pour qu'une fugitive comme moi se cache.

- Techniquement, la Russie est un État fédéral, pas une dictature. Et ce que j'essaie de te dire depuis le début, c'est que les États-Unis ont de très mauvaises relations diplomatiques avec la Russie. Ils sont quasiment obligés d'avertir les autorités étrangères car tu représentes un réel danger selon eux, mais les Russes seront probablement les derniers au courant car c'est l'occasion rêvée qu'ils attendent pour critiquer le système politique américain et le fait est que nous ne serons pas recherchés en Russie.

- Pourquoi ?

- Parce qu'ils préféreront attendre que nous commettions un crime pour pouvoir exposer le gouvernement américain lui-même comme des criminels dangereux pour le monde entier.

Savannah croisa les bras et se mordit la lèvre, comme si elle établissait une liste de pour et de contre dans sa tête. Je fus soulagé en constatant qu'elle avait l'air convaincue et que nous allions sûrement pouvoir revenir nous engager dans la queue.

- Et je peux savoir ce qui te fait croire que tes théories complotistes s'avéreront correctes ?

Peut-être pas si convaincue que ça...

- C'est juste... D'accord, c'est plus ou moins un pari, mais je t'assure que...

- ...Un pari ? Dis-moi que tu plaisantes, Scandola !? Ma vie n'est pas un pari !

Je passais une main sur mon visage, exaspéré. C'était exactement ce que je souhaitais éviter, merci les mamies.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire.

Savannah secoua la tête, les poings serrés.

- Les billets sont déjà pris, soufflai-je pour la raisonner sans l'énerver encore plus.

Elle me lança un regard plein de haine avant déclarer :

- Il faut que j'aille aux toilettes.

Elle n'attendit pas une seconde et se dirigea vers le panneau aux pictogrammes indiquant les toilettes. Une alerte s'alluma dans mon esprit et je m'empressai de la suivre. C'était typiquement le genre de moment où elle ferait tout pour me semer.

- Savannah !

Je la rejoignis le plus vite possible.

- Rassure-toi, je ne vais pas descendre par le trou pour m'enfuir, grogna-t-elle sans même se retourner.

J'ouvris la bouche mais ne trouvai finalement pas de réponse ne me rendant pas pathétique. Ce que je serais probablement de toute façon en attendant de pied ferme devant la porte des toilettes féminines, mais je tenais tout de même à garder un peu de dignité. Juste avant d'y entrer, elle se retourna vers moi.

- Ah oui et j'ai mes règles donc ça va être sûrement un peu long.

Je haussai les sourcils, bêtement étonné devant tant de franchise directe. J'avais pourtant grandi avec une grande sœur pas particulièrement discrète, mais Savannah n'en avait jamais parlé alors je ne m'y attendais simplement pas.

- Oh euh...je....d'accord.

La lourde porte claqua derrière elle et je me maudis pour ma réaction archaïque. Pour ne pas patienter stupidement, j'analysai les alentours. Les agents de sécurité n'étaient pas particulièrement nombreux et aucun des grands écrans qui diffusaient les informations ne mentionnaient la fuite d'une traîtresse, quand bien même ça ne tarderait pas. J'examinai également toutes les issues accessibles au cas où nous étions tout de même interpellés. Elles n'étaient pas très nombreuses. D'un côté, j'en fus rassuré car cela signifiait que Savannah m'échaperait difficilement si elle tentait quelque chose de déraisonnable.

Les minutes passèrent et une quinzaine de femmes eurent le temps d'entrer et de sortir des toilettes. Elles m'accordèrent presque toutes un regard suspect, mais je ne me concentrai que sur leurs visages et chevelures pour m'assurer que Savannah n'était pas en train de me tromper. Il y avait des brunes, des blondes, des enfants, des femmes âgées, une femme voilée et même une rousse, mais pas de Savannah. J'ignorais ce qui pouvait lui prendre tant de temps alors je commençai à m'inquiéter. D'un côté, je ne doutai pas de son ingéniosité lorsqu'il s'agissait de s'enfuir, et d'un autre côté, je ne voulais pas paraître insensible en débarquant dans les toilettes des femmes alors qu'elle en serait sortie quelques secondes plus tard.

Dès que le flux de personne ralentit considérablement, je me permis d'entrer sans plus attendre. Il n'y avait personne devant les lavabos et miroirs et seules quelques cabines étaient occupées. J'ouvris les autres jusqu'à ce que je découvrisse le sac de voyage de Savannah, par terre, ouvert, à moitié vide et surtout, sans Savannah.

Je dus mobiliser toutes mes forces pour me retenir de frapper contre les parois de la cabines et me contentai de partir en furie en claquant la porte derrière moi. Comment avais-je pu ne pas la voir ? Elle était forcément passé devant moi, juste sous mes yeux, et je ne l'avais pas reconnue ! Je savais bien que je ne pouvais pas lui faire confiance et qu'elle tenterait de s'enfuir et pourtant je l'avais bêtement laissée m'amadouer avec son ironie et sa franchise.

Dorénavant, je ne pouvais plus ni me fier à ses cheveux roux ni à sa perruque blonde, il ne me restait plus que son visage. Et encore, il m'avait semblé voir celui de toutes les femmes qui étaient entrées et sorties des toilettes, mais de toute évidence, j'étais passé à côté de Savannah. Comme dans toute mission qui dérapait, je m'efforçai de garder mon sang froid et d'être logique. Elle ne pouvait pas rester à Madison et elle le savait, elle devait donc toujours être dans cet aéroport.

Je dévalai les différents étages à sa recherche et descendis même jusqu'aux premiers guichets de billets. Seulement il y avait ici des dizaines et des dizaines de femmes et il m'aurait fallu bien plus de temps que je n'en avais pour trouver Savannah parmi elle. Non, je devais réfléchir et être plus sélectif d'une manière ou d'une autre. Elle n'avait pas pu se faire de teinture et elle n'avait qu'une perruque. Aucune des femmes que j'avais pu voir sortir des toilettes ne portait un blond platine et la seule rousse qui était passée avait des taches de rousseur et des yeux bruns que Savannah n'avait pas. Elle avait donc dû trouver un moyen de les cacher.

Je regardai autour de moi et les seules femmes dont les cheveux étaient complètement couverts étaient les femmes voilées. Il me revint à l'esprit l'image de la femme voilée qui était passée devant moi en sortant des toilettes. Cela ne m'avait alors pas étonné, mais elle avait fait particulièrement attention à ce que je ne pusse pas voir son visage en me tournant le dos pour réarranger sa robe tout en marchant. Sa corpulence m'avait semblé si différente de celle de Savannah que je ne m'étais pas du tout attardé sur elle, mais je réalisai maintenant qu'il était bien facile d'avoir l'air plus fort qu'on ne l'était réellement sous la longue robe noire qu'elle portait.

Je soupirai en secouant la tête. Ce qu'elle était douée... En effet, elle ne me faciliterait jamais la tâche, je finirais bien par m'y faire. En attendant, il était impératif que je la retrouvasse car seule, elle ne tarderait pas à commettre un impair qui pourrait lui coûter la vie.

Néanmoins de nouveau, il y avait encore trop de femmes voilées pour que je pusse aller les voir une par une et m'assurer que Savannah ne se cachait pas parmi elles. Je me creusai donc encore davantage les neurones. J'avais maintenant bien compris qu'elle refusait catégoriquement d'aller en Russie – quand bien même c'était ce qu'il y avait de mieux pour elle – mais elle n'avait pas non plus le temps de refaire toutes les queues nécessaires pour obtenir un nouveau billet vers une autre destination. En revanche, elle pouvait échanger celui qu'elle avait déjà.

Je mis à courir en sens inverse à toute allure, craignant qu'il ne fût peut-être trop tard. J'avais conscience que ma conduite était maintenant celle qui attirait l'attention, mais moi je ne risquais pas la peine de mort, ou du moins pas tant que je ne serais pas reconnu comme le complice de Savannah. En la pourchassant ainsi, je donnais l'impression d'être après elle et non pas avec elle, ce qui dans un sens m'arrangeait mais cela ne m'aidait pas à prouver à mon ancienne élève que je ne souhaitais que la protéger.

Je me ruai vers le guichet des échanges en passant devant les personnes qui y faisaient la queue.

- Monsieur ! Monsieur ! m'interpella-t-on. Vous devez faire la queue comme tout le monde !

J'ignorais la personne que je semblais avoir énervé et brandis devant la vitre me séparant de l'hôtesse du guichet mon badge de Soleil. Celle-ci sursauta.

- Monsieur, vous devez...

- C'est une question de vie ou de mort, d'accord ? Un membre très important de l'Élite est en danger, vous ne voulez pas en être responsable, je me trompe ?

Les yeux grands écarquillés, elle resta muette quelques instants avant de se ressaisir.

- Bien sûr que non.

Je cessai de retenir mon souffle.

- Est-ce qu'une femme voilée est venue échanger un billet pour Moscou ?

L'hôtesse se mit à bégayer.

- Je...je...Monsieur...je ne suis pas...c'est...c'est confidentiel...je

- Dois-je vraiment vous précisez ce que vous risquez pour entrave à la justice ? fis-je la mâchoire serrée.

- Non, répondit-elle alors d'une toute petite voix. Il y a bien eu une femme voilée.

Je me sentis envahi par le soulagement. Ce n'était pas encore gagné, mais j'étais enfin sur la bonne voie.

- Contre quoi l'a-t-elle échangé ?

- Un billet pour Paris.

Paris ?

Je restai interdit une seconde avant de lui tendre mon billet.

- La même chose, s'il vous plaît. Et vite.

Je pouvais parfaitement imaginé pourquoi Paris était une ville plus attrayante que Moscou aux yeux d'une adolescente de presque 18 ans, mais Savannah n'était pas une simple adolescente. Elle n'étais jamais allée en France et d'après ma collègue Rachel, sa professeure de français, elle n'avait pas prononcé un mot de français depuis des mois. J'étais de loin sa meilleure chance de s'en sortir là-bas, mais elle avait choisi de se débarrasser de moi. Cela m'échappait. Certes j'avais commis des erreurs et je méritais peut-être de me sentir à mon tour trahi, mais les actes de Savannah étaient complètement irréfléchis.

J'étais celui qui avait les codes des comptes bancaires à notre disposition, j'étais celui qui connaissait les alliances politiques, j'étais celui qui était en contact avec le pensionnat, j'étais celui qui avait de l'influence et j'étais celui qui avait grandi en France. Elle ne pouvait pas y aller sans moi !

- Tenez, fit enfin l'hôtesse en me tendant un billet pour Paris, mais les portes d'embarquement sont en train de fermer.

Je lui arrachai presque le billet des mains et courus aussi vite que possible en essayant de ne bousculer personne. Je courus comme si ma vie en dépendait, sautai par-dessus les portiques, évitai les agents de sécurité et me ruai vers l'hôtesse qui était sur le point de quitter son poste devant les portes d'embarquement pour Paris.

- Attendez ! Attendez ! Je dois absolument monter dans cet avion, mon employeur est en danger !

Je lui tendis mon billet et lui montrai mon badge de Soleil.

- Je vous en supplie !

- Pourquoi n'êtes-vous pas rester avec votre employeur pendant l'embarquement ? me demanda-t-elle, méfiante.

- J'ai été envoyé réglé un problème avec les bagages et il y a bien quelqu'un qui a essayé de nous piéger, alors c'est très important que je le rejoigne ! Regardez, je ne vous mens pas, j'ai le billet, je dois vraiment monter dans cet avion !

L'hôtesse me dévisagea quelques secondes puis alla m'ouvrir les portes.

- Dépêchez-vous.

- Merci, merci, merci ! soufflai-je rapidement avant de reprendre ma course jusqu'à l'avion.

On m'y laissa monter en vitesse et on me conduisit à mon siège. Par chance, Savannah et moi avions obtenu les dernières places disponibles, mon siège était donc à côté du sien. Je m'avançai vers elle la tête haute et m'efforçai de ne pas sembler essoufflé. Dès que son regard croisa la mien, elle perdit son expression sereine et je devinai ses ongles s'enfoncer dans la mousse des accoudoirs. Ses yeux eurent le temps de se remplir de haine tandis que je m'installais à ses côtés.

- Tu as vraiment cru que ce serait si facile, grognai-je doucement tout en souriant pour faire bonne figure le temps que l'hôtesse de l'air repartît.

Je gardai pour moi la partie où j'avais pensé que tout était incroyablement difficile avec Savannah. Cette dernière secouait la tête, la mâchoire serrée, et fixait un point derrière le hublot.

- Je dois reconnaître que le voile était une excellente idée, mais tu m'as sous-estimé.

Elle se tourna brusquement vers moi, se retenant clairement de me frapper.

- Pourquoi est-ce que tu ne peux pas juste me lâcher ? Je suis parfaitement capable de me débrouiller toute seule.

Le son de sa voix trahissait une colère évidente mais également de la tristesse et de la fatigue. La situation lui faisait bien plus mal qu'elle ne le montrait. Le fait que le voile noire recouvrait ses cheveux roux faisait ressortir la beauté de son visage seul. Ses yeux turquoise et ses lèvres roses tranchaient avec sa peau pâle et représentaient pour moi la pire des distractions.

- Je...j'ai promis que je te protégerai. C'est tout.

Son expression se durcit encore davantage.

- Comme quand tu as promis que je pouvais te faire confiance ? Admet-le Scandola, ta parole ne vaut rien, alors oublie-la et retourne au pensionnat ou auprès de ta petite famille parfaite, parce que ce sont les seuls qui veulent encore de toi.

Sur ce, elle croisa les bras et reporta définitivement son attention sur la piste d'atterrissage qui était en train de rétrécir au fur et à mesure que nous prenions de l'altitude.

Les mots de Savannah continuèrent de tourner dans mon esprit tout le long du trajet. Le pensionnat. Ma famille. Jamais quelqu'un n'avait qualifié celle-ci de parfaite et en effet, elle en était loin. Mais c'était bien pour elle que j'avais accepté de partir travailler au pensionnat pour Arthur Hamilton, parce que je l'aimais autant pour ses imperfections que pour tout le reste. Je n'avais jamais eu le moindre choix. Il était inconcevable que je ne fisse pas tout mon possible pour aider ma famille et la protéger. Non seulement parce que je leur devais tout, mais surtout parce qu'ils le méritaient tous. Si Savannah les connaissais, elle ne pourrait qu'être d'accord avec moi. Si elle voyait Stella voler au-dessus des barres asymétriques comme elle l'avait elle-même fait étant enfant, si elle entendait Raphaël chanter et jouer de la guitare comme elle aimait tant le faire elle aussi, si elle sentait les coups de pied du bébé à travers le ventre rond de Marina, si elle écoutait ma mère raconter avec passion un de ses nouveaux projets d'architecture et Paul expliquer sa notion préféré en philosophie, si elle les rencontrait et apprenait à les connaître comme je les connaissais, elle me pardonnerait. Et j'étais prêt à tout pour qu'elle me pardonnât.

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Hey ! Désolée pour ceux qui aimeraient bien aller à Moscou, mais ce n'est pas le cas de Savannah et les ennuis ne font que commencer pour Jeremy... 😂
Bisous 😘

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