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CHAPITRE XXXVIII

POINT DE VUE NATSU

Tapis dans un recoin de la chambre, qui se trouvait dans l'appartement juste au-dessus du vieux garage, je fumais tranquillement une clope que j'avais piqué à Logan. Je tirais une longue taffe laissant la nicotine piquer ma gorge et remplir mes poumons, je jetais un coup d'œil à ma montre qui indiquait cinq heures et demi du matin. J'inclinais ma tête vers le haut en recrachant la fumé.

À travers la légère lumière qui émanait de la fenêtre près de moins, je pus apercevoir Hibiki qui dormait paisiblement, le carnet fermement serré dans ses bras. L'envie de le tuer grandissant en moi, à chaque fois que je voyais sa poitrine remonter et descendre dans un rythme régulier.

J'en étais venu au point où même entendre sa respiration m'exaspérait. Il ne méritait pas de vivre, pas après tout ce qu'il a fait. Il me répugnait et à chaque fois que je voyais son visage, j'avais envie de vomir.

Décidant que j'avais eu assez de nicotine dans le corps pour calmer mes nerfs, je jetais la cigarette au sol, sans même prendre la peine de l'éteindre. Je me levais de la chaise où j'étais assis et marchais d'un pas nonchalant vers Hibiki. Je le regardais avec dégoût mais surtout près à l'étrangler pendant son sommeil. Mes mains se levèrent dangereusement vers lui, je relevais brusquement la tête lorsque j'entendis des pas dans le couloir.

Je serrais les dents, frustré et fis quelques pas à l'arrière. Je me dirigeais doucement vers la porte, n'ayant pas perdu de vue mon objectif premier, sortir Lucy d'ici. J'étais toujours remonté contre elle, contre le fait qu'elle n'ait pas plus confiance en moi que ça. Depuis le début de cette cavale je l'ai aidé, je me suis pris un putain de couteau dans le ventre et j'ai failli prendre une balle dans la tête. N'était-ce pas suffisant pour qu'elle me fasse un minimum confiance, lorsque je décide de jouer double jeu ?

Apparemment pour elle non, alors même si une faible partie de moi me criait de la laisser croupir ici, je décidais de l'aider. Mais si elle n'a vraiment pas confiance en moi comme elle prétendait, alors je la laisserais et elle se débrouillera toute seule. Je ne vais pas risquer ma vie pour une fille qui me voit comme un connard.

Je tendis l'oreille et m'assurais que plus aucun bruit ne provenait du couloir, je posais ma main sur la poignée et la pressais doucement pour entre ouvrir la porte. Je jetais un rapide coup d'œil de chaque côté du couloir et m'y aventurais discrètement. Je refermais la porte derrière moi et me pressais de rejoindre le rez-de-chaussée, prenant le soin de ne faire aucun bruit.

J'empruntais les escaliers, qui me conduisent directement tout proche du bureau. Je regardais discrètement à l'intérieur et ne vis personne, j'entrais en refermant légèrement la porte derrière moi. Je contournais le vieux bureau qui était prêt à tomber en mille morceaux, j'attrapais le sac noir déposé dessus et plongeais la main à l'intérieur. Je fouillais celui-ci à l'aveuglette, ne voulant pas attirer l'attention avec une quelconque lumière. Je finis par trouver un couteau automatique, que je fourrais directement dans ma poche arrière, j'attrapai aussi une longue corde et un gros rouleau de scotch. Cela pourrait me servir si je dois ligoter les hommes qui rodaient.

Un bruit rauque qui ressemblait à quelqu'un qui toussait me parvient, je me déplaçais rapidement et me cachais derrière la porte et celle-ci se referma doucement sur moi, indiquant que quelqu'un venait d'entrer. L'homme s'approcha du bureau et même de dos je reconnus Conor.

Il souleva doucement son t-shirt et extirpa le flingue, qu'il avait coincé dans la ceinture de son jeans. Il le reposa doucement sur bureau et alluma une cigarette. Malheureusement pour lui il ne pourra pas la finir. D'une main j'attrapai sa nuque et de l'autre ses cheveux, sans qu'il puisse répliquer ou attraper son flingue. Je lui fis faire volte-face et écrasais durement sa tête contre le mur en béton.

Lorsque je lâchais ma prise il tomba de tout son long au sol, complètement inconscient. Je le tirais doucement vers le fond du bureau, le cachant dans l'endroit le plus sombre de la pièce. Je nouais rapidement ses poignets et ses chevilles, avant de lui coller un scotch sur la bouche.

- Tu avais raison de te méfier de moi finalement. Murmurai-je en me relevant.

J'attrapai son arme et la glissais dans ma ceinture. Je frissonnais légèrement au contact du métal froid contre ma peau, je me retournais et jetais un coup d'œil dehors du bureau. Constatant que la voie était libre, je m'aventurais hors de la pièce.

Je traversais le couloir en rasant les murs, pour rejoindre l'endroit où se trouvait Lucy. Je savais que les autres dormaient tous, c'était au tour de Conor de monter la garde et il était déjà hors service. Je pris quand même la peine de jeter un coup d'œil à l'intérieur, pour m'assurer qu'elle était bien seule.

La légère lumière de la lune qui traversait les veilles fenêtres, se déposait sur son corps endormi. Elle était aussi inconfortablement installée sur sa chaise, je me demandais même comment avait-elle put trouver le sommeil dans cette position. Elle avait déplacé son corps légèrement sur la droite et sa tête retombait sur son épaule.

Je m'avançais doucement vers elle, une fois arrivé à sa hauteur je m'accroupis et pris son visage entre mes mains, pour la réveiller mais aussi pour la redresser. Elle sursauta légèrement et plissa ses yeux avant de les ouvrir.

Ses doux yeux bleutés rencontrèrent les miens et directement elle secoua la tête pour dégager mes mains de son visage.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t-elle froidement.
- Je suis venu te sortir de là. Répondis-je sur le même ton qu'elle.
- Je n'irais nulle part avec toi !
- Alors quoi ? Tu comptes rester ici avec Hibiki ? Demandai-je agacé en me redressant.
- Je préfère crever avec lui plutôt que te suivre, tu n'es qu'un salaud. Je me demande comment j'ai fait pour avoir confiance en toi. Cracha-t-elle durement, ce qui me mit en colère.

J'attrapai durement son visage entre mes doigts, la forçant à me regarder droit dans les yeux.

- Un salaud t'aurait laissé croupir ici, alors tu vas me faire le plaisir de te la fermer et de gentiment me suivre. Grondai-je sévèrement.
- Si tu me touches, je hurle. Défia-t-elle.
- Comme tu veux. Je relâchais son visage et attrapais le rouleau de scotch.
- Au sec... Commença-t-elle.

Je posais fermement ma main sur sa bouche, l'empêchant ainsi de hurler. Elle avait vraiment décidé de jouer avec mes nerfs. Nos regards étaient ancrés l'un dans l'autre et tous les deux noirs de colère.

- Écoute-moi bien, je n'ai jamais levé la main sur toi, mais si tu continues je n'hésiterais pas à le faire. Alors ferme-là. Avertis-je en insistant sur les derniers mots. Est-ce que j'ai été assez clair pour toi ?

Elle me considéra quelques secondes, sa respiration était aussi rapide que la mienne, comme si nous venions de courir pendant des heures. Elle finit par hocher la tête et je retirais doucement ma main de ses lèvres.

Rapidement je déroulais et coupais un morceau de scotch que je collais sur la bouche. Je n'avais pas envie de prendre le risque, qu'elle se remette une seconde fois à crier. Je mis ma main dans la poche arrière de mon jeans et sortis le couteau que j'avais pris, dans le sac. D'un geste rapide la lame sortit et les yeux de Lucy voyageaient entre la lame et moi.

Mais avant que je me m'accroupisse une seconde fois, pour défaire les cordes autour de ses chevilles. Un sentiment bizarre parcourut mon corps, je restais immobile écoutant attentivement ce qui se passait autour. Lucy fronça les sourcils avec incompréhension.

Je me retournais et j'attrapai brutalement la personne derrière moi, lui mettant directement le couteau sous la gorge.

- Eh du calme, c'est moi, c'est Ethan. Dit-il paniqué.
- Qu'est-ce que tu fiches ici ? Demandais-je durement en le ramenant vers la lumière.
- Je suis censé la surveiller. Il déglutit nerveusement avant de reprendre. Je ne dirais rien ne t'inquiète pas. On ne se connaît pas beaucoup, mais je-je ne suis pas comme eux. Il jeta un coup d'œil rapide à Lucy. Je peux t'aider à la sortir de là si tu veux.
- Et qu'est-ce qui me dit que je peux te faire confiance ?
- Rien c'est vrai, mais si tu ne l'aurais pas fait, c'est moi qui l'aurais sorti d'ici.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne suis pas comme eux et puis elle me rappelle ma copine. Conclut-il.

Je baissais le couteau et le regardais quelques secondes. C'est vrai ce n'était pas un méchant garçon, il avait juste peur pour sa famille et sa copine, qui à ce que j'ai pu comprendre, est enceinte.

- Tu sais que tu risques d'avoir de gros problèmes ? Avertis-je.
- Tu pourrais m'attacher à sa place et je dirais que tu m'as attrapé par surprise. Suggéra-t-il.
- Détache lui les chevilles. Ordonnai-je.

Je passais derrière la blonde et d'un coup de couteau, je détachais son poignet droit. Elle précipita sa main à sa bouche et retira le scotch.

- Je ne veux pas le suivre, je vous jure que je vais hurler.
- Putain, tu me casses les couilles.

Je lui défis l'autre poignet, avant de repasser devant elle. Je recollais le morceau de scotch et attrapais ses deux poignets entre mes mains. Je les nouais ensemble, avant de faire de même pour ses chevilles. Comme ça j'étais sûr qu'elle ne me poserait plus aucuns problèmes.

Je la reposais par terre, avant d'attacher Ethan qui me donnait quelques conseils pour sortir d'ici, sans se faire repérer. Apparemment il avait déjà repéré les lieux. Une fois les liens fait, j'attrapais Lucy par les bras et la remise sur pied.

- Frappe-moi. Dit Ethan derrière nous. Je me retournais vers lui en fronçant les sourcils.
- Pourquoi ?
- Comme ça ils verront que je me suis en quelques sortes débattu et scotche-moi la bouche aussi, ça fait plus crédible comme ça. Fit-il en haussant les épaules. Fais vite, avant que le jour se lève.

Je m'approchais de lui, qui ferma fortement les yeux prêts à recevoir les coups. Je relevais la tête vers Lucy, qui le regardait tristement. Je lui demandais de se retourner, elle me regarda quelques secondes avant d'exécuter.

Je serrais mon poing et l'écrasais durement contre sa mâchoire, il secoua la tête avant de me regardais à nouveau. Il me dit de recommencer ce que je fis et cette fois je lui tapais dans le nez. Un léger filet de sang s'échappa de celui-ci, avant qu'il hoche la tête.

Je lui mis un morceau de scotch sur la bouche, avant de taper gentiment dans son épaule en le remerciant. Il hocha à nouveau la tête. C'était vraiment quelqu'un de bien, je lui promis que je le sortirais de là, pour le remercier convenablement.

Je me redressais et fis basculer Luce sur mon épaule. Prudemment j'empruntais le chemin qu'Ethan m'avait conseillé et j'arrivais devant une porte, je l'ouvris et passais discrètement ma tête à l'extérieur.

- Qu'est-ce que tu vas faire de moi ? Je n'ai plus le carnet à quoi bon me garder ? C'est pour ton plaisir personnel ? Tu aimes torturer les filles sans défense c'est ça ? Fit-elle méchamment.

Je la reposais rapidement au sol, avant de lui remettre une fois de plus le scotch sur la bouche. Je l'attrapais ensuite fermement par le menton, lui lançant un regard noir, qui n'avait pas l'air de lui faire peur.

J'en avais plus que marre qu'elle me traite comme ça, après tout ce que j'ai pu faire pour elle. Je m'étais mis mon cousin et tous les mafieux de Londres sur le dos, alors qu'avant, ils me respectaient tous. Maintenant je n'ose même pas imaginer ce qu'ils me feraient si je les croisais dans la rue.

Je risquais ma vie pour elle et on dirait dit que ça ne lui fait rien du tout. Même après que je sois entrain de la sauver, elle pensait toujours que j'étais un psychopathe. Alors c'est décidé, je l'emmène à l'abri et je partirais dans aux Etats-Unis refaire ma vie. À quoi bon continuer de la protéger, si elle n'est même pas capable d'être reconnaissante.

Je déteste par-dessus tout être mis plus bas que terre et ce n'est pas pour elle que je vais faire une exception. Elle veut jouer alors on va jouer. Mais de nous deux je sais déjà que je ne serais pas le perdant.

Je ne préférais même pas répondre à ses insultes, je passais ses bras autour de mon cou, de façon à ce qu'elle ne puisse plus défaire le scotch. Je passais un bras au bas de son dos et l'autre sous ses cuisses et je la soulevais sans effort. Je sortis du bâtiment et me pressais pour rejoindre la voiture.

J'ouvris rapidement la portière et la posa sur le siège côté passager, je retirais ses bras de mon cou et me penchais sur son corps pour boucler sa ceinture. Je refermais la portière d'un mouvement brusque, avant de faire le tour du véhicule et de monter à l'intérieur.

POINT DE VUE LUCY

Natsu monta dans la voiture et se pencha à l'avant afin d'attraper les fils sous le volant, il mit en contact deux d'entre eux et la voiture démarra. Il mit la marche arrière et accéléra un bon coup. Il sortit à toute vitesse du chemin, avant de prendre la route toujours aussi vite.

Je ne savais pas vraiment pourquoi il faisait ça, pourquoi tout d'un coup il décide de me protéger alors qu'il a osé donner le carnet à Hibiki. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il lui prenait et j'avais peur de ce qu'il allait faire de moi. Il était tellement différent.

Je remontais mes mains toujours liées à ma bouche et retirais le scotch, je le roulais en boule et le jetais à mes pieds. Je bougeais doucement mes poignets, les brûlures étaient toujours présentes et ça me faisait un mal de chien.

Je soupirais lourdement avant de me tourner vers Natsu, qui était toujours concentré sur sa route. Ses mains tenaient fermement le volant et sa mâchoire était durement contracté, il était apparemment en colère, mais après ce que j'ai vécu j'étais bien loin d'être effrayée.

- Tu n'es qu'un lâche, Lâchais-je ce qui lui fit froncer les sourcils, Toi qui disait que tu vengerais la mort de Bacchus tu n'as rien fais du tout. Qu'est-ce qu'il y a ? C'est Hibiki qui te fait peur ? Le provoquais-je voulant l'énerver plus qu'il ne l'était déjà. En fait c'est ça tu as peur de Hibiki, Riais-je mesquinement. Tu n'es rien Natsu.
- Ferme-là Luce. Répondit-il durement.
- Pourquoi ? C'est la vérité que tu as du mal à entendre ?
- Je te jure que si tu ne fermes pas ta putain de gueule, je t'éclate la bouche contre le tableau de bord. Menaça-t-il sévèrement.
- Vas-y qu'est-ce que tu attends ? M'énervais-je. Aller frappe-moi tu n'es qu'un lâche qui s'en prend au plus faible, tu es comme lui.
- Ta gueule ! Cria-t-il.
- Laisse-moi partir ! Pleurais-je en le frappant, Je veux descendre. Ordonnais-je mais il ne bougeait pas. Je veux descendre !

Je me jetais sur le volant, lui faisant perdre le contrôle du véhicule. La voiture fit plusieurs zigzags sur la route, jusqu'à déboucher sur la chaussée d'à côté. Des phares puissants m'éblouissaient et très vite Natsu me poussa violemment de mon côté, avant d'éviter de justesse le poids lourd qui arrivait face à nous.

Il freina violemment une fois que la voiture avait atteint le bas-côté, il frappa plusieurs coups sur le volant avant de descendre de la voiture. Il claqua la portière avec une telle violence que sur le coup j'ai eu peur. Il faisait les cents pas en tirant durement sur ses cheveux.

Je crois que j'étais allée un peu trop loin, mais j'étais tellement en colère contre lui et contre Hibiki, que je n'avais pas mesurer mes paroles et mes actes. Je voulais lui faire payer ce qu'il m'avait fait, mais je n'avais pas pensé aux conséquences. Et je crois qu'il allait me le faire payer.

Je sursautais quand son poing s'écrasa fortement sur le capot de la voiture, les larmes dévalaient sur mes joues, alors que mon corps tout entier tremblait. Il avait une telle rage en lui, que j'avais vraiment peur qu'il s'en prenne à moi.

Il marcha rapidement de mon côté et je ne pouvais rien faire ayant toujours les pieds et les mains liées. Il ouvrit la portière et m'attrapa par le bras, il me sortit de la voiture et me plaqua brutalement contre la portière arrière, causant un cri aigu s'échapper de mes lèvres.

Il sortit le couteau de sa poche arrière et mon cœur rata un battement, pouvait-il me faire du mal ? Ses yeux étaient d'un noir profond, que je n'arrivais pas à déchiffrer. C'était comme si j'avais une toute autre personne en face de moi, que je ne connaissais pas aussi bien, que je le connaissais à lui.

Il s'abaissa et glissa la lame entre la corde et moi, d'un coup sec il défie les liens. Il se releva toujours son regard noir ancré dans le mien, il répéta l'action avec mes poignets. Il referma le couteau et le glissa dans sa poche arrière, avant de poser ses mains sur la carrosserie, de chaque côté de ma tête.

- Tu vas remonter dans cette putain de voiture et te la fermer maintenant, c'est clair ? Je hochais doucement la tête. La prochaine fois je ne serais pas aussi clément avec toi. Monte. Dit-il calmement mais sur un ton dur.

Sans dire un mot je montais dans la voiture et bouclais ma ceinture, il fit le tour du véhicule après avoir refermé la porte derrière moi. Il monta derrière le volant, il boucla sa ceinture et reprit la route sans dire un mot. Il fit rapidement grimper la vitesse et ses doigts étaient aussi durement serré autour du volant.

Je croisais mes bras sur ma poitrine et posais ma tête contre la fenêtre, essayant de calmer mes sanglots. Il se pencha vers moi, ce qui me fit sursauter légèrement. Natsu soupira et ouvrit la boite à gant, il fouilla quelques instants avant de jeter un carnet sur mes genoux.

Je me redressais doucement en fronçant les sourcils, je tournais la tête vers lui, qui continuait de rester concentré sur sa route. Je reposais mes yeux sur le carnet avant de laisser glisser mes doigts dessus, je l'ouvris doucement constatant que c'était bien mon carnet.

Donc il n'avait pas vraiment donné mon carnet à Hibiki, je déglutis difficilement me rendant compte qu'il ne m'avait jamais trahi. Depuis le début il jouait le jeu. J'ouvris la bouche pour parler, mais je me rappelais qu'il m'avait demandé de me taire.

- Je n'ai pas peur de Hibiki, Affirma-t-il brisant le silence, Contrairement à ce que tu penses, je n'ai pas peur de lui. Si je n'ai rien fais c'est pour ne pas prendre le risque de me faire tuer. Tu peux me dire qu'est-ce que j'aurais pu faire contre eux ? Alors qu'ils étaient armés jusqu'aux dents ?

Je ne répondis pas parce qu'il avait raison, il n'aurait rien pu faire contre eux. Il n'avait pas d'arme sur lui et Hibiki ou ses hommes, n'auraient pas hésité à tirer s'il avait tenté quoi que ce soit.

- Je vais t'emmener chez un ami à moi où tu resteras le temps que tu sois apte à continuer de travailler sur le carnet. Je partirais dans la journée une fois que je me serais reposé. Fit-il calmement.
- Mais...
- Je t'ai demandé de te taire. Me coupa-t-il en serrant les dents. C'est quelqu'un de confiance et sa copine est très gentille. Tu t'entenderas bien avec eux. Finit-il monotone, sans me décrocher un seul regard.

Je me mordais l'intérieur de la joue, avant de me reposer contre la portière, essayant de retenir mes sanglots. Néanmoins quelques larmes roulèrent le long de mes joues, sans que je ne puisse les retenir. Je croisais à nouveau mes bras sur ma poitrine, serrant bien fort le carnet dans mes bras.

Je venais de perdre la seule personne, qui pourrait m'aider à affronter tout ça. Mais je ne comprends pas comment pouvait-il m'en vouloir comme ça ? Il sait très bien que ce n'est pas facile pour moi et qu'un rien pouvait me faire perdre toute confiance en moi ou en quelqu'un.

Et au lieu d'être compréhensif, il m'abandonnait alors qu'il m'avait promis que jamais il ne le ferait.

**

Après environ une demi-heure de route, Natsu entra dans une allée et gara la voiture devant une grande maison, sûrement celle de son ami. Elle était située dans un endroit calme et le voisin le plus proche, devait être au moins à un kilomètre d'ici.

Je descendis de la voiture et regardais cette belle et grande demeure, avec le jour qui commençait à se lever. Les grands murs gris foncé contrastaient parfaitement bien avec le perron et les embrasures des fenêtres blanches. C'était vraiment une très belle maison.

Je sursautais légèrement quand Natsu ferma fortement le coffre de la voiture, me sortant de ma contemplation de la maison. Il s'approcha de moi et me tendit mon sac à main, je le pris timidement avant de le faire passer sur mon épaule, je profitais pour ranger mon carnet à l'intérieur.

Natsu partit vers la maison, sans prendre la peine m'attendre. Je jetais un dernier coup d'œil à la maison en soupirant avant de suivre le rosé. Je pressais le pas et montais les quelques marches en bois du perron. Je me plaçais derrière lui, qui était accroupi devant la porte.

Je fronçais les sourcils le voyant retirer une petite grille que je pensais décorative, il attrapa la clé et replaçait la grille à sa place. Il se redressa avant d'insérer la clé et de déverrouiller la grande porte beige. Il attrapa les sacs et jetant dans l'entrée avant de se pousser pour que je rentre.

Je baissais la tête et entrais timidement dans la maison, il referma la porte et alluma la lumière. Je déglutis laissant mes yeux parcourir l'intérieur parfaitement emménagé. Directement à ma gauche était le salon et avec la faible lumière, je ne pus qu'apercevoir le canapé noir.

Je passais une main dans mes cheveux, mon ventre se mit fortement à gargouiller ce qui me fit instantanément rougir. Je me retournais timidement vers Natsu, qui me regardait les sourcils froncés.

- J'ai faim. Avouai-je en grimaçant, ce qui fit rouler les yeux au rose.
- La cuisine c'est par là. Dit-il froidement m'indiquant une porte blanche à droite des escaliers.

Je hochais la tête en soupirant avant de m'avancer vers la porte qu'il m'avait indiqué. Je pressais doucement la poignée avant d'ouvrir la porte, je sursautais en faisant un pas à l'arrière, lorsqu'un petit chien sortit en courant de la pièce. Il aboya avant de monter en courant à l'étage.

Soudain la lumière du couloir s'alluma, je déglutis nerveusement avant de me reculer doucement, jusqu'à atteindre le rose qui était juste derrière moi. Je sursautais une nouvelle fois, lorsqu'un jeune homme apparut en haut des escaliers, avec une batte de Baseball à la main. Il n'était vêtu que d'un jogging en coton noir et ses cheveux ébènes étaient tout ébouriffés.

Il descendit quelques marches avant de froncer les sourcils et de souffler de soulagement. Derrière lui une jeune fille, que je suppose être sa copine, fit apparition avec le petit chien dans les bras.

- Putain Natsu tu m'as fait peur, Dit-il en descendant les derniers marches pour nous faire face, Qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille ?
- Nous avions besoin d'un endroit pour nous cacher, Répondit le rosé. Et c'est le seul endroit où Hibiki n'osera pas venir la chercher.

Le noireau posa ses grands yeux noirs sur moi, me lançant un petit sourire, avant de poser sa batte contre le mur. Je me poussais quand il s'avança pour faire une accolade au rose derrière moi, je relevais doucement la tête voyant la jeune fille maintenant en bas des escaliers.

Elle me fit un léger sourire que je lui rendis. Même si elle venait à peine de se réveiller, je la trouvais vraiment très jolie. Ses cheveux bleus étaient ramenés en un chignon négligé sur le haut de sa tête et elle avait de grands yeux bleu foncé.

- Vous êtes les bienvenues tu le sais, Dit le noireau ce qui attira mon attention, Lucy c'est ça ? Fit-il et je fronçais les sourcils. Je regarde les infos. Je m'appelle Grey et voici Juvia ma copine.
- Salut. Fis-je timidement.
- Grey tu n'aurais pas un petit truc à manger, avant que l'on aille dormir ? Demanda pour moi le rosé.
- Bien sûr que si, il doit y avoir des paquets de gâteau à la cuisine. Juvia tu lui montre s'il te plait.
- Oui viens avec moi. Invita-t-elle en déposant son chien à terre.

Elle ouvrit la cuisine et alluma la lumière, elle me fit signe de m'asseoir ce que je fis en baillant discrètement. Elle attrapa dans le placard en face de moi, quelques paquets de gâteau qu'elle déposa à table, avant de s'asseoir face à moi.

Natsu s'asseye près de moi, alors que le dénommé Grey prit face à côté de la bleue. Je plaçais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, avant t'attraper un gâteau que me tendait gentiment Grey.

- Qu'est-ce que tu as au poignet ? Demanda la jeune fille les yeux écarquillés.

Je baissais les yeux vers mon poignet, remarquant les brûlures causées par les cordes trop serrés. Je pus même voire un peu de sang séché, dû au fait d'avoir insisté pour défaire les liens. J'attrapais vite le gâteau avant de poser mes mains sur mes jambes, de façon à ce qu'ils ne voient plus mes blessures.

- Que s'est-il passé ? Questionna le noireau.
- Hibiki a réussi à nous avoir, Soupira-t-il, Heureusement j'ai réussi à lui faire croire que je ne l'avais pas trahi, c'est comme ça que j'ai pu la sortir de là. Finit-il alors que tous les événements me reviennent en tête. Tu aurais quelques choses pour la soigner ? Et une poche de glace pour son nez, il lui a mis un coup de tête.
- Bien sûr je reviens tout de suite. Fit la bleue en sautant pratiquement de sa chaise.
- Je m'occupe de la glace.

J'avais complètement oublié qu'il m'avait frappé au nez, je ne sentais pratiquement pas la douleur, ce qu'il ne devait pas être cassé. Je passais doucement mes doigts sur mon nez, avant que Grey ne me tende la glace. Je lui soufflais un petit « merci » avant de poser doucement la poche sur mon nez, ce qui m'arracha un frisson.

Juvia revient dans la cuisine et m'attrapa doucement la main, elle la reposa sur la table, avant de sortir un coton et l'imbiber d'eau oxygéné.

- Quand ça s'est passé ? Demanda Grey brisant le silence devenu gênant.
- Ce soir, enfin hier soir. Corrigea-t-il pendant que je sifflais doucement à cause des picotements sur ma blessure. Nous étions à Stafford et par manque de précaution nous nous sommes fait repérer, du coup la police est venue nous cueillir et Hibiki a rappliqué.

Juvia enroula mon poignet dans une bande, avant me demander le deuxième pour en faire de même. Je reposais la poche de glace sur la table, avant de lui tendre mon deuxième poignet.

- Je vois, de toute façon jamais il ne viendra vous chercher ici. Il sait ce qu'il risque. Rassura-t-il en se levant. Vous avez sûrement besoin de repos, vous pouvez vous installer dans le pavillon.
- Merci Grey.
- Ce n'est rien, tu en aurais fait autant pour moi. Sourit-il.

La bleue enroula mon autre poignet dans une bande, avant de se lever et de jeter les cotons usagés. Je me levais en même temps que le rosé, nous sortîmes de la cuisine et Natsu récupéra les sacs. Je m'approchais pour prendre les miens, mais il me contourna sans un mot ni un regard et suivit Grey dans le salon.

Je soupirais et entrais moi aussi dans le salon, qui comme je me l'étais imaginé et aussi bien décoré que le reste. En face le canapé noir se trouvait une petite table et un peu plus loin, un écran plasma avec un home cinéma. Je relevais la tête et aperçus une immense baie vitrée où était Grey et Natsu attendant que le volet électrique s'ouvre.

Je me posais juste derrière le grand corps du rosé, Grey ouvrit l'une des portes coulissantes et sortit. Natsu et moi lui emboîtons le pas, passant dans l'immense jardin. Nous descendîmes les quelques escaliers de la grande terrasse, qui donnait sur une gigantesque piscine.

Mes yeux s'écarquillèrent voyant le grand pavillon, qui était à quelques mètres de moi. Je ne sais pas ce que ce Grey faisait dans la vie, mais il devait apparemment être très riche. Je suppose que son boulot ne doit pas être si légal que ça, sinon il ne serait peut-être pas ami avec Natsu.

Le noireau déverrouilla la porte du pavillon et l'ouvrit, il laissa entrer Natsu puis moi et se posa dans l'encadrement de la porte.

- Il y a tout ce qu'il vous faut ici à part de la nourriture, donc vous viendrez manger avec nous. De toute façon Natsu tu connais les lieux ? Demanda-t-il et il rosé hocha la tête. Reposez-vous, vous en avez besoin. Il referma la porte derrière lui.

Je me retournais vers Natsu et lui souris timidement.

- Ils sont gentils. Avouai-je essayant de détendre l'atmosphère.
- Ouais, ils le sont. Fit-il froidement.
- Écoute Natsu... Dis-je en faisant un pas vers lui.
- Je suis fatigué, j'ai besoin d'aller dormir. Mais surtout, je n'ai pas envie de t'écouter. Répondit-il sévèrement.

Il monta rapidement à l'étage, mettant fin à la conversation. Il n'était pas le seul à être fatigué, je l'étais aussi et peut-être même plus que lui. Je voulais juste lui dire que j'étais désolée, mais il n'était apparemment pas prêt à m'écouter.

Je passais une main dans mes cheveux, avant de suivre le rosé à l'étage. J'entrais dans la chambre, dans laquelle il venait juste de pénétrer, il y jeta un coup d'œil avant de déposer mes sacs par terre.

Je m'avançais doucement et passais près de lui pour rejoindre le lit, j'attrapai mon sac d'affaire et en sortis un pyjama. Du coin de l'œil, je vis le rose faire demi-tour et prêt à sortir de la chambre.

- Où est-ce que tu vas ? Demandais-je en fronçant les sourcils.
- Je vais dormir. Répondit-il sans se retourner et ferma la porte derrière lui.

Je m'asseye sur le lit faisant violence pour ne pas éclater en sanglot. Je passais mes deux mains sur mon visage et soufflais fortement. Je retirais mes chaussures ainsi que mon short et mon débardeur, j'attrapais mon pyjama et l'enfilais aussitôt.

J'ouvris la grosse couette et me glissais doucement dans le lit. Je reposais la couverture de façon à ce que celle-ci ne couvre que mon buste, il faisait assez chaud, mais je n'arrivais pas à dormir si je n'étais pas un minimum couvert.

Je sentais que la fatigue était là, mes paupières étaient lourdes et j'avais du mal à garder les yeux ouverts. Je me positionnais comme je le faisais lorsque je dormais, mais cela ne me convenait pas. Je ne me sentais pas à l'aise. J'avais sommeil, j'étais morte de fatigue et je n'arrivais pas à m'endormir.

J'essayais toutes les positions possibles, mais en vain. Impossible de trouver le sommeil. Je me mis assise et passais mes mains sur mon visage, j'étais au bord des larmes. J'avais besoin de dormir et cela me frustrait de ne pas m'endormir comme je le souhaitais.

Au bout d'une dizaine de minutes à rester assis dans le lit, regardant la chambre dans les moindres recoins et après avoir séché les larmes que je n'avais pas pu retenir, je repoussais la couverture et sortis du lit.

Je déglutis difficilement et marchais doucement vers la porte de la chambre. Je savais ce qu'il me fallait pour dormir et même si je risque de me faire renvoyer, je devais tenter le coup. C'était le seul endroit où je me sentais en sécurité et c'était le seul endroit où je voulais être.

Malgré ce qui s'est passé aujourd'hui, c'était et ce sera toujours au creux de ses bras, que je me sentais en sécurité. Je m'en voulais aussi de ne pas avoir eu plus confiance en lui, mais c'était assez difficile pour moi. C'est le genre de chose que je redoutais le plus et sur le coup j'avais perdu toute confiance en lui.

J'avais peur qu'il me laisse et je ne m'en étais pas rendu compte avant. Mais maintenant je sais que je peux compter sur lui, du moins je pouvais.

Je pressais doucement la poignée de la seule autre chambre qu'il y avait, je passais doucement à l'intérieur, faisant de mon mieux pour ne pas le réveiller. Il était allongé sur son flanc droit, la couverture retombant sur ses hanches, dévoilant son torse parfaitement dessiné.

Je m'approchais doucement et je ne pus empêcher un léger sourire apparaître sur mes lèvres, lorsque je l'entendis ronfler doucement. Il devait être vraiment épuisé. Je repoussais doucement la couverture, avant de me coucher dos à lui. Voyant que je ne l'avais pas réveillé, je me reculais doucement jusqu'à toucher son torse.

Je me mordis l'intérieur de la joue, quand je le sentis bouger contre moi et son lourd soupir, me prouvait que je l'avais réveillé. Mais bizarrement il ne me repoussa pas pour autant, je remontais la couverture jusqu'à mon visage, me blottissant contre elle.

La chaleur que dégageait son corps me fit le plus grand bien et je me collais encore un peu plus contre lui. Je finis par me retourner face à lui, sans pour autant affronter son regard. J'attrapais son bras, qui reposait le long de son corps et le passais autour de ma taille.

J'entremêlais mes jambes aux siennes et reposais ma tête sur son torse, me laissant porter par les battements réguliers de son cœur et par la chaleur que dégageait son corps. Mes yeux se fermèrent automatiquement et je ne mis pas longtemps avant de tomber dans les bras de Morphée.

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