Alors que je suis en pleine parti de cartes dans un salon plutôt lugubre et délabré, avec une licorne au pelage rouge foncé et Slenderman, un cri m'explose brusquement les tympans.

Même pas moyen de rêver tranquillement !

-Hein ? Qu'est-ce qui se passe ? On est où ? Il s'est passé quoi ? Elle est passée où la fille aux plantes ? m'exclamé-je brusquement, les cheveux décoiffés, du sang collant certaines mèches, et remarquant que je suis dans un lit.

Je vois une pièce blindée de livre, et face à une étagère ; où je peux voir la date du jour ; se trouve un jeune homme. Il est grand, a les cheveux bruns, porte un pull blanc et un pantalon bleu. Je remarque aussi, qu'hormis tout ce bazar, la pièce semble être un salon, pas très grand mais tout de même. Enfin, il faudrait que je réussisse à voir au-delà de cette grande étagère pour vérifier mes dires.

-Oh ! Tu es réveillé ? se retourne-t-il en posant un livre sur l'étagère déjà bien remplie.

Je me demande qui c'est ? Tiens, en fait, je suis encore en vie ? Ça c'est cool.

-Qui êtes-vous ? le questionné-je, l'esprit toujours brouillé.

-Je suis l'Emeraude, et je me nomme Théo Feins ; me sourit-il en s'approchant de moi.

Il prend un torchon qu'il me tend, et face à mon regard interloqué, il m'indique mon front.

Ah oui ! Le sang, forcément, je suis débile. Il faut que je me ressaisisse !

-Enchanté alors ! lui répondis-je en prenant le torchon. Je m'appelle Aurélien Ekins et je suis le-

Avant même que je puisse finir ma phrase, je suis interrompu.

-Tais-toi ! Pendant que t'y es, t'as qu'à lui donné ton point faible et lui dire où se trouve ta famille à ce moment précis !!! balance Kelly, la tête apparaissant dans une des extrémités de l'étagère.

-Hé ! Mais pourquoi tu m'engueules ? Je n'ai rien fait de mal ! rétorqué-je avant d'enchaîner. En plus, il aura sûrement du mal à la retrouver ma famille...

Ma tête tourne subitement. Je crois que je vais baisser d'un ton, afin de ne pas m'écrouler à nouveau.

-Tu lui fais confiance alors que tu ne le connais même pas ! lance-t-elle en le pointant du doigt.

-Et alors ? C'est un camarade, non ?

-Et si un passant se promène et déclare qu'il est une divinité, tu vas le croire ?! hurle-t-elle en s'approchant vivement de moi.

Elle est arrêtée dans sa course par Théo, qui lui demande calmement de baisser d'un ton, pour le malade, agréable terme. Il nous dit qu'il va tous nous soigner, mais pour ça, il faut qu'une certaine demoiselle daigne s'asseoir.

Je me lève à mon tour, pour les rejoindre de l'autre côté de l'étagère. La tête plutôt lourde, ce qui n'est pas franchement agréable. Kelly se rassoit un peu plus loin sur un canapé, en faisant la moue et tend sa jambe droite, tout en détournant les yeux.

Il y a encore des livres, mais un canapé se trouve face à une table basse et à une télévision. Ils ont aussi des télévisions ici ? Trop cool ! Je me demande quel genre d'émissions ils y ont ici. Les murs sont décolorés, et ont des traces de fissures sur les coins.

Il la désinfecte et lui met un bandage. Je me demande si ce sera suffisant.

-Merci bien ; crache Kelly, ne le regardant toujours pas dans les yeux.

Il part ensuite dans la direction de Raphaël pour le soigner à son tour. Lui aussi est désinfecté, reçois un bandage et tout ça, dans un silence religieux. Puis arrive mon tour :

-AAAAAAAAAHHHHH !!! m'exclamé-je brutalement, en retirant sa main de mon crâne.

-Quoi ? S'exclame-t-il en bondissant en arrière. Qu'est-ce qui se passe ?!

Il m'observant attentivement instantanément, cherchant son erreur. Sans visiblement la trouver.

-Ça pique un max ! me plaignis-je.

-T'es sérieux ? Tu détruis nos tympans justes parce que « ça pique » ?? me cri dessus Kelly se levant du canapé.

-Désolé mais chez nous, à partir de ce niveau de douleur, on anesthésie !

-On n'a vraiment pas la même culture... ; souffle avec un léger sourire Raphaël.

-Mais je vais vraiment faire en sorte de tenir cette fois.

J'ai du mal à ne pas crier à nouveau. Ça pique autant que lorsque je me suis pris le pique ! Franchement, j'aurais préféré qu'il me fasse ça pendant que je dormais. En espérant que ça ne m'aurait pas réveillé. Bon au moins, ça ne saigne plus, mais ça fait toujours un peu mal tout de même. Et puis, j'ai toujours l'impression que je vais m'effondrer à tout moment. Le petit train risque à tout moment de refaire un tour, et ça, je commence à arriver à bout de patience.

-Hum... Et si tu nous disais pourquoi tu connais cette nana et surtout, pourquoi elle a l'air...possédé ? commence Kelly en regardant Théo.

Ce dernier détourne le regard alors qu'il met les probables coton dans une poubelle cachée sous une pile de livre.

-Elle est mon amie... d'enfance. Mais elle n'est pas méchante en temps normale...

-Quoi ? s'étonne Kelly et Raphaël en se redressant.

En temps normale ? C'est-à-dire ?

Je préfère lutter contre les picotements sur ma tête et le risque de retomber dans les vapes que d'avoir en plus, mal à mes neurones si je réfléchis ! Je sens mon côté râleur remonter à la surface...

-Je veux bien vous expliquez son passé et pourquoi elle est devenue comme ça, mais attendez-vous a une tirade digne d'une pièce de théâtre.

-Vas-y raconte ! s'exclame Kelly en se renfonçant dans le canapé. On n'a plus que ça à faire de toute manière !

Il la regarde un instant, l'air pensif, avant de partir à l'autre bout de la pièce farfouiller sous une autre pile de livre.

Si cet endroit lui appartient, je ne sais pas comment il a pu se faire une bibliothèque si grande. Je veux la même.

-Je vais déjà me présenter ; Commence-t-il en posant une boîte pleine de gâteaux sur la table basse ; ma magie est celle du vent, ma clé est celle de la balance, permettant de me téléporter. Ma vie est plutôt normal, je n'ai rien à cacher, voilà pour moi ; passons maintenant à votre poursuivante.

Il marque une petite pause marqué d'un soupir avant de reprendre.

-Elle s'appelle Liz Anoli, et elle est la Kunzite. Quand elle avait douze ans, ses parents qui étaient jardinier et botaniste, ont créé une explosion dans leur grange lorsqu'elle était là, et donc, ils sont malheureusement morts et elle a réussi à survivre, malgré le fait qu'elle ait reçu dans l'œil ce qui lui a permis d'être possédée par la magie noir. Vous la voyez comme un monstre pourtant, elle n'est pas si méchante.

Il y a pendant un instant un blanc. Personne ne sait quoi lui répondre. Aussi après ça... Que répondre ? « Super ! » bonjour le malaise ! Et aussi « pas si méchante » ça veut dire qu'elle l'est quand même ? Enfin bref, ne tirons pas de conclusion trop vite ! Je me suis lancé en premier :

-Euh... D'accord ?

Il y a à nouveau un blanc. Le malaise se fait ressentir. Je n'aurais peut-être pas du parler ? Ah ! Ça m'énerve de faire des erreurs sans m'en rendre compte ! Mais, il s'avance vers moi, et me demande d'un air sombre et pourtant légèrement intéressé :

-Quel est ta clé ?

-Euh... Ma clé ? articulé-je, prenant lentement un gâteau.

Etouffe-toi avec ce gâteau, tu éviteras certainement ton meurtre.

-Oui, celle du zodiaque.

-Ah. Euh... Le gémeaux.

Il part dans la salle d'à côté. Je ne comprends pas cette conversation. On se regarde tous les trois, autant perplexe les uns que les autres. Kelly me dit de faire gaffe à lui, on le connait que depuis quelques heures. Elle n'a pas tort mais...je trouve qu'il inspire confiance, c'est peut-être nulle comme raison, mais venant d'une personne qui inspire confiance.... D'ailleurs, penser que quelqu'un qui te sauve la vie est un hypocrite. C'est bizarre, non ? Oui, je sais que faire confiance peut faire très mal... Mais, dans un monde où je ne connais strictement rien sauf, ce qu'on me dit, n'est-ce pas normal d'accepter une nouvelle aide ? Enfin, c'est ce que je pense personnellement ...

Tiens ? Il est revenu.

Il me tend une petite boite en forme de rectangle noir et blanche, avec ce qui semble être un anneau et des cornes sur un sceau. Je la prends, ayant tout de même l'air d'avoir la nouvelle boîte de Pandore entre les mains. J'ai tellement envie de l'ouvrir mais ce qui est dedans peut-être horrible.

-C'est quoi ? demandé-je légèrement inquiet.

-Une bombe ; répond Kelly sur un ton sérieux.

On la regarde tous vivement. Puis Théo dit dans un rire :

-Tu sais... Ce n'est pas mon délire de tuer des gens pour rien. Même de tuer, d'ailleurs.

-Je t'ai à l'œil, ok ? lui lance-t-elle de travers.

-Qu'ai-je fait pour me faire haïr ? soupire-t-il en levant les bras dans un geste théâtrale.

-Disons que c'est louche. Tu nous sauves, nous soignes et me donne une boite contenant je ne sais quoi sans explication, sans rien demander en retour. ; enchainé-je sans remarquer.

Kelly mime de m'applaudir tandis que Raphaël semble dépité par ma réponse. Théo ne semble cependant pas le moins du monde choqué.

-Cette boite contient ta clé ; commence-t-il à déblatérer. Celle du gémeaux. Quant au fait de n'avoir rien demandé en échange, c'est tout à fait normal !

-Ah bon ? s'étonne Kelly un sourcil relevé.

-Si je vous rejoins, je sais que je pourrais sauver la vie de Liz ; avoue-t-il en baissant les yeux. Je crois qu'au fond, j'ai peur de l'affronter en face à face...

Comment ne pas baisser sa garde après ça ? Mince ! Je suis trop facile à avoir !

J'ouvre la boite et effectivement, il y a la clé du gémeaux. Une clé noire et blanche, sans différence majeure avec la clé de ma porte d'entrée. Je le remercié puis, il nous fait visité, ce que Raphaël appelle « cabane », est en fait sa maison. Pas très aimable.

Nous sommes restez chez lui pendant environ deux heures. Ce qui est une belle journée qui se termine au coucher du soleil resplendissant sur le toit de sa maison...Ah... Le bonheur pur et simple...

...

Non je plaisante. Vers 15h, on ouvre la porte d'entrée pour aller se promener dans le village et, on voit un véritable bain de sang. Nous n'avons rien vu, ni entendu arriver. Comment ça a pu se passer ?

Des corps transpercés de chaines ensanglantées, adultes et enfants, c'est à vous en donner la gerbe. Il doit y avoir une quinzaine de corps. Je remercie intérieurement mon frère de m'avoir fait voir des tas de films d'horreurs contre mon gré sinon je me serais très certainement évanoui. Tiens ? Ce visage me rappelle quelqu'un...Me dit pas que... ?

Il est là.

Mince ! Je l'avais oublié !

-Oh... Mais c'est la petite fille de la dernière fois...

Frédérico !