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11 * J'ai eu si froid avant toi


Agathe

La forêt nous engloutit peu à peu, jusqu'à nous cacher le ciel. Sac sur le dos, nous nous sommes lancés dans une randonnée sur plusieurs jours. Le van est resté sur un parking, nous attendant sagement. Ma montre m'indique 18 heures, Zachary et moi marchons depuis ce matin. Je l'aperçois quelques mètres devant moi, inarrêtable. En ce qui me concerne, le souffle commence à me manquer. Ma cadence se ralentit, mes jambes semblent aussi lourdes que du plomb. Des gouttes de transpiration coulent dans mon dos. À bout de force, j'appelle l'homme aux yeux bleus et me laisse tomber sur le sol mousseux. En quelques secondes, il me rejoint, sans aucune trace de fatigue.

— Je n'en peux plus, on s'arrête bientôt ? m'enquiers-je, presque suppliante.

Zach sort une carte avant de la déplier et de disparaître derrière. Difficilement, je reprends mon souffle, persuadée d'être rouge comme une pivoine.

— Nous arrivons dans peu de temps, tu tiendras encore vingt minutes ? s'inquiète-t-il, rangeant le plan.

Les sourcils froncés, il s'agenouille devant moi. Au moment de notre départ, il m'a promis que le paysage d'arrivée en valait la peine. Pour ne pas le décevoir, j'acquiesce, finissant ma gourde d'eau.

Après cette pause, nous reprenons notre route. Cette fois-ci, il ferme la marche, comme pour veiller sur moi. Incapable de mener une discussion, je reste muette, écoutant ses encouragements.

Et finalement, les arbres se clairsèment. Je m'arrête net lorsqu'une rivière translucide me fait face. L'eau se faufile entre les rochers, passant d'un niveau à l'autre. Puis, en contre-bas se trouve un petit lac. La nature à l'état pur, l'endroit paraît respirer la vie.

Interrompue dans ma contemplation par un mouvement derrière moi, je sursaute. Zachary cherche à me retirer mon sac, me libérant de ce poids qui me scie les épaules. Libérée, je m'avance jusqu'à la pointe du rocher, m'offrant à la légère brise.

Végétal, aquatique, minéral. Tout se mélange à la perfection. Du coin de l'œil, j'aperçois mon ami remplir nos bouteilles dans les gorges.

— Nous pourrions installer la tente ici, me propose-t-il en désignant une petite plage non loin de l'eau.

Enthousiaste, je puise dans le peu d'énergie qu'il me reste et l'aide à monter la tente. Nos sacs de couchage dépliés et notre cuisine de fortune installée, je m'octroie enfin une pause, retirant mes chaussures avec une grimace. Boitillant, je m'assois sur la roche, enfonçant mes pieds endoloris dans l'eau fraîche.

J'admire le paysage, n'en revenant pas. Nous sommes seuls ici, la vue est à couper le souffle.

— Tu as mal aux pieds ? s'informe Zachary, s'installant près de moi.

— J'ai assez d'ampoules pour éclairer toute la tente, marmonné-je en massant mes mollets.

Il s'esclaffe tandis que son bras serpente autour de mes épaules. Nous n'avons toujours pas posé de mot sur ce qui nous relie et ça me convient ainsi, pour l'instant. La situation semble étrange : nous nous comportons comme un couple sans en être un. Une sorte d'accord tacite.

Harassée, ma tête tombe sur son épaule et mes paupières chutent. Bercée par le bruit du courant, je me ressource silencieusement. Cette randonnée à elle seule surpasse le camp de vacances prévu à l'origine. C'est tellement plus relaxant...

Je devine la présence d'une cascade plus bas. La douche va s'avérer originale. Reprenant mes esprits, j'emmêle mes jambes à celles de Zachary. Sa simple présence suffit à m'apaiser, par je ne sais quel stratagème.

Lorsqu'il m'a annoncé que nous étions dans le même lycée, je n'y ai pas cru. Puis, je me suis souvenu de l'état d'esprit dans lequel je me trouvais à l'époque. En réalité, je n'ai pas énormément de souvenirs de ces moments-là. Je venais de perdre ma mère, je sortais à peine de l'hôpital avec le corps rempli de cicatrices et je portais mes frères à bout de bras pendant que mon père peinait à faire son deuil. Du coup, je ne faisais pas vraiment attention à ceux qui m'entouraient. Probablement que je n'ai jamais vu Zachary puisque mon esprit se perdait ailleurs.

Vêtue d'un short et d'une brassière, je finis par entrer dans l'eau toute habillée, cherchant à chasser ces souvenirs.

— Mais comment fais-tu pour te baigner malgré la température glaciale ? s'étonne Zach, resté sur le bord.

Comment lui expliquer ?

À la place, je nage un peu plus loin, esquivant sa question.

— Tu ne viens pas ? m'exclamé-je afin qu'il m'entende.

Il secoue négativement la tête alors je continue mon ascension et suis le courant jusqu'à atteindre l'étage inférieur. Je glisse le long de la roche, trouvant une sorte de toboggan. Cette activité m'arrache un éclat de rire. Finalement, je découvre une cascade. Je m'y engouffre, étouffant un soupir de soulagement. Le rideau d'eau s'abat sur ma peau attaquée par le soleil, une bouffée d'air frais.

— Tu vas finir par me rendre fou, marmonne soudainement Zachary, apparu devant moi.

Torse nu, son visage traduit une sensation désagréable : il a froid. Tout sourire, j'attrape son bras et l'attire brusquement à moi, sous la cascade.

— Agathe, putain, je me gèle, râle-t-il.

— Arrête de râler, tu veux ?

Dans l'euphorie du moment, j'agrippe son cou afin de l'embrasser à ma guise. Il tente de me montrer son désaccord mais son corps traduit tout autre chose. Et cette attirance paraît inébranlable. Malgré les jours qui nous séparent de notre premier baiser, ces sensations puissantes restent les mêmes.

— On peut ajouter une clause au contrat ? m'enquiers-je lorsqu'il nous éloigne de la chute d'eau.

De l'autre côté, un lac s'étend à perte de vue entre les montagnes. Devinant où je souhaite en venir, il dépose ses lèvres derrière mon oreille, comme pour me montrer son accord.

— Parce que tu pensais que j'allais me contenter de t'embrasser ? s'amuse-t-il.

— Parfait, souris-je, étonnée par mon audace nouvelle.

J'ai envie de profiter de chaque instant que peut m'offrir ce séjour improvisé. Et il semble du même avis.

Zachary

Derrière l'arbre, Agathe se sèche et se change après cette douche aussi glaciale qu'annonciatrice de bons moments. Quand elle réapparaît, je remarque qu'elle est vêtue du pull que je lui avais prêté plus tôt. Ému de la voir ainsi, mes yeux la détaillent de la tête aux pieds.

— Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? m'interroge-t-elle, visiblement mal à l'aise.

Pris sur le fait, je me détourne sur ma cuisson. En silence, je lui tends son assiette. Pour être honnête, un détail me perturbe : je ne sais pas si la brune a parlé de moi à Margot. Et, si tel est le cas, qu'a-t-elle appris sur moi ? Je décide de tâter le terrain avec précaution :

— Ta meilleure amie n'a plus peur que je te découpe en morceaux ?

Avant de répondre, elle protège ses cheveux mouillés sous sa capuche, disparaissant à moitié.

— Non.

Comment ça, « non » ? C'est tout ? Nerveux, je persiste.

— Tu... Tu lui as parlé de moi ? Enfin, de ...

Elle me sonde du regard, comme elle sait si bien le faire. Malgré la faible lampe qui nous éclaire, je décèle une certaine incompréhension. Après tout, nous vivons dans une « parenthèse » et je n'ai pas à la pousser dans ses retranchements ainsi.

— De quoi ? De nous ? Mais que sommes-nous, Zachary ?

Merde.

Que suis-je censé répondre à cela ?

— Je n'en sais rien, avoué-je, vaincu.

Dans un geste lent, elle repousse son assiette vide avant de s'approcher de moi. Le cœur battant, je n'ose pas croiser son regard.

— Nous étions d'accord, as-tu changé d'avis ?

Bien sûr que oui. Je préférerais que nous supprimions ces foutues parenthèses pour avancer ensemble. Que je puisse te partager mon amour sans limite. Que je t'avoue tout pour me sentir plus léger. Que je puisse t'aimer de tout mon soûl et tomber amoureux de toi chaque jour.

— Non, pas du tout, mens-je douloureusement.

— Oh, souffle-t-elle avec déception.

Instantanément, elle s'éloigne et je ressens un grand froid.

— Pourquoi tu..., amorcé-je prudemment.

— Nos chemins se sépareront dans dix jours, annonce-t-elle brusquement.

Sa phrase a l'effet d'un électrochoc chez moi, mon rythme cardiaque s'emballe. Le temps passe à une vitesse hallucinante, je ne suis maître de rien. Affolé, je me rapproche d'elle et pose mon front sur le haut de son crâne.

— Je suis perdue, Zachary, souffle-t-elle. Et c'est ridicule parce qu'on se connaît à peine mais il y a ce truc entre nous. Peut-être suis-je la seule à le ressentir ?

— Non, avoué-je dans un murmure douloureux.

— Alors quoi ?

— J'en sais rien putain, juré-je, tiraillé entre deux extrêmes.

La seule idée de la perdre de ma vie d'ici peu me rend complètement fou. Dans ce genre de moment, je serais capable de tout lui dévoiler sans réfléchir. À la place, je l'embrasse.

Saurais-je me contenter de ces quelques semaines à mes côtés ? Dois-je la pousser à m'accepter dans son quotidien ? Je suis parvenu à l'emmener ici, loin de tout. Seulement, il faudra bien redescendre un jour, même si je préférerais vivre dans une grotte jusqu'à la fin des temps.

Chamboulée, elle se blottit contre mon torse, en proie à ses propres réflexions. Pourquoi tout paraît si insurmontable ?

J'ai encore tant de choses à te dire, Agathe. Ne pars pas de suite. Reste là, tout près de moi. Laisse mon cœur penser qu'il se répare. Mon esprit se dire que tout va pour le mieux. Mes sentiments songer qu'ils trouvent écho en toi. Mon corps avoir l'impression de revivre. Mes espoirs se permettre d'exister.

J'ai eu si froid avant toi. Tellement peur. Oh ça, si tu savais.

Oui, reste encore un peu.

______________________

Bonsoir !

Comment s'est passée votre rentrée ? La mienne, plutôt virtuelle, mais relativement contente de reprendre !

Zachary a de plus en plus de mal à garder son sang-froid auprès d'Agathe et il peine à garder ses secrets. Sachez une chose : cette ascension dans la montagne amènera beaucoup de révélations :)

Leur relation évolue peu à peu, mais jusqu'où ?

J'espère que ce chapitre vous aura plu !

Bonne soirée,

Fantine

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