iii iii iii i
Les heures, les jours, les semaines se succédèrent de façon insipide. Cosmo, seule avec son mépris épineux. Au début, sa colère ardente, sa douleur, fusionnaient pour ne laisser qu'un magma d'émotions qui la rendait d'autant plus séduisante. Elle n'en avait pas conscience, trop emportée par ce noyau toxique. Au fur et à mesure, le magma mua, pour ne laisser qu'une flaque fatiguée. Elle tentait de la ranimer bien sûr : ils lui mentaient toujours, c'était à cause d'eux, ceux qui pensaient pouvoir lui dire ce qu'elle valait, ce qu'elle devait, c'était eux qui l'avait mise dans cette situation.
En réalité, la vraie vie l'effrayait. Elle ne savait rien faire.
Le monde, derrière la maison close, derrière les barreaux de la luxure, était encore trop étrange, trop hostile aux gens comme elle. Comment trouver sa place quand la seule chose qu'elle savait faire, c'était dégager la nuque et papillonner des cils ? La rancune dévalait sur ses joues. Elle soupira, amère. Elle avait beau se mentir, elle le savait, elle le savait que son rire lui manquait.
— Je suis tellement désolée, Aron.
Elle avait fait partir Aron. Comme les autres. Ils étaient faibles.
Si elle avait osé, osé l'optimisme, elle aurait su que pour Aron sa seule faiblesse était son amour infini pour elle. Ce même amoour qui le faisait repasser tous les jours là où il savait qu'elle aimait se rafraîchir. Il la regardait longtemps quand elle s'y trouvait. Deux coeurs en osmose qui n'arrivaient pas à s'accorder sur le même tempo. Elle transpirait la peine, l'attente, ses cuisses entrouvertes semblaient vidées de tout espoir.
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