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CHAPITRE XIII

La porte d'entrée de l'appartement de Natsu claqua si violemment que je sursautais sur ma chaise. Gajeel entra comme une tornade prêt à tout ravager sur son passage. Il nous avait convoqué d'urgence alors qu'il partait de Bradford, il avait apparemment des nouvelles. Et vu la façon dont il était entré ici, ce n'était pas vraiment des bonnes. Une boule se forma aussitôt dans mon ventre, pendant que mon cerveau tournait à plein régime et se faisait tout les films possibles. Je pensais tout de suite à ma mère, peut-être Hibiki en avait eut marre et l'avait tué pour s'en débarrasser. Ma deuxième pensée fut pour Natsu, et si c'était lui que Hibiki avait retrouvé ? Je commençai à me tortiller sur ma chaise à cause de ma nervosité et fixai Gajeel en déglutissant difficilement. J'attendais qu'il se décide, comme nous tous ici, à parler et nous exposé la situation. Il faisait les cent pas en se tirant les cheveux et posa ses mains à plat sur la table pour nous faire face. Il nous regarda tour à tour avant de lâcher la bombe.

- Jérémy Fisher est mort.

Mes yeux s'écarquillèrent et ma mâchoire tomba tout comme l'espoir de retrouver ma mère. C'était mon seul espoir, le dernier qu'il me restait. Tout venait de s'effondrer en quelques secondes, sans son aide jamais je ne pourrais retrouver les autres personnes sur cette liste et ainsi arriver à ma mère. Tout était définitivement fichu. La boule qui s'était formée dans mon ventre, remonta tout doucement vers ma gorge menaçant d'éclater en sanglot incontrôlés. Mes yeux me piquèrent tellement que je retenais mes larmes. Je ne craquerai pas, je ne devais surtout pas, pas sans avoir fait le tour de toutes les possibilités qu'il me restait. Je me mordis la lèvre inférieure si fort que j'allais bientôt me faire saigner, mais je gardais délibérément mes yeux sur mes poings que je serrais et desserrais sans arrêt. Je ne les voyais pas, mais je sentais bien leurs regards, attendant que je dise quelque chose ou que je trouve une solution. Sauf que j'étais à court d'idée.

- Il doit sûrement y avoir un autre moyen. Dis-je la voix tremblante en relevant les yeux sur Gajeel. Il faut trouver autre chose. Repris-je plus fermement. Tu as fais des recherches sur les autres noms ?
- Bien sûr, c'est ce que j'ai fais en premier, mais ça donne rien. À part Maggie on dirait qu'ils se sont tous évanouit dans la nature.
- De quoi était-il mort ? Demanda Caprico.
- Crise cardiaque, c'était il y a deux ans.
- Putain de merde c'est pas vrai. Jurais-je en passant mes mains dans mes cheveux. Je suis maudite c'est pas possible.
- Ton père n'aurait pas pensé à un plan B par hasard ? Demanda Sting à son tour.
- J'en sais rien moi ! T'as qu'à aller lui demander si tu veux savoir. M'emportais-je en me levant de ma chaise. Moi je ponds pas des plans B sur commande !

Je donnais un coup sur la chaise, la faisant tomber au sol et me postais près de la fenêtre tremblante de colère. Génial voilà que je m'en prenais à eux alors qu'ils n'étaient pas responsable de tout ça. Ils cherchaient juste à m'aider et je les jetai comme de vulgaire chaussettes. Je fermais fermement les yeux essayant de me calmer un peu, mais surtout pour m'éviter de pleurer comme un bébé. J'étais au bout du rouleaux. J'étais sur les nerfs et je n'arrivai même plus à fermer l'œil la nuit. Et malheureusement c'était sur Sting que j'avais déversé ma colère, parce qu'à force d'accumuler on finit toujours par éclater à un moment donné.

Je me retournais et marchais doucement vers lui, je déposais un baiser sur sa joue et m'excusais de m'être emportée contre lui. Heureuse qu'il comprenait la situation dans laquelle j'étais et qu'il ne m'en voulait pas. Je ne voulais surtout pas me disputer pour si peu. Je relevais la chaise que j'avais renversé et me rassis en inspirant et expirant profondément. Je me forçais à me calmer pour reprendre la conversation et essayer de trouver une solution au problème. Bien sûr ils attendirent tous que je parle, mais j'avais le cerveau complètement retourné et je n'arrivai pas à réfléchir correctement. Je devais pourtant trouver une autre solution, il devait sûrement avoir un autre moyen de parvenir à retrouver les autres noms sur cette liste. Nous ne devions pas abandonner aussi vite.

- Et si on demandait à Smith ? Peut-être qu'il pourrait arriver à trouver au moins le deuxième nom.
- Tu parles ! Il n'a même pas bouger le petit doigt pour nous aider !
- Comment tu le sais ? Questionna Sting en fronçant les sourcils.
- Tu expliques comment que le gars qui a le plus de contact dans cette ville n'arrive pas à mettre la main sur une putain de personne, alors que moi je l'ai trouvé en même pas une semaine ! Même Caprico avait trouvé son adresse.
- On est en train de se faire prendre pour des cons là.
- Pourtant il nous aidait au début... Dis-je plus pour moi-même.
- Oui au début, mais maintenant que Natsu est parti. Ajouta Gajeel et frappa dans ses mains comme pour enlever de la poussière. Il en a plus rien à foutre. Il avait la trouille de Natsu mais jamais il ne l'avouera !
- Moi aussi je sais foutre la trouille quand je veux. Grogna Sting en serrant les mâchoires. J'ai l'impression qu'il ne me connaît pas très bien, je vais aller faire les vrais présentations.
- Il manquait plus que ça. Marmonnais-je en me frottant le visage. Je viens avec toi et ce n'est pas négociable. Dis-je en pointant un doigt vers Sting. Moi aussi je compte lui rappeler qui je suis.
- Pas question, toi tu restes chez toi. Ça risque de partir en vrille.
- Sting...
- Non ! Me coupa-t-il en élevant la voix. J'ai promis à Natsu qu'il ne t'arriverait rien et je compte bien tenir cette promesse. Tu restes chez toi point final !

Sur ce, il se leva et sortit de l'appartement sans me laisser le temps de le convaincre. Je serrais les dents et croisai les bras sur ma poitrine en me reposant contre le dossier de ma chaise. Je ne cessais de ruminer ma colère dans mon coin alors que c'était à moi de régler cette histoire et il me laissait encore sur la touche. Je n'avais pas besoin qu'on me ménage, j'en avais assez vu jusque là et apparemment ils ne l'avaient pas encore compris. Je secouais la tête et soupira lourdement avant de penser à autres choses. Comme par exemple trouver vite une solution à notre problème avant qu'il ne soit trop tard. Mais je ne laissais pas pour autant le cas de Smith de côté, je comptais bien régler mes comptes avec lui. Mais je me gardais bien d'en parler maintenant.

Plongée dans les tréfonds de mon esprit, je ne les entendais même plus se creuser les méninges pour trouver une solution, trop occupé à en trouver une moi-même. Comment pourrais-je soutirer des informations à un mort ? Je me voyais mal me transformer en Madame Irma et faire une séance de spiritisme. Il faudrait déjà que ça marche vraiment pour ça. Les deux seules personnes susceptible de m'aider était mon père et lui, malheureusement aucun d'eux ne pouvait me venir en aide. Au plus les secondes passaient et au plus le danger grandissait pour ma mère et sûrement pour moi. Il fallait que je trouve la prochaine personne au plus vite et j'y mettrais toute mon énergie.

Je sortis la liste de nom de la poche de mon jeans et la dépliai délicatement pour y révéler les noms. Je pris un stylo posé sur la table et rayai le nom de Jérémy Fisher, puis soupirais en inspectant le nom suivant, comme s'il allait me révélait où se cachait son propriétaire.

Leigne Grandeel

J'arquais un sourcil et le relus une deuxième fois. Les gens ont parfois des délires bizarres. Quelles genre de personnes osaient appeler leur fils comme ça, à supposer qu'il s'agissait d'un homme. S'il s'avérait que c'était une fille, je serais encore plus désolé pour elle. Je secouais la tête et soupirais en parcourant vite la liste des yeux puis je la rangeais à sa place dans ma poche. Je reposais ensuite mes coudes sur la table et regardais les garçons ainsi que Caprico qui étaient en pleine réflexion.

- Il faut qu'on trouve se Leigne Grandeel. Je ne sais pas encore comment on va s'y prendre, mais on doit à tout prix essayer.
- Je vais essayer d'approfondir mes recherches, mais je ne suis pas sûr de pouvoir y arriver. J'ai déjà passé beaucoup de temps à les chercher, mais comme Maggie ils restent tous introuvable. Soupira Caprico et croisant ses mains.
- Il faut qu'on mette les bouchées double, moi je vais fouiller ma maison de fond en comble pour voir si je peux mettre la main sur quelque chose.
- Je vais continuer de chercher de mon côté moi aussi.
- On ne te laisse pas tomber. Me sourit Jellal. Je te promet qu'on va retrouver ta mère et je tiens toujours mes promesses. Il me prit la main.
- Je sais Jellal, merci beaucoup. Je souris et serrai sa main.

Mon téléphone se mit à sonner et en le sortant de ma poche je vis le nom de ma cousine apparaître sur l'écran. Je fronçai les sourcils et fis glisser mon doigt sur l'écran pour lui répondre.

- Allô ?
- Oui c'est moi, euuuh tu peux rentrer tout de suite ?
- Pourquoi ça ?
- Tes grands-parents sont ici. Je soupirais.
- Je vois... J'arrive. Je raccrochais et me passais les mains dans les cheveux. Il manquait plus que ça...
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Mes grands-parents sont chez moi, il faut que je rentre.
- Qu'est-ce qu'ils viennent faire par ici ?
- J'en sais rien, mais je vais vite les renvoyer chez eux, il y a trop de pression et si Sting va provoquer Smith, (Et moi aussi, rajoutais-je dans ma tête), ça va être trop dangereux pour eux.
- Attends et si tu leurs demandais de t'aider un peu. Dit Caprico. C'était leur fils après tout ils doivent peut-être savoir quelque chose.
- Vous pensez que mon père aurait parlé de la liste à mes grands-parents ?
- Je ne peux pas le savoir, mais il suffit de demander.
- Même s'ils ne nous donnent qu'un petit indice, ça vaut le coup d'essayer.
- Mon père se confiait beaucoup à eux c'est vrai, mais je pense que s'ils savaient quelque chose ils me l'auraient dit quand je suis allée les voir. Je soupirais. Je dois y aller.

Je me levai de ma chaise et récupérai mes affaires. Caprico passa me prendre dans ses bras avant de partir. Les garçons eux, avaient décidés de m'accompagner, alors nous partîmes tous les trois en direction de chez moi. Pendant tout le trajet, je me demandai bien si mes grands-parents pourraient m'aider, mais comme je l'ai dis à Caprico, Ils me l'auraient dit bien avant. J'essayais de ne pas trop perdre espoir, mais comment pourrais-je le garder alors que tout s'effondrait à nouveau autour de nous. Nous avions enfin une piste sérieuse et fiable vu qu'elle venait de mon père, mais il n'avait pas prévu que Fisher décède d'une crise cardiaque et par conséquent ne pourrait pas nous aider à trouver ce Leigne.

Quand nous arrivâmes, je descendis la première de la voiture, puis je me dirigeais vers chez moi. J'entrais suivis des garçons et j'allais directement au salon où ma grand-mère se leva d'un bond et se dirigea vers moi pour me serrer dans ses bras. Je lui rendis son étreinte et pris aussi mon grand-père dans mes bras, qui attendait derrière. Je leurs présentai Jellal et Gajeel, puis nous nous assîmes tous. Je me pinçais les lèvres pour ne pas pouffer de rire face au regard que lançait mon grand-père aux garçons. Comme je m'y attendais, il se méfiait d'eux. C'était un Heartfilia après tout. Je jetai un coup d'œil à Jellal et Gajeel, qui loin d'être intimidé soutenaient sans ciller le regard mauvais de mon père. Si ça faisait des étincelles comme avec Natsu la dernière fois, ça promettait d'être assez marrant. Mais nous n'avions pas le temps pour ça.

Nous tournâmes tous la tête vers Yukino, qui entra dans le salon avec des boissons. Elle posa le tout sur la table basse et me jeta un léger coup d'œil avant de se relevait et de repartir. Nathanael alla entrer dans le salon, mais fut à temps retenu par ma cousine qui le guida hors de la maison pour nous laisser parler tranquillement. Ma grand-mère fidèle à elle-même, commença à servir les verres et les distribuer avec un léger sourire, même si je voyais qu'elle se méfiait un peu des garçons. Jellal et Gajeel la remercièrent avec un sourire sincère et magnifique, qui je le voyais avait conquis ma grand-mère. Elle les aimait déjà.

- Papi arrête, je t'ai déjà dis que tu pouvais avoir confiance en eux. Ce sont les amis de Natsu.
- Je préfère juste assurer les arrières de ma petite fille.
- Soyez sans crainte, on prend bien soin d'elle. Sourit Gajeel.
- J'espère bien.
- Pourquoi vous êtes ici ?
- On voulait prendre de tes nouvelles et savoir si on pouvait t'aider.
- Est-ce que papa vous aurez parlé d'une liste de nom de personnes qui aurait vu maman pour la dernière fois ?
- Ça ne me dit rien, tu as des noms ?

Je sortis la liste de ma poche et la tendis à mon grand-père. Il la déplia et inspecta tous les noms un par un, les sourcils froncés et sérieusement concentré. Je le vis la relire plusieurs fois avant qu'il ne me la rende en secouant la tête. Il ne savait rien. Bien sûr j'aurais du me douter que ça ne saurait pas aussi facile que ça. La vie me compliquait toujours les choses, pourquoi ça serait différent maintenant ? Je repris la liste en soupirant et m'enfonçai dans le canapé avant de prendre ma tête entre mes mains. J'entendis vaguement mon grand-père parler de tout ça avec Jellal et Gajeel, j'étais trop absorbée par mes pensées. Je réfléchis à toute vitesse sur ce que je pourrais faire pour me sortir de là, mais à force d'épuiser toutes nos ressources, j'étais à court de plan B.

La seule issue que j'avais, c'était Smith. Je devais aller le voir, mais les garçons ne me laisseront jamais y aller seule. J'étais pourtant certaine que c'était le seul à pouvoir m'aider, il fallait juste que je lui rappelle qu'il avait un deal avec moi. C'était risqué je le savais, il pouvait s'en prendre à moi à moins que je ne lui dise que Natsu risquerait de s'en prendre à lui en retour. Après tout il n'était pas censé savoir qu'il ne me donnait plus de nouvelle, je pouvais toujours lui raconter que Natsu était vert de rage et qu'il serait près à revenir pour lui régler son compte. Je devais prendre le risque, c'était ça où je restais ici à me creuser les méninges jusqu'à en devenir folle. Je devais agir et ne pas rester là à rien faire.

- Vous devriez renter chez vous. Dis-je en coupant court à leur discussion. C'est mieux pour vous et je serais plus tranquille.
- Nous pouvons très bien nous défendre Lucy.
- J'en doute pas, mais j'ai tellement de chose qui me tracasse et je ne veux pas en plus de ça m'inquiéter pour vous. Je... S'il vous arrive quelque chose je ne me le pardonnerais jamais.
- Mais nous on veut être près de toi. Fit ma grand-mère en se redressant.
- Je sais mais je ne veux pas prendre de risque. Mamie comprends moi, j'ai des tas de choses à régler et à m'occuper et je ne pourrais pas être là au cas où. S'il vous plaît.
- Nous comprenons, laisse nous au moins rester quelques jours et t'aider à régler ce problème de liste. Je peux peut-être t'aider à trouver une solution. Je soupirais.
- Très bien mais juste le temps de m'aider avec le prochain nom, c'est tout. Il sourit.
- Aussi autoritaire que ton père. Je lui souris.
- Je... J'ai besoin d'aller faire un tour.
- Faire un tour où ? Me demanda Jellal avec un regard appuyé, comme s'il savait que j'allais faire une bêtise.
- Au cimetière, j'ai besoin de parler à mon père.
- Je t'emmène.
- Non ça va aller, je peux me débrouiller.

Je me levai et quittai le salon en prenant mes affaires. Je sortis de la maison et montai vite dans ma voiture avant qu'il ne se décide à me suivre. J'allumai le moteur de l'Audi et sortis rapidement de l'allée en direction du centre ville. Plus précisément la maison de Smith. Je fis bien attention à ne pas être suivis par les garçons et me fondis dans la masse de conducteur. Jetant sans arrêt des coups d'œil dans mon rétroviseur central, je conduis prudemment et aussi vite que je pouvais jusqu'à chez Smith. J'arrivais même pas dix minutes après devant l'entrée de son quartier. Je me stoppais à une dizaine de mètres de sa maison et la regardais avec insistance en me demandant si je prenais la bonne décision.

Le portail s'ouvrit et je me baissai sur mon siège, assez pour y voir et pour ne pas être vu. Là, la voiture de Sting sortit et il partit sans me voir. Je restais encore un petit peu dans cette position avant de me redresser et de regarder vers la maison. C'était le moment où jamais. J'avais juste assez de temps avant que la grille ne se referme. Je redémarrais ma voiture et entrais en vitesse sur le chemin. J'avançais au pas en me demandant comment j'allais me débrouiller pour lui faire assez peur, pour qu'il continue de m'aider. Je me garais près d'une voiture de luxe et coupais le moteur sans descendre pour autant.

Je fermais les yeux et pris plusieurs grandes inspirations pour me donner le courage nécessaire. Je rouvris les yeux et captais mon regard dans le rétroviseur en me répétant les mots de mon père sans m'arrêter. « Les Heartfilia sont toujours numéro un, quoi qu'il arrive ». Avec une toute nouvelle confiance en moi, je débouclais ma ceinture et sortis de la voiture. Je marchais vers la porte et frappais trois coups, puis j'attendis. Bien sûr là derrière se trouvait l'énorme gorille que j'avais vu la première fois que j'étais venu ici. Cette fois je ne me cachais pas derrière Sting, je redressais les épaules et avec une voix étonnamment confiante, je lui dis que je voulais voir Smith.

Il m'étudia de haut en bas avec un regard froid, puis il se poussa de l'entrée pour me laisser le passage. Il me fit signe de le suivre et nous empruntâmes différents couloirs, comme la première fois avec Sting, avant d'arriver devant la porte du bureau de Smith. Il frappa deux grands coups avant de passer la tête à travers la porte pour lui signaler ma visite. Après l'ordre de Smith, de me laisser entrer, le gorille s'effaça de nouveau et me laissa passer en refermant derrière moi. Smith se leva de sa chaise en écartant les bras avec un immense sourire peint sur ses lèvres pour m'accueillir.

- Lucy, quelle bonne surprise !
- Il faut que l'on parle. Lui répondis-je d'une voix dure.
- Assied-toi, je t'en prie. Il s'assit et je fis de même. Que me vaut l'honneur de ta charmante visite, ma belle ?
- Pas de cinéma avec moi, je suis venue ici pour savoir pourquoi tu avais arrêté les recherches ? Nous avions un deal toi et moi.
- Tiens, je viens justement d'navoir la même conversation avec ton ami, c'est ma journée on dirait.
- Je t'ai posé une question.
- Autoritaire, j'aime bien. Et bien, figure-toi que j'ai assez de problèmes en ce moment que je dois régler de toute urgence.
- Je me fous de tes problèmes, je devais venir dans ton club et tu devais me fournir des informations, or tu ne l'as pas fait jusque là. Tu sais aussi bien que moi qu'une promesse est une promesse et que dans le milieu, c'est sacrée.
- Je sais de quoi est passible une promesse non tenue, est-ce que tu serais en train de me menacer, Lucy ? Dit-il d'un air menaçant en se redressant sur son fauteuil.
- Peut-être bien que oui, Natsu m'a dit qu'il était pas très content d'apprendre que tu ne m'aidais plus.
- Et est-ce que ton cher Natsu sait que tu es là ? Attends, j'ai encore mieux. Est-ce que toi tu sais où est ton cher Natsu ? Je ne répondis pas. Je sais tout Lucy, je sais qu'il est parti comme un voleur et que depuis tu n'as aucune nouvelle de lui. Je déglutis.
- Tu me fais suivre ? Dis-je essayant de garder une voix neutre.
- Disons que je fais toujours en sorte d'avoir un coup d'avance. Il sourit mesquinement et se leva de son fauteuil. Je me levais aussi et passais derrière la chaise.
- Ce n'est pas vraiment loyal.
- Non, mais c'est efficace, et puis je n'ai jamais dis que j'étais loyal. Il s'avança. Tu sais en temps normal, les filles un peu trop courageuses et sûres d'elles comme toi, je les renvoie chez leurs parents et pas en très bon état. Je suppose que tu ne veux pas finir comme elles ?
- Natsu te tuera si tu tentes quoi que ce soit contre moi.
- Mais Natsu n'est plus là pour le moment, pas vrai ? Je ne répondis pas. Tu n'aurais jamais dû t'aventurer ici seule et sans défense, surtout pour venir me menacer.
- Qui a dit que j'étais sans défense ?

Il tendit brusquement la main vers moi et je réussi à l'esquiver avant de lui attraper et de lui retourner le bras dans le dos. Merci les garçons ! Je le maintenais comme ça quelques secondes jusqu'à ce qu'une plainte étranglé franchisse ses lèvres, puis je le repoussais et me tins prête à recevoir d'autre attaque. Il se retourna vers moi un sourire en coin sur les lèvres, le regard pleins de défis alors que le miens lui lançait des éclairs. Il s'appuya contre son bureau sans se séparer de son sourire.

- Je te sous-estimais Lucy, là était mon erreur. Tu te défends bien pour une femme, je dois l'avouer. Je suis sûr que tu ferais des ravages. Il sourit. Tu ne veux pas intégrer mon équipe ? Je le fusillais du regard.
- Respecte ta part du marché et ça s'arrête là. Je ne veux pas me déplacer une autre fois.
- Encore une menace ?
- Parfaitement. Fais ce qui était convenu et tout ira bien, pour toi comme pour moi.

Je tournais les talons et marchais la tête bien haute vers la porte. Je pressais la poignée et l'ouvris lorsque Smith me rappela. Je me mordis les lèvres et inspirai profondément pour retrouver un visage impassible, puis je me retournai pour le regarder. Il avait fait le tour de son bureau et il s'assit dans son fauteuil, ça lui donnait un air intimidant mais je ne me laissai pas démonter.

- Tu devrais demander à tes chers amis de te dire où se trouve Natsu.
- Quoi ?
- Tes amis ? Tu sais, ceux en qui tu as une confiance aveugle. Je pense, non j'en suis même certain, qu'ils ne te disent pas tout. Il sourit. Demande leurs où se trouve Natsu.
- Ils ne le savent pas.
- En est-tu certaine ? Je ne répondis pas et il sourit davantage. Je n'accorderai pas ma confiance à n'importe qui si j'étais toi.
- Justement, tu n'es pas moi.

Je sortis et claquais la porte derrière moi. Je refis le chemin en sens inverse et sortis de la maison aussi vite que je le pus. Une fois dans ma voiture, je verrouillais les portes et expirai lourdement, relâchant toute la pression que j'avais accumulé depuis que j'étais rentrée là bas dedans. Je démarrais ma voiture et m'empressais de quitter les lieux, la tête pleins de réflexions. Les accusations de Smith se rejouaient dans ma tête et même si je me disais que les garçons n'auraient pas pu me mentir sur une chose pareille, au fond c'était une évidence. Bien sûr que Natsu leurs donnait des nouvelles à eux, il était peut-être partie, mais il contrôlait les choses de là où il était. Il voulait simplement me faire croire qu'il me laissait le champs libre pour régler ce que j'avais à faire par moi-même.

Je n'arrivais pas à croire que j'ai encore été trahit, surtout par eux. J'avais confiance en ces garçons et pourtant je savais à présent, qu'ils me mentaient quand je leurs demandai s'ils avaient des nouvelles de Natsu. Maintenant que j'avais le doute en tête, je remarquais de plus en plus de choses, comme certains appels qu'ils prenaient dans une autre pièce prétendant être des affaires personnelles. Il y avait aussi le changement de sujet quand je demandais si Natsu les avait contacté. Ils me lancèrent un bref « Non » et passaient à autres choses. J'espérai me tromper, mais des amis aussi lié que ça, ne pouvaient pas rester sans nouvelles bien longtemps. Ils avaient intérêt à avoir une très très bonne excuse, parce que j'étais verte de rage.

Je garai ma voiture devant chez moi et vis qu'ils y avaient encore leurs voitures, ce qui tombait vraiment à pic. Je descendis et verrouillais mon Audi avant de me dirigeai vers la maison où la porte s'ouvrit brusquement sur un Sting qui n'avait pas l'air super content. Tant mieux, parce que je ne l'étais pas non plus. Je montais les marches de mon perrons et quand je fus assez près, il m'attrapa par le bras et me tira violemment avec lui à l'intérieur. Après avoir refermé derrière moi, il m'entraîna avec lui dans le salon où ils étaient tous accompagné de ma cousine, Nathanael et mes grands-parents. Je me retirai brusquement de l'étreinte de Sting et lui lançais un regard des plus noirs.

- Je peux savoir ce qu'il t'a pris d'aller là bas toute seule !?
- Ça ne te regarde pas !
- Oh si ça nous regarde Lucy. Intervient Gajeel. C'est complètement débile de ta part ! Vraiment, tu pensais à quoi en faisant ça ? Je croisais les bras sur ma poitrine.
- Nous étions mort d'inquiétude Lucy. Fit mon grand-mère d'une voix douce en voyant que je bouillonnais de colère.
- On était censé se faire confiance ! Comment veux-tu qu'on y parvienne après ça hein ? Fit Jellal.
- Aaah parlons de confiance, c'est ça ! Fis-je en le regardant. Je paris que vous n'avez rien à vous reprocher ? Vous ne me cachez rien c'est ça !
- De quoi tu parles ?
- De quoi je parle !!? Hurlais-je en serrant les poings. Je parle du fait que vous m'avez menti ! Vous savez très bien où se cache Natsu. Je les pointais du doigt. Alors ne me parlez pas de confiance !

Mon grand-père se leva et se posta près de moi. Il savait très bien qu'un Heartfilia en colère pouvait faire des ravages.

- Qui t'a dit ça ? Commença Gajeel.
- Smith !
- L'enfoiré... Jura Sting.
- Diviser pour mieux régner, c'est sa devise. Souffla Jellal.
- Alors vous saviez !
- Natsu nous avait fait promettre de ne rien te dire pour ta sécurité.
- J'avais le droit de savoir.
- On a promis Lucy.
- Il est où ? Ils ne répondirent pas. Il est où !? M'énervais-je en m'avançant vers eux, mais grand-père me retintpar la taille. Vous auriez au moins pu me dire s'il allait bien ! Je me faisais du soucis et tous les jours ça me rongeait les tripes ! Maintenant dites-moi où il est !
- On est désolé de t'avoir menti, mais il le faillait pour ton bien.
- Dites-moi où il est merde !
- On ne peut pas, tu comprends !? S'énerva Gajeel.
- Je veux savoir où il est ! Je vous jure que si vous ne me le dites pas, je finirais par le trouver et vous par contre vous ne remettrez plus jamais un pied chez moi ! Il est où !? Je me débattis.
- À Blackburn. Répondit Nathanael et je lui lançais un regard noir. J'ai entendu une de leurs conversations.
- Fils de pute ! S'énerva Sting mais Jellal le retint.
- Et tu n'as pas juger bon de venir me le dire !
- Je le voulais, mais j'ai pensé que tu t'en sortais très bien sans lui et puis tu m'évites ces derniers temps, comment voulais-tu que je t'en parle ?
- Espèce de gros con ! T'es fier de ta connerie maintenant ? Tonna Gajeel. Blackburn est plus dangereux que Londres pour elle !
- Je ne vois pas le rapport. Répliqua le métisse.
- Le rapport ?! Fit Jellal. Le rapport c'est que tu viens de lui donner l'emplacement de Natsu, tu sais le mec dont elle est amoureuse. Nathanael fronça les sourcils. Ce qui veut dire que dès demain elle est dans une voiture direction Blackburn pour le retrouver ! Et il n'est pas dans les bons coins si tu vois ce que je veux dire.
- En gros elle est en danger et toi tu vas te faire tuer par Natsu pour lui avoir dit ! Grogna Sting.
- Vous êtes des traîtres ! Je vous déteste !

Je repoussais les bras de mon grand-père et montais les escaliers en courant pour m'enfermer dans ma chambre. Je regardais tout autour et préparai vite un sac avec des affaires à moi. Parce que ce soir quand tout le monde sera endormi, moi je serais sur la route pour rejoindre Blackburn et faire une petite surprise à mon cher petit copain.

Une surprise qu'il ne sera pas prêt d'oublier.

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