Chapitre 1: Lokens.
Quelque part dans un monde inconnu, dans une forêt inconnue, à une heure inconnue, bref vous avez compris : je ne sais absolument pas où je me trouve. La seule chose que je sais, c'est qu'à mon dernier souvenir, on était le 3 avril 2016. Au moins, le ciel est tout à fait normal... si on oublie les animaux bizarres (rose, violet, énorme... attends c'est un requin volant, là ?) qui volent dans le ciel et se promènent dans cette même forêt. Elle est beaucoup plus claire que celles qu'on trouve sur notre planète, je dirais dans les tons verts pastel. La végétation est également très colorée, l'herbe est verte par moment, puis devient blanche et rouge. Les arbres aussi ont le droit de changer de couleur. Très troublant. Je ne fais pas attention s'il y a des animaux à proximités de moi, je suis trop occupé à me demander si je rêve ou si j'ai des hallucinations. Je ferme les yeux un instant pour réfléchir à ce que je vais faire : attendre de me réveiller en espérant être chez moi ou me promener au risque de mourir dans l'anonymat ?
Moi, Aurélien Ekins, âgé de seulement 15 ans et demi, commence sérieusement à penser à son testament.
Je suis actuellement allongé par terre comme paralysé et n'ose plus ouvrir les yeux. Après avoir vu un dromadaire avec des ailes de chauve-souris jaune, vous comprendrez que j'ai peut-être pris de la drogue. Tiens ? J'ai la vague impression de sentir une drôle d'odeur que je n'arrive pas à identifier. Qu'est-ce que ça peut être ? Du moisi, du liquide-vaisselle ou du sang ? Le mystère s'épaissit. J'espère rencontrer quelqu'un qui promène son chien pour m'aider. Si c'est une personne normale, bien entendu. Non, je ne veux pas être dévoré par un python cracheur de feu au corps plus tranchant qu'un hachoir de boucher ! La meilleure comparaison possible.
Et puis... je me demande si elle est vivante... Pourquoi est-ce que je pense à elle dans une situation pareille !? J'ai plus important à faire ! Quoi donc ? Affronter la réalité, si c'est la réalité, car là, j'en doute.
-Hé ! Ça va ? me lance une voix masculine, stoppant mes pensées.
Non. Ça ne va pas. Je suis allongé par terre avec du sang qui coule de mon crâne après analyse d'odeur (je me suis pris un caillou en tombant du ciel, la chance m'adore), mais à part ça, tout va bien ! Ce type est sérieux ?
-Hé ! Je sais que tu es vivant ! Alors réveille-toi !
-Qu-AIE ! Ma tête ! gémis-je en ouvrant les yeux.
-Attends, prends ma main ! me propose la voix tandis qu'une vague silhouette se forme devant moi.
Je me lève donc en empoignant bien volontiers cette main tendue. Enfin un humain... enfin quelque chose de vivant quoi ! J'aperçois aussitôt un garçon d'environ 16 ans physiquement. Il porte une parka verte foncée et un short bleu, il a des cheveux...verts ? Sérieusement ? Il s'est fait une teinture, n'est-ce-pas ? Oui, il s'est fait une teinture, forcément. C'était d'ailleurs une très mauvaise idée. Ce teint ne lui va pas du tout.
-Où sommes-nous ?
-A Lokens, pauv'vieux ! Plus précisément dans la forêt Vitalain.
-Lokens... AH ! Tu ne connaitrais pas un Lucien ?! m'écrié-je brusquement.
-Euh... attends! bredouille-t-il en tâtant l'air avec ses mains. Tu saignes à la tête, tu ne savais pas où t'étais, t'as dû te prendre un caillou en pleine face, ou autre chose... Viens chez moi que je te soigne, puis je répondrais à toutes tes questions, d'accord ?
-...D'accord.
J'accepte donc son invitation, de toute façon, je n'ai nulle part où aller. Je le suis donc sans rien dire. Dans tous les cas, je suis en plein rêve, s'il m'arrive quelque chose de mal, je me réveillerais.
Sur le chemin, je l'entends chanter tellement mal, qu'un oiseau (un petit vert fluo et gris) tombe brusquement du ciel pour finir écrasé sur une pierre, laissant une petite cervelle et autres organes baignés dans du sang frais. Je manque de vomir tellement c'est horrible à voir. Ecœurant.
-Hey poto, on est arrivé ! lance-t-il avec un immense sourire.
Je ne réponds pas, je préfère réfléchir à un moyen de m'échapper au plus vite de ce rêve bien trop réaliste. Et puis, « l'élu qui sauveras notre monde », laissez-moi rire ! Je ne le sens pas trop, comme si il y avait anguille sous roche. De plus, je ne suis pas un héros ! Je n'ai aucun ancêtre vampire, loup-garou, fée, sorcier ou autre ! Je n'ai donc rien à faire dans un rêve pareil ! Pour finir « poto », je ne me souviens pas être devenu son ami. Enfin bon, j'espère que vraiment que ce n'est qu'un rêve... mais alors pourquoi est-ce qu'un immense doute s'installe en moi ?
-Voici Lokens ! désigne-t-il une petite ville avec sa main gauche en stoppant nette mes pensées.
-Pince moi je rêve...
C'est magnifique, Lokens. La mer, bleu turquoise, un port rustique actif, le soleil brillant, les nuages se reflètent dans la mer, la ville semble figée dans le temps car, chaque maison est en bois et de loin, il semble ne pas y avoir d'autre moyen de transport qu'en charrettes. Le cadre idéal pour passer des vacances en amoureux... Jusqu'à ce qu'un moustique vous pique.
-Aïe ! Pourquoi tu m'as pincé ?!
-Tu l'as demandé ; me répond-t-il en me regardant droit dans les yeux.
-Quoi ?...ah oui. Attends, quoi ?
Je ne suis pas en train de rêver... Dois-je paniqué ? Ou hurler ? Je ne sais pas !
-Ma maison est juste en face de l'entrée du port. Allez, c'est parti ! dit-il remplit d'un entrain soudainement apparut.
-D'accord...
-Allez, cache pas ta joie ! ajoute-t-il en me mettant un coup de coude dans le bras gauche.
-Ouais... ; fis-je en mimant un petit poing levé.
- C'est ça...détend-toi... ; chuchote-t-il, il croit que je ne l'ai pas entendu ? Amateur ! Le nombre de fois que j'ai espionné mon frère -à des fins personnelles- je suis devenu un pro de l'ouïe fine !... Enfin, ma mère me bat quand même mais bon... Ce n'est pas le sujet !
On marche pendant environ trois kilomètres pour arriver chez lui. Sur le chemin, il me parle de sa famille et des mi-armitiens mi- monstres, d'ailleurs, pourquoi m'en parle-t-il ?
Je me force de ne pas lui balancer un « je m'en moque complètement de ta famille » car sinon...vous vous doutez bien qu'il m'accepterait pas chez lui. Sa maison est aussi en bois je crois, du moins ça y ressemble. Je n'ai jamais été doué pour différencier les matériaux et puis, c'est peut-être un matériau qui n'est disponible que dans mon monde.
Ainsi, ça famille n'est pas si intéressante que ça... Une famille classique, même dans ce monde de RPG. Mais au moins, j'ai des informations sur les autres bestioles. Si j'ai bien enregistré cette discussion inutile, les mi-armitiens mi-monstres ; ou « armonst », ou même « semi-monstre » ; sont des créatures mi-humaines mi... autres choses. Elles vivent apparemment reclus dans des endroits éloignés, tel que des forêts, des grottes, des déserts et ainsi de suite. Ces créatures ne sont pas agressives –tant qu'on ne les embête pas- et ce sont apparemment de sacrés employés.... Employé, hein ?
Arrivé devant chez lui, une belle femme rousse en robe bleu marine ouvre la porte et dit en s'adressant à lui :
-Tiens Jérôme, un nouvel ami ?
-Bonjour m'man ! Je l'ai trouvé évanoui dans la forêt, et il ne m'a pas dit son nom. On peut le garder alors ? enchaîne-t-il directement avec des étoiles dans les yeux.
Il a vraiment des étoiles dans ses yeux roses. Yeux roses, cheveux verts et ce n'est même pas un rêve ! Comment j'ai fait pour arriver là ? Attends, attends.... Des étoiles ?
-Bien sûr, si ça te fait plaisir ; lui répond-t-elle avec un gracieux sourire.
J'ai l'étrange impression d'être pris pour un objet. J'ai un mauvais mais alors, un très mauvais pressentiment. Bon, tant que je ne deviens pas un esclave, ça devrait aller. Ou même, un « employé ».
-Mais, as-tu pris les papiers d'adoption pour semi-monstre ?
. . .
Cours ! Pus vite ! Cours pour ta vie ! Je veux rentrer chez moi ! Maudite histoire ! Merde, j'ai rien demandé moi !
Alors que je me lamente en courant pour ma vie, et en fuyant une vie d'esclave (très peu pour moi), j'heurte un homme (?), qui porte une cape vert kaki cachant son visage.
Bien sûr, il n'y a qu'à moi que ça arrive...sans oublier que je suis toujours poursuivi par Jérôme et sa mère, munis d'armes encore tachés de sang. Ils sont là, braillant « un armonst, tuez-le ! ». L'homme que j'ai bousculé n'a pas l'air dérangé, ça m'arrange, je ne veux pas avoir un poursuivant de plus.
Tout en essayant de me relever, j'essaye de leur dire que la violence, c'est mal. Tu parles ! C'est aussi efficace de parler à une loutre! Ils tentent de me transpercer à trois reprises. Je ne pense pas que je sois si doué niveau esquive, ils ne savent donc pas viser.
Pour mes pensées ? Ça ressemble à ça :
Panique : AAAAAAAHHHHHH !!!! ON VA TOUS CREVER !!!!
Calme : Maman, papa, grand frère, petite sœur, je vous aurais aimé jusqu'à la fin de ma petite vie.
Fierté et cerveau : Je refuse de mourir ainsi !
Lorsque je manque de me faire transpercer, la pierre que la Déesse m'avait donné (mais si, celle qui prouve que je suis « l'élu blanc ») brille pour laisser place à un magnifique diamant. Ce diamant crée aussitôt un bouclier qui brise instantanément les armes qui entrent en contact avec lui. Il reste ainsi pendant quelques secondes puis s'évapore. Quant au diamant, il cesse de briller et laisse planer dans l'air une douce chaleur réconfortante. C'est à ce moment précis que je perds connaissance, sans trop savoir pourquoi.
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