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CHAPITRE 1

 Léo était assis sur le rebord du lit et se tenait la tête entre les mains, les dents serrées, le cœur battant vite et fort. Qu'avait-il fait ? se fustigeait-il. Il frémit en sentant une main parcourir le bas de son dos, remontait lentement le long de sa colonne vertébrale avant qu'un baiser ne s'abatte tendrement sur son épaule dénudée.

- Tu regrettes ?

Léo se tendit et tourna le regard vers son amant. Dire qu'il avait des remords était loin de la vérité mais... non, il n'y avait pas de « mais ». Il avait trahi son compagnon, point barre.

Derrière lui, Benedict poussa un lourd soupir avant de sortir du lit. Léo suivit des yeux l'homme qu'il avait vu grandir. Le jeune homme, de cinq ans son cadet, était devenu un solide garçon d'un mètre quatre-deux avec une carrure d'athlète, des épaules larges et un torse aux muscles bien dessinés. Adieux les formes rondouillardes de sa jeunesse. Le sport et une bonne poussée de croissance avaient tout effacé et Léo avait pu les apprécier alors que Benedict le prenait avec fougue. Il rougit et baissa aussitôt le regard, honteux.

- T'inquiète pas, Andie ne saura rien.

Ce fut la douche froide, un dur retour à la réalité déjà amère.

Léo se leva d'un bond et attrapa le bras de son amant. La rage l'emporta. Il le retourna brusquement pour lui faire face.

- Bien sûr qu'il n'en saura rien ! gronda-t-il avec colère. Il est mon petit ami et toi, tu, toi... tu es son frère. Son petit frère. Il n'y aurait rien dû avoir cette nuit !

Les mots étaient comme une sentence. Lourde. Sombre.

- J'ai compris, tu regrettes et tu as peur.

- Je n'ai pas peur !

- Si mais c'est pas grave, je ne lui dirais rien.

- Putain mais arrête de prendre ça à la légère !

Léo gémit en se prenant à nouveau la tête. Andréas était parti en formation depuis six semaines sur la bordure extérieure. C'était la dernière ligne droite et, dans une semaine, il serait de retour avec son diplôme d'ingénieur de l'Académie Spatiale en poche. Ils déménageraient là où Andréas prendrait le poste tant désiré s'il finissait major de promotion. Et il le serait parce qu'il réussissait toujours tout.

Léo savait que son homme choisirait Merinos. C'était là où les cuirassés étaient basés et c'était son rêve de pouvoir travailler sur ces engins énormes. Léo ferait les allés et retours entre la capitale Malekianne et la Terre pour finir son instruction. Lui avait préféré embrasser la voie d'officier de bord après leurs classes. Pourquoi ne pas être affecté sur un de ces monstres sur lequel son fiancé travaillerait ? Ils se verraient plus régulièrement. C'était une bonne idée et cela pourrait faire redémarrer leur couple qui battait de l'aile depuis quelques temps. Enfin sauf s'il se faisait larguer par son homme après cette nuit...

Il entendit le bruit du tissu se froisser et glisser, signe que Benedict se rhabillait. Le garçon avait commencé sa formation avant le départ de son frère. Il souhaitait devenir Starfighter, pilote de chasse dans l'armée spatiale de la Fédération. Il avait d'abord suivi la formation classique d'homme de troupe avant de s'orienter vers le technique. Il était doué alors son sergent lui avait conseillé de tenter le concours pour passer pilote.

- Tu me déposes à l'Académie ou je prends le bus ?

- Hum ?

- Je te demande, Léocadie, si tu peux me déposer au hangar vu que tu vas à l'Académie ou si je dois prendre le bus ? Je comprendrais si...

- Je peux t'amener.

- Okay alors je t'attends en bas.

Ils étaient beau-frères donc ça ne surprendrait personne de les voir arriver ensemble.

Benedict attrapa sa veste et ses clefs puis il sortit de l'appartement. Une fois dehors, il s'assit sur le rebord d'une jardinière et s'alluma une cigarette. Il fumait peu mais là, il avait juste envie de sentir la nicotine pénétrer chacune de ses pores. Pourtant un goût amer masqua ce moment.

Léocadie et lui.

Il avait toujours envié Andréas, de six ans son aîné. Déjà parce que son frère était doué en tout, était le garçon gentil et agréable que tout parent souhaitait avoir, tout lui réussissait et il avait tout. Lui, le cadet, le petit gros, avait été turbulent, cherchant toujours l'approbation des plus grands et ses bêtises n'avaient été qu'une façon de se faire remarquer.

Et Andréas avait Léocadie.

Benedict tira sur sa cigarette et expira lentement la fumée. Il connaissait Léocadie depuis une quinzaine d'années alors que ce dernier et son frère étaient au collège. Lui n'était qu'un petit garçon de cinq ans, rondouillard et chouineur. Tout le monde prenait un malin plaisir à le « taquiner » – provoquant souvent des bagarres – mais pas Léo. Il était l'ami de son frère et il était devenu le sien aussi. Il s'en souvenait : il pleuvait ce jour-là et il s'était planqué sous les gradins du terrain de foot. Gavoch l'avait encore cherché et l'avait laissé tomber dans une flaque d'eau. Alors il était là, trempé et couvert de boue, pleurant tout ce que son petit corps avait de larmes, quand Léo avait penché la tête. Il n'y avait aucune pitié dans son regard, juste un peu de tristesse. Le plus vieux s'était approché de lui et avait sorti un mouchoir de sa poche pour le débarbouiller. Il s'était laissé faire, muet et tétanisé.

- Tu aimes les chocomarks ? lui avait-il demandé en sortant deux barres de chocolat.

Et il avait hoché la tête en la prenant. Ils étaient restés là, sans parler, épaule contre épaule jusqu'à ce que la pluie se calme et qu'ils rentrent se mettre au chaud chez le fils Brigman. Andréas était venu en courant les rejoindre et c'était Léo qui avait empêché l'aîné d'engueuler son frère. Depuis ce jour, Benedict l'avait pris pour son héros.

Puis les deux plus grands furent au lycée et quand Andréas était en entraînement de basket, Léo et le plus jeune des frères s'installaient sur ces mêmes gradins pour leurs devoirs. A l'époque, c'était le seul moment où le jeune Lanstrong était calme et attentif. Pour faire plaisir à Léo. Léo qu'il aimait beaucoup mais Léo avait le béguin pour Andie. C'était réciproque et ils s'étaient mis ensemble juste avant leurs examens. C'était il y a huit ans.

- 'chier !

Il écrasa sa clope sous sa botte alors que son beau-frère sortait de l'immeuble. Il le vit passer sa veste et, glissant les mains dans ses poches, il se redressa pour le suivre.

Ils étaient dans la même Académie mais à un niveau différent. Benedict suivait les cours de technicien-mécanicien et, dans cinq mois, quand il aurait fini cette période, il s'orienterait vers pilote comme le sergent lui avait suggéré. C'était une formation accélérée mais par laquelle il fallait obligatoirement passer.

Ils arrivèrent à la voiture et Léo l'ouvrit. Ils entrèrent et l'aîné mit la commande manuelle. Il leur faudrait vingt minutes pour rejoindre l'académie et elles passèrent dans un silence lourd et gêné. Parfois, Benedict ouvrait la bouche pour lui parler mais il finissait par la fermer et reporter son regard vers l'extérieur. Cette nuit, il venait de gâcher son amitié avec Léocadie. Sans doute pour toujours. Pourtant, ça avait été si bien, si bon comme dans un rêve.

La voiture s'arrêta devant le hangar 243 et Benedict sortit. Il soupira avant de se pencher dans l'habitacle.

- Je...

Il se mordit la lèvre du bas et il fronça des sourcils en cherchant ses mots.

- Je voulais pas bousiller notre amitié.

Sa voix était triste, tout comme ses yeux. Léocadie daigna enfin le regarder et Benedict ne savait pas vraiment comme interpréter son expression.

- Et pourtant, c'est fait.

- Léo, je... je voulais juste te dire que j'étais sincère hier, continua le jeune homme. Vraiment.

- Tais-toi.

- Dans mes mots, dans mes gestes et mes... baisers. C'était pas que de la baise pour moi.

Il recula brusquement quand le futur officier remonta vivement la fenêtre. Il avait vu son regard troublé. La voiture repartit aussi vite et Benedict secoua doucement la tête. Il ne pourrait rien faire de plus de toute façon. Il prit une inspiration et se dirigea vers la porte du hangar. Il était en avance. Ce n'était pas bien grave, il en profiterait pour réviser l'appareil du lieutenant O'Hana dont il avait la charge.

 * * * * *

Andréas lui avait interdit de venir à l'aéroport. Léocadie avait grogné mais il s'était plié à la demande de son fiancé. Comme toujours.

Le futur officier était tendu malgré le retour tant attendu de son amant. Il avait réfléchi toute la semaine et avait décidé de tout lui avouer. Pas de nom mais il devait le lui dire. Son compagnon n'était pas idiot et Léo ne savait pas lui mentir. Si leur couple devait s'arrêter ici, alors il affronterait cela avec dignité et honnêteté. Heureusement, il n'avait pas croisé Benedict depuis leur soirée.

Il avait préparé le dîner, quelque chose de simple mais de bon. Andie n'était pas un grand fan des gros repas. Il portait une chemise crème dont les premiers boutons étaient ouverts, laissant voir ses clavicules. Le jean noir n'était ni trop extravagant, ni trop sexy mais il mettait bien en valeur ses longues jambes. Il s'était fait beau sans faire de façon.

Il s'assit sur le canapé et glissa une main, nerveuse, dans ses courts cheveux bruns. Il appréhendait l'arrivée de son ami. Quand le bruit d'une carte dans l'ouverture automatique de l'appartement résonna, il se leva pour se donner contenance et fit face à la porte avec un sourire qu'il voulait chaleureux.

Andréas apparut et son cœur battit plus fort. Il fit quelques pas et observa son amant. Il était en tenue officielle et Léo secoua doucement la tête. Il était sexy habillé comme ça. Il le laissa poser son sac au sol et, glissant les mains dans ses poches, il le regarda s'approcher de lui.

- Salut !

- Bonjour, bel officier, murmura Léocadie avec un sourire.

- Vous attendiez quelqu'un ?

- Mon homme. Il ne doit pas tarder. On fête sa réussite ce soir. »

Andréas s'arrêta à un pas de lui. Son fiancé était plus grand que lui d'une tête, plus que Benedict. Il tressaillit en repensant au jeune homme. Ne pas y penser. Ce n'était pas le moment. Il le lui avouerait plus tard. Pas ce soir. Il frémit à la main qui releva son visage et sourit doucement au léger baiser. Ils étaient devenus si rares entre eux.

- Tu m'as manqué, souffla Léo en lui attrapant les mains.

- Ça sent bon, sourit-il sans lui répondre.

- Hum. Le repas. Un truc simple.

- J'ai pas mangé depuis ce matin, avoua Andie en se détachant. On nous a laissé mourir de faim pendant tout le voyage du retour.

- Alors on va se mettre à table.

Si Léocadie se sentait déçu par ce manque d'empathie, il ne le montra pas. Il mit le repas à réchauffer pendant que son petit ami allait prendre une douche et se changer. Léo soupira doucement en préparant les assiettes. Ce n'était pas le genre de retrouvailles qu'il avait espéré. Peut-être que sa trahison était écrite sur son visage et qu'Andie attendait juste le bon moment pour la lui balancer au visage ?

- Alors ces cours ?

Il sursauta quand son amant apparut dans la pièce.

- Hum. Un peu fatigant, tout s'intensifie.

- Normal, tu vises la carrière d'officier de bord, sourit Andie. Faut savoir maîtriser pas mal de sujets et concepts.

- En effet. Allez on mange !

Léo lui sourit et posa les deux assiettes sur la table où Andie vint prendre place. Il s'assit à son tour et ils commencèrent le repas dans un étrange silence.

- Alors, tu as fini ta formation et on part sur Mérinos ? demanda Léo.

- Oui. Il va falloir que je prépare le déménagement, indiqua Andie. On a bien fait de garder ton appartement, vu que tu feras les allers-retours quand tu viendras me rejoindre.

- Oui... Et tu pars quand ?

- Dans quatre jours. Ça nous laissera un peu de temps à passer ensemble. »

Léo sourit à la main qui se glissa sur la sienne. Andie la lui serra tendrement. Cela lui fit plaisir.

- Je sais que ça n'a pas été facile, avoua Andie en caressant la peau douce. Mais quand on sera sur Mérinos, ça ira beaucoup mieux.

Léo plongea ses yeux verts dans ceux bleus de son amant. Son cœur se mit à battre plus vite. Il ouvrit la bouche pour lui répondre que « Oui ». Oui, quand ils vivraient à nouveau ensemble – surtout après sa formation – leur couple irait bien mieux, ils retrouveraient leur complicité. Pourtant...

- J'ai couché avec un autre.

Les mots étaient sortis tout seuls.

Lentement, dans un souffle.

Un murmure d'une voix étouffée.

- Pardon ?

Andie avait retiré sa main de la sienne et Léo sentit un froid immense envahir son corps. Le poids lourd de la culpabilité sur ses épaules.

- J'ai... C'était une erreur, je le sais, je... et merde !

Léocadie secoua la tête avant de la prendre entre ses mains. Il avait le souffle difficile, le cœur au bord des lèvres. Il se dégoûtait.

- Tu as couché avec un autre type ? gronda Andie en se levant, posant les mains sur la table.

- Oui.

- Et tu me le dis ce soir alors que je viens de rentrer et qu'on prépare notre avenir sur Mérinos ?

Quelque chose en Léocadie se révolta à ces paroles. Il sentit la colère gronder en lui.

- Notre avenir ? Ton avenir, Andie !

A nouveau, les mots étaient sortis tout seuls. Léo releva la tête, plus tendu que jamais.

- On ne parle que de ta carrière, reprit le futur officier. Tu reviens de sept semaines loin de moi et tout ce que tu trouves à dire est que tu as faim ! Même pas un petit mot gentil ou tendre !

- C'est quoi le rapport ?

- Justement, c'est... c'est CA ! Tu... Putain je suis pas ta bonniche !

Léocadie secoua la tête. Il sentait les larmes lui montaient aux yeux. Merde, il allait se mettre à pleurer et cela ne semblait même pas gêner son amant.

- Tu te rends compte de notre situation ?

- Oui, Léo, je m'en rends compte ! gronda l'ingénieur. Tu t'es tapé un autre gars.

- Et pourquoi ? POURQUOI ? Tu vois pas qu'on a un problème ? Ça date pas d'aujourd'hui.

Léocadie était toujours assis et serrait ses mains, tremblantes, l'une contre l'autre. Andie ne semblait pas voir le véritable problème. Comme toujours mais lui avait eu le temps d'y penser.

- Et je le connais ?

- Pardon ?

- Je le connais, ce type ?

- Non, mentit Léo avec aplomb. C'était un homme rencontré dans un bar.

- Encore mieux !

- Bordel Andie ! s'emporta Léo se levant. Tout ce que tu retiens, c'est ça ?

- Putain mais tu veux quoi ? Que je t'absous ? Que je te dise que c'est pas grave et qu'on continue notre préparation pour Mérinos ?

- Non, avoua Léo en baissant la tête. Je voudrais qu'on parle de... de nous...

- Je sais pas s'il y a encore un nous, laissa tomber Andie. »

Ce fut comme un coup de poignard dans la poitrine de Léo. Il ne s'y était pas attendu si vite.

- Andie...

- J'ai besoin d'aller prendre l'air.

- Non ! gronda Léo. Andréas Lanstrong, tu vas rester ici et on va discuter !

- Demain.

Léo écarquilla les yeux et ouvrit la bouche alors que son fiancé attrapait sa veste et marchait jusqu'à la porte de l'appartement.

- Non pas demain ! Hé, tu m'entends ?

Andréas attrapa les clefs de la voiture et claqua la porte alors que Léocadie arrivait derrière lui. Le jeune homme resta bête, fixant le métal froid.

- C'est ça, va-t-en ! gronda-t-il en colère. Pauvre con !

Il ne remarqua même pas les larmes qui coulaient sur ses joues. Son cœur le faisait souffrir et il avait du mal à respirer. Andréas ne reviendrait pas de la soirée, il le savait. Son homme avait un sacré caractère et refuserait la discussion, quitte à dormir dans le véhicule.

- Connard !

Il s'essuya les yeux du revers de la chemise et alla dans la chambre, le cœur lourd. Il n'avait plus faim. Il ne put s'empêcher de serrer fort le coussin sous lui et il pleura autant qu'il cria.

Quel con, il venait de ficher en l'air sa relation avec Andréas. Huit ans jetés à la poubelle, balayés en une seule heure à peine. Oui, parce qu'il savait qu'Andie ne lui pardonnerait jamais et partirait à Mérinos sans lui. Il n'oublierait jamais que Léo l'avait trompé. Avec Andréas, c'était tout ou rien. Noir ou blanc.

 * * * * *

Ce fut la sonnerie du téléphone qui le réveilla. Il marmonna et se retourna dans le lit. Le bruit horripilant insista et Léocadie finit par se lever. Il avait les yeux gonflés et son visage lui tirait. Il sortit de la chambre – après avoir noté qu'il était quatre heures quinze – et appuya sur le clavier sans regarder l'identité de l'appel entrant. L'infime espoir que cela soit Andréas qui appelait pour s'excuser et discuter gonfla sa poitrine.

- Brigman.

- Léo, c'est Benedict.

Le cœur du futur officier se serra à la voix de son beau-frère. Il ne l'avait plus entendu depuis cette nuit-là mais il pouvait noter qu'il n'était pas comme d'habitude.

- Benedict, je t'ai déjà dit que...

- C'est Andie, souffla la voix nouée du plus jeune des frères.

- Andie ? Il n'est pas ici.

- Léo...

Benedict sembla retenir un sanglot et Léo entendit la respiration de son camarade s'accélérait. Ce n'était pas normal et l'inquiétude s'empara de lui.

- Benedict... ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Andie est... il est... Il est mort.

Léocadie sentit le sol se dérober sous lui et, heureusement, il était près de la table de la salle à manger. Il manqua de tomber par terre en ratant la chaise avant de réussir à s'y asseoir, lourd et tremblant. Son torse sembla se comprimer et son cœur lui fit mal. Un goût de bile envahit sa bouche tandis que Benedict essayait de lui expliquer que son frère avait eu un accident de voiture. Un poids lourd avait grillé la priorité et avait fauché la voiture. Mort sur le coup.

Léo n'écoutait déjà plus. Ses larmes se remirent à couler et il gémit. C'était impossible. Andréas ne pouvait pas mourir, ils avaient une conversation à continuer. Ils devaient parler de leur avenir, de leur couple... Il l'avait traité de « connard » et c'était le dernier mot qu'il lui avait dit. C'était impossible...

Et pourtant, c'était vrai car deux jours plus tard, Léo était debout, derrière Estelle et Georges, les parents de son fiancé. Derrière Benedict et Lénora, le frère et la sœur de son amant.

Devant tout ce monde – les collègues, les amis, les camarades – au centre, se trouvait le cercueil de l'ingénieur. On avait dressé une gerbe de fleurs, blanches et magnifiques. Le coffre était dans un bois simple, clair et sans nœud. Il serait mis en terre dans le carré familial.

Le prêtre parlait mais Léocadie ne l'écoutait pas. Son regard était fixé sur le cercueil. Il ne pleurait pas – ou plus – ses yeux n'avaient plus de larmes. Ils étaient secs et tirés.

Il se rappelait leur dernière soirée. Un vrai fiasco, une dispute. Une de trop. Il ferma les yeux et inspira lourdement pour ne pas craquer. Devant lui, il y avait Benedict et le jeune homme avait les mains dans le dos, serrées fortement, il restait digne. Léo voyait pourtant ses épaules tressautaient sous l'émotion mais pas autant qu'Estelle et Lenora. Sa prise de tête avec l'ingénieur avait endeuillé cette famille aimante. Léo s'en voulait. Terriblement.

On commença à descendre le cercueil et il frémit quand une salve fut donnée. Il s'approcha alors du trou, juste après la famille puisqu'il était le fiancé. Il resta figé devant, une rose blanche à la main, incapable de respirer ou de bouger.

- Léo ?

Il ne répondit pas.

- Léocadie ? Viens...

Il releva les yeux et trouva Benedict. Ce dernier l'invita à dire au revoir, à offrir sa fleur et à venir avec lui. Le futur officier secoua la tête. Il murmura quelque chose, jeta la rose dans le trou et fit le chemin inverse. Il ne voulait pas rester avec les Lanstrong. C'était trop dur. Alors il évita tous les regards et prit sa voiture pour rentrer chez lui. Il ne pouvait pas rester ici.

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