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6.

Quand je me présente au grand photographe et que j'ose porter mon regard sur lui, je remarque aussitôt que ses iris brillent d'un éclat particulier. Je suis à nouveau parcourue de délicieux frissons.

Qu'est-ce qui me prend ? Ça n'est pas moi, ça !

D'ordinaire, je remplis mon contrat et puis basta ! Je suis réputée pour être très réservée. Mais là, c'est différent. Je suis à moitié nue devant un dieu en petite tenue, c'est un peu délicat à gérer. Sans compter la musique qui emplit toujours l'espace du studio et me donne sérieusement envie de danser.

De plus en plus déstabilisée par sa façon de me dévisager, je lui demande si tout va bien.

– Vous préférez peut-être que j'essaie un autre modèle ?

– Oh, non, surtout pas, c'est celui-là, répond-il en saisissant l'appareil que Maurizio lui tend. C'est sûr, à présent, vous serez l'égérie de Just 4 You.

Je me mords la lèvre inférieure. Ce que vient de me dire John White me touche infiniment. Et puis je me fais probablement des idées, mais j'éprouve le pressentiment que je ne suis pas la seule à être troublée. Au début de la séance, j'ai perçu John comme un homme sûr de son charme, de son talent.

Et là, pour la première fois, j'ai l'impression de découvrir une sorte de fragilité en lui. Comme s'il venait de constater lui-même cet état de fait, il s'éclaircit la gorge et propose d'une voix presque neutre :

– Allez, on y va ?

Docile, je recommence à prendre la pose, obéissant à ses indications de postures à adopter. Les minutes passent et les modèles défilent, je ne vois pas le temps passer. Je me détends de plus en plus jusqu'à être parfaitement à l'aise face à l'objectif.

Au bout d'une heure de ce manège où je me surprends à être presque enivrée, John baisse son appareil et m'adresse un regard très doux :

– Merci infiniment, dit-il d'une voix tout aussi douce. J'ai adoré, mais je crois qu'il est temps de nous rhabiller.

Je lui souris. J'ai bien conscience de le fixer de manière un peu trop soutenue, mais c'est plus fort que moi. Je me reprends enfin et file vers le dressing.

***

La limousine affrétée par la direction de Just 4 You nous conduit vers l'aéroport. À mes côtés, John passe des coups de fil pour organiser le planning de ses futurs shootings. Je me surprends à détailler son profil grec. Je suis tellement habituée à être détachée de tout que j'éprouve la sensation d'avoir contracté un étrange virus. C'est nouveau pour moi de ressentir à ce point la présence et l'existence d'un homme.

Dans moins d'une heure, nous serons séparés. Dans moins d'une heure, mon avion doit décoller pour Los Angeles, là où je vis depuis longtemps. J'essaie d'imaginer l'endroit où habite John, la façon dont il vit, et s'il a quelqu'un...

Au secours, on m'a maraboutée ou quoi ?

La limousine s'immobilise et nous descendons pour pénétrer dans l'aéroport.

– Nous avons le temps de boire un café avant votre embarquement, si ça vous dit ? propose John de sa voix mélodieuse.

– Pourquoi pas !

Nous avisons la table vacante d'une cafétéria située à côté d'une boutique de parfums. Il me présente une chaise et m'invite à m'asseoir. Je le trouve très gentleman et je m'étonne qu'il n'essaie même pas de me draguer.

C'est agréable pour une femme de ne pas avoir besoin d'être sans cesse sur la défensive. D'un autre côté, je suis presque déçue qu'il n'en fasse pas plus !

À l'aide, c'est grave, docteur ?

Un haut-parleur annonce soudain un retard de deux heures sur mon vol. Sur le moment, je suis contente à l'idée de rester encore un peu avec John, puis je comprends que c'est une très mauvaise nouvelle.

Cela signifie que je risque fort de rater mon shooting à venir.

– C'est embêtant pour vous ? s'inquiète-t-il aussitôt.

– C'est-à-dire... j'ai un contrat demain, de très bonne heure.

J'opère un bref calcul mental, avant de déclarer :

– Mais ça devrait aller.

Il passe une main dans ses cheveux, fronce les sourcils, puis se penche au-dessus de notre table, si près que je pourrais presque compter le nombre de ses interminables cils.

– Vous savez quoi, Alexandra ? Ce serait stupide que vous loupiez un shooting. Et il y a toujours une solution à tout. Déjà, je suppose que vous devez avoir une faim de loup puisque nous n'avons pas pris le temps de déjeuner tout à l'heure.

– Mais encore... ? m'étonné-je, pas tout à fait certaine de comprendre son raisonnement.

– C'est juste que je viens d'avoir une idée !

Un signal d'alarme s'allume dans mon cerveau, j'ai appris à me méfier des hommes qui ont des idées.

Et je décide de calmer le jeu.

– Écoutez, mon vol n'aura pas tant de retard, inutile de vous ennuyer pour ça.

– J'ai l'air d'être ennuyé ? s'amuse-t-il en esquissant une mimique faussement outrée.

– Vous êtes surtout légèrement mystérieux, répliqué-je, et je me demande ce que vous préparez !
John White sourit et se lève :

– Vous voulez bien me suivre ? murmure-t-il.

– Non, je vais rester là !

Il m'observe un instant en penchant la tête sur le côté, puis il me tend la main. C'est alors que quelqu'un d'autre en moi décide à ma place. Je me vois lui tendre la main à mon tour tandis qu'il m'aide à quitter ma chaise. Je n'en reviens pas, mais le fait est que je me laisse entraîner malgré moi. Comme si c'était tout à fait naturel !

Je suis à la fois tendue et curieuse. Une foule de questions se carambolent dans ma tête. Je connais cet homme depuis quelques heures à peine. Je n'ai pas vraiment peur qu'il soit un psychopathe, mais je ne suis pas du genre à m'embarquer n'importe où à la va-vite. Ni à accepter n'importe quoi sur un simple claquement de doigts.

J'aimerais être en mesure de lui dire que je préfère attendre que mon avion arrive, seulement voilà, aucun mot ne semble vouloir sortir de ma bouche. C'est comme si cet homme avait une sorte de pouvoir irrésistible.

N'importe quoi !

~ Un peu avis s'il vous plaît ~

Mots 1018

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