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CHAPITRE 17

 Leslie avait essayé d'obtenir des informations concernant Benedict et ses copines infirmières lui avaient parlé d'un beau capitaine qui se dépérissait dans la salle d'attente. Aussi avait-elle décider d'aller voir de qui il s'agissait – après tout, c'était un hôpital qui accueillait beaucoup de militaires. Quand elle avait reconnu son ami et elle avait choisi de passer sa pause avec lui plutôt qu'au réfectoire. Elle avait essayé de le réconforter mais rien n'y avait fait : Léocadie avait mangé de manière mécanique, les yeux dans le vague. Elle avait même parié que, pour le capitaine, le sandwich infâme de la cafétéria devait lui paraître être un vrai délice.

Alors qu'il attendait toujours dans la pièce froide sans avoir dormi de la nuit, son esprit tomba dans une sorte de torpeur et il n'avait plus vraiment conscience de ce qui l'entourait. Sa tenue était négligée : sa chemise froissée, tout comme sa veste abandonnée sur le côté. Ses cheveux était en bataille et ses traits tirés. Il ne ressemblait plus au fringuant capitaine de la Fédération.

- Léo ?

Il connaissait cette voix.

- Léocadie ? Tu m'entends ?

Il la connaissait et il devait lui répondre parce qu'elle l'aiderait à retrouver Benedict.

Il releva des yeux hagards sur la femme devant lui.

- Estelle ?

Elle lui offrit un sourire triste qui fit ressortir les rides au coin de ses lèvres et de ses yeux.

- Bonjour, Léo.

Sa voix était douce malgré la tristesse qui la teintait et elle lui tendit la main pour lui caresser la joue. Ce fut trop pour le capitaine qui sentit ses yeux lui piquer. Il les ferma et baissa la tête entre ses jambes, les mains dans ses cheveux.

- Je... suis désolé, tellement, bafouilla-t-il la gorge nouée ce qui hachait chaque mot de sa phrase. Je n'ai pas su protéger Benedict. Je veux le voir, je veux réussir à le rendre heureux. J'y arriverai, je vous le jure. Je...

Il continua sa tirade sans queue ni tête et il se tendit quand la femme glissa les doigts dans sa chevelure, une lente caresse comme une mère alors qu'il n'avait pas vu la sienne depuis si longtemps. Il releva la tête et découvrit qu'elle était agenouillée devant lui. Il n'y avait aucun reproche ni colère dans le fonds de ses yeux, juste la tristesse et la douleur de la situation qui les réunissait. Et là, elle lui posa une question – LA question – qu'il attendait depuis le début de cette histoire.

- Est-ce que tu veux aller le voir ?

Léo avala difficilement. Il cligna des yeux comme s'il n'avait pas compris. Elle répéta ses mots. Son regard se posa sur sa belle-mère puis son beau-père. Georges était en retrait et semblait avoir quatre-vingt-dix ans. La possibilité de perdre peut-être un autre fils le rendait plus vulnérable, lui qui avait toujours été un roc dans la vie. Ses yeux bleu profond comme ceux de ses fils, brillants à cause des larmes qu'il avait sans doute versé, lui donnaient malgré tout une belle allure.

Estelle se releva et tendit la main à Léo comme on le fait à un enfant. Ce dernier l'attrapa et se redressa non sans grimacer de douleur. Il posa ses doigts sur sa cuisse blessée et massa lentement.

- Ça va aller, souffla-t-il alors qu'Estelle s'approchait. Je n'ai jamais porté aussi longtemps ma prothèse surtout en me tenant aussi mal.

Un silence étrange s'installa entre eux tandis qu'ils avançaient jusqu'au comptoir.

Léocadie essaya de se reprendre et d'ordonner ses pensées.

- Est-ce que... est-ce que je peux juste me passer de l'eau sur le visage ?

- Oui, nous allons passer aux toilettes.

- Merci.

Ils reprirent leur chemin et quand il se retrouva devant le miroir, il frémit en voyant sa tête. Il avait une mine affreuse et ce n'était pas un peu d'eau qui changerait l'affaire. Pourtant, il se fit un brin de toilettes, recoiffa comme il put ses cheveux et se rhabilla. Posant les mains de chaque côté du lavabo, il inspira lentement. Comment allait-il réagir quand il allait voir Benny ? Son état était apparemment grave puisqu'il était en soins intensifs avec un pronostique vital engagé. Il ne fallait pas qu'il flanche. Alors il se força à se calmer.

Il retrouva ses beaux-parents et Estelle lui reprit le bras. Elle avait l'air si forte malgré l'humidité et la brillance de ses yeux. Elle lui parla de tout et de rien et Léo comprit que c'était sa manière de ne pas penser et de faire face comme elle l'avait sans doute fait à la mort d'Andreas. Il posa sa main sur la sienne et la serra, elle lui sourit. Cela le rassura plus qu'il ne pouvait l'imaginer.

- Je suis désolé, souffla le capitaine en baissant les yeux. Je n'aurais jamais dû partir sans vous parler mais j'étais tellement... au fond. Je devais quitter la Terre.

Repenser à son ancien amant faisait remonter tous ces mauvais souvenirs et il se rendit compte qu'il ne s'était jamais excusé. Il en avait besoin. Il était prêt.

- Je comprends et je suis désolée de m'être autant emportée. J'aime... j'aimais Andréas mais vous n'étiez pas heureux alors que Benny.

Elle prit une longue inspiration. Elle aussi avait ce besoin de partager sa peine de l'époque et celle de maintenant. Il leur avait fallu si longtemps.

- Alors que Benny et toi avez l'air si heureux. Il t'aime depuis si longtemps. Je devrais me sentir rassurée que mon fils ait enfin une chance de vivre le grand amour et je devrais arrêter de rabâcher le passé.

Ces simples mots lui coupèrent le souffle et il dut inspirer pour ne pas craquer.

- Je...

Estelle lui fit signe de ne rien dire parce qu'ils étaient à présent devant un sas fermé. Deux médecins s'approchèrent des portes et les regardèrent. Georges leur montra le pass qu'il avait autour du cou. Léo les regarda avec surprise.

- Nous sommes arrivés plus tôt, annonça Georges qui ouvrait la bouche pour la première fois. Nous avons pris un autre chemin avant qu'une gentille infirmière nous dise que le capitaine Léocadie Brigman attendait comme une âme en peine.

Il y eut un léger bruit et les portes s'ouvrirent. Les deux employés les invitèrent à les suivre et ils avancèrent jusqu'à la grande porte au fond du couloir.

- Je suis le docteur Kendall, annonça un des deux hommes en se tournant vers Léocadie. Monsieur et madame Lanstrong sont déjà au courant des procédures, je vais donc vous les énoncer.

Léo fronça les sourcils et, pendant qu'Estelle et Georges entraient, Kendall commença sa tirade : ne toucher à aucune des machines même si elles ont l'air de ne servir à rien, ne pas stresser le patient, si le personnel soignant vous demande de quitter la pièce, vous obéissez sur le champs, etc... Ce ne fut pas moins de dix recommandations que Kendall lui donna. C'était ça ou ne plus remettre les pieds ici même en présence de la famille.

Le capitaine avala difficilement et hocha la tête en signe d'approbation. Pour rien au monde il ne voulait être séparé de son homme. Même si ce dernier risquait de mourir, Léo voulait passer les dernières heures avec lui et s'il vivait, il passerait le reste de sa vie avec lui à l'aimer comme il ne l'avait jamais fait.

Alors Kendall ouvrit les portes avec sa carte magnétique et les invita à le suivre. Il pénétra dans la chambre et s'arrêta net : toujours ce blanc froid et clinique qui lui serrait la gorge, des appareils émettant des bip insupportables mais qui prouvaient que le patient était en vie, puis cette cellule autour du lit, aux parois transparentes, elle était comme un cer-... Léo ferma les yeux et inspira pour oublier le mot qui lui venait à l'esprit : comme un cercueil de verre.

Il fit quelques pas et se plaça près d'Estelle. La mère de son petit-ami avait un sourire tendre mais qui ne remontait pas jusque dans ses yeux baignés de larmes. Elle caressait la vitre avec douceur.

- Benny, mon chéri, Léo est là.

- Il t'a réclamé tout le long du trajet, murmura Georges au capitaine.

Il avait envie de leur hurler : Mais pourquoi ils ne m'ont pas laissé entrer alors ? mais il savait que s'il le faisait, Kendall le mettrait à la porte. Alors il se tut et regarda son homme.

Un long frisson le parcourut. Benny était recouvert de bandage mais on voyait sa peau boursouflée et rougie. D'une main tremblante, il caressa le verre quand Benny tourna légèrement la tête vers lui.

- Bon-bon-bonjour.

- Sa-Salut, souffla Léo alors qu'Estelle lui laissait sa place.

- J-je suis content de t-te voir.

La voix du pilote était comme un coassement rauque et Léo fit tout pour ne pas craquer. Un sourire triste mais doux fleurit sur ses lèvres alors qu'il se penchait un peu plus.

- Qu'est-ce que tu es allé faire le cow-boy ! le gronda-t-il gentiment d'une voix nouée.

- Je suis un-un-un chevalier bl-blanc, murmura Benny avant d'être pris d'une quinte de toux.

- Le docteur Lidell a signé ma sortie définitive.

- Su-super ! On va p-p-pouvoir faire de b-b-belles sorties, dit Benny. Je vou-voulais grimper sur le Mo-mo-momaon.

- Pourquoi pas.

Léo caressa du bout du doigt la vitre comme s'il touchait la peau de Benny. Ce dernier releva un peu la tête et souffla pour faire de la buée sur la vitre. Le cardiogramme s'emballa et Kendall s'approcha, inquiet et prêt à leur dire de quitter la pièce.

- Benny, murmura Estelle en approchant.

Léocadie ne bougeait plus, trop stupéfait pour dire quelque chose.

- Alors ?

Il cligna plusieurs fois des yeux à la question de Benedict. Le pilote ne le quittait pas du regard tandis que les mots « Marions-nous » s'effaçaient lentement.

- Je cr-cr-crois que... que j'ai réussi à te-te f-f-faire taire ! rit doucement le pilote avant de grimacer.

- Pourquoi ? demanda le capitaine d'une voix faible.

- Parce que j-j-je t'aime et qu-que je veux que tu -s-s-sois près de moi.

Léo sentit ses yeux lui piquer et, alors qu'il s'était promis de rester fort, il posa le front sur le verre et les larmes glissèrent sur sa peau jusqu'à s'écraser sur la vitre.

- Léo ? Non... ne pleure pas.

- Je ne pleure pas.

- Je vois ç-ça...

- Je suis content, murmura le capitaine. Parce que... je voulais te demander la même chose.

- Oui, m-mais j'ai été le p-plus rapide, t-tu ne peux pas r-reculer.

- C'est vrai.

Léo embrassa la vitre et se redressa. Estelle lui tendait une tablette.

- Il voulait te le demander avant la suite, lui avoua-t-elle avec un sourire doux.

Il l'attrapa et découvrit que la fiche pour une union civile avait été remplie partiellement. Il ne manquait plus que les informations sur Léocadie et sa validation pour qu'une fois la demande transmise et enregistrée, ils soient mariés aux yeux de la Fédération.

- Ce qui s'est passé avec Andie relève du passé, dit Georges d'un ton un peu bourru. C'est vrai que nous avons mis du temps à te pardonner d'être parti, d'avoir refait ta vie alors que notre fils était mort mais..., continua-t-il en haussant les épaules. Quand Benny nous a dit qu'il t'avait retrouvé, quand il nous a raconté pour ton accident, on a été triste pour toi mais Benny nous a certifié qu'il n'allait pas te laisser tomber. Le voir si heureux, si... lumineux, ça vaut tout l'or du monde.

- Tu aurais vu son sourire quand il nous a dit : « Maman, je suis amoureux ! ».

On entendit un « Maman » bougon et cela les fit rire, rendant l'ambiance plus légère.

- Tu le rends heureux, Léo, bien plus que n'importe qui pourrait le faire, dit Estelle.

- Tu es de la famille. Tu es sa famille.

A nouveau ces quelques mots qui serrèrent la poitrine du capitaine. Comment Estelle et Georges pouvaient-ils seulement voir à quel point c'était important pour lui ? Tout cela le dépassait, il n'était pas sûr de comprendre un jour mais il décida d'accepter ce que la vie et ces gens merveilleux lui offraient. Il se sentait comme... absout après toutes ces années de culpabilité.

Ce fut donc d'une main fébrile qu'il compléta les données et qu'il apposa son empreinte digitale sur l'espace dédié. Georges lui attrapa l'appareil pour valider et envoya le dossier. Il éteignit le tout et serra l'épaule de son gendre.

- Je t'embrasserai à mon réveil, souffla Benny.

- Oui.

Oui, il pourrait venir le voir quand il le souhaitait car maintenant, il était son compagnon officiellement. C'était un tournant dans sa vie, un de ceux qui vous changent comme son amputation, comme ce qu'il allait vivre le temps que Benny soit soigné.

Kendall s'approcha et leur demanda de laisser son patient à présent. Il avait concédé à leur donner ces quelques minutes pour les papiers mais, à présent, il fallait laisser Benedict se reposer et se faire soigner.

- Il va avoir une journée difficile, avoua le médecin.

Léo déposa un baiser sur le verre et lui promit de revenir. Il sortit et laissa les parents dire « Au revoir ». Une fois dehors, il s'adossa au mur et respira lentement. C'était comme si tout le stress, toute la peur, toutes ces émotions l'avaient lessivé. Il était épuisé. Bien plus que son état avant d'arriver là.

Il entendit les pas de ses beaux-parents et ceux du médecin approcher mais ne bougea pas pour autant.

- Viens, nous allons devoir discuter des choses à faire.

Georges lui attrapa doucement le bras et ils prirent place quelques minutes plus tard dans le bureau du médecin. Tous les trois étaient assis dans des sièges confortables, face à Kendall qui attrapa sa tablette pour noter les directives qui allaient suivre.

- Comme je vous le disais tout à l'heure, le gaz auquel Benedict a été en contact a les mêmes propriétés que la radiation mais en plus corrosives, plus rapides.

- Pardon ?

- Capitaine, votre époux souffre de profonds effets dus au gaz servant de propulsion au nouveau vaisseau murien.

- Est-ce que vous pouvez faire quelque chose pour notre fils ?

- Nous allons essayer plusieurs protocoles de soins. Nous savons soigner ce genre d'état mais il y a autre chose derrière mais avant cela, il nous faut votre autorisation pour le mettre en cryo-conservation.

- Pourquoi ? s'étonna Georges.

- Parce que les effets sont rapides et que la cryo-conservation les ralentira, nous permettant ainsi de trouver le traitement adéquate. Actuellement, le seul dont il bénéficie est mineur et fait pour limiter les lésions tout en permettant à son organisme de tenir. Nous n'avions jamais eu de cas pareil.

- Léo ?

Le capitaine n'avait pas ouvert la bouche et les fixa un à un comme s'il les découvrait pour la première fois.

- C'est à toi de décider.

- Moi ?

- Oui, tu es son mari.

- La demande n'est pas encore...

- Léo. Que veux-tu faire pour Benny ?

- Tout ce qui sera le mieux pour le guérir. Tout. Même lui donner ma vie.

Alors il comprit que, même sans attendre l'enregistrement complet de son union, Estelle et Georges lui confiaient déjà leur fils. Il prit alors une mince inspiration et leva les yeux sur le médecin.

- Vous pouvez le mettre en cryo-conservation, docteur. Faites ce qui est le mieux pour lui et appelez-nous à chaque étape.

- Bien sûr, capitaine.

- Je veux qu'Estelle et Georges soient tenus au courant de tout, dit-il en attrapant leurs mains.

- Bien, fit Kendall en notant tout sur sa tablette. Chacun de vous aura les protocoles auxquels nous soumettrons Benedict mais je vous le dis, cela ne sera pas facile quand bien même il sera en sommeil artificiel. Et pour être le plus honnête possible, je ne sais pas s'il pourra guérir...

Il laissa sa phrase en suspend pour que chacun puisse intégrer la nouvelle.

- Nous le savons.

- Monsieur et madame Lanstrong, capitaine, nous risquons également de vous demander de faire des tests de moelle osseuse et d'autres si jamais nous devons procéder à une greffe.

- D'accord.

Ils continuèrent de discuter de tout ce que l'équipe médicale mettra en place pour sauver la vie du pilote et à prendre les rendez-vous pour les prélèvements. Ils savaient soigner un patient touché par la radioactivité mais cette dernière provenait d'une technologie qu'ils ne connaissaient pas, sous l'état gazeux, d'où la lenteur des soins qui seront apportés. Les équipes de scientifiques étaient déjà à étudier le produit en question et tout le monde travaillait d'arrache-pied.

Les Lanstrong et Léocadie comprirent tout cela et surtout le risque de voir Benny ne jamais revenir. Pourtant, chacun d'eux signa en bas du document.

- Cela sera difficile, termina par dire Kendall avant de prendre un ton qui amenait l'espoir. Mais le plus dur sera sa convalescence, il aura besoin de soutien.

- Je serai là pour lui, dit Léo avec aplomb.

- Et nous vous aiderons également, souffla Estelle.

- Bien alors nous allons commencer le traitement pour le mettre en parfaite condition de conservation. Je suis seulement désolé que vous ne puissiez pas y assister.

- Il sera inconscient, dit Léo en baissant les yeux.

- Oui mais pour la famille, cela peut-être important.

Ils comprirent le sous-entendu : pour dire « Au revoir » à l'être cher.

- Vous aurez juste droit de suivre la procédure depuis la salle d'observation.

- D'accord.

Après quelques informations, Kendall les libéra et les invita à revenir demain matin, à sept heures.

Les trois finirent par se retrouver dehors, sous le soleil radieux de Lagoon. Leurs yeux mirent quelques secondes à s'habituer à la luminosité. Ils restèrent silencieux un long moment jusqu'à ce que Léocadie fasse un pas. Il regarda l'heure. Presque dix-neuf heures. La journée avait été longue, intense et éprouvante.

- Est-ce que je peux vous inviter à manger ? osa-t-il demander à ses beaux-parents.

Les deux concernés se tournèrent doucement vers lui, comme surpris de l'avoir entendu. Puis Estelle s'avança et posa une main sur son bras.

- Oui. Cela nous fera du bien.

- Je crois que je prendrai aussi un verre, avoua Georges en mettant sa casquette.

Léo sentit un sourire effleurer ses lèvres en fixant l'objet. C'était toujours la même : celle des Frixions, l'équipe de hockey que supportait Georges. Il l'avait toujours vu avec cette casquette d'un bleu délavé. D'ailleurs l'homme le remarqua et se mit à rire doucement. Il ne l'avait pas prise la dernière fois pour éviter une esclandre avec sa femme.

- On ne change pas ses habitudes !

- C'est ce que je me disais, dit Léo. Avouez, vous en achetez une nouvelle chaque année ?

- Grand dieu, blasphème ! s'emporta l'homme en riant plus fort. Jamais de la vie ! Je porte la même depuis que j'ai douze ans.

- Et moi, je suis l'éternelle impie qui veut la lui laver régulièrement.

- Ça décolle le logo quand tu fais ça.

- Oui mais, au moins, elle ne sent pas la transpiration ni le vieux tabac.

Le couple commença à se disputer sur l'hygiène douteuse du couvre-chef de Georges sous le regard amusé et nostalgique de Léo. Ce dernier se demanda si Benny et lui auraient le même genre de dispute quand ils seraient plus vieux et cette idée lui serra le cœur : ils ne vieilliraient peut-être jamais ensemble. Il ferma les yeux et respira doucement, essayant de chasser cette sombre pensée de son esprit.

- Nous irons déposer les bagages à l'hôtel aussi, dit Georges.

- L'hôtel ? Pourquoi ne viendriez-vous pas à la maison ?

- On..., commença son beau-père avec hésitation. On ne savait pas trop à quoi s'attendre avant de voir Benny...

Léo baissa la tête. Oui, c'était logique après leur précédent passage sur Lagoon mais la situation avait changé.

- Vous serez toujours les bienvenus, dit-il quand même en leur souriant.

- Merci mon garçon, nous allons quand même passer prendre un petit café après le repas, non ?

- Oui. Oui, bien sûr !

Ils traversèrent la rue et entèrent dans le petit restaurant en face de l'hôpital. Là, il y avait du personnel soignant et quelques civils. Pour le moment, aucun des trois ne désiraient aller trop loin pour le cas où...

Ils commandèrent et Georges prit sa bière fraîche et mousseuse.

Ils mangèrent dans une ambiance agréable malgré la situation délicate. On voyait bien qu'aucun ne voulait parler de ce qui se passait. Parce que parler, ce serait donner sens à certaines choses et ils ne savaient pas s'ils en étaient capables.

Alors ils discutèrent du travail de Léo, du bénévolat d'Estelle dans une association qui aidait les gens en difficulté et de la retraite de Georges. Et cela fut tout.

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