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CHAPITRE 4

 Leslie l'avait réveillé pour le petit déjeuner du lendemain.

Il avait réussi à se redresser sans être trop nauséeux et il avait mangé plus par mécanisme que par envie. Son regard se portait sur la place vide sous le drap.

- Vous savez, capitaine, j'ai vu passer beaucoup d'hommes et de femmes amputés, commença la jeune femme en ouvrant la fenêtre pour faire entrer l'air frais. Et beaucoup s'adaptent vite à leur état.

- Et combien y en a-t-il qui se suicident ?

Sa voix était sèche et amère. Il en voulait à la terre entière, à l'univers. Leslie s'arrêta à côté de lui et, les mains sur les hanches, le fixa en fronçant les sourcils. Elle connaissait bien les gens dans son cas et elle savait qu'il y avait toujours cette phase de colère.

- Bien sûr, certains n'y arrivent pas. Ils partent en dépression et ne se relèvent jamais mais vous êtes capitaine dans l'Armée de la Fédération. Ca-pi-tai-ne, répéta-t-elle en séparant les syllabes. Si vous en êtes arrivé là, c'est que vous êtes un battant alors continuez à vous battre et reprenez votre poste.

- Mais de quoi je me mêle ? gronda Léo en mangeant avec plus de hargne. Pour qui vous prenez vous, hein ? J'ai perdu ma jambe en essayant de garder mon équipage en vie alors qu'on se faisait tirer dessus par un croiseur murien alors je vous prierai d'arrêter votre psychologie à deux balles !

Il se tut et termina son plat sans voir le sourire satisfait de la jeune femme. Elle ne voulait pas voir l'officier perdre le moral. C'était le second jour et c'était le plus important. Elle avait vu tellement de soldats déprimer... Les phases de deuil après une amputation étaient toujours compliquées et changées selon les gens.

Elle releva la tête quand on frappa à la porte. Elle recula d'un pas quand l'amiral Landry pénétra dans la pièce.

- A-Amiral !

Léocadie tenta de sortir du lit mais le haut gradé lui fit signe de ne pas bouger. Heureusement parce que l'officier sentit la nausée le reprendre. Il se rallongea avec un soupir discret tandis que Leslie sortait de la chambre.

- Capitaine, je vois que vous allez mieux que ces derniers jours, sourit le vieil homme en approchant.

- Oui.

- Et ne vous inquiétez pas pour ceci, dit-il en montrant ses jambes. Avec les technologies actuelles, vous pourrez reprendre votre poste une fois entièrement remis ! Nous ne sommes plus aux XXè siècle. »

Léo sourit, un peu crispé à la mauvaise blague. Il n'avait pas envie d'entendre ce genre de discours foireux pour le moment et se mordit l'intérieure de la joue pour rester poli.

- Merci pour votre sollicitude, amiral.

Il y eut un moment de silence. L'amiral n'était pas vraiment causant.

- Je tenais à vous dire que, malgré les pertes, votre intervention a permis d'éviter une catastrophe.

L'air sombre de l'amiral fit que Léo se redressa, raide comme un piquet et le regard sérieux.

- Vous avez été réactif et nous avons évité une nouvelle catastrophe, avoua le haut gradé en fronçant les sourcils. Stopper la course de ce croiseur a coupé net l'avancée de l'Empire Murien sur cette portion du cadran.

- Était-il seul ? osa demander Léo avec inquiétude.

- Non, d'après nos informations, trois cuirassées et deux transporteurs le suivaient, lui indiqua Landry. Ce qui est surprenant, c'est de ne pas les avoir repérés plus tôt.

- C'est ce que m'a dit mon second quand je suis arrivé sur la passerelle, répondit le capitaine. Ils sont apparus sur nos radars comme par... magie. Mes subalternes ont dû vous faire un rapport plus détaillé.

- Nos ingénieurs travaillent sur la boîte noire et les instruments du Saphir. Ils tentent de comprendre mais on espère qu'il ne s'agit pas là d'un nouveau système de brouillage.

Léocadie frissonna. Si c'était vrai, alors ils étaient perdus. La guerre prendrait un tournant tout autant inattendu que mauvais pour eux.

- Dans tous les cas, si vous pouviez remercier pour nous l'Imperator...

- Oh vous pourrez le faire vous-même, sourit Landry. Il me semble avoir croisé son commandant en second dans le hall, le capitaine Reese. Un de vos amis à ce que j'ai cru comprendre ?

- Oui. Un très bon ami.

- Alors il va être ravi de vous voir réveillé !

Ce fut à ce moment-là qu'on frappa à la porte et que Calahan Reese entra. Il se figea et d'un mouvement, se mit au garde à vous. L'amiral lui rendit son salut et l'invita à se joindre à eux. L'homme était en tenue, ses cheveux noirs impeccablement coiffés en arrière, comme toujours. Léo sourit. Call était toujours aussi charmant.

- Je vais vous laisser à présent, indiqua Landry. Capitaine Brigman, je vous souhaite un bon rétablissement et nous avons hâte de vous retrouver.

- Merci, amiral.

Ils se saluèrent et le gradé sortit de la pièce en fermant la porte derrière lui, laissant les deux officiers entre eux.

- Hé !

- Salut, Call.

Ce dernier s'approcha. Il se pencha sur lui et déposa un baiser léger sur sa joue, à peine un effleurement avant de venir s'asseoir sur le rebord du lit, juste à côté de son camarade. Il tendit la main et lui caressa la joue avec tendresse.

- Comment tu te sens ?

- Fatigué et... diminué.

- Ouais, j'ai appris, murmura Call en lui prenant la main. Mais ça ira, t'es un battant et ils font de belles prothèses maintenant !

- Arrête, gronda Léo en serrant les poings. Un capitaine avec une jambe en moins, quelle classe !

Léo jeta un regard noir à son ami avant de baisser les yeux, l'air honteux.

- Je suis désolé, j'avais oublié...

- T'inquiète pas, je suis habitué à mes implants coronariens depuis le temps, sourit Call dont les yeux avaient toujours un étrange éclat autour des pupilles.

Un silence gêné s'installa entre eux jusqu'à ce que Léo lui demande un verre d'eau.

- Alors ce poste de commandant en second ?

- Génial, le commandant Jungo est un type extraordinaire ! s'enthousiasma Calahan. J'apprends énormément à son contact.

- T'apprends à pas bousiller de vaisseaux ? se moqua gentiment Léo avant de se prendre un coup sur le bras. Hé !

- Connard !

Ils échangèrent un sourire complice même si la fatigue creusait les traits de Léocadie.

- Et ton homme ?

Reese lui coula un regard fatigué avant de soupirer lourdement.

- Domenic est... Bon il est pro, je ne dis pas, il ne fait aucun geste déplacé ou allusion quand on est avec d'autres gens, avoua-t-il. Mais en même temps, il ne sait pas se tenir.

- Tu l'as pas fichu à la porte alors c'est qu'il te plaît. Je t'avais prévenu !

- C'est vrai, répondit Calahan avec un sourire amusé et malicieux. Et toi ?

Léocadie secoua négativement la tête. Les deux hommes s'étaient rencontrés lors d'une soirée officielle à l'Académie. Calahan était pilote depuis trois ans et lui commander. On y présentait les futurs transporteurs et un nouveau projet de cuirassé. Ils s'étaient retrouvés sur la terrasse qui surplombait la mer et avaient partagé une coupe de champagne. Que cela soit Léo ou Call, ils avaient bien vite compris qu'ils étaient du même bord et après quelques verres, ils s'étaient retirés de la soirée pour une chambre dans une petit hôtel. Cela faisait plusieurs mois que Léo n'avait rien fait. De longs mois depuis la mort d'Andréas et Call lui plaisait. Alors l'alcool aidant, ils avaient échangé de longs baisers, de fiévreuses caresses.

Léo avait tellement eu envie de sentir cet homme en lui, d'oublier pendant quelques instants tous ses tracas qu'il n'avait pas compris que Call attendait la même chose de lui. Son partenaire était assis sur ses cuisses et ils se regardaient en chien de faïence avant d'éclater de rire. Ils attendaient la même chose d'un partenaire au lit et aucun des deux ne se sentait de tenir ce rôle alors Call s'était penché sur lui pour l'embrasser avec une tendresse nouvelle. Ils s'étaient contentés de se caresser puis ils avaient fini la soirée, la tête de Call sur le ventre de Léo qui lui caressait les cheveux, à discuter, à faire connaissance.

Depuis cette nuit, ils étaient devenus amis et, un jour que le pilote était revenu d'une mission, Léo s'était confié et lui avait raconté sa fuite sans entrer trop dans les détails. Call l'avait pris dans ses bras et il avait pleuré jusqu'à s'endormir dans les bras de cet homme qui devenait un frère pour lui.

- D'ailleurs, faut que je te dise un truc...

- Hum ?

- Hé, la belle au bois dormant est vraiment réveillée !

Les deux amis se tournèrent vers un rouquin à l'allure athlétique mais au visage abîmé par un accident lors de la bataille d'Eluria. Il venait de faire irruption dans la chambre sans même frapper, ce qui lui valut un regard noir de la part du capitaine Reese.

- Domenic..., gronda ce dernier à l'adresse de son amant. On ne t'a jamais appris à frapper à la porte d'une chambre ?

- Nan, m'sieur ! se moqua le lieutenant avant de s'approcher pour l'embrasser et lui tendre un café. Je suis même un spécialiste pour ça.

- Dom', c'est bon...

- Salut, Léo, t'as une sale tête mais t'es toujours aussi beau gosse.

- Merci...

- De rien ! Hé, Benny, viens, on va pas te bouffer !

L'exubérant pilote se tourna vers la porte, suivi dans son mouvement par les deux capitaines. Un quatrième homme entra dans la pièce. Léo retint son souffle et son cœur se mit à battre plus vite, ce qui fit biper la machine. Il prit une légère inspiration pour se calmer rapidement. Il regarda le nouvel arrivant. Il ne pouvait pas avoir oublier ce visage, même après dix ans.

- Salut, Léocadie.

- Bonjour.

Call et Domenic se regardèrent avec hésitation avant de hausser les épaules. Léo adressa un regard surpris à son ami capitaine.

- Benedict est arrivé chez nous il y a trois mois, avoua-t-il. Au début, je n'avais pas fait le rapprochement et on a discuté et.... enfin tu vois. Donc on s'est dit qu'il pouvait venir avec nous te faire un petit coucou.

- Quelle vaine, hein ! rit Domenic en tapant l'épaule de son camarade. Il a intégré mon escadron et tu le verrais, c'est un sacré bon élément ! C'est lui qui a dézingué la tourelle principale du croiseur qui vous attaquait. Un truc de malade, il faudra qu'on te raconte.

- Oh !

Léocadie n'avait pas revu le frère de son ancien amant depuis le décès de ce dernier. Il n'avait même pas cherché à avoir de ses nouvelles ni à suivre sa carrière militaire. Alors le retrouver-là, auprès de son meilleur ami...

- Oui, enfin... c'est mon travail aussi, tenta de se défendre Benedict avec gêne.

- Fais pas ton modeste, sourit Domenic. T'es le meilleur ! Après moi, bien sûr.

- Toujours aussi modeste toi par contre, se moqua Léocadie à l'adresse du rouquin.

- Toujours.

Il y eut à nouveau un silence avant que Call ne se lève. Il se pencha pour embrasser Brigman sur la joue, au coin des lèvres.

- On va vous laisser, lui souffla-t-il. Je crois que vous avez beaucoup de choses à rattraper.

- Hum...

- Bon, Léo, on se voit plus tard, lui dit Domenic en lui serrant la main. On est en escale ici le temps que l'Imperator soit réparé, on a pris cher avec ce croiseur. Benny, on te revoit plus tard !

Le couple quitta la pièce, laissant les deux anciens amis seuls dans la pièce. Léocadie but une gorgée d'eau et fixa le gobelet avec intensité. Il ne savait pas quoi dire au frère d'Andie. Ce gars avec qui il avait couché...

Le jeune homme non plus. Il restait debout, à bonne distance du lit. Il ouvrit la bouche et la referma, fronçant les sourcils pour savoir quoi dire. Il ne savait pas comment réagir. Il se gratta la nuque, hésitant. Il lui sembla que de longues minutes étaient passées quand il osa faire un pas vers le lit.

- Je suis un peu fatigué, souffla Léo en le coupant dans son élan. Je vais me reposer un peu.

Benedict se tendit, nerveux et déçu. Léocadie le repoussait. Il se cachait derrière son état – même si c'était sans doute le cas – pour ne pas lui faire face. Le jeune pilote serra le poing et hocha la tête.

- Okay, je vais te laisser alors.

- Hum.

- Je...

Il prit une longue inspiration. Il aurait tellement voulu que Léo lui parle, le regarde et lui dise qu'il était content de le voir après toutes ces années ! Mais non...

- Repose-toi bien et rétablis-toi vite.

- Merci.

Léo continua à fixer avec obstination son gobelet, les lèvres serrées. Quand la porte claqua doucement, il osa tourner les yeux vers elle. Il se sentait vide et seul alors que la présence de Benedict avait rallumé cette chaleur en lui quelques secondes plus tôt. Il détestait ces sensations.

Il tourna les yeux vers le pot où fleurissaient toujours les freesia. Alors c'était lui qui les lui avait offert ! Pourquoi est-ce que Benedict refaisait son apparition maintenant ? Quelque chose tomba sur son bras et il fut surpris de reconnaître une larme. Il s'essuya les yeux, étonné.

- Chier !

Voilà qu'il pleurait maintenant. Il but une nouvelle gorgée et soupira, reposant le récipient sur la table à côté. Avec précaution, il se rallongea dans son lit et remonta le drap au-dessus de sa tête.

Il ferma les yeux et essaya de trouver le sommeil. Il était épuisé mais il n'arrivait pas à s'endormir, il repensait trop à Benedict. En dix ans, le jeune homme était devenu un bel homme de trente ans. Il avait eu le temps de noter qu'il avait pris en musculature et qu'il portait une cicatrice qui lui barrait l'arcade sourcilière droite.

Il prit une inspiration. Benedict était toujours aussi séduisant. Bien plus qu'Andréas. Son cœur mit du temps à reprendre un rythme normal. Il ne s'était plus emballé de la sorte depuis longtemps. Il inspira et expira lentement. Il devait se calmer. Pourtant, Benedict était là pour lui, il s'inquiétait. Il l'avait vu avec sa jambe en moins. Il devait bien rire, le pilote. Il l'avait secouru et maintenant, il venait lui rendre visite avec pitié. Et cette pensée le mit en colère.

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