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CHAPITRE 10

Léo enfonça ses ongles dans la peau du dos de Benedict alors que ce dernier poussait une dernière fois en lui avant qu'ils ne jouissent tous les deux dans un long murmure.

Le capitaine garda ses bras enroulés autour du cou de son amant et ne desserra pas la jambe qui lui ceinturait la taille. Il sentait le cœur de son partenaire battre aussi fort que le sien et son souffle chaotique caressait sa gorge. Il tressaillit quand des lèvres s'écrasèrent dessus et laissèrent un suçon. Il prit une inspiration et glissa ses doigts dans les cheveux courts et châtain de son petit-ami, mouillés de sueur.

Puis doucement, il le laissa se retirer de lui et s'allonger à côté après avoir retiré le préservatif. Ils étaient tous les deux sur le dos, à fixer le plafond blanc de la pièce, leurs bras servant de coussin à l'autre. Leur respiration revint à la normale tout comme les battements de leur cœur. Leurs jambes restèrent emmêlées et leurs mains se cherchaient, se nouaient et se dénouaient.

Ils avaient passé les deux premiers jours de permission du pilote ensemble. S'ils avaient dîné avec Call et Domenic un soir, ils avaient également partagé une longe étreinte en rentrant à la maison puis au petit matin une plus lente et insidieuse.

Léocadie avait aimé le sentir s'enfoncer en lui et avait été comblé jusqu'à en avoir la tête qui tourne. C'était intense et effrayant, fabuleux et flippant, douloureux et merveilleux. Tout à la fois et il se perdait dans ces sensations, se roulant dedans avec délice et appréhension tant il avait parfois peur de tomber. Avec le pilote, c'était comme être au bord du précipice et redouter de chuter.

Il sourit bêtement quand les mains de Benedict se glissèrent sur sa taille pour des caresses et que ses lèvres s'écrasèrent sur les siennes. C'était aussi ça, partager le lit de Benedict : du sexe intense et de la tendresse juste après. Il était dans un vrai cocon de douceur même s'il savait qu'il devrait y aller doucement quand il irait faire ses exercices.

Il était bien. Il laissait le jeune homme entrer dans sa bulle et c'était bien. Il n'avait même plus peur de le laisser effleurer de temps en temps sa jambe blessée alors c'est que tout allait bien ?

- Je t'aime, murmura Benedict à son oreille en se blottissant contre lui.

Le cœur de Léo se mit à battre plus vite.

- Moi aussi, répondit-il doucement en fermant les yeux.

Il entendit Benny rire avant de le sentir se couler sur son corps encore chaud et couvert de sueur, ses jambes de chaque côté de ses hanches. Il frémit au baiser sur ses lèvres.

- Je t'aime, répéta le pilote.

Il glissa ses mains sur les épaules. Merde, il allait encore avoir envie.

- Moi aussi.

Puis plus rien. Plus de corps, plus de caresses, plus de baisers. Il ouvrit les yeux et se redressa sur ses coudes, Benedict était assis sur ses cuisses et Léo lui adressa un regard surpris Le pilote fronça les sourcils.

- Quoi ? demanda le gradé.

- Tu répondras jamais, hein ?

- Répondre à quoi ?

- Je t'aime, Léo.

- Oui, moi aussi, dit le capitaine un brin agacé de devoir se répéter.

- Tu vas jamais le dire !

Benny se leva et sortit du lit. Léocadie le regarda faire, interloqué, et s'assit sur le matelas.

- Mais pourquoi tu prends la mouche ? Je te l'ai dit, non ?

Benny se figea et se tourna lentement. Il fixa longuement son amant sans un mot, le regard sérieux.

- Non. Tu dis toujours « Moi aussi ».

- Benny, c'est pareil, non ?

- Pas vraiment...

- Bordel, tu vas pas te la jouer nana, si ? C'est juste des mots.

- C'est important.

- Ouais bien je ne me sens pas prêt, okay ?

Le capitaine voyait rouge. Il n'avait pas envie de remettre cette discussion sur le tapis. Il l'avait déjà eu avec... avec Andréas quand ils étaient jeunes et il savait comment leur vie avait fini.

- Ça fait tout juste quatre jours qu'on s'est retrouvé, okay ?

- Et ça fait trois mois et cinq jours qu'on est ensemble...

Léocadie se laissa tomber en arrière avec un lourd soupir. Il se pinça l'arête du nez et ferma les yeux. Il allait avoir une migraine.

- Benny, j'appelle pas vraiment ça être ensemble... on réapprend à se connaître.

- Putain Léo ! Tu fais chier.

- Non, je suis réaliste.

- Non, tu flippes dès que je te parle de sentiments. Quand il s'agit de baiser comme des lapins, t'es le premier mais dès que je te parle de ce que je ressens, tu fuis la queue entre les jambes !

- Ta gueule ! cria le capitaine en se redressant d'un coup comme un ressort.

- Non pas « Ta gueule » ! Je t'aime, Léo, putain je t'aime depuis toutes ces années alors me dis pas « Ta gueule ».

- Mais j'ai rien dit !

- T'es de mauvaise foi en plus ! Tu dis jamais rien. Ça a toujours été ton problème, les sentiments !

- C'est bon, je t'aime, ça te va ?

- Non parce que là, tu le dis pour me faire plaisir.

Léo leva les yeux en l'air, exaspéré, tandis que Benny ramassait ses affaires au sol et repassait son jean. Soudain, Léo sentit son cœur se mettre à battre plus fort.

- Tu fais quoi là ? demanda-t-il avec inquiétude.

- Rien.

Le pilote fourra son tee-shirt dans son sac. Léo avait la bouche sèche tout d'un coup.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Il n'aima pas ce qu'il voyait.

- Rien.

- Non tu ne fais pas rien.

- Putain, Léo, je ramasse mes affaires, fous-moi la paix !

Mais Léo n'avait pas envie de le laisser tranquille. Son corps se mit à trembler, un vieux souvenir remonta en lui. Il avala difficilement alors que son estomac se tordait douloureusement. La colère laissait place à la peur, viscérale et vicieuse, celle qui s'insinuait dans chaque pore de son corps.

- Tu vas sortir de ce studio ?

- Mais non ! Calme-toi, putain, je range, se répéta Benny avec agacement.

- Laisse ça...

- NON ! Putain mais tu veux quoi ? Que je t'absous ? Que je te dise que c'est pas grave ? Bordel, tu me fais un flan pour ça ?

A ces simples mots, des paroles qui faisaient sombrement échos à celles qu'avaient prononcé Andréas, Léo sentit la terre s'ouvrir sous ses pieds – son pied – quand il vit Benny s'approcher de la porte. Il ne réfléchit pas et tenta de se mettre debout.

- Andie, non...

Sa voix était à peine un souffle, un tremblement.

- Quoi ? dit Benny en se retournant vers lui, agacé.

Mais ce que Léocadie avait oublié, c'était qu'il n'avait pas sa prothèse et il tomba du lit, de tout son long. Il n'avait pas remarqué les larmes qui coulaient le long de ses joues.

- Léo ! s'écria Benny en jetant ses chaussures par terre.

Le capitaine se laissa faire quand Benny le ramassa et regarda s'il n'était pas blessé.

- Merde, Léo, mais ça va pas la tête ?

- Je ne veux pas que tu partes, murmura le capitaine.

- Mais je vais pas partir ! s'impatienta le pilote. Je rangeai mes godasses !

- Je... ne veux pas...

Léo se mit à essuyer ses yeux mais rien n'y faisait. Benny finit par le prendre contre lui, un peu paniqué de le voir dans cet état de peur. Il lui caressa les cheveux dans un geste lent.

- Merde, Léo, mais pourquoi tu te mets dans ces états ? Je rangeai juste mes chaussures...

- ... veux pas... tu partes.

- Mais je ne pars...

- Si tu pars... le camion... tu partiras... pour toujours...

Puis il comprit. Il comprit de quoi le capitaine parler : Andréas. Andie et lui s'étaient disputés avant que l'aîné ne passe la porte de leur appartement et ne meurt dans un accident de voiture. Toute sa colère et leur stupide dispute s'étaient envolées.

- Léo, murmura doucement le plus jeune. Bébé, regarde-moi.

Il lui releva le visage et passa ses pouces sous les yeux de son amant pour retirer les gouttes qui en perlaient.

- Je ne pars pas, okay ? Je t'aime trop pour ça. Je ne suis pas Andie. Je reste avec toi. Je suis AVEC toi. D'accord ?

- O-kay...

- Purée mais t'es pas possible, gronda-t-il en le reprenant contre lui. Te mettre dans des états pareils...

Il soupira lourdement. Il déposa un baiser sur la joue de son amant. Merde, il n'avait jamais pensé à ça... que l'absence de mots sur les sentiments du capitaine pouvait venir de l'accident. C'était il y a dix ans, il avait fait son deuil, non ? Puis il pensa à ses parents. A sa mère qui avait encore aujourd'hui du mal.

Ils restèrent assis là de longues minutes et ce fut Léocadie qui se détacha, la tête basse. Il prit une lente inspiration sans bouger,

- Je... suis désolé.

Benny les leva et ils s'assirent sur le lit. Il lui attrapa la main. Le pilote ne savait pas comment le rassurer davantage. Lui avait déjà tourné la page avec son frère, il avait avancé. Il ne l'oubliait pas mais ne s'était pas arrêté il y a dix ans. Il avait pensé que Léo avait aussi fait pareil.

- Tu sais, il est mort.

- Je sais, répondit le capitaine en serrant sa main, le regard fixé sur leurs doigts emmêlés.

- Faut passer à autre chose, ce n'est pas facile, ça fait peur mais c'est comme ça la vie. Ce n'était pas de ta faute.

- Je sais... je pensais...

- Je viens de comprendre.

Léo ferma les yeux quand Benny posa son front contre sa tête.

- J'aime être avec toi, avoua Léocadie. Ça a toujours été le cas depuis que tu es gamin.

- Tu sais, je peux attendre encore...

- Non, tu attends déjà depuis longtemps, le coupa le capitaine.

- Ouais mais je ne veux pas que tu te sentes obligé. Je suis con de ne pas avoir pensé à... à Andie.

- Ce n'est pas le cas, répondit Léo en tournant la tête vers lui. Je te l'ai dit, j'aime être avec toi, que ça soit quand on se promène en ville, qu'on mange dans ce fast-food immonde...

Il rit doucement quand Benny prit un air outré.

- Burt Burger est une Institution !

- Si tu veux. J'aime tout de toi. Tu me fais du bien et pas qu'au lit, glissa-t-il en lui coulant un regard entendu.

- Arrête, je suis un bon coup ! Le meilleur.

- Ça reste à prouver, j'ai connu un Mandran..., souffla-t-il en laissant en suspend. Mais tu te débrouilles.

- T'es dur...

- Oui.

- Mais tu as dit trois fois « j'aime » en cinq minutes.

- Oui.

- Alors ça me va.

Léo se pencha vers lui et embrassa avec douceur la tempe de son amant. La tempête était passée et il n'avait pas perdu Benny. Benny n'était pas Andréas. Il sourit doucement, rassuré et calmé. Avec du recul, il pourrait même dire que le jeune Lanstrong était tout ce dont il avait toujours eu besoin.

- Faut que j'aille à ma séance.

- Je viens te récupérer et ce soir, on mange en ville. Pas au fast-food, promis.

- Okay.

Ils échangèrent un nouveau baiser et ils filèrent à la douche. Puis Benny le déposa à l'hôpital et fila à l'Astroport. Le pilote avait besoin de s'occuper l'esprit. Il devait aussi réfléchir et il se retrouva autour d'un café avec Calahan.

Le capitaine en second de l'Imperator l'observa avec attention avant de boire une gorgée. A sa mine défaite, Call avait insisté et le pilote avait fini par se confesser et raconter la dispute du moment. Les mots avaient eu du mal à passer ses lèvres mais il y était parvenu. Cela lui avait fait un bien fou, finalement.

- Il t'aime, dit-il sans ambages. Il a juste du mal à s'investir complètement mais ça viendra.

- J'ai bien compris. Je ne pensais pas qu'il s'emporterait comme ça... tu l'aurais vu, on aurait dit que j'allais le planter là, le quitter et ne pas revenir.

- Comme avec ton frère. Ils se sont disputés et...

- Je connais l'histoire. Et je sais qu'il m'aime sinon il n'aurait pas réagi comme ça.

- Alors pourquoi tu déprimes ?

- Je ne déprime pas... je réfléchis. Parce que j'ai envie de faire ma vie avec lui, reprit le pilote. Bon, c'est vrai que c'est aller vite mais bon, merde, ça fait trois mois...

- Oui, trois mois dans l'espace après juste une branlette et d'autres petits trucs. Moi, je dis que ça reste du rapide.

Benny le regarda, les yeux écarquillés de surprise. Call sourit, amusé :

- Quoi ? On est ami, on échange beaucoup.

- Ouais mais non... t'es mon capitaine...

- Aussi mais là, on parle de mon meilleur pote.

- Et il t'a dit quoi d'autres ?

- Des choses. Plein de choses.

- Des...

- Des choses dont je ne te parlerai pas, répondit sèchement Call.

- Okay. Bon donc on est allé un peu vite mais... c'est souvent comme ça. Regarde toi avec Domenic et puis, je vais pas le demander en mariage !

- Benny, rappelle-toi qu'il est encore à l'hôpital, dit Call. Même s'il a repris du poil de la bête, il reste en convalescence.

- Si tu le voyais, souffla le pilote avec un sourire rêveur. Il marche avec sa prothèse, bon il ne doit pas forcer mais il a l'air bien.

- Oui. Mais il est encore fragile.

- Va pas lui dire ça, il va te défoncer... meilleur ami ou pas.

- Je sais mais c'est la vérité.

- Tu penses que je pourrais lui demander qu'on vive ensemble ?

- Vous vivez ensemble.

- Non, dans un appartement, un truc à nous. Il nous reste encore une semaine, on peut trouver un truc pas loin de l'hôpital et de l'Astroport.

- Tu veux lui faire peur ?

- Mais non !

Le pilote posa le front sur la table, l'air dépité.

- Mais ça lui ferait du bien de ne plus être dans cet environnement médical, reprit le capitaine en buvant une gorgée l'air de rien. Et à votre couple aussi.

Benny tourna la tête vers lui avec un sourire idiot aux lèvres et Call leva les yeux au plafond.

- Merci, j'ai bien fait de venir te parler, t'es de meilleurs conseils.

- Que qui ? Domenic ?

- Ouais.

- Mon dieu, n'écoute jamais ce type en matière de cœur.

Ils se regardèrent et éclatèrent de rire.

- Il ne peut pas être pire que ma sœur, souffla le pilote. Quand on a parlé, elle m'a dit : ton chope ton mec et tu l'enfermes jusqu'à ce qu'il cède.

- J'appelle ça de la séquestration mais bon, chacun sa méthode.

- Des fois, je me dis que ça sera la bonne chose à faire avec Léo.

- Et tes parents ?

- Mes parents ?

- Oui, tes parents. Ton père et ta mère, précisa le capitaine. Ils en pensent quoi ?

Benny haussa les épaules, le regard dans son café.

- Ma mère..., soupira-t-il. Ma mère ne le prend pas vraiment bien. Enfin elle ne comprend pas comment je peux être avec Léo alors qu'il était avec Andie et...

- Elle le pense responsable ?

- Je pense. Je sais pas trop. Elle ne me le dira jamais mais elle doit le penser, dit le pilote. Mon père a fait son deuil, il sait que la vie est cruelle mais ma mère, elle aimait tellement Andie...

Ils finirent leur café et un long silence fit place mais ce n'était pas gênant. Finalement, Benny se leva et sourit à Call.

- Allez, cap', je vais chercher mon homme pour aller au restau.

- J'espère que c'est pas un Burt Burger...

- Mais non ! C'est quoi ce manque de confiance ?

- Parce que je te connais bien et que je sais avec qui tu traînes, Lanstrong !

Le pilote rougit et marmonna avant de quitter le bord.

Il reprit la voiture et retourna à l'hôpital. Il repensait aux paroles du capitaine mais il était décidé. Au pire, Léocadie paniquerait encore mais il serait là pour lui. Au mieux, tout se passerait bien et un joli sourire illuminerait le visage de son amant.

- Ça va être la galère..., grogna-t-il en se garant.

Il envoya un message à Léo pour lui dire qu'il était là et décida de l'attendre dans la voiture en pianotant sur sa tablette. Il regardait les annonces d'appartement. Il leur faudrait au moins trois pièces : un grand séjour, une chambre et un bureau qui pourrait devenir chambre d'ami, mais il leur fallait cet endroit neutre où l'un et l'autre pourraient s'isoler pour réfléchir ou autre chose.

Pourquoi pas un balcon qui donnerait sur l'immense océan de Lagoon ? Cela serait un peu cher mais, avec ses missions, Benny avait droit à de jolies primes. Il se voyait déjà allongé sur un transat, Léo contre lui, dans ses bras. Ils regarderaient le ciel prendre ses couleurs de feu alors que l'astre solaire de ce système descendrait et que les trois lunes se lèveraient une à une. Il y avait d'abord Prima qui était la plus claire, la plus petite et timide, elle éclairait à peine la nuit. Puis Lile avec ses tons de mauve et violet donnait aux soirées ce petit côté intimiste et enfin Marla, la grosse Marla qui, quand elle arrivait, faisait scintiller l'eau comme mille diamants.

- A quoi tu penses ?

Benny sursauta, tellement plongé dans ses pensées qu'il n'avait pas entendu son amant arrivé. Il ferma la page et rangea sa tablette.

- A toi et moi, près de la mer, sur un transat alors que Marla apparaîtrait.

- Oh. Ça m'a l'air bien comme programme. Et on ferait quoi ?

Le regard du capitaine se mit à briller d'envie.

- Bien tu serais dans mes bras, on regarderait l'océan et j'embrasserai ton cou en glissant mes mains sur ton corps.

- Et cette idée t'est venue comment ?

Benny haussa les épaules.

- En imaginant un endroit où on pourrait aller se promener, dit-il simplement tandis que Léo montait en voiture.

Benny prit la bretelle menant au centre ville. Ils n'échangèrent aucun mot. L'après-midi touchait à sa fin et le ciel se teintait déjà d'orange. Aucun d'eux n'avait envie de relancer le débat sur les sentiments.

Ils rentrèrent pour se préparer et, pendant que le capitaine prenait sa douche, Benny continuait à survoler avec application les petites annonces. Il avait trouvé deux-trois appartements qui pourraient leur convenir. Il les enregistra en espérant que personne ne serait intéressé d'ici à ce qu'il en parle à son amoureux.

* * * * *

Ils finirent par aller en ville, dans un petit restaurant aux allures exotiques, tenu par une famille. Léocadie avait dit, lors d'une discussion, qu'il aimait beaucoup le poisson cru. Benny avait donc essayé de trouver un coin sympa, un peu chic, où il pourrait l'amener.

- Mais tu as vu les prix ? avait murmuré Léo à son oreille avec un air surpris.

- C'est du bon poisson, c'est frais et pêché du jour, je trouve ça correct...

Le père de Benedict était pêcheur à ses heures, sur Terre, alors il savait ce qu'un bon produit coûtait.

- Oui mais quand même !

- Léo, tais-toi et commande. Tu préfères qu'on aille au Burt Burger ?

Le capitaine se renfrogna. Certes, Benny savait que Léo avait de l'argent. Il n'avait pas racheté d'appartement depuis la vente du précédent et l'argent dormait toujours sur son compte. Ils avaient toujours partagé les notes mais ce soir, Benny l'invitait et c'était lui qui paierait, donc Léo n'avait pas son mot à dire.

- Et prends ce qui te fait envie, va pas te priver parce que je paie, okay ?

Merde, pensa le pilote, il va finir par me vexer !

Et ils commandèrent. Pendant qu'ils buvaient l'apéritif, léger pour Léocadie encore convalescent, ils purent admirer la vue. Ce n'était pas un grand restaurant par sa superficie, le Koi pouvait accueillir à peine trente personnes, mais les fenêtres et la baie vitrée donnaient sur l'océan et avec le levé des lunes, c'était juste magnifique.

Léo attrapa distraitement la main de son amant et la serra. Le pilote eut un sourire joyeux. On leur apporta les plats, simples mais élégants et délicieux. Léo n'avait rien mangé d'aussi bon depuis des années. Il avait pris un assortiment de trois poissons finement coupés et légèrement relevés. C'était goûteux et fondant à la fois.

Ils passèrent un excellent moment, parlèrent peu mais ne se quittèrent pas du regard. Ils rirent beaucoup en essayant de manger avec les baguettes avant d'abdiquer pour la fourchette.

Puis, après juste un thé traditionnel, Benny paya – Léo était sorti pour éviter un scandale sur la note même si le repas avait été délicieux – et ils marchèrent, main dans la main, sur les quais.

- Tu sais...

Ils venaient de s'arrêter au bout du ponton et s'appuyèrent sur la rambarde. Marla se levait et donnait à la mer cette éclat scintillant. Benny tourna la tête vers son amant, curieux de ce qu'il allait dire.

- Le docteur Lidell, le psychologue qui me suit, m'a dit que je faisais de gros progrès, avoua Léocadie. Je peux me contenter d'une séance par semaine avec lui maintenant.

- C'est une bonne nouvelle, ça !

- Hum. L'amiral Austen est venue me voir juste avant ma séance. Elle accompagnait l'amiral Landry.

- Oh...

- Non, ne t'inquiète pas, rit doucement Léo. Bon, notre bon amiral est toujours... enfin tu la connais... mais elle m'a laissé réfléchir sur un poste.

Benny reporta son regard sur la mer qui allait et venait sur le sable fin. L'amiral deux étoiles Sania Austen. Elle s'occupait de l'Institut de la Fédération qui était basé sur Lagoon. Elle était douée pour recruter dans les rangs de ses confrères, ce qui faisait légèrement grincer des dents ces derniers.

Si elle avait pris le temps de venir le voir, c'était pour une bonne raison : Léo avait des chances de ne plus naviguer mais après tout, ce n'était que des suppositions. Ils ne se fermaient aucune voie pour le retour de Léo. Après tout, son homme avait été sur pas mal de bâtiment avant d'être sur le Saphir.

- J'ai encore quelques mois de rééducation, quatre maximum, répondit le capitaine en fixant la mer.

Benny se mordit la lèvre. Si Léo ne lui disait pas de quoi il en retournait, il allait être fou ? De quoi l'amiral lui avait-il parlé ? C'était quoi ce poste ? Elle se battait contre Landry pour la primeur ? Son cerveau essayait d'imaginer toutes les choses possibles.

- Elle m'a proposé un poste à l'Institut, finit par avouer le capitaine. Landry l'accompagnait pour me dire qu'il soutiendrait ma candidature.

Benny le fixa, ouvrant grands les yeux.

- L'Institut ?

- Oui. Tu sais qu'elle le dirige... Elle m'a dit qu'avec mon expérience, j'y serai à ma place, dit Léo en hochant la tête. Après tout, j'ai travaillé sur plusieurs vaisseaux, j'ai presque dix ans d'expérience, j'ai assisté de nombreux commandants lors de bataille.

- Tu ne veux plus commander de navire ?

- Je ne sais pas, avoua-t-il en baissant la tête. J'ai bientôt trente-six ans et, même si je sais que ce n'est pas un handicap qui peut me sortir du service actif, j'ai une jambe en moins. La vie en personnel navigant est épuisante, toujours debout, je ne sais pas si je pourrai être à cent pour cent de mes capacités. Même avec une jambe cybernétique.

Il haussa les épaules avant de tourner la tête vers Benny, le visage souriant.

- Ça pourrait être une bonne option, non ?

- Bien... si c'est ce que tu veux faire et que tu es heureux, moi, ça m'ira, finit par avouer le plus jeune.

Léocadie avança d'un pas vers son amant. Il posa son regard sur le bouton doré de sa veste et leva une main pour retirer une peluche. Il finit par plonger son regard dans celui de Benny. Ce dernier pouvait lire de l'hésitation dans le fond de ses yeux.

- Quoi ? J'ai fait une tâche ?

- Non. Je repensais juste aux paroles de Lidell quand je lui ai parlé de l'offre de l'amiral.

- Et ?

- Tu..., commença par dire Léo avant de se mordre la lèvre. Enfin si j'accepte cette place, ça veut dire que je resterai vivre sur Lagoon. On a de la chance que ce soit le port d'attache de beaucoup de vaisseaux de la flotte.

- Et ?

Benny commençait à entrevoir le fin mot de cette discussion. Son cœur battait fort contre la main de Léo et sa bouche était sèche.

- Eh bien, je me disais... enfin le docteur Lidell pense que je suis suffisamment sérieux pour penser à quitter la résidence médicalisée. J'aurai bien sûr mes séances le matin et je devrai continuer à aller le voir mais il m'a dit qu'un... chez moi ne serait que bénéfique à mon total rétablissement.

Benedict n'arrivait pas à ouvrir la bouche.

- Alors je me disais, enfin si tu veux, qu'on pourrait se prendre...

Léo prit une inspiration et lui sourit timidement. C'était sauter dans le vide. Il n'avait jamais été aussi stressé et en même temps, sûr de lui. Pas même avec Andréas, pourtant ils avaient décidé de partager l'appartement que possédait Léo au bout de six mois.

- Enfin qu'on pourrait vivre ensemble. Tu vois, pas un « chez moi » ou un « chez toi à la base » mais un « chez nous », à tous les deux. Tu... t'en penses quoi ?

Léo avait la main qui tremblait légèrement sur la veste du pilote. Il ne se souvenait pas avoir été aussi nerveux quand Andréas et lui avait décidé de vivre ensemble. Et quelque part, cela le rassura parce que cela voulait dire que sa relation avec Benedict valait le coup et était plus importante.

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