J'ai l'habitude de m'exposer au regard des autres dans des tenues parfois étonnantes, mais jamais à demi nue. J'ai accepté ce contrat en décidant de dépasser mes limites mais une fois face à l'obstacle, j'ai du mal à le franchir...

– Si vous voulez retirer vos vêtements, propose Sofia d'une voix douce, je m'occuperai de vous ensuite.

– J'ai un peu le trac, avoué-je.

– C'est normal, réplique-t-elle avec le plus grand naturel. En ce qui me concerne, je ne me vois pas à moitié nue devant toute une équipe. C'est vraiment un métier.

– Justement, je ne suis pas loin de me dégonfler. Si je m'écoutais vraiment, je ne le ferais pas, je...

– Dès que vous serez prête, pour nous c'est OK.

La voix d'Alexander qui semble s'impatienter me fait sursauter. Sofia m'adresse un clin d'œil pour m'encourager. Je dois me décider, me dépasser. D'accord, je vais le faire. Avant de changer d'avis, je me débarrasse de ma jupe et de mon chemisier, retire mes dessous pour passer un ensemble fuchsia string et soutien-gorge à balconnets qui fait partie de la collection baptisée « sensuality » par le styliste de Just 4 You.

Je m'observe dans le miroir en pied, j'ai l'impression que je vais me produire sur la scène d'un club de strip-tease. J'ai honte et je crois bien que je rougis. C'est la première fois que je suis déstabilisée à l'idée de participer à un shooting.

– Cinq petites minutes, lance Sofia à l'adresse d'Alexander, tout en passant un léger fond de teint sur les parties exposées de mon corps.

Elle se redresse, m'observe et conclut :

– Cet ensemble vous va super bien.

Sofia a beau faire preuve de délicatesse, je suis toujours embarrassée. Quand je me décide enfin à sortir du dressing, mon cœur bat fort, j'ai l'impression d'être nue à un dîner habillé, offerte au regard du monde entier. Et lorsque celui d'Alexander se pose sur moi, une gêne incomparable m'envahit. Poings sur les hanches, il plaisante gentiment :

– Je commençais à me demander si vous comptiez vraiment nous rejoindre.

– J'ai failli me dégonfler, admets-je d'une voix aussi assurée que possible.

– Vous voulez dire que...

– Je suis carrément mal à l'aise, coupé-je, je ne fais jamais ça d'habitude.

Alexander m'observe un instant, avant de s'approcher. Il est à deux pas de moi et j'ai l'impression de me liquéfier.

– Vous ne vous mettez jamais en maillot sur la plage ?

– Ça n'a rien à voir, avouez-le, répliqué-je en haussant les épaules.

– D'accord, ça manque un peu de sable et on ne voit pas la mer, mais il suffirait... d'imaginer !

Je retiens un sourire.

– Là, j'ai franchement du mal. D'ailleurs, j'aimerais bien vous y voir.

Alexander recule d'un pas, adopte un air songeur, avant d'afficher un sourire inhumain.

– Dans ce cas, je ne vois qu'un moyen de vous mettre à l'aise.

Sur ces paroles, il commence à déboutonner sa chemise sans me quitter des yeux. Je suis hypnotisée. Je l'observe, effarée et troublée à la fois.

– Vous... vous n'allez quand même pas vous... déshabiller, bégayé-je.

– Imaginez la plage, le sable, la mer, s'amuse-t-il avec douceur tout en défaisant le dernier bouton de sa chemise.

Je rêve ou quoi ?

~ Un peu avis ~

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