CHAPITRE 6
Une bonne dizaine de jours s'était écoulée depuis son réveil. Il avait encore ses phases de déni et de colère mais Leslie avait veillé à le garder alerte et éveillé. La jeune femme l'aidait beaucoup et, pour cela, Léocadie ne pouvait que la remercier. C'était une infirmière extraordinaire. Elle supportait sa mauvaise humeur et savait lui répondre quand il poussait le bouchon un peu trop loin.
Les douleurs fantômes revenaient régulièrement, le réveillant en pleine nuit ou quand il se reposait mais il avait appris à la faire passer en se massant. Réfractaire dans un premier temps, il avait fini apprendre à le faire lui-même. Il commençait à accepter sa situation et c'était une bonne chose aux dires des professionnels. Le psychologue qu'il voyait trois fois par semaine, l'avait d'ailleurs félicité. Il se moquait bien de son avis mais quelque part, cela le rassurait.
Ce matin, le médecin avait décidé qu'ils pouvaient lui retirer ses sutures. La cicatrisation était belle, propre, légèrement rosée. La cuisse, à ce niveau-là, avait dégonflée pour retrouver sa forme habituelle. Un beau membre, avait-il dit alors que Léo grimaçait.
Alors à 8 heures, Léocadie se retrouva assis sur le lit d'auscultation et le chirurgie retirait avec attention les points. Cela ne faisait pas mal, c'était juste étrange de sentir les outils du spécialiste suivre la forme du connecteur.
- Voilà, c'est fait !
- Merci, docteur.
- Je vous en prie. Bon dans la journée, le prothésiste passera faire un premier moulage.
- Alors on y est ? questionna le capitaine. On passe à la prothèse ?
- Oui, sourit le praticien. Il vous fera un exposé sur les différentes types qui existent mais surtout, vous lui expliquerez ce que vous voulez.
- Comment ça ?
- Eh bien, comme nous en avons déjà parlé, il faut penser à votre avenir, continua le médecin en se laver les mains. Vous pourrez retourner aux commandes d'un vaisseau sans aucun souci et même avec une jambe robotisée si vous souhaitez en porter une définitivement.
- C'est vrai, soupira Léo en frottant sa cuisse. Le docteur Lidell m'a déjà parlé de tout ça et je construis ma thérapie et le reste sur ce chemin. Mais pour le moment... le définitif n'est pas vraiment...
- Oui, je comprends, beaucoup de gens ont dû mal à passer ce cap d'entrer de jeu et c'est bien normal.
Léo lui sourit gentiment. Il se sentait idiot de réagir comme ça mais c'était vrai : même s'il se faisait à l'idée d'avoir une jambe en moins, il ne pouvait pas encore passer à « J'ai une jambe cybernétique » même si cette dernière serait pratiquement naturelle.
- Oui. Petit pas par petit pas ?
- Exactement ! Bien, il ne faut pas vous laisser abattre.
Il tapota l'épaule du capitaine avec un sourire amical.
A l'hôpital, tout le monde était sympathique et agréable. Leur travail était dur et fatiguant mais ils avaient tous le sourire, cela surprenait toujours Léocadie.
- Donc pour le moment, je me contente de masser et bien bander le moi... la cuisse. On fait pas mal d'emboîture avec des prothèses courtes histoire d'habituer la partie à la future jambe.
- C'est tout à fait ça, capitaine.
Léo lui sourit à nouveau en s'appliquant à bander son moignon. Il serra suffisamment, ni trop, ni pas assez. C'était devenu si facile pour lui maintenant. Il commençait à accepter sa situation et il lui semblait bien la vivre malgré les grosses colères qui l'avaient emporté et qui avaient gonflé son cœur.
Les spécialistes autour de lui l'aidaient en parlant de sa reprise de poste. De savoir qu'il pourrait reprendre son commandement lui donnait un but précis à atteindre même s'il savait que la dépression n'était jamais bien loin.
- Et aujourd'hui j'ai la permission de sortir, rit le capitaine. Bon, c'est au restaurant en face mais c'est déjà bien !
- Ah ! La bonne nouvelle que voilà. Une rencontre amoureuse ?
- Non, juste des amis.
- Avoir des amis près de vous ne pourra qu'être bénéfique à votre bon rétablissement.
- C'est ce que Leslie m'a dit.
- Brave petite que notre jolie rouquine. »
Ils rirent alors que Léocadie mettait son collant puis emboîtait une coque en plastique autour de son moignon. Il tendit la main, attrapa le haut du fauteuil roulant et glissa souplement dessus. Ça aussi, il avait appris à le faire après avoir crié qu'il n'irait jamais « sur cet engin ». Parfois, il tentait de marcher avec les béquilles, quand il allait dans la salle de sport, mais il utilisait le plus souvent le fauteuil, ce qui le fatiguait moins.
- A la semaine prochaine, docteur !
- Bonne journée, capitaine.
Le jeune homme lui adressa un salut et sortit en tournant les roues. Il n'aimait pas vraiment le côté automatisé de l'appareil, cela le rendait fainéant. Aussi le coupait-il la plupart du temps avant de vadrouiller.
Il prit le couloir de droite et roula tranquillement jusqu'au hall d'entrée de l'hôpital. Il était de bonne humeur depuis un coup de fil reçu la veille.
Un repas avec des amis, avec Calahan et Domenic. Les deux amants étaient en permission pour une semaine et demie et venaient passer quelques heures avec lui.
Bien sûr, il était fort possible qu'ils lui parlent de Benedict. Après tout, Call avait tenté de lancer le sujet lors de leurs appels en visiocom. Léocadie l'avait envoyé promener en disant que c'était le passé. Il n'avait jamais avoué à son meilleur ami que Benedict et lui avaient couché ensemble, que le jeune Lanstrong était l'amant avec qui il avait trompé Andie. Le pilote n'en avait apparemment pas parlé non plus sinon le commandant en second l'aurait cuisiné mais Léo était persuadé que son ami savait. Après tout, ils se connaissaient bien.
- Hé ! Tu vas avoir des bras plus gros que tes cuisses.
Il se tourna vers la voix et rit à la réplique. Dieu que ça faisait du bien d'avoir des amis avec qui rire ! Il se sentait plus léger alors que, dans sa chambre, seul, il broyait bien rapidement du noir.
- T'es jaloux ?
- Complètement, répondit Domenic en approchant, les mains dans les poches. Je perds en muscles depuis que je suis avec monsieur.
- Espèce de..., grogna Calahan.
- Ça dépend des muscles, se moqua Léocadie en laissant Domenic le pousser.
- Hum. Ouais, c'est vrai ! J'ai un plus beau cul maintenant.
Reese leva les yeux au ciel alors que les deux autres riaient.
- Tu es insortable, Domenic...
- Quoi ? J'en profite, s'excusa le pilote. On peut pas parler cul avec tout le monde.
- Il y a d'autres sujets...
- Et quoi ?
- La littérature, le cinéma..., commença à énoncer Léo.
- ... la musique, l'art, continua Call avec un sourire.
- Trucs de vieux, quoi !
- Hé !
Léo se laissa conduire. Les premiers jours, il avait farouchement refusé qu'on l'aide mais il avait compris que les gens ne le prenaient pas en pitié alors, des fois, il se laissait aller. Puis ça permettait à Domenic de s'occuper les mains et, ainsi, qu'il arrête de dire trop d'âneries.
Les trois amis traversèrent la route avec précaution pour aller dans le restaurant en face. Un petit snack qui ne payait pas de mine mais Leslie lui avait dit qu'ils faisaient de bons plats et une tarte aux pommes à tomber.
Il y avait beaucoup de personnel médical mais ils trouvèrent une table libre, à l'abri des regards. Call vira une des chaises pour que Léo s'installe.
- Alors, comment ça va ?
- Plutôt bien, sourit Léocadie. Le chirurgie a retiré les points tout à l'heure et cet après-midi, on voit pour le premier moulage de prothèse.
- Oh ! C'est une bonne nouvelle ça.
- Dès demain, on aura le modèle et on pourra vraiment commencer la rééducation.
- Ouch, grimaça Domenic. Ça va être le plus compliqué.
- Hum.
- Et tu sais quand tu pourras reprendre le service ? demanda Reese en attrapant la carte.
- Avec de la chance dans huit mois. Peut-être moins si les progrès sont conséquents.
Huit longs mois. Call baissa les yeux, il savait mieux que quiconque combien c'était usant et déprimant. Lui-même avait passé du temps à l'hôpital après son accident. Il leva la main et glissa ses doigts sur son œil. Léocadie vit le geste et lui sourit tristement.
- Tu sais qui ils ont mis à ta place en attendant ? demanda Reese pour changer de sujet.
- Le lieutenant Cambrol.
- Lèche-cul.
- Domenic !
- Quoi ? C'est vrai ! s'exclama le pilote. Ce type connaît son métier mais il n'hésitera pas à balancer les autres à l'amiral pour garder son poste. J'ai même entendu dire qu'il avait envoyé des fleurs pour l'anniversaire de la fille de Landry...
- Tu en sais des choses, se moqua Léo en lisant lui-aussi le menu.
- C'est ça de vivre avec les petites gens !
Ils rirent tous les trois à la blague devenue familière entre eux. Après tout, le fighter était le moins gradé des trois hommes et il avait toujours taquiné son amant pour la belle cabine privée du capitaine dans laquelle ils se rejoignaient pour des étreintes brûlantes.
Calahan et Domenic échangèrent un regard hésitant alors que le serveur venait chercher leur commande. Les deux amants ne dirent rien tout le temps que le garçon était là mais une fois partie, le capitaine se tourna vers son meilleur ami.
- Léo, pourquoi tu refuses de voir Benedict ?
- Bene-mais de quoi je me mêle ? gronda l'intéressé. Vous m'avez invité pour me parler de lui ?
Il posa les mains sur ses roues et recula mais Domenic attrapa un accoudoir et commença à le sermonner.
- Non, t'es con ! C'est juste que...
- Vous êtes amis, non ?
- On l'était, marmonna Léocadie en détournant les yeux.
Reese et Sanders soupirèrent en chœur. Tous deux connaissaient l'histoire des trois hommes : une dispute classique dans un couple qui allait mal. La mort du frère de Benedict puis le départ de Léo pour Lagoon. Ils n'avaient jamais vraiment su pourquoi Léo avait coupé les ponts avec le frère. Après tout, de ce qu'en avait dit ce dernier, ils avaient été proches. Peut-être un peu trop proches quand on écoutait et regardait Benedict parler de son ancien camarade mais ils le voyaient mal trahir son aîné.
Ils observèrent Léo qui était revenu à sa place et tapotait nerveusement la table du bout des doigts. Il avait le regard fuyant et triste.
- Tu veux en parler ? osa demander Calahan.
- Il n'y a rien à dire, souffla Brigman sans les regarder. Andie est mort et je suis parti sans regarder derrière moi.
- C'est toi qui vois, finit par dire Domenic alors que le serveur revenait avec leurs plats. Mais je vais te dire un truc : Benedict est un type bien, réglo et sympa, et quand on lui a dit qu'on allait secourir le Saphir du commandant Léocadie Brigman, il s'est empressé de préparer son appareil.
- Une fois que les renforts sont arrivés et qu'on a fait plié les Muriens, on vous a escorté jusqu'à Lagoon pour que le navire soit réparé et que les blessés soient pris en charge, lui indiqua Call. Benny ne t'a pas quitté d'une semelle et est resté toute la nuit en salle d'attente pendant que les médecins t'opéraient. Il a été le premier à aller te voir après ton équipage. »
Léo crispa les mains sur ses couverts. Il ne voulait pas entendre ça. Parce que ça lui rappelait trop de choses. Les bonnes comme les mauvaises. Ses joues prirent une teinte rosée, oui les bonnes... comme cette nuit dans les bras du jeune Lanstrong.
- Léo ?
- Rien, grogna ce dernier.
- Hum hum. Est-ce que Benny et toi... enfin on sait que t'étais avec son frère mais... enfin ça peut arriver...
- Vous me fatiguez ! s'emporta le capitaine convalescent. J'ai autre chose à faire que de m'occuper d'un gosse en mal de reconnaissance.
Il se renfrogna et mangea avec mauvaise humeur. Il avait été tellement content de pouvoir sortir un peu, manger avec des amis et parler d'autres choses que de ses soucis, de sa rééducation et des prothèses... mais là, il en venait presque à le regretter et il savait qu'en réagissant si vivement, il leur donnait raison.
- Léo, on est désolé, souffla Call en posant une main sur la sienne.
L'appelé se figea et, finalement, poussa un soupir. Il secoua doucement la tête et força un sourire pour les rassurer.
- C'est juste que le revoir m'a rappelé la mort d'Andréas, avoua-t-il doucement, le cœur serré.
- Tu penses pas qu'il serait tant que t'avances un peu ? souligna Domenic en mangeant son steak. Ça fait dix ans. Vous avez été amis et les amis sont là pour s'aider.
- C'est vrai, il faut que j'arrête de fuir. On s'entendait bien à l'époque.
Mais Léo avait peur. Peur de ce que cela pourrait amener parce qu'il n'avait jamais oublié sa nuit avec Benedict. Non pas qu'il se lancerait dans une quelconque relation - qu'elle soit physique ou amoureuse - avec le petit frère de son ancien fiancé mais il pouvait bien lui expliquer. Il essayait de s'en persuader parce qu'au fonds de lui, il doutait et avait envie de retrouver tout ça.
Finalement la suite du repas et le retour à l'hôpital se firent plus légers. Ils changèrent de sujet pour discuter des dernières avancées en matière de navigation. Call en vint même à lui confier que l'État-major pourrait lui offrir le commandement du Mercury, un nouveau croiseur de classe 2. Enfin c'était ce qu'avait laissé sous-entendre une discussion avec Jungo alors que la période d'essai de Call était presque arrivée à son terme. Bien sûr, Domenic enchaîna sur le fait qu'il demanderait sa mutation pour suivre son petit ami.
- Ça va commencer à jaser, se moqua gentiment Léo.
- Oh ça... c'est un peu le cas déjà, soupira Call.
- Attends, j'y suis pour rien, je suis sage comme une image en dehors de tes quartiers !
- Et de l'ascenseur... ? railla Léo avec amusement.
Call rougit comme une pivoine et Domenic ouvrit et ferma la bouche comme un poisson mort.
- Non mais...
Le pilote fixa son amant avant de le pointer du doigt. Il allait dire quelque chose quand Calahan se pencha sur son meilleur ami.
- Allez, on se revoit dans quelques jours, souffla Calahan et l'embrassa sur la joue à la limite des lèvres.
Domenic leva les yeux au ciel à leur manie. Il avait fini par s'y faire même s'il gardait toujours ce petit sentiment de jalousie. Léo se moquait de lui avec des « C'est si mignon ! »
- A plus tard !
- Allez, filez.
Léo leur fit signe de s'en aller et il tourna son fauteuil pour retourner à l'hôpital. Il fila dans sa chambre où Leslie l'attendait avec un sourire amusé. Elle lui indiqua que le prothésiste l'attendait dans trente minutes. Il lui proposa donc d'aller boire un café ensemble avant qu'elle ne l'amène à son rendez-vous.
Il adorait passer du temps avec elle. Il avait ainsi appris qu'elle était la quatrième fille d'un colonel Edanian qui avait épousé une Terrienne. Ceci expliquait donc son métissage et elle en était fière.
* * * * * *
Cela faisait dix jours que le capitaine Brigman avait pleinement commencé sa rééducation. Il avait commencé par s'habituer à sa prothèse temporaire par quelques petits exercices, surtout pour ajuster le connecteur à la jambe.
En effet, au début, Léo avait souffert de fortes douleurs qui l'avaient fait crier la première nuit. L'infirmière de garde l'avait trouvé suant à grosses gouttes, les pupilles dilatées et le rythme cardiaque frénétique. Il avait déliré jusqu'à ce que la femme lui injecte un calmant. Elle avait appelé un des médecins présents pour trouver la source du mal-être et revoir les réglages.
Les jours suivants, le capitaine avait également subi jusqu'à ce qu'on trouve la bonne mesure. Les nerfs étaient beaucoup moins pincés par l'appareillage. Cela avait été un grand soulagement pour lui et il avait pu dormir du sommeil du juste deux nuits de suite avant le début des exercices en salle.
- Vous avez les traits tirés, capitaine, souffla Leslie en lui posant le plateau sur la table.
Léo haussa les épaules. C'était vrai mais qu'importe. Il finissait de se masser la cuisse, descendant jusqu'au connecteur puis il attrapa un des bas de contention. Il s'équipa sous le regard de l'infirmière et glissa l'emboîture sur son moignon.
- Vous ne mettez pas la prothèse ? s'étonna la jeune femme.
- Non, le kiné préfère que je la porte uniquement dans la salle pour le moment.
- Bientôt, vous pourrez aller vous balader sur vos deux pieds.
- Oui enfin, j'ai encore un peu de temps. J'ai encore du mal à tenir debout.
- Pourtant, ils ont trouvé les bons réglages ?
- Oui mais même si mes nerfs sont connectés, ils ont subi un gros traumatisme et il faut que mon corps s'habitue à la nouvelle liaison. Et puis je dois retrouver toute ma tonicité musculaire.
Leslie sourit avant de lui faire signe d'aller se laver les mains puis de manger. La matinée était dédiée aux exercices en salle. Une première séance de trente minutes était pour s'échauffer afin de ne pas brusquer les muscles. Puis il enchaînait avec trente minutes de massage avant de reprendre sur la rééducation à proprement parler : une heure et demie avec les barres. Il finissait par un nouveau massage, puis une bonne douche bien chaude et le repas du midi. L'après-midi était plus calme et il pouvait aller à la piscine s'il le désirait. En pensant à sa journée, il se disait qu'il allait bien dormir ce soir mais c'était un pas de plus - et pas des moindres - vers son rétablissement et sa reprise du travail.
Leslie approcha le fauteuil alors que Léo était dans la petite salle de bain. Il se glissa sur le siège et roula jusqu'à la table. Les deux jeunes gens étaient devenus très bons amis et discutaient ouvertement de tous les sujets possibles, même ceux qui concernaient Tobias, le jeune navigateur au premier étage qui rougissait comme une pivoine à chaque fois que Leslie lui souriait aimablement. Le capitaine ne pouvait s'empêcher de la taquiner gentiment.
- Oh ! J'y pense, ce matin encore, il y avait un militaire devant votre chambre, dit la jeune femme en tapotant son index sur son menton.
- Notre ami le Navigateur ? s'amusa le gradé avant de se prendre une tape derrière le crâne.
- Eh bien non figurez-vous. Cela fait plusieurs matinées que je croise un charmant jeune homme, commença par raconter l'infirmière en faisant le lit. Au début, il traînait dans le hall de l'hôpital mais ces derniers jours, il reste dans le couloir.
- Et comment est-il ? s'amusa le capitaine.
- Grand, athlétique, des cheveux châtain clair, de très beaux yeux bleus, soupira la jeune femme avec un sourire énamourée. Mais s'il vient pour vous, je n'ai aucune chance.
Léocadie se tendit nerveusement à la description. Un seul nom lui venait : Benedict.
- Et vous dites qu'il est là tous les matins ?
- Oui, il semble hésiter à frapper à votre porte, répondit la demoiselle. Ce matin, je l'ai invité à entrer mais il s'est mis à rougir comme un enfant pris en faute et il a fait demi-tour.
- Je m'en doute, avoua Léo en baissant les yeux sur son croissant. Je ne l'ai pas vraiment bien accueilli la dernière fois.
- Un ami à vous... ou plus ?
- C'est compliqué, répondit simplement Léo.
Il releva les yeux vers la jeune femme à sa plainte. Il la fixa, interdit.
- Pourquoi tous les beaux hommes sont-ils pris ou gays ? gémit-elle en prenant une pose dramatique.
- Ah ah, et Tobias Marino alors ?
Elle piqua un phare monumental, tapant le bras du capitaine avant qu'ils ne se mettent à rire tous les deux et Léo termina son repas mais son esprit se tourna vers le pot toujours près de la fenêtre. Benedict venait tous les jours ici pour le voir mais n'osait jamais passer le pas de la porte.
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