Chapitre 27 ❄ Crime prémédité
❄❄❄❄ Leyn ❄❄❄❄
Lie me sourit, un sourire sincère, et heureux.
- Tu veux inviter Erra à la fête, j'ai bien entendu ?
Lie, et son euphorie qui la caractérisait. J'étais content qu'elle le prenne comme ça. Mais je rougis tout de même, gêné qu'elle l'ait crié aussi fort.
Il me semblait bien qu'Erra devait partir Lundi, mais d'après ce que j'avais entendu, rien n'était certain, et peut-être que si je lui proposais de m'accompagner à la fête, elle retarderait son retour précipité...
- Elle n'a pas besoin de toi pour y aller, Leyn. Elle est invitée comme tout le monde.
Je lui donnai un coup de coude en riant, et elle passa son bras autour de mes épaules, me chuchotant à l'oreille :
- Je suis fière de toi, Leyn Smirt.
Elle prononçait toujours mon nom de famille quand elle m'annonçait quelque chose d'important pour moi. Peut-être cette invitation orale que je m'apprêtais à donner à Erra l'était...
- Elle est à l'accueil, ton Erra.
Elle me poussa un peu dans cette direction, comme pour m'encourager à y aller. Je pris alors une grande respiration et avançai vers l'accueil du lycée, commençant déjà à tourner en boucle dans mon esprit ce que je voulais lui dire.
Mais je m'arrêtai une dizaine de mètres plus loin pour me retourner. Lie n'avait pas détaché les yeux de moi.
- Lie ?
- Oui ?
- Merci.
Celle-ci me sourit. Puis, d'un geste de la tête elle m'indiqua de me dépêcher.
- Allez, vas-y. Courage, Leyn.
J'avançais alors, à présent confiant. Si confiant que j'en oubliais de répéter mon texte.
Alors que j'allais en direction de l'accueil, j'entendis un murmure à ma gauche. C'était sans aucun doute la voix d'Erra. Je l'aurais reconnue entre mille. Je déviai alors ma trajectoire en direction de ce que j'avais entendu. Je contournai le bâtiment qui s'évertuait à me bloquer la route, et percutai Erra, qui se retourna, surprise. Elle essaya de me bloquer le passage.
- Qu'est ce... Qu'est ce que tu fais là ? bégaya-t-elle.
- Je te cherchais.
Je pris une grande respiration, fermant les yeux, et commençai mon discours sans rouvrir les paupières.
- Erra, je me demandais si tu accepterais de m'accompagner à la fff...
Ma voix s'arrêta quand je me sentis tombé sur le sol. Mes yeux se rouvrirent, et je pus apercevoir Erra qui me tenait fermement le poignet. C'était elle qui m'avait plaqué au sol alors que je voulais l'inviter à la fête.
- Ne bouge pas, Leyn, me murmura-t-elle entre les dents.
Puis elle laissa retomber mon bras sur le sol et courut en direction d'un buisson derrière moi. Lui désobéissant, je me retournai sur les coudes pour comprendre ce qu'elle cherchait à faire. Ma bouche s'ouvrit avec horreur, et je découvris que le buisson derrière moi était en feu. Erra s'arrêta devant, et à côté de moi le tuyau de l'arrosage automatique normalement en service le soir s'ouvrit brusquement, étouffant les flammes naissantes.
Erra s'accroupit alors, et sortit de dessous les buissons un corps inerte... Tommy. Je me relevai alors malgré la douleur que je ressentais au niveau de mon coude ensanglanté, et courrus à genoux vers lui. Je sortis sa tête de dessous le buisson, ne pensant pas à ce qu'Erra allait me reprocher. Tommy n'avait pas l'air atteint par les flammes, mais il était inconscient. Ses mains étaient liées, et un bandeau blanc était accroché sur sa bouche. Était-ce Erra qui l'avait attaché de cette façon et mit feu au buisson ? Mais elle paraissait avoir l'air affolé comme moi.
Je l'aidai à sortir Tommy du buisson et à lui détacher les mains.
- Qu'est ce qui c'est passé ? Il faut vite l'emmener à l'infirmerie ! lançai-je.
- Non !
- Pardon ? Mais Erra, on a essayé de l'assassiner !
Celle-ci soupira à grand bruit. Tommy avait l'air de reprendre connaissance peu à peu.
- Écoute moi bien, Leyn. Ne raconte ce qui s'est passé à personne, il en serait encore plus en danger. C'est sa cigarette qui a enflammé le buisson, quand il a trébuché sur la pierre, et il s'est cogné, perdant connaissance.
- Pourquoi était-il attaché ? C'est toi qui a fait ça ?
- Mais non, enfin ! Tu ne dois évoquer cela à personne, si... Si tu tiens à moi. C'est... un de mes ennemis qui se trouve ici qui l'a poussé, le faisant tomber, puis lui a lié les mains. Il va m'accuser.
- J'étais témoin, Erra, et puis tu ne peux pas le cacher, c'est...
La jeune fille posa une main sur mon épaule, et me chuchota d'un air si ému que je ne pus lui désobéir cette fois :
- Leyn, s'il te plaît...
Je baissai la tête et acquiesçai.
Peut-être était-ce le moment de lui demander...
- Erra, tu voudrais bien venir avec moi à la fête, samedi prochain ?
Ce n'était vraiment pas le moment, en fait, mais je n'oserais jamais lui demander après... Elle me regarda, l'air amusé, sans me répondre.
- Je sais que tu seras partie, mais si ce n'est pas le cas, j'espère que tu viendras.
Erra me sourit, tandis que nous tenions assis Tommy, à bout de bras.
- Avec plaisir. Si tu ne dis rien de ce qu'il s'est passé, je viendrai avec plaisir. Peut-être pourrais-je partir d'ici plus tard... Je me plaîs vraiment, ici, tu sais...
Un sourire naquit alors sur mon visage, une sourire qui fit rire Erra. Puis elle baissa la tête et essaya de relever Tommy, que nous avions laissé retombé au sol en parlant. Je me sentais mal d'avoir promis à Erra de ne rien dire sur ce qui venait de se passer. Tommy était mon ami, il était peut-être en danger, et j'avais accepté de faire comme si rien ne s'était passé.
Les yeux de Tommy s'ouvrirent lentement, et Erra et moi tournâmes la tête vers lui. J'essayais tant bien que mal de paraître serein, mais c'était difficile.
- Qu'est-ce qui m'est arrivé ? ronchonna Tommy en plaquant sa main contre son front.
Pour prouver à Erra qu'elle pouvait me faire confiance, je répondis à sa place le mensonge construit de toutes pièces.
- Rien de grave, tu t'es cogné en trébuchant.
En essayant de lui cacher le buisson à moitié brûlé, je remarquai qu'il n'avait ni paquet de cigarettes ni briquet à la main. Et il ne sentait pas le tabac. Erra m'aurait-elle mentit ? J'espérais au fond de mon cœur qu'elle n'était pas responsable de ce soi-disant "accident". Et qu'elle disait la vérité. Car penser qu'elle me mentait était une chose, mais le savoir, et l'entendre me le dire me briserait le cœur. Je n'aimais pas le mensonge, et encore moins venant de celle dont j'étais amoureux.
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