Chapitre 14 : La forêt maudissant la fleur.
Quelque part dans une forêt de Coulemise, non loin d'un petit village de magiciens, la nature présente en ces lieux ne présage que du bon pour l'avenir. Les arbres peuplant cette forêt sont teintés de couleurs claires, apaisants l'esprit de chacun... Que les feuilles soient vertes claires ou roses pâles, cela ne les empêchent pas de transporter au loin les soucis de chacun. Les plantes au sol, quant à elles, sont aussi enchanteresses qu'agressives. Elles sont chez elles, et elles le font savoir à tous ceux qui les dérangent. Quelques animaux sont visibles, une sorte de cerf aux teintes bleutées se trouve auprès d'une espèce de sanglier aux oreilles de chat, tous deux en pleine dégustation de plante. Cachés dans un amas d'autres plantes, un louveteau à la teinte orangée cherche quelque chose, avant de prêter brusquement l'oreille à un son particulier. Soudainement, une voix féminine s'entend au loin, cette voix est la maîtresse des lieux, et elle chantonne :
« Tombe, tombe ;
Jolie fleur ;
Tombe, tombe ;
La vie t'effleure...
ET TE MASSACRE ! »
D'un coup, le peu d'animaux qui sont sortis, se cachent rapidement tandis qu'une aura sombre se propage aussi vite qu'un jaguar. On voit, à l'origine de cette aura, une jeune fille, grande, aux cheveux longs, lisses et certains bouclés. Ils sont roses, avec des mèches noires. Ses yeux gris n'ont plus aucun signe de vie. Quant à la nature, elle s'est brutalement asséchée, la laissant plus triste que magnifique.
Elle regarde le ciel les yeux probablement aussi vides que son esprit, et dit doucement en touchant une branche d'arbre desséchée :
-Je sens que l'on va avoir de la visite...
Des racines sortent lentement de la terre, et elle affiche un sourire mauvais tandis que la forêt toute entière tremble, ne désirant soudainement qu'une chose, disparaître...
***
Nous repartons en calèche (oui, je sais, avec caravane et les autres mots que j'ai utilisé, c'est à ne plus y comprendre...C'est une calèche mais ce n'est pas un vrai cheval qui tire, c'est un cheval d'eau. Il a était créé par le Saphir. Ce qui fait que ce n'est pas un taxi, quoique...) vers la forêt Sikema que nous devons traverser pour aller au village des magiciens se nommant... Pikly ! Attention, ça se prononce « Pikli » et non « Piklay ». Raphaël y tient beaucoup, car selon lui, c'est l'un des plus charmants villages qu'il a pu traverser. Il est d'ailleurs ravi d'y retourner, car ça fait bien quatre ans qu'il n'a pas pu y remettre les pieds.
La forêt n'est pas si éloigné d'où nous nous trouvions ce matin. On prend environ 1 heure pour arriver devant sa majestueuse entrée... Et je ne dis pas « majestueuse » pour rien ! Elle est vraiment belle ! Un arc de cercle composé de deux cerisiers en pleine floraison ; le vent léger soufflant leurs branches fait perdre quelques pétales qui rends la vue encore plus éblouissante ; deux autres arbres ressemblent à des saules pleureurs aux couleurs de l'arc-en-ciel. Les rayons du soleil traversant ce doux mélange printanier, avec au sol, des plantes aux tons clairs et aux fleurs aux noms toujours plus inconnues pour moi égaient encore plus l'endroit, sans pour autant en faire trop. On peut apercevoir des sortes de sapins, de chênes et autres arbres tout aussi apaisants sur les bords de la forêt. Les rayons du soleil éclairent comme une lumière divine cette forêt digne d'un conte de fées... Je m'emballe mais c'est vrai que c'est merveilleux, c'est si magique !! Euh... Je crois que c'est normal. Je suis dans un monde rempli de magie. Effectivement, ça colle bien avec l'univers magique de ce monde... Si notre monde pouvait ressembler à ça...
Nous entrons dans cette forêt en abandonnant la calèche car on ne peut pas entrer avec, suite à une pancarte afficher devant l'arc de cercle, avec écrit « INTERDIT D'ENTRER AVEC UN QUELCONQUE MOYEN DE TRANSPORT ». Donc voilà ! Le reste doit se faire à pied, ce qui n'est pas plus mal, je trouve.
Kelly fait la conversation car Raphaël et moi, on n'a pas grand-chose à dire sur le moment. Je veux dire, je suis nettement plus concentré à la contemplation des lieux qu'à la discussion. Raphaël a dû le comprendre, je crois. Au bout d'un moment, elle nous parle d'histoire de fantômes. Les histoires de fantômes, j'aime bien en général, sauf... quand ça devient trop réaliste.
Un craquement de branche.
-Hein ? sursauté-je en regardant autour de moi. Euh... Vous n'avez rien entendu ?
Je regarde au sol pour chercher l'origine du bruit, sans omettre ce qui se trouve sous nos pieds.
Rien. Rien à part l'herbe dépourvu de toutes brindilles. Ce qui est déjà beaucoup.
-Mais, non ! Ne me dis pas que tu es un peureux ? s'étonne Raphaël en me regardant.
-TAPETTE ! ricane Kelly en reprenant son histoire de « Frère Lime ».
Histoire que je ne préfère pas écouter dans notre situation, qui commence à me faire frissonner.
Déjà que cette forêt commence à me faire peur avec ses bruits bizarres... D'autant plus que les arbres semblent perde peu à peu leurs teintes si apaisantes... Je ne peux pas, en plus, accepter que l'on se foute de moi ainsi ! Mais, il faut toujours resté calme dans la vie. Et puis, ces arbres et plantes qui semblent s'assombrir de plus en plus, et cette ambiance... Sont-ils aveugles pour ne rien voir ?
Un murmure se répand derrière nous.
Je me retourne automatiquement, mon cœur a décidé tout seul de battre à 100 à l'heure. J'espère ne pas être cardiaque. Il n'y a absolument rien... mise à part la forêt... ah ah...je suis tellement drôle... tellement que ça semble s'assombrir encore plus.... J'ai l'impression que mon cerveau s'est envolé. Je commence vraiment, mais alors vraiment à flipper là. Non, il faut que je l'admette, j'ai très peur.
-Les...Les copains.... ? Ça vous dit qu'on parte de cette forêt ? Genre...là ? Maintenant ? Tout de suite ? Bredouillé-je accompagner d'un corps tremblant et menaçant de s'écrouler à tout moment.
Encore faudrait-il pouvoir faire demi-tour...
-« Les copains » ? T'es sérieux ? AH AH ! Imbécile! s'esclaffe Kelly avançant toujours, semblant ne pas voir ce qu'il se passe autour.
-Ne t'inquiète pas, on te protégera ; essaie de me rassurer Raphaël en tapant sur mon épaule.
Il faudrait déjà que tu puisses te protéger toi-même... Mais avec un peu de chance, ce n'est rien d'autre qu'une grosse bête qui ne désire que d'être apprécié à sa juste valeur.
-Au pire, t'as qu'à partir ! On te rejoin...Oh...C'est quoi ça ? commence Kelly sans finir sa phrase et marchant nettement moins vite.
Nous regardons dans sa direction et nous voyons les arbres, les plantes et les fleurs...Tout ce qui donne à cette forêt de la vie, tout, on pourrait même croire que le soleil lui aussi ! Tout moisis et une aura sombre, très sombre se propage jusqu'à nous. Un frisson de terreur se répand en moi, et je ne semble pas la seule.
-Bonjour.
On se retourne brutalement et on voit une fille. Aussi flippante que la fille aux longs cheveux noirs devant le visage, toute pâle, qui va te bouffer dans les films d'horreurs !!! Elle a de longs cheveux roses avec quelques mèches noirs et des yeux gris parsemé de points roses, et elle porte une robe blanche tachés de rouge qui vole légèrement avec le peu de vent qu'il y a.
J'avais raison, bande de... !
Au milieu de ce décor de pourriture et de désespoir, elle se tient comme une reine.
Soudainement, dans un énorme grondement, elle tend son bras droit puis, d'énormes racines se lèvent de la terre et foncent droit sur nous.
Il n'en faut pas plus pour qu'on cour dans la direction opposée comme des dératés.
Ces racines ont des piques et une ombre noir les entourent. Sur certaines, on peut apercevoir sur les piques, une espèce de liquide gluant et violet. Du poison ? Manque plus que ça !
Pendant qu'on tente de fuir une mort certaine, elle rit, très fort. Faites-moi sortir de ce film d'horreur !
-Si ça continu, on va être shooté ! s'écrit Kelly.
-Non... T'avais pas remarqué ? crié-je à mon tour. Peut-être que si vous m'aviez écouté, on n'en serait pas là !
Il m'arrive parfois ; lorsque mon cerveau disjoncte ; de commencer à dire tout ce qui me passe par la tête. Ce qui peut être problématique dans certaines situations.
-Je te jure, une fois arrêtée, je te tu ! déclare-t-elle en me jetant brièvement un regard.
-En espérant qu'on soit toujours vivants, mademoiselle « je veux te tuer mais je n'en ai pas le courage » !
-Quoi ? Toi...
Elle commence à vouloir répliquer quelque chose mais Raphaël l'en empêche.
-Oh, c'est bon vous deux ! On a un problème bien plus important ! râle Raphaël.
On tourne à un virage ; on n'a pas d'autre choix, sinon on tombe dans un fossé. Kelly disparaît soudainement, en jetant un regard vers l'arrière, elle s'est fait attraper par les racines mais agit rapidement en balançant une de ses flammes pour se dégager et empêcher que sa blessure ne s'aggrave. Lorsqu'elle regarde sa jambe, elle voit 5 gros trous dedans. Elle est ensanglantée, que du sang, une mare de sang, trop de sang. Lorsqu'elle essaie de se relever, elle s'écroule aussitôt à terre et pousse une longue injure suivit d'hurlement. Je m'arrête immédiatement et rebrousse chemin vers elle.
-ARG ! Je peux plus bouger ma jambe ! panique-t-elle en agitant rapidement ses mains devant ses yeux, certainement pour éviter de pleurer.
-Kelly ! Tiens le c-
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, qu'un pique frappe mon crâne.
Et qui est celui qui a rencontré une déesse de la chance et qui a la poisse ? C'est bibi !
Il est rentré dans mon crâne. Enfin, pas tout ! Du moins je crois... Ça fait mal, trop mal, je sens déjà mes larmes débarquer. Un voile de sang me cache la vue de l'œil gauche, ce qui me permet de tomber à mon tour par terre. Ça lance comme pas possible ! C'est sûr qu'un marteau-piqueur vient d'élire domicile dans ma boîte crânienne. Mais ce doit aussi être parce que mon cerveau commence à tourner sévèrement. Raphaël s'arrête également. Il n'aurait dû ne pas le faire, car lui, s'est son bras gauche qui prend.
Résultat : Une folle échappée de l'asile veut nous tuer pour... Pourquoi ? Ça n'empêche pas qu'on soit tous les trois à terre, en train de baigner dans notre sang, sans qu'elle en soit dérangée ! Elle n'est pas méchante. Elle est pire que ça !
-Bonne nuit... Futurs cadavres ! sourit-elle avant de pointer ses racines sur nous.
On va se faire déchiquetés ! Réfléchis !
-Euh... Attends ! dis-je fortement.
-Quoi ? me répond-elle avec un soupçon de surprise.
Aie...attends...ma vue commence à se brouiller. Pourtant ce n'est pas si grave, un pique dans la tête. Pas pire que Kelly...Enfin...je trouve... Cette histoire va avoir ma peau...
-Tu... Pourquoi tu veux nous tu...tuer ? lui demandé-je avec un peu de mal.
Bon sang ! Je ne pensais pas que ça pouvait faire si mal, et puis ce poids qui s'empare de moi...
-Un cadavre n'a pas besoin de le savoir ! répond-elle avec un énorme sourire.
Elle pointe son doigt vers nous et les racines le suivent.
Je tiens plus... désolé mais je n'en peux plus.
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