CHAPITRE XXXVII
« It's time to be a big girl now
And big girls don't cry »
Mon cœur tambourinait fortement contre ma poitrine et je forçais toujours contre le corps du rose, le poussant en arrière comme si c'était la seule chose qui pouvait nous sauver. Il se laissa faire au début, puis se raidit d'un seul coup devant dur comme un mur de brique.
Ma respiration ne cessait de s'accroître à chaque coup donné sur la porte, jusqu'au moment où celle-ci fut enfoncée. Instinctivement Natsu me prit fortement contre lui, me protégeant de ses bras musclés.
Lorsque ses bras se desserrèrent, je fus directement mise derrière lui. Par-dessus son épaule je pouvais voir les hommes en uniforme entrer dans la chambre. Tous sans exceptions pointèrent Natsu avec leurs armes.
- Les mains en l'air ! Cria l'un deux d'un air mauvais.
- Ce n'était pas la peine d'enfoncer la porte, elle déjà était ouverte. Répondit calmement le rose en levant les mains. Je suis vraiment flatté que vous veniez aussi nombreux.
Je ne voyais pas son visage mais je savais au ton de sa voix, qu'il était en train de sourire. Je me demandais bien pourquoi il faisait ça, mais Natsu avait toujours été provocateur et malgré le fait qu'il est au moins six flingues pointés sur lui, ça ne le dérangeait pas plus que ça. Son impassibilité me rendait un peu nerveuse, mais j'avais confiance en lui, il devait sûrement savoir ce qu'il faisait.
Mes doigts se resserrèrent autour de son t-shirt blanc, quand un agent lui ordonna de s'éloigner de moi. Je vis les muscles de son dos se contracter et ses poings se serraient durement.
- Éloigne-toi d'elle je ne le répéterais pas. Hurla le même toujours avec cet air mauvais, que je n'aimais pas du tout.
- Je ne crois pas vous avoir donné le droit de me tutoyer. Fit sévèrement le rosé.
- Je ne plaisante pas, éloigne-toi sans faire de gestes brusques.
Il resta là, planté devant moi quelques secondes avant de bouger, pour se déplacer sur le côté exécutant les ordres du flic. Mais avant qu'il ne puisse s'éloigner complètement, j'enroulais sa taille de mes bras le gardant contre moi. J'étais complètement morte de trouille et je ne voulais pas le lâcher. J'avais trop peur de ce qu'il lui ferait, je me devais de le garder contre moi. Ça me rassurait quelques peu.
- Je peux savoir de quoi je suis accusé au juste ? Demanda le rosé en penchant la tête sur le côté.
- Je ne le répéterais pas, écarte-toi. Dit le flic les dents serrées.
- Je veux bien, mais on dirait qu'elle ne l'entend pas de cette oreille. Fit-il en hochant la tête vers moi.
Le policier que je devinais être le responsable de l'intervention, lança un regard mauvais à Natsu avant de dévier son regard sur moi, qui me fit froid dans le dos. Son pistolet toujours ferment vissé entre ses mains, il commençait à perdre patience, cela se voyait. La sueur commençait à perler sur son crâne chauve et sa mâchoire se contractait de plus en plus. Je tressaillis à l'idée qu'il pouvait à tout moment tirer et blesser Natsu ou même me blesser à moi.
Je déglutis nerveusement et retirant mes bras de la taille de Natsu, sans lâcher les policiers du regard, je me plaçais juste devant le rosé. J'essayais de rester la plus impassible, mais je savais que la peur se lisait dans mon regard. Pourtant je me redressais et collais mon corps à celui du rose.
- Luce, écarte-toi, Je secouais la tête, Fais ce que je te dis, écarte-toi. Ordonna-t-il sévèrement.
- Mademoiselle venez par ici, nous allons vous ramenez chez vous. Me dit gentiment un officier devant la porte. Il était déjà plus chaleureux que le chauve.
- Vas-y, M'ordonna une nouvelle fois le rose. Bouge-toi.
Je baissais la tête et fis quelques pas avant de me retourner vers Natsu, je lui lançais un regard plein d'inquiétude. Son visage était complètement neutre, il ne laissait paraître aucune émotion. Je ne l'avais jamais vu comme ça, en une fraction de seconde il avait changé du tout au tout.
Il planta son regard vide dans le mien et me lança un sourire mauvais. Je ne comprenais pas ce qu'il lui prenait d'un coup, je plissais mes sourcils continuant de le regarder, quand deux bras passèrent autour de ma taille m'attirant à l'extérieur.
Je hurlais le prénom du rose, même si j'étais encore confuse par son attitude. Je me débattais fortement, mais l'homme avait beaucoup plus de force que moi. Il se stoppa devant une voiture et les gyrophares de celle-ci m'éblouissaient un peu.
Avant qu'il puisse me faire entrer dans la voiture, je pus apercevoir Natsu sortir de la chambre les mains sur la tête, il sortit calmement et sans broncher. Deux policiers l'encerclèrent, dont le chauve, pendant que les autres regagnèrent leurs voitures.
Natsu leva ses yeux toujours aussi vides d'émotion vers moi, je vis son visage se tordre en une grimace, lorsqu'il prit de l'élan et écrasa son coude dans le visage d'un des hommes. Il allait se retourner pour assommer le chauve, mais celui-ci avant anticipé les choses et le pointait déjà de son flingue.
- Les mains sur tête plus vite que ça. Ordonna agressivement le chauve.
Ne voyant pas d'autre solution le rosé se vit obligé d'obéir. Le policier le poussa violemment face contre le mur, Natsu posa ses mains sur sa tête avant que l'homme ne lui passe les menottes.
- Montez dans la voiture, ça va aller maintenant. Dit le rose près de moi, attirant mon attention.
Même si je résistais un peu, celui-ci me poussa d'une extrême douceur dans la voiture. Je finis par moi aussi céder et grimpais dans la voiture, il referma la portière derrière moi avant de monter à l'avant.
La voiture qui était déjà en marche, commença à rouler afin de sortir du parking. Je regardais Natsu se faire presque jeter dans la voiture, par ce flic que je détestais déjà. Il était beaucoup trop sûr de lui et arrogant, il avait un regard méchant et je suis presque sûre que pour lui tuer la vermine n'est pas un problème. Il ne m'inspirait aucune confiance, contrairement au rose qui était sur le siège avant de la voiture. Il avait l'air beaucoup plus professionnel et surtout plus aimable, je me demande pourquoi ce n'est pas à lui qu'on confie les interventions.
Je m'asseye correctement sur le siège et fixais la route perdue dans mes pensées. Mon estomac se tordait à mesure que la voiture roulait pour rejoindre la ville. Je savais que s'en était fini pour moi, j'allais retourner à Londres tête baissé et cette fois je ne pourrais plus échapper à Hibiki.
- Qu'est-ce qui va arriver à Natsu ? Articulai-je la voix tremblante.
- Ne vous inquiétez pas, il ne vous embêtera plus, vous aller pouvoir rentrer chez vous. Vous n'avez plus rien à craindre de lui maintenant. Me répondit le gentil policier.
Je l'observais à travers la grille qui nous séparait, il se tourna me lancer un petit sourire sympathique, comme si ce qu'il me disait devais me soulager. Si seulement il savait la vérité, si seulement il savait qu'en réalité j'essayais de fuir Londres et que Natsu était la seule et unique raison pour laquelle je suis toujours en vie.
J'avais tellement envie de tout lui dire, de lui parler du carnet, du fait que Hibiki me veut du mal. Peut-être que ça arrangerait tous mes problèmes, peut-être que la police pourrait m'aider à me sortir de là. Ils nous protégeraient Natsu et moi, pendant que j'envoyais toutes les personnes du carnet en prison.
Je reviens vite à la réalité, quand la voiture se stationna devant le commissariat de Stafford. Le chauffeur éteint le moteur de la voiture, pendant que le jeune policier sortit de celle-ci et m'ouvrit la portière. Il me lança à nouveau un agréable sourire, m'offrant sa main pour que je descende. Je posais timidement ma paume dans la sienne et sortis de l'auto. Il referma la portière derrière moi et commença à m'attirait doucement vers l'intérieur.
Je me stoppai quand Natsu sortit de la voiture les mains liées dans le dos, il me lança un regard vide qui me fit froid dans le dos. Je ne le comprenais vraiment pas, à quoi était-il en train de jouer ? C'était quoi ce changement soudain d'attitude, il était tout à coup devenu si... si mauvais.
Je ne pouvais détacher mon regard du sien et même lorsque le policier m'attira à l'intérieur, mes prunelles étaient durement ancrées dans les siennes. Je détachais mon regard de lui après avoir légèrement trébuché, lorsque je le regardais à nouveau il arbora un sourire moqueur. Je baissais la tête et entrais dans le bâtiment accompagné du policier.
**
Après plusieurs minutes à me poser des questions, l'agent décida que j'avais eu assez d'émotion pour aujourd'hui. Il m'avait installé sur une chaise, non loin d'un bureau dont la porte était fermée, mais aussi près de la cellule où était enfermé le rosé. Et cela devait faire presque deux heures que j'attendais.
J'avais finalement décidé que dévoiler la vérité à la police n'était pas vraiment une bonne idée. Tout ça m'apporterait plus de problèmes qu'autre chose et j'en avais déjà assez, je ne voulais pas m'en attirer plus. De toute façon que feraient-ils contre tous les mafieux de Londres et je dirais même plus, contre ceux de tout le pays. Ils ne feraient pas vraiment le poids. Donc je préférais ne rien dévoiler, pour pas que tout ça finisse dans un bain de sang.
Je relevais la tête, arrêtant ainsi de fixer le chocolat chaud que m'avait offert une jeune femme. Ma tête dévia directement vers la gauche, là où était enfermé le rose. Il était assis sur un banc en bois, ses mains étaient croisées derrière sa tête et ses yeux étaient fermés. Se sentant sûrement observé, il ouvrit ses yeux et croisa directement mon regard, je sursautais légèrement, ne m'attendant pas à qu'il me regarde comme ça. Je déglutis nerveusement avant de poser ma tasse sur la petite table près de moi, je me levais de ma chaise laissant tomber la couverture qu'ils m'avaient prêté.
Je regardais autour de moi, avant de m'avancer prudemment vers la cellule. Natsu se redressa sur son banc et lâcha un soupir avant de se lever. Je me postais devant les barreaux la tête baissée, je n'osais pas vraiment rencontrer son regard, de peur qu'il soit aussi vide.
- Qu'est-ce que tu fais encore ici ? Demanda-t-il d'une voix extrêmement grave et rauque, qui m'arracha un frisson.
- Pourquoi tu... Hésitai-je, Pourquoi ce changement ? Je relevais la tête et rencontra son regard sombre.
- De quoi tu parles ?
- De ça, j'ai l'impression que tu n'es plus le même. Fis-je tristement.
Il s'abaissa légèrement et appuya son bras contre les barreaux. Son regard me scruta quelques secondes, qui me semblèrent interminable. Jamais je n'avais été aussi mal-à-l'aise face à son regard. Il s'abaissa encore un peu, mettant son visage à peu près à la même hauteur que le mien.
- Embrasse-moi. Dit-il d'une voix basse.
- Qu-quoi ? Demandai-je confuse.
- Tu m'as entendu, je t'ai demandé de m'embrasser. Répéta-t-il froidement.
J'inspirais un bon coup avant de m'avancer, hésitante, jusqu'à ses lèvres. Il franchit les derniers centimètres qui nous séparent et scella ses lèvres aux miennes. Il les mouvait doucement contre les miennes, avant de venir attraper ma lèvre inférieure entre ses dents, la suçotant légèrement.
- Tu devrais fuir avant qu'il ne soit trop tard pour ta petite frimousse. Souffla-t-il d'un air suffisant, que je ne lui connaissais pas du tout.
Je me reculais doucement de quelques pas et le regardais avec incompréhension, il reprit son sourire mauvais avant de repartir s'asseoir. Mais qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? Pourquoi agir comme ça ? Je ne comprenais vraiment pas et soudainement j'avais peur. Il me donnait la chair de poule et il me rappelait étrangement Hibiki.
Je m'éloignais doucement de la cellule, je m'apprêtais à courir vers la sortie, quand mon cœur rata un battement. Je ne savais pas que ma respiration s'était soudainement coupée, jusqu'à que je finisse par la reprendre.
Ses cheveux habituellement mal coiffé, son sourire effrayant et ses yeux menaçant. Je le reconnus directement, il était là face à moi, son sourire de crétin plaqué sur le visage. Je déglutis nerveusement, tout en reculant doucement. Je sentis mon visage se vider de sa couleur, à mesure que le châtain avançait d'un pas nonchalant vers moi.
À force de reculer, je finis par heurter un corps derrière moi. De grandes mains se posèrent sur mes épaules, me faisant avancer jusqu'à Hibiki. Je coinçais durement un sanglot qui menaçait de s'échapper et je mettais toutes mes forces pour essayer de m'éloigner de lui.
- Bonsoir Monsieur Lates. Salua une voix grave à mon oreille, je reconnus immédiatement le chauve de toute à l'heure.
- Bonsoir Monsieur l'agent. Répondit le blond arborant une mine inquiète. Lucy tu vas bien ? Fit-il en feignant un air apeuré. Il me dégoûtait vraiment.
Il prit mon visage entre ses mains, toujours dans son rôle du petit copain inquiet. Je le fusillais du regard et repoussais violemment ses mains. Il feint une incompréhension et se rapprocha doucement. Mes poings étaient fermement serrés et une fois qu'il fut assez proche, je me mise à lui taper dessus le plus fort que je le pouvais.
Le policier essaya de me retenir, mais je parviens à le repousser et collais une énorme gifle à Hibiki, qui résonna dans tout le commissariat. La tête du châtain était restée quelques secondes penché sur le côté, sa mâchoire commençait à durement se contracter. Il inspira profondément essayant de ne pas perdre son calme et reprit son rôle.
- Bébé qu'est-ce qui t'arrive ? Questionna essayant de paraître affecté, mais son regard transpirait la haine.
- Connard. Articulais-je durement.
- Je ne te comprends pas, Il baissa la tête, Qu'est-ce qu'il a bien put te dire sur moi ? J'allais me remettre à le frapper mais le policier retint fortement mon bras. Nous en parlons sur le trajet du retour. Reprit-il puis il regarda le policier. Nous embarquons aussi l'autre connard en taule, nous lui avons réservé l'une des plus belles cellules de Londres.
Menteur. Pensais-je. En réalité il avait toute autre chose en tête, son regard ne trahissait pas. Il avait cet air triomphant lorsqu'il avait dit cette dernière phrase, bien sûr c'était beaucoup trop facile s'il jetait simplement le rosé en prison. Il voulait le faire payer c'est sûr, mais il allait sûrement me le faire payer à moi aussi.
Il fit un signe de tête aux hommes habillés en uniforme derrière lui, la copie parfaite de celui d'un vrai flic. J'aurais pu y croire si un des hommes en question n'était pas le fameux Logan, qui m'avait pourchassé dans le supermarché.
Hibiki passa un bras par-dessus mon épaule, je le repoussais violemment. Il me regarda durement avant d'attraper mon bras, je grimaçais à la force avec laquelle il le tenait, il me tira fortement contre lui. Il s'approcha de mon oreille et me murmura « Tiens-toi tranquille si tu ne veux pas finir avec une balle entre les deux yeux ». Je déglutis nerveusement et laissais glisser quelques larmes le long de mes joues. Il me tira fortement par le bras, me conduisant dehors. Il prit un sourire hypocrite et salua les policiers d'un signe de tête. Si seulement j'avais pu recroiser le rose, je suis sûre qu'il aurait réussi à lire la peur dans mon regard.
Les deux portes battantes s'ouvrirent, laissant un léger courant d'air caresser mon visage. Hibiki me tira jusqu'à une voiture noire garée juste devant, il ouvrit la portière et me regarda avec insistance.
- Monte. Ordonna-t-il sévèrement, je ne bougeais pas d'un poil continuant de le regarder, Je t'ai dit de monter ! Cria-t-il en m'attrapant par les cheveux.
Je poussais un cri aigu dus à la douleur, mes pleurs s'intensifièrent et mes mains serrèrent la sienne qui était dans mes cheveux. Je me mise à hurler espérant attirer l'attention des agents de police.
- Ta gueule ! Cracha Hibiki en plaquant sa main de libre sur ma bouche.
Je commençais à bouger dans tous les sens, essayant de lui échapper mais en vain. Il cracha de nombreux jurons à mon intention, fou de rage que je résiste autant. J'ouvris grand la bouche et plantai durement mes dents dans sa main.
Il hurla et retira sa main de ma bouche, mais avant que je ne puisse me remettre à hurler, il m'attrapa par les épaules. Je ressentis une affreuse douleur dans le nez, mes jambes tanguèrent, ma vue se flouta et je sentis un liquide froid dégouliner de ma narine.
Je me sentis ensuite soulevée du sol et reposais quelques secondes plus tard, sur ce qui me semble être un siège en cuir. J'entendis des voix bourdonner dans mes oreilles, alors que je sombrais de plus en plus dans un trou noir.
**
Je fis doucement papillonner mes yeux, avant de les plisser et de les ouvrir doucement. Je repris doucement mes esprits, toujours la tête baissée et les cheveux qui revenait sur mon visage. Mes mains et mes pieds étaient attachés à la chaise sur laquelle j'étais assise, j'essaie de me dégager de là, mais les liens étaient beaucoup trop serrés et la douleur commençait à se faire sentir.
J'humidifiais mes lèvres avant de relever doucement la tête, je regardais autour de moi, découvrant l'endroit dans lequel je me trouvais. À première vue cela ressemblait à un vieil hangar délabré, l'odeur de renfermer et d'essence qu'il dégageait me laisser penser à un ancien garage automobile.
Mes yeux toujours plissés je scannais l'endroit du regard, cherchant un quelconque signe de vie. Je ne pouvais pas être seule ici, Hibiki ne m'aurait jamais abandonné ici, il voudrait d'abord savourer pleinement sa vengeance. À moins qu'il ait décidé de me laisser mourir ici, mais je ne pense pas, il a besoin de moi pour déchiffrer le carnet et retrouver tous les dossiers.
Et Natsu ? Où est-ce qu'il était ? Hibiki l'avait-il déjà tué ou l'avait-il enfermé quelque part pour le torturer jusqu'à ce que mort s'en suive ? Mon rythme cardiaque commença à s'accélérer à cette pensée, ma respiration devenait haletante alors que je me débattais fortement pour défaire les liens.
Des voix retentirent ou plutôt des rires, je me redressais sur ma chaise la tête tournée vers la gauche. Les battements de mon cœur résonnaient jusqu'à mes oreilles et ma bouche devenait sèche. Les rires se rapprochèrent jusqu'à que je puisse apercevoir quelques hommes, je reconnus Logan et son ami qui avaient troqué leurs uniformes, pour une tenue plus décontractée.
La chevelure châtaine de Hibiki apparut enfin, il éclata de rire avant t'attraper son interlocuteur par le cou, avant de frotter fortement ses cheveux roses. Mon visage se décomposa lorsque je reconnus Natsu, il n'était sérieusement pas en train de jouer avec lui ? Natsu se redressa un sourire plaqué sur le visage et repoussa Hibiki.
Lorsque ces deux-là tournèrent en même temps la tête en ma direction, leurs sourires s'effaça, laissant place à une expression plus provocante. Du moins pour Hibiki, car Natsu avait toujours le même visage impassible.
- Tiens regardez qui est enfin réveillée. Se moqua Hibiki en se plaçant devant moi. Alors que penses-tu de mon nouveau partenaire, Fit-il en passant son bras sur les épaules de Natsu. Enfin « nouveau », il l'a toujours été.
Son sourire d'imbécile me donnait envie de vomir, mes yeux se posèrent sur Natsu qui arborait un sourire en coin. Je le fusillais du regard avec une telle colère, que j'aurais pu lui sauter à la gorge si je n'étais pas attachée.
- Tu t'es bien foutu de ma gueule ! Crachai-je durement.
- J'avoue que c'était assez facile, tu es tellement naïve. Fit le rosé avec un rictus.
- Moi qui croyais que tu n'étais pas si mauvais que ça, putain mais que j'ai été conne. Dis-je en secouant la tête.
- C'est vrai, tu vois moi aussi pendant un moment j'ai cru avoir un bon fond, Mima-t-il avec les guillemets, Mais je suis un Dragneel ma belle.
- Et un Dragneel revient toujours aux sources. Ajouta Hibiki en se baissant vers moi, Tu vois les liens du sang sont beaucoup plus précieux qu'une paire de seins. Finit-il en posant sa main sur ma poitrine.
J'essayais de le repousser, mais avec les mains liées dans le dos je n'arrivais à rien, je sentis un sanglot arriver alors qu'il prenait plaisir à me tripoter. Il me dégoûtait comme personne, je ravalais mon sanglot et je lui crachais au visage.
Il laissa retomber sa main et son visage devint de plus en plus dur, il ouvrit les yeux qu'il avait fermés lorsque ma salive était entrée en contact avec son visage. Son regard assassin scruta mon visage, avant qu'il ne se redresse, il essuya ma salive du revers de sa main. Il me regarda encore durement avant de me mettre une gifle.
Ma tête chuta violemment sur la droite, faisant voler mes cheveux dans la même direction, avant que ceux-ci retombent sur mon visage. Ma respiration augmenta à mesure que la haine se déversait dans mes veines, je secouais la tête avant de me redresser un sourire moqueur sur le visage.
- Tu tapes aussi fort qu'une fillette de 4 ans. Me moquai-je avec une voix basse et rauque.
Ses yeux s'écarquillèrent, alors que le rosé fronça simplement les sourcils. J'avoue que même moi je ne savais d'où me sortait cette voix et ce courage. Je suppose que c'est comme ça lorsqu'on ressent de la haine envers une personne, l'adrénaline monte en flèche et on dit les choses sans réfléchir aux conséquences.
Je savais que je l'avais mis dans une colère noire, mais bizarrement à ce moment ça ne me faisait aucunement peur. Bien au contraire je ne pensais qu'à l'énerver d'avantage, je voulais le pousser au-delà de ses limites.
Il leva une nouvelle fois sa main, alors que je le regardais toujours cet air moqueur. Au moment où sa main allait rencontrer ma joue, le rosé avait fermement attrapé le poignet de son cousin l'empêchant de m'assigner une nouvelle gifle.
- Laisse-la tu ne vois pas qu'elle cherche à t'énerver. Remarqua le rose en éloignant la main de son cousin. Ne gaspille pas ton énergie pour ça, elle n'en vaut pas la peine.
- Ouais écoute-le, je n'en vaux pas la peine. Pestai-je lâchant un petit rire. Vous êtes vraiment une bande d'enculé.
Natsu repoussa son cousin, prenant place face à moi. Il abaissa son visage face au mien, avec un petit rictus collé au visage. Il frôla ses lèvres sur ma peau, avant d'attraper durement le lobe de mon oreille entre ses dents. Je grimaçais à la douleur qu'il me procurait.
- Ce n'est pas ce que tu disais, quand j'avais la tête entre tes cuisses. Murmura-t-il narquoisement à mon oreille.
Mes yeux s'écarquillèrent et une nouvelle vague de colère s'empara de moi. Je me détestais tellement de lui avoir fait confiance, de l'avoir laissé me toucher et m'embrasser. De l'avoir laissé explorer la partie de mon corps, que personne auparavant n'avait pu avoir accès.
Natsu Dragneel était définitivement le connard que redoutait sa tante. J'ai été bête de croire en lui, alors qu'au final il est comme Hibiki. Non il est bien pire que lui, il me l'avait pourtant dit, mais comme une idiote je préférais croire qu'il avait un bon côté.
Je comprends maintenant son changement soudain de comportement, il avait tout prévu depuis le début. Il savait que Hibiki allait venir nous chercher et que c'était le meilleur moment pour lui de retourner sa veste et de rejoindre son partenaire de toujours.
Comment ai-je pu croire une seconde qu'il m'aiderait, alors que tout ce qu'il voulait c'était mettre la main sur le carnet. Et bien sûr moi comme une cruche, je lui avais expliqué comment il fonctionnait. Mon père devait être tellement déçu s'il me surveillait de là-haut, j'avais honte d'avoir été aussi naïve.
Natsu se recula et reposa son visage face au mien, un sourire mauvais et arrogant étirait ses lèvres roses, dévoilant au passage deux petites fossettes. Je détachais mon regard de ses lèvres et baissais la tête honteuse. Il rit doucement face à ma perte de confiance, ce qui fit remonter ma colère.
Je remontais doucement la tête, les yeux aussi sombre et froid qu'une nuit d'hiver. Il plissa doucement les yeux face à mon regard, je serrais ma mâchoire et pris un élan à l'arrière, avant de venir écraser mon front contre sa bouche.
Il fit quelques pas à l'arrière, attrapant sa lèvre inférieure entre ses doigts. Il marmonna quelques choses d'incompréhensible, avant de se jeter sur moi et d'attraper fermement ma gorge entre ses doigts. J'haletais alors qu'il faisait une dure pression avec ses doigts, je sentais que petit à petit l'air avait du mal à passer.
Derrière le rosé, Hibiki riait sournoisement, mais j'avais du mal à l'entendre à cause du sang que tambourinait contre mes tempes. Quelques larmes s'échappèrent et roulèrent le long de mes joues, alors que mon regard était ancré dans celui du rosé.
Ses doigts se desserrèrent doucement et un instant j'ai cru voir du regret dans ses yeux. Mais ma vue était tellement trouble à cause des larmes, que j'avais sûrement dû rêver.
- Tu n'aurais jamais dû faire ça. Gronda la voix rauque d'Natsu.
Il se redressa, lâchant par la même occasion la pression qu'il faisait sur mon cou. J'inspirais un bon coup, prenant l'air qui m'avait manqué pendant quelques secondes. Je laissais retomber ma tête à l'avant, essayant de retenir du mieux que je pouvais mes larmes.
Je ne devais pas craquer face à eux, je devais être plus forte que ça, surtout que maintenant je me retrouvais seule face à eux. Je savais qu'ils étaient redoutables et que c'était eux que je devrais craindre le plus. Ils étaient aussi mauvais l'un que l'autre.
Ils étaient le diable en personne.
**
Après avoir pris un malin plaisir à me voir souffrir comme ça, Natsu et Hibiki étaient parti avec leurs hommes, me laissant seulement avec l'un d'entre eux. Sûrement chargé pour me surveiller, mais je ne voyais pas vraiment où je pouvais aller ligotée comme un saucisson à une chaise.
Je commençais à avoir les jambes et les bras engourdi, à force de rester dans la même position. Je me cabrais faisant craquer les os de mon dos, je bougeais ma tête de gauche à droite, essayant de faire pareil pour ma nuque. Cela me soulagea quelques peu, mais ça n'empêchait pas à l'engourdissement de mes muscles, de devenir de plus en plus gênant. Surtout que les cordes autour de mes articulations étaient beaucoup trop serrées.
Je me reposais sur la chaise, avant de secouais ma tête pour retirer les mèches de cheveux, qui me revenaient en plein le visage. Je posais mon regard sur le jeune homme assit à ma droite, il avait les jambes étendues sur veille table et il pianotait sur son téléphone.
Chanceux. Pensais-je.
- Est-ce que je pourrais avoir un peu d'eau ? Demandai-je avec le ton le plus désagréable que j'avais. Ou les deux crétins qui te servent de patron, t'ont demandé de me laisser crever sur cette chaise ?
Il releva la tête de son téléphone et me regarda en arquant un sourcil. Il soupira lourdement avant de se lever, sans m'adresser la parole ni un regard et s'éloigna avant de disparaître de ma vue. J'expirais fortement avant de laisser ma tête retomber à l'arrière, me demandant qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça. J'ai toujours été quelqu'un de gentil, même beaucoup trop. Je n'avais jamais enfreint la loi, j'étais une fille responsable et terriblement généreuse. Alors pourquoi la vie s'acharnait sur moi comme ça ?
Peut-être que c'était justement parce que j'étais beaucoup trop gentille et généreuse, à la limite de la naïveté. J'avais trop vite accordé ma confiance à Natsu et c'est de ma faute si j'en suis là. J'aurais dû m'enfuir quand j'en avais encore l'occasion.
Je poussais un soupir, sûrement le millième depuis que j'étais assise sur cette foutu chaise. Je sentais ma gorge devenir de plus en plus sèche, je crois que finalement je n'aurais pas droit à une goutte d'eau. Il était juste parti me laissant avec l'espoir qu'il allait revenir, avec ce liquide qui assouvirait ma soif.
En même temps pourquoi ferait-il quelques choses d'aussi banal pour moi ? Il est l'un des leurs, il devait sûrement être aussi perfide et sadique qu'eux. J'étais vraiment dans une galère monumentale, il fallait que je me sorte d'ici, mais qu'est-ce que je pourrais bien faire contre eux ? Ils devaient être armée jusqu'aux dents et puis j'étais une simple fille sans défense.
Pourtant je ne pouvais pas abandonner, il fallait que je tente le tout pour le tout. Je commençais à bouger mes poignets d'un côté puis de l'autre, essayant de faire passer mes petites mains. Je serrais fortement les dents alors que la corde commençait à ronger ma peau. Ça faisait un mal de chien mais je devais faire abstraction de la douleur. Je bougeais plus fortement mes deux poignets sur les côtés et de haut en bas, la corde commençait à brûler ma peau et je relâchais tout.
J'inspirais un bon coup et tirais mon bras droit vers le haut, espérant que comme ça mon poignet passerait au travers de la corde. Je lâchais un gémissement de douleur, en laissant retombait mon bras et ma tête par la même occasion. Je sentais ma peau me brûler et je dus inspirer et expirer doucement plusieurs fois, afin de ne pas me laisser submerger par la douleur.
Je relevais la tête quand j'entendis des pas se diriger vers moi, le jeune homme de toute à l'heure revenait une bouteille d'eau à la main et un verre en plastique transparent de l'autre. Il s'arrêta devant et rempli le verre, il reposa la bouteille au sol après l'avoir rebouché et approcha gobelet de mes lèvres.
Je bus doucement l'entièreté du verre, laissant le liquide froid s'écrouler le long de ma gorge. Je poussais un soupir de soulagement, quand le verre vide quitta mes lèvres.
- Encore ? Demanda-t-il.
- Non ça va aller, Répondis-je en relevant la tête vers lui, Merci.
Il hocha la tête avant de récupérer la bouteille et de retourner à sa place. Je soufflais lourdement avant d'essayer de trouver une position confortable, je me tortillais dans tous les sens, mais j'étais toujours aussi inconfortable. J'entendis un petit rire presque étouffé provenant du jeune homme à ma droite.
Je relevais la tête en sa direction et lui lançais un regard noir, il stoppa son rire avant de poser ses coudes sur la table, sans rompre notre regard.
- J'aimerais vraiment t'aider à sortir d'ici.
- Pourquoi tu me dis ça ?
- Parce que je ne suis pas si mauvais que tu le pense. Avoua-t-il en haussant les épaules.
- Arrête les beaux discours, ça marche plus. J'ai été assez baladée avec l'autre abruti. Il échappa un petit rire.
- Si je ne n'avais pas peur qu'il tue ma famille et ma copine, crois-moi que tu serais déjà loin d'ici. Soupira-t-il en se reposant sur sa chaise.
- Si tu n'approuves pas ce que qu'ils font, alors pourquoi es-tu ici ? Demandai-je curieusement.
- Parce que je me suis fait avoir, exactement comme toi. Sourit-il tristement, Je ne savais pas dans quoi je m'étais embraqué avant que tu fugues.
- Tu étais embauché pourquoi à la base ?
- J'étais censé être chauffeur. Je devais me contenter de conduire Hibiki où il le voulait et c'est tout. Expliqua-t-il le regard dans le vide. Jusqu'au jour où tu as fui, quand j'ai compris je voulais démissionner partir et faire comme si je ne savais rien. Mais il a menacé ma famille et ma copine, qui d'ailleurs attend un bébé. Sourit-il douloureusement.
- Je suis désolée. M'excusais-je.
- Ce n'est pas de ta faute, j'aurais dû faire plus attention. Fit-il en haussant les épaules.
Je lui souris faiblement, lorsque ses yeux rencontrèrent les miens. Des pas se firent entendre, je tournais la tête vers la gauche voyant le blond arriver avec deux autres hommes. Tous passèrent devant moi pour rejoindre la table, sauf Hibiki qui se planta devant moi.
Je relevais mon regard nonchalamment le long de son corps, pour le planter dans ses yeux bleus. Il me lança un petit sourire narquois et je roulais des yeux.
- Tu es seul ? Tu n'as pas ta copine près de toi pour te tenir la main ? Provoquai-je avec un regard noir. Dis-moi c'est toi où lui qui fait la femme. Souriais-je narquoisement.
Il s'approcha et attrapa durement mes cheveux entre ses doigts, il fit basculer ma tête à l'arrière, laissant ses lèvres glisser sur la peau de mon cou. Je jouais des épaules essayant de le repousser, je forçais aussi sur mes poignets, priant pour que les cordes lâchent et que je puisse l'étrangler.
- Tu riras moins quand je te baiserais comme la sale garce que tu es. Dit-il sévèrement.
- Je préférerais encore être enterré vivante. Rétorquai-je.
- C'est bon à savoir aussi. Il se redressa et sourit.
- De toute façon je suis sûre que tu n'arriveras jamais à me satisfaire. Provoquai-je à nouveau et il ria fortement. Tu ne feras jamais crier de plaisir, comme Natsu l'a fait.
Il stoppa nettement son rire et son visage se durcit à vue d'œil, j'arborais un immense sourire narquois, sachant que je venais de toucher un point sensible. Ses poings se fermèrent durement et ses pupilles se dilatèrent en un rien de temps.
- Et sinon où est Natsu ? Demanda le jeune homme qui me surveillait, sentant la pression monter.
- Il arrive, il est allé chercher le carnet. Dit-il calmement reprenant un faible sourire.
Mes yeux s'écarquillèrent et s'était à mon tour de perdre le sourire, ce qui avait l'air de plaire fortement à Hibiki. Il reprit son air supérieur avant de rejoindre ses hommes. Alors ça y est, c'était la fin, Hibiki allait prendre possession du carnet et empocher la fortune de mon père, avec son fidèle acolyte et il n'y a rien que je puisse faire.
Enfin si, j'étais la seule à comprendre les indices de mon père et jamais je ne leurs dévoilerais quoi que ce soit. Ils me tortureraient peut-être pendant des heures, des jours ou même des années, mais jamais ils n'obtiendront d'informations de ma part.
Mon père était partit en emportant le secret avec lui et je ferais pareil. Je préférais mourir que de leurs donner ce qu'ils veulent.
Mes yeux dérivèrent vers la droite, voyant le corps imposant du rosé venir jusqu'à nous. Il arborait toujours le même sourire arrogant et son regard était vide et sombre. Je regardais tristement sa main qui tenait le carnet, il le brandit en souriant et Hibiki accourut aussitôt vers son cousin.
- Enfin. Fit-il en prenant le carnet dans ses mains.
- Tu sais ce que ça veut dire ? Demanda Natsu victorieusement.
- On a notre revanche.
- Et on est riche. Conclut le rosé.
Hibiki se retourna et s'approcha de moi, il attrapa une nouvelle fois mes cheveux et colla ses lèvres dégoûtantes contre les miennes. Il les retira aussitôt, avant que je ne puisse réagir et lui cracher à la figure, il murmura « Maintenant tu es mienne » avant de se redresser et de partir fêter ça avec ses hommes.
Je le regardais savourer sa victoire, avant de baisser la tête retenant mes larmes. Je voulais hurler et pleurer pour ça, il avait gâché ma vie et il continuerait jusqu'à la fin de ma vie. J'étais prise au piège.
Avant j'aurais espéré que Natsu vienne me sauver, comme il le fait toujours. Nous serions repartis tous les deux, continuer notre quête jusqu'à envoyer ce connard en prison. Ensuite nous aurions retrouvé tous les comptes cachés de mon père et nous aurions fait le tour du monde, seulement lui et moi. Plus rien ne nous aurait retenu, plus rien ne nous aurait empêché d'être heureux.
Mais la réalité me frappa durement, comme un grand coup de poing dans le visage. Natsu n'était pas celui que je croyais, il avait attendu que je partage mes secrets avec lui, que je lui fasse assez confiance pour parler du carnet pour ensuite retrouver sa vraie personnalité.
C'était un monstre au cœur de pierre, sans pitié. Il était bien pire que Hibiki, lui jouait avec les gens et tout ça sans remord. Je relevais doucement mon regard, ne manquant aucunes parties de son corps musclé. Il se tenait debout à la même place, la même expression impassible. Il regardait les autres fêter leurs victoires, les bras croisés sur sa poitrine.
Il soupira légèrement avant de baisser son regard et de rencontrer le mien, qui lui envoyait des éclairs espérant pouvoir le tuer, rien qu'avec ça. Il me répugnait peut-être même plus que son salaud de cousin.
- Je te déteste. Articulai-je à voix basse et je savais qu'il avait assimilé chacune de mes paroles.
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