Chapitre 5 : Péripétie en chemin.
C'est donc aujourd'hui et dès maintenant que moi et Piko allons chercher le Rubis, j'espère que ce n'est pas un fou psychopathe sorti tout droit d'un asile. En prétendant que les asiles existent aussi ici, et qu'ainsi, les psychopathes ne traînent pas partout.
Lucien m'a donné une sacoche avec une boisson et un paquet de gâteau, pour la route, ce qui est plutôt sympa, je dois bien l'admettre. Au moment où je monte dans le taxi (c'est une calèche mais dans leur monde ils appellent ça un taxi, j'essaie de m'adapter comme je peux) ; Lucien m'interpelle :
-Je te souhaite bonne chance, très cher !
-Merci, Lucien !
Je pars la tête haute même si mon esprit n'est pas du tout tranquille: je vais survivre, j'espère que je vais survivre. De toute façon, ça ne changera rien que j'ai un si mauvais pressentiment, le problème, c'est que je n'arrive pas à identifier la cause de ce dernier. Mais bon, je suis obligé de prendre ce taxi.
Sur le chemin le décor est...désertique. Plus le temps passe, plus on approche de Zestias, plus la nature s'assèche, et puis il faut dire qu'il fait énormément chaud. Je transpire à grosses gouttes. Heureusement que j'ai emprunté un déodorant pour m'en bombarder chez Lucien.
Au bout de 2 heures de route, je suis à moitié endormi, somnolant et surtout tentant de garder l'œil ouvert. Piko dort, lui, et le chauffeur doit avoir loué un CD dont il est fan, car je n'arrête pas d'entendre les mêmes chansons sortir de sa bouche. On va dire qu'au moins sa voix n'est pas désagréable.
C'est alors, qu'on passe à côté de ruines avec du brouillard... et un point qui s'approche dangereusement du taxi.
Attends, comment ça un point ?
Mon corps est brutalement bousculé comme une vulgaire poupée de chiffon lorsqu'un énorme bruit retenti. Mon cri et celui de quelqu'un d'autre accompagne tout ce boucan. Lorsque je reviens plutôt bien à moi, je suis au sol parmi des débris en tout genre.
Quelqu'un m'est rentré dedans et m'a projeté hors du taxi et, j'ai violemment atterri au sol. Ça fait trop mal ! Tout mon corps est empreint à une douleur encore plus grande que de se casser le bras, je ne vais décidément pas survivre. J'ai l'impression de résonner comme une enceinte bluetooth au volume maximum, en plus j'ai quelque chose de lourd sur moi qui m'empêche de bouger. Je savais bien que je n'aurais pas dû y aller en taxi.
Ah ! Où est Piko ?
J'ouvre aussitôt les yeux à cette pensée.
Attends...c'est sérieux là ?
Une fille...sur moi...endormie, enfin elle a les yeux fermés. Elle pourrait très bien être évanouie. Ou pire. Non, pas pire !
-Euh...
Ah! Dépêche-toi de te réveiller ! C'est trop embarrassant !
-Hm... ? bredouille-t-elle en ouvrant lentement les yeux.
Lorsqu'elle me regarde, je lui adresse un sourire amical.
Elle est belle. Elle a les cheveux noir de jais attaché en palmier, les yeux marrons foncé et pas un bouton sur le visage (elle ne connait visiblement pas l'acné, ou alors l'a-t-elle eu en avance ?... Cette description devient assez gênante) ! Elle porte également un short noir et rouge, avec un débardeur aux mêmes tons, et des baskets noir et blanche. Je ne sais pas comment elle fait pour ne pas cramer sur place. Toutes les couleurs qu'elle porte attirent le soleil, inconsciente !
Elle finit par me dire :
-Merci de m'avoir rattrapé, dis ! Ça te dirait de m'aider ? Enfin bon, tu n'as pas le choix ! Accompagne-moi à Zestias.
-Quoi ? répondis-je surpris.
-T'as pas capté ? J'ai dit t'es obligé de m'accompagner à Zestias, si tu tiens à ta vie bien évidemment. Alors annule tes plans ! dit-elle sur un ton autoritaire.
-De toute façon j'y vais aussi alors...
Je ne sais pas pourquoi mais souvent les filles belles sont agressives... Mais menacer de mort dès la première rencontre, elle est forte !
Tout d'un coup un fracas s'entend. Des voix qui crient se font entendre avec des cris d'animaux. Des indiens ? Oui, je sais, c'est cliché. Mais j'aime les clichés.
Qu'est-ce que... ?
-Tss...ils m'ont suivi ! crache-t-elle, les sourcils froncés.
-Quoi ? Qui t'a suivi ?
Elle me regarde attentivement, en m'adressant un sourire de quelqu'un qui a une idée en tête. Elle prépare quoi ? Ma panique augmente drastiquement.
-Euh... ça va ? lui demandé-je perplexe.
-Changement de plan. A partir de maintenant, tu es... mon petit copain ! m'annonce-t-elle soudainement et fièrement. Quoique...
-Quoi ? Je te demande pardon ? répondis-je surpris.
-Tu as très bien entendu.
Elle me dit ça, comme lorsqu'on va à la boulangerie pour acheter des bonbons. Comme si j'allais accepter !
-Jamais je ne serais ton petit copain ! Je ne te connais même pas!
-Tu le seras, mais temporairement bien sûr !
-Quoi ?
Mais de quel droit se permet-elle ça ? Elle a cru que c'était la Vierge ou quoi ?
-Ohh... Ils arrivent ! en affichant un sourire, elle dit ça tranquillement.
Aussitôt dit, aussitôt arrivé. Une dizaine de brigand sur des espèces de chevaux à plumes et aux queues de félins apparaissent dernière le nuage de poussière causé par l'explosion. Ils sont en train de crier « à mort ! » et ont les vêtements cramés.
-Tss...ils ont réussi à se dégager des grabats. Râle-t-elle en les regardant s'approcher.
-Eh ! Mais qu'est-ce qui se passe ?
Elle me regarde et son sourire s'étend sur son visage.
Est-ce que mon mauvais pressentiment se révèle au jour ? Certainement.
Les débris des planches détruites se mettent à bouger (celle du taxi-calèche), c'est quoi ça ?, je sursaute puis m'aperçoit que ce n'est que Piko. Heureusement qu'il est vivant mais, le chauffeur s'est enfui avec le reste de son véhicule. Enfin, j'ai d'autres soucis à me faire pour le moment.
Tout d'un coup, elle se relève enfin. Je ne veux pas dire qu'elle est grosse mais avoir quelqu'un écrasé sur toi...c'est lourd.
Les brigands sont descendus de leurs monstres, avec des poignards tordus, allez... et c'est reparti pour un tour ... Je crois que je vais commencer à regretter de l'avoir sauvé... Ah non ! Ne déprime pas ! Si tu ne l'avais pas fait, t'aurais une morte sur la conscience !
Le probable chef des brigands s'avance et lance :
-Préparez-vous pour votre mort...
-Quoi ? Ne me mettez pas dans le même sac qu'elle ! Je ne la connais même pas ! me défendis-je.
Je ne suis pas lâche ! Je refuse juste de mourir pour quelque chose que je n'ai pas fait.
-M'en fout ! Tu vas quand même mourir ! me cri-t-il dessus.
-Hé ! Mais c'est dégueulasse !
-Ne t'inquiète pas , en premier c'est la demoiselle ; me répond-il en regardant la fille.
Je préfère encore qu'il m'assassine en premier. Rester les bras croisés pendant que quelqu'un se fait traquer.... Même en étant pas un chevalier servant, je le ferai pas.
Sur ces mots, elle se retourne et dit :
-Moi ? Oh... vous n'étiez pas au courant...
-De quoi ? répond le chef.
Elle parle tout en tournant autour de moi. Subitement, j'ai à nouveau un mauvais pressentiment. Je devrais peut-être m'enfuir expressément.
-C'est lui ! s'écrit-elle en me désignant.
Hein ? De quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
-Il m'a payée pour vous tuer ; déclare-t-elle en me désignant.
-Quoi ? s'exclamons-nous ensemble, moi et les brigands.
Je suis tombé sur une tueuse à gages. Génial.
-C'est mon patron ! ajoute-t-elle.
-Quoi ? Mais...mais non. C'est faux, je ne la connais même pas. ; bredouillé-je .
Mais qu'est-ce que je lui ai fait ?!
Mon corps commence à trembler. En un instant, tous les brigands sont devant moi.
-Petit malin...je vais prendre ta tête ! me lance le chef.
- Aaaahhh... Ne t'approche pas ! crié-je
Je prends mes jambes à mon cou. Aussi, je ne vais pas me laisser tuer tout de même!...Où est Piko ? Je sais je m'inquiète plus pour sa vie que de la mienne qui est en danger en plus...mais ce n'est pas de ma faute, je suis comme ça s'est tout ! En continuant de m'enfuir, un des brigands a lancé son poignard sur ma cheville et...il a réussi à la toucher. Par chance (pour une fois), il n'avait pas retiré la protection sur le poignard. Il faut croire que même des barbares tiennent un peu à leur vie.
Mais ça ne m'empêche pas de m'étaler par terre comme un gros imbécile.
Pourquoi ce genre de chose n'arrive qu'à moi ? Pourquoi est-ce qu'une déesse de la chance, apparemment malchanceuse (ce qui est tout à fait logique) m'a amené dans un monde que je ne connais pas du tout, avec pour compagnon un smiley qui vole !?
Paye ta classe ! Paye ta vie de ...Hum-Hum. Restons calme (mon lit me manque tellement...).
Ils m'ont cerné contre une grande pile de gravats :
-euh...a-attendez... ; bafouillé-je en agitant les bras face à moi.
- On n'attend rien du tout, adieu ! m'hurlèrent-ils dessus.
-Non ! Paix et Amour s'il vous plaît ! Blesser des gens c'est mal, et vous ne voulez pas faire le mal, hein ? A quoi ça sert de toute façon ? C'est pas ça qui vous rendra puissant, bien au contraire ! Débité-je le plus rapidement possible.
-Hein ?
Pendant un moment, il y a eu un blanc.
-Tes propos sont trop abjects pour te laisser au moins le temps de dire tes dernières paroles ! A mort !
Au moment où le poignard va me toucher et donc, me tuer, Piko se pointe et fait un bouclier grâce à ses ailes.
Merci mon dieu... Désolé de t'avoir critiqué Piko, t'es pas si inutile en faites.
Le brigand qui a essayé de me poignarder, recule suite au choc. Par contre, un autre brigand passe pour mettre un coup de poing dans la face de Piko ! Et... il...il...il a réussi...
***
-PPIIIKKKOOOO !!!!!!!!!!!!!
- PPPPIIIIIIIIII !!!!!
La fille me regarde, je manque de pleurer face aux brigands. Mais ce qu'il a fait est impardonnable...impardonnable...totalement impardonnable... NON ! Je t'interdis d'avoir de pareilles pensées ! Il doit bien y avoir une autre solution pour leur rendre la pareille.
-Qu'est-ce qui a petit ? T'es dégouté ? Ne t'inquiète pas c'est ton tour ! enchaîne le chef des brigands.
Ils le frappent, ils le tabassent, ils doivent disparaitre...
Attends...qu'est-ce que je dis ? Une vague de chaleur envahi soudainement mon corps, accompagné d'un pressentiment qui était très mauvais.
La fille s'approche de moi pour me dire hésitante :
-Euh... Ça va ?
-Ça va ? Ha ha... non mais parfaitement, j'ai envie d'un meurtre...
-Quoi ? S'étonne-t-elle.
Dans les yeux de cette fille, on voit de l'hésitation, comme pour dire quelque chose...D'important ? C'est probable mais bon, je n'ai pas que ça à faire. Je suis décidé à les réduire en bouillit ! Hein ? Non, je suis décidé à les frapper comme ils ont frappé Piko !
-Ha ha ! Bande d'imbéciles, vous n'avez aucune chance contre nous ! Vous aviez déjà perdu lors de notre rencontre. Abandonnez ! clame le chef des brigands.
-Piiii... !
-Ferme-la sale best-
Un rayon de lumière traverse sa main, pour la réduire en cendre. Du sang gicle et je pense que si l'on avait été bien positionné, on aurait pu voir son os. Du moins, ce qu'il en reste.
-A...A....AAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh !
Et ce rayon vient de ma main.
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