« Bonjour Londres, aujourd'hui nous sommes le 19 octobre. Il est dix heures du matin et tout de suite nous attaquons avec les hits du moment... »

J'éteignis la radio en soupirant, puis je me reposaiS contre mon siège, le regard sur l'extérieur. Aujourd'hui aurait pu être un jour comme un autre, seulement ça ne l'était pas. Ça aurait aussi pu être en d'autres circonstances un jour spécial pour moi, pourtant je ne le considérais pas comme tel. Aujourd'hui je fêtais mes dix-neuf ans et pourtant je n'avais pas du tout le goût à faire la fête. Alors pour me changer les idées et éviter de penser à ce qu'aurait pu être mon anniversaire, si ma vie était normale, j'avais entraîné les garçons pour venir chercher le dernier dossier avant celui de Hibiki.

Depuis que nous avions découvert sa page, nous avions travaillés d'arrache pied afin de terminer les autres. Et nous étions en route vers le centre de Londres pour aller chercher le dernier dossier, qui apparemment se trouvait dans une salle de sport. Ce dossier appartenait à un certain Jason Kepler et il était l'un des plus terrible chef de gang de Londres. C'était donc une bonne raison pour vite le mettre en prison et sans attendre. Alors même si les garçons, ou plutôt Grey et Jellal voulaient un peu de répit aujourd'hui, j'étais parvenue à les convaincre de m'aider.

Mais au fond ce n'était pas vraiment pour ça que je voulais récupérer ce dossier. Ce que je voulais s'était me changer les idées et éviter de penser à mon anniversaire. Trop de souvenirs me revenaient, comme le fait que mon père devait m'offrir la voiture de mes rêves, mais ce n'était pas tant la voiture qui comptait. S'il était toujours là, je me serais assise près de lui devant la cheminée avec un chocolat chaud à la main et nous aurions parler de tout, mais surtout de ma mère. Puis il m'aurait sûrement fait monter pour jouer un peu du piano. Nous le faisions toujours. Mais ce n'était pas pour cette année.

Et puis il y avait aussi le souvenir de Natsu, avec qui j'avais fais tant de projets pour ce jour là. Du moins il en avait fait pour nous deux, il m'avait dit que si nous étions toujours sur la route, il aurait fait de mon anniversaire un jour vraiment inoubliable. Je savais qu'il l'aurait fait parce qu'il voulait simplement que je sois heureuse. Mais ça ne sera pas avec lui non plus que je passerai mon anniversaire.

Grey soupira et se gara un peu en retrait, de façon à ce que nous ayons une vue sur la salle de sport. Étant donné que nous étions dimanche il n'y avait pas grand monde par ici, mais nous ne voulions pas prendre de risque.

- À toi de jouer Jellal.

En tant que petit génie de l'informatique, tout comme l'était Bacchus, Jellal nous avait accompagné afin de pouvoir désactiver toutes les alarmes ainsi que les caméras de surveillance.

- Tu vas y arriver d'ici ? Demandais-je curieusement.
- Oui ça va être un jeu d'enfant. Je vais mettre les caméras à tourner en boucle pour qu'on ne nous repère pas.
- Alors à quoi ça sert de se camoufler comme ça ?
- C'est juste une précaution au cas où il y ait un vigile qui rode. Je hochais la tête.
- C'est bon on peut y aller.

Je passais mon sac sur mes épaules puis je sortis de la voiture en même temps qu'eux. Grey jeta un coup d'œil aux alentours et enfila son bonnet. J'attachais mes cheveux en chignon et fis de même avant de rabattre la capuche de mon sweat sur ma tête. J'emboîtais le pas des garçons, jusqu'à ce que Grey me fasse passer devant et m'ordonna de courir. Je trottinais jusqu'à la salle de sport, Grey derrière moi qui me dit d'aller plus vite ce que je fis.

Nous rejoignîmes la porte de derrière et Jellal prit place devant la porte et déposa un petit boîtier sur le système d'alarme, sûrement pour le désactiver. Grey, lui, regarda autour de nous afin de voir si personne n'approchait puis posa son regard sur moi.

- Tu es sûre qu'il est bien là ? Me demanda-t-il et je hochais la tête.
- Ben oui quand même, je me trompe jamais.
- Sauf la dernière fois. Sourit Jellal en ouvrant la porte.
- Ouais bah ça m'est arrivée qu'une seule fois. Râlais-je et il rit.
- Non deux fois mais bon on s'en fout, venez. Ajouta Grey en entrant le premier.

Je rentrais à sa suite avec Jellal sur les talons. Lorsqu'il referma la porte nous nous retrouvâmes dans le noir complet, jusqu'à ce qu'il allume des lampes de poche et il nous en tendit une à chacun. Nous marchâmes prudemment et discrètement dans le couloir jusqu'à ce que nous déboulâmes dans le hall d'entrée, qui était plus éclairé grâce à la lumière du jour qui émanait des rideaux fin des baies vitrée. Nous éteignîmes nos lampes et regardâmes partout autour de nous.

Je me dirigeai vers une porte fermée que j'ouvris et pénétrai doucement à l'intérieur. Je l'éclairai un peu avec ma lampe avant d'allumer la lumière pour tomber sur des tas de machines de sport. Je m'avançai un peu à l'intérieur et regardai partout autour de moi et inspectai les lieux minutieusement, mais je ne pensais pas vraiment que le dossier soit caché ici. C'était beaucoup trop fréquenté et tout le monde aurait pu y mettre la main dessus. Je soupirai et jetai de nouveau des regards autour de moi, quand Jellal entra en trombe dans la salle.

Il ferma la porte derrière lui et éteignit la lumière. J'allais lui demander ce qu'il se passait, quand la lumière de sa lampe de poche m'aveugla. Rapidement il traversa la salle et me saisit par le bras avant de se cacher avec moi derrière une pile de tapis de sol. Il éteignit sa lampe et seul nos respirations résonnèrent dans le silence. J'allais de nouveau parler quand la porte s'ouvrit doucement et la lumière s'alluma. Je tournai la tête vers Jellal, qui posa un doigt sur ses lèvres me demandant de ne faire aucun bruit.

Je déglutis nerveusement et hochais la tête avant de regarder face à moi. Nous entendîmes les pas avancer dans la pièce et je priais que qu'on ne nous trouve pas ici. Au bout de ce qui me paraissait des heures, l'intrus sorti finalement de la pièce en éteignant les lumières derrière lui. Je poussai un long soupir de soulagement, mais attendit tout de même juste au cas où. Nous attendîmes en silence et la porte s'ouvrit de nouveau. Je me figeais un instant puis la voix de Grey retentit pour nous dire que c'était bon et je me détendis sur le champs.

Nous nous levâmes, Jellal et moi, pour rejoindre Grey qui nous attendait. Nous sortîmes de la salle avant de nous retrouver une fois de plus dans le hall. Je regardai autour de moi, puis je posais les yeux sur Grey.

- Il est parti ?
- Elle, et oui elle est partie. Je hochais la tête.
- Tu sais où pourrait être le dossier ?
- Le seul endroit où je le vois c'est dans les vestiaires.
- Ils sont par là. Indiqua Grey.

Il partit devant, je lui emboîtai le pas jusqu'aux vestiaires où il alluma la lumière. Nous entrâmes dans la pièce et commençâmes à faire le tour afin de trouver un nom familier. Je partis d'un côté et inspectais chaque casier. Je marchais dans les allées regardant tous les noms mais aucun ne me rappelait quelques choses. Au bout d'un petit moment, je me stoppais face à un casier qui portait le nom de Kepler, comme celui dont nous devions retrouver le dossier.

Les garçons apparurent à mes côtés et comme moi, fixèrent le casier. Jellal grogna de frustration et s'approcha de celui-ci en attrapant dans sa main le cadenas à clé. Il soupira et se retourna vers moi, le cadenas toujours en main.

- Je paris que t'as pas la clé.
- Non je l'ai pas.
- Génial et on va faire comment ?
- Bah je sais pas. Soufflais-je en me grattant le front. On peut toujours.. Je sais pas l'arracher ?
- Non, ça prouverait que quelqu'un est entré ici. Restons discret.
- Il faut trouver un moyen de l'ouvrir pourtant.
- Je sais... Soupirais-je.

Je passais mes deux mains sur mon visage et fixais le casier et le cadenas pour réfléchir. Mais j'avais beau essayer de trouver un truc, mon esprit était complètement retourné. Je me doutais bien que ça ne serait pas facile pour ce dossier comme pour les autres, mais j'avais espéré que pour une fois cela serait simple. Les garçons se mirent à inspecter le casier et les autres pour voir s'il ne trouvait pas la clé. De mon côté je restai plantée là sans bouger à réfléchir.

Je soufflais puis sortit mon carnet qui se trouvait dans mon sac, du moins ce qu'il en restait, je l'ouvris et dépliais la page de Jason Kepler pour relire le tout. Mais rien ne parlait d'une clé ou d'un endroit où elle aurait pu être. D'ailleurs ça ne parlait même pas d'un casier, mais j'étais quand même certaine que c'était là. Du moins ça le serait si je trouvais comment je pouvais l'ouvrir. Après avoir fait un peu le tour, les garçons étaient revenus près de moi et avait essayés une fois de plus d'ouvrir le casier, alors que j'avais encore le nez sur la page de Kepler.

Malheureusement rien ne pourrait m'aider, ni l'indice qui m'a mené jusque ici, ni même cette espèce de citation qu'il avait laissé au bas de la page. Ce n'était pas du tout cohérent avec l'endroit où je me trouvais en ce moment. Je ne voyais pas bien ce qu'elle faisait là, mais si elle était là ce n'était pas par hasard. Mon père ne faisait jamais les choses au hasard surtout quand il s'agit de me laisser des indices.

Me rappelant de ça, je lus et relus ces mots qui me semblèrent si incompréhensible. Je les imprimais dans ma tête. Je me les passais et repassais sans cesse, essayant de lire entre les mots pour pourvoir les comprendre. Je me concentrais et une nouvelle fois relus la citation laissée par mon père.

« Qu'il soit bleu, gris ou orangé le ciel est toujours là, au-dessus de nos têtes. Reflet de nos humeurs, on y cherche l'inspiration, on l'interroge, on l'admire. »

Je grognais avant de laisser ma tête retomber à l'arrière. Je fermais les yeux et pris un grande inspiration pour me calmer un peu. Je passai une main sur mon visage, toujours la tête à l'arrière et quand j'ouvris les yeux, quelque chose attira mon attention. Je fronçais les sourcils avant de me redresser un peu, pour mieux voir. Là sur une plaque du faux plafond était inscrit au marqueur noir, mes initiales et je sus que c'était là.

Je refermais mon carnet, du moins ce qu'il en restait, et frappais l'épaule de Grey avant de pointer le plafond du doigt. Ils relevèrent tous les deux la tête dans la direction que je leurs indiquais avant de revenir sur moi. Je retirais mon sac de mes épaules pour le laisser tomber à mes pieds avant de m'avancer bien dessous. Je demandais aux garçons de m'aider à monter et ils se mirent chacun d'un côté les mains jointent. Je grimpais sur leurs mains et ils me soulevèrent à la force de leurs bras.

Quand je fus à bonne hauteur et que je tenais bien l'équilibre, je posais mes mains à plat sur la plaque de placo et poussais légèrement. Celle-ci se suréleva légèrement et je la déplaçais sur le côté afin de voir ce qu'il se cachait derrière. Malheureusement je ne vis pas grand chose, car j'étais encore trop petite pour atteindre l'intérieur du faux plafond. Je baissais la tête pour croiser le regard des garçons.

- Soulevez-moi encore, je vois rien. Leurs demandais-je
- Accroche-toi.

Je me tins au casier et ils me soulevèrent un peu plus haut, jusqu'à ce que je puisse voir à l'intérieur.

- Passe-moi la lampe.

J'attrapais la lampe que Grey me tendit et j'éclairais l'intérieur du faux plafond. M'attendant à trouver une clé pour le casier, je fus assez surprise de voir que c'était le dossier de Jason Kelper qui se trouvait là. J'attrapais la lampe entre mes dents et pris la pochette en carton où était inscrit son nom. Je posais le dossier et la lampe sur le haut des casiers et attrapais la plaque de placo.

Je la fis glisser pour la replacer pendant que les garçons me firent légèrement redescendre. Quand elle fut en place, je repris le dossier et lampe tout en m'appuyant sur l'épaule de Jellal pour garder l'équilibre. Je posais mes deux pieds à terre et souris en montrant le dossier au garçons. Grey hocha la tête et Jellal roula des yeux, ce qui me fit légèrement rire.

- Ton père avait vraiment des idées bizarres. Me dit-il en regardant le dossier. Tu peux m'expliquer comment on passe d'un casier à un faux plafond ?
- J'en sais rien. Souriais-je en haussant les épaules. Il était fan de chasse au trésor et d'énigme.
- Ne traînons pas ici on sait jamais.

Je hochais la tête et ramassai mon sac qui était à mes pied. Je mis le dossier dedans et le passais sur mes épaules en me retournant vers les garçons. Nous sortîmes des vestiaires après avoir éteint la lumière et Grey prit les devant. Je le suivis de près et Jellal derrière moi, comme à notre arrivée. Avant de sortir, le noireau jeta un coup d'œil aux alentours, puis nous fit signe de le suivre.

Nous sortîmes de la salle de sport, Jellal réactiva l'alarme puis nous partîmes rapidement en prenant le soin d'être discret. Nous rejoignîmes la voiture et je poussais un long soupir de soulagement. Maintenant que j'avais récupéré le dossier, j'allais enfin pourvoir me mettre en quête pour retrouver le dossier de Hibiki. Et je n'allais pas lâcher prise tant qu'il ne sera pas derrière les barreaux.

**

Après avoir déposé le dossier au commissariat, Grey, Jellal et moi retournâmes à l'appartement. J'avais hâte de me retrouver seule et de me pelotonner sous les couvertures. Maintenant que le dernier dossier – avant celui de Hibiki – a été retrouvé, je voulais me reposer un peu afin de concentrer toute mon énergie sur lui. Mais plus que tout, je voulais finir ma journée d'anniversaire plongée dans mes souvenirs.

Alors quand j'ouvris la porte de l'appartement, je ne m'attendais surtout pas à me retrouver en face tout ce beau monde. Ma cousine apparût dans mon champs de vision et s'avança vers moi en souriant et en sautillant. Elle m'attrapa dans ses bras et me serra fortement contre elle.

- Joyeux anniversaireeeeee ! Dit-elle toute contente. Quoi ? Reprit-elle en voyant mon expression. Ça te plaît pas c'est ça ?

Je la regardais quelques secondes, puis je détournais les yeux pour les poser sur les personnes présentes dans mon salon. Il y avait Gajeel et Sting, mais aussi Cameron la meilleure amie de Yukino accompagné de Jenny, mais je ne prêtais pas trop d'attention sur elle. Mon regard se posa ensuite sur une petite bleu aux yeux marron/vert et après l'avoir regardé de plus près je sus de qui il s'agissait. C'était Lévy la copine de Gajeel et je venais à peine de remarquer qu'elle tenait un bébé dans ses bras. Grey et Jellal passèrent près de moi et Grey enlaça Juvia qui venait de sortir du coin cuisine, avec une autre fille aux cheveux rouges écarlates, Erza.

Juvia s'avança vers moi avec un doux sourire et s'arrêta près de Yukino. Je les regardais toutes les deux sans savoir quoi leurs dire. Je ne m'attendais pas vraiment à rentrer à l'appartement pour trouver tout ce monde dans mon salon à m'attendre, du moins je supposais qu'ils m'attendaient. Je pris une grande inspiration et regardais Yukino.

- Qu'est ce que vous faites tous ici ?
- On est tous venus fêter ton anniversaire. Tu... tu n'es pas contente ? Demanda-t-elle timidement.
- C'est juste que je n'avais pas vraiment la tête à faire la fête aujourd'hui. Je... Je pensais être seule.
- Je vous l'avais dit.
- On sait bien que tu n'as pas envie de faire la fête, mais disons que c'est juste un repas de famille. On a organisé ça pour être présent pour vous. Alors ne considère pas ça comme une fête, mais plutôt comme... Un soutien de notre par à tous. Tu as besoin de relâcher prise et te sentir entourée.
- Mais si tu veux vraiment rester seule on peut toujours te laisser, c'est pas grave. Je soupirais avant de me gratter le front.
- Non c'est bon. Souriais-je légèrement. Ça va aller, restez.
- Joyeux anniversaire. Me sourit Juvia.

Ma cousine me lança un grand sourire avant de me prendre dans ses bras. Elle passa un bras sous le mien et m'entraîna dans le salon, rejoindre tous les invités. Je saluais Cameron et elle me serra fortement contre elle. Jenny me sourit et je me contentais de lui adresser à peine un regard. Après tout ce qu'elle avait raconté sur Natsu tout ça pour m'éloigner de lui alors qu'au fond, c'était elle qui le voulait, elle ne méritait même pas mon attention, alors je m'en détournais vite.

Yukino me présenta à Erza et Lévy, puis je passais aussi faire un petit bisou à Gabriel qui était maintenant dans les bras de Gajeel. Après avoir fait le tour, je partis m'adosser contre le mur un peu à l'écart de tout le monde. Je soupirais et les regardais tous discuter ensemble. J'aurais pus aller m'isoler dans ma chambre plutôt que de rester ici à les observer, mais je devais faire acte de présence ne serait-ce que pour rassurer et faire plaisir à ma cousine. Elle avait dû y mettre du sien pour organiser tout ça, parce que c'était évident que ça venait d'elle, c'était le genre de chose qu'elle faisait pour faire plaisir et remonter le moral.

Elle n'avait seulement pas penser que j'aurais envie de retrouver seule aujourd'hui, qu'avec tout ce que je vivais en ce moment, fêter mon anniversaire n'était pas d'actualité. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, elle avait quand même fait ça pour en espérant que ça pourrait m'aider. Elle ne pouvait pas savoir que je voulais être seule, d'ailleurs personne n'avait l'air de le penser.

À part celui qui me comprenait, qui savait ce que je vivais et comment je me sentais parce que lui aussi avait vécu la même chose que moi. La perte de l'être aimé. D'ailleurs il avait fait la remarque quand j'avais dis que je n'avais pas envie de faire le fête, parce qu'il savait à l'avance, que je n'aurais pas la tête à ça. Alors quand il s'approcha de moi et me regarda avec ses grands yeux bleus, je lui lançai un petit sourire comme pour le remercier de me comprendre. Il esquissa lui aussi un petit sourire complice et s'adossa contre le mur près de moi.

Et je crois que je ne le remercierai jamais assez de juste rester là, pour me faire savoir qu'il était présent et qu'il comprenait, mais aussi pour ne rien dire. J'imaginais que lui aussi avait dû se mettre à l'écart pendant ce genre fête après la mort de sa copine. À la différence que lui était seul et que personne ne pouvait le comprendre. Ça me faisait un peu de peine de l'imaginer seul et sans personne à qui parler, comme moi je pouvais parler avec lui. Mais j'imaginais, avec son caractère, qu'il n'en avait pas besoin, à moins qu'il faisait seulement semblant de ne pas en avoir besoin.

Je poussais un petit soupire et Juvia nous demanda de nous installer à table. Sting passa près de moi pour aller s'installer et dès qu'il fut assis, je me précipitais presque jusqu'à lui. Je pris rapidement place à côté de lui, pour ne pas être obligé de m'asseoir autre part. Avec lui je me sentais bien et comprise et je ne voulais m'asseoir à côté de personne d'autre. Il ricana légèrement et me tira la chaise pour que je puisse m'y asseoir correctement. Je lui fis un petit sourire timide et il me répondit par un clin d'œil.

Erza s'occupa de servir nos assiettes, pendant que les autres filles s'occupèrent de tout apporter à table. J'avais bien sûr proposé mon aide, mais elles avaient toutes refusés sans me laisser le choix. Elles avaient décrétés qu'aujourd'hui c'était mon jour et que je devais me contenter de m'asseoir à table et profiter. Quand elles furent toutes assises, nous pûmes enfin commencer à manger. Je soufflais sur ma fourchette et quand je la mis à la bouche, je fermais les yeux et poussais un soupir de contentement. C'était vraiment très bon et je ne me privais pas pour complimenter le chef.

Le repas se déroula plutôt bien et même si je ne participais pas vraiment aux conversations, je ne m'empêchais pas de les écouter. Ils commencèrent d'abord à parler de choses banales, comme le temps qui commençait à se rafraîchir ou bien du dernier film qui passait au cinéma. Je lançais quelques petits mots par ci par là, pour faire un minimum semblant de participer même si le cœur n'y était pas. Mais comme je l'avais prévu, la conversation à bien vite changer et je ne prononçais plus un mot. Je préférais largement les écouter parler de Natsu, plutôt que de participer. J'aurais pu mais pas aujourd'hui, surtout pas aujourd'hui et dans mon état.

- De tout façon il est mieux là où il est, les personnes comme lui ne méritent que ça. Lança Jenny.

Je me stoppais la main en l'air et la bouche ouverte, prête à enfourner une nouvelle bouché de mes lasagnes, soigneusement préparé par Juvia. Je relevais lentement le regard, puis j'abaissais ma fourchette et fermais la bouche sans la lâcher du regard. Le silence nous enveloppa alors que tout le monde autour de la table, avaient les yeux rivés sur Jenny. Elle n'avait même pas l'air de s'en rendre compte, elle continuait de manger tranquillement comme si de rien était et c'était ça qui m'énerva le plus.

- Tu dis ça parce que tu le penses ou juste parce qu'il a refusé plusieurs fois de te sauter ? Crachais-je les poings serrés.

Elle tourna vivement la tête vers moi et me lança un regard noir. Le genre de regard que s'il pouvait tuer, je serais probablement morte. Seulement j'étais rodée maintenant, depuis le début de l'année j'avais eu mon lot de regard noir et le sien était de loin le plus ridicule que j'avais pu voir. De toute façon plus rien ne pouvait m'attendre et les regards noir ne m'effrayait plus du tout. Je n'avais plus peur de Hibiki et Dieu sait combien il est effrayant, donc je n'avais pas non plus peur d'elle.

D'ailleurs ma seule envie en ce moment était de me lever pour lui arracher ses extensions. Je sais que cela gâcherait un peu le repas, même si elle ne s'était pas gênée pour le faire elle, mais ça m'était égal, elle n'avait pas le droit de l'insulter comme ça et ici. Je sentis tous mes muscles trembler de colère et je savais déjà que si je commençais à la frapper, je n'allais pas m'arrêter jusqu'à qu'elle pousse son dernier souffle. Tout le monde avait les yeux rivés sur moi mais je m'en foutais complètement, je ne voyais que Jenny et le poing que je lui mettrais bientôt dans la figure.

Elle ouvrit la bouche pour répliquer et je serrais un peu plus les poings prête à entendre, mais aussi à agir à sa réplique. Je n'attendais que ça, qu'elle réponde, qu'elle dise ce qu'elle avait en tête avant de je ne lui fasse regretter pour de bon. Mais elle n'eut même pas le temps de prononcer un seul mot, Yukino laissa bruyamment retomber sa fourchette dans son assiette et se leva. Cette fois se fut elle le centre d'attention mais elle avait l'air de ne pas s'en faire et avait l'air très furieuse. Le regard assassin qu'elle lançait à Jenny en était le preuve.

- Ferme là Jenny ! Je t'interdis d'insulter Natsu le jour de l'anniversaire de ma cousine et surtout sous son propre toit ! Parce que je jure que si tu ouvres ta bouche encore une fois, tu vas vraiment le regretter. Tu as autour de cette table tous les proches de Natsu qui ne se gêneront sûrement pas pour te flanquer à la porte. Mais crois-moi sur parole je les laisserais pas faire avant de t'avoir démolie le portrait ! Dit-elle sévèrement et je la regardais les yeux écarquillés. Soit tu la ferme et tu manges, soit tu dégages.

Elle se rassit à sa place et expira lourdement, comme pour évacuer le surplus de colère qu'il y avait en elle. Elle passa une main dans ses cheveux et releva les yeux vers moi, qui la regardais toujours stupéfaite par cet élan de colère. Jamais je n'aurais pensé qu'elle était capable de parler aussi froidement à quelqu'un. Elle était un peu comme moi, du moins comme j'étais avant. Elle n'était pas méchante et trouvait toujours du bien en chaque personne. Elle me sourit et me fit un clin d'œil, j'articulai un « Merci » et replongeais dans mon assiette.

- Tu viens Cameron on a rien à faire ici ! Grogna Jenny en se levant.
- Non non, moi je reste. Répondit la brune en regardant sa meilleure amie. C'est toi qui n'a rien à faire ici, moi j'ai rien contre Natsu.

Jenny plissa les yeux vers sa meilleure amie, puis nous regarda tous un par un avant de quitter la table. Elle attrapa rapidement ses affaires et sortit de l'appartement en claquant fortement la porte derrière elle. Cameron secoua la tête et m'adressa un sourire emplit de compassion. Je lui souris à mon tour et finis mon repas sans rien dire de plus. Les conversations avaient reprit sur un peu tout, sauf de Natsu. Mais je savais que bientôt le sujet serait remis sur la table, mais j'étais contente qu'ils n'en parlaient pas tout de suite.

Quand le repas fut terminé et après avoir énormément insisté, les filles et moi avions débarrassé la table. Après ce qu'elles avaient fait pour moi aujourd'hui, c'était la moindre des choses que de les aider un peu, même si elles n'étaient pas de cette avis. Elles prétextaient mon anniversaire et le fait que j'avais de dure journée en ce moment, mais je les avais convaincu de me laisser les aider. Après ça, j'étais retournée à ma place alors qu'elles étaient encore dans la cuisine. Elles m'avaient presque mise dehors et je n'avais pas de mal à imaginer ce qu'elles faisaient toutes les cinq planqués dans la cuisine.

Je jetais un coup d'œil à Sting qui haussa les épaules l'air de dire « Désolé je leurs ai dis, mais elles n'en font qu'à leurs têtes ». Je soupirais et attendis comme tout le monde qu'elles reviennent. Pour passer le temps, je regardais le visage des garçons qui s'étaient nettement éclaircit en présence de leurs familles. Ils avaient l'air vraiment heureux et même si j'avais préféré être seule, cette journée leurs avaient fait un bien énorme même si à la base elle était pour moi. Rien que pour ça, j'étais heureuse que les filles aient organisés ce repas.

Comme je l'avais prévu, les filles entrèrent dans le salon avec un énorme gâteau au chocolat orné de dix-neuf bougie blanche. Yukino déposa le gâteau devant en m'informant qu'il avait été fait par Lévy et Gajeel fit une remarque comme quoi il était excellent. Je n'avais pas besoin de le goûter pour deviner qu'il l'était, le simple fait de le voir me mettait l'eau à la bouche.

- Fait un vœu. Me dit Erza en souriant.

Je regardais le gâteau et réfléchis à ce que je pouvais souhaiter. Mon premier choix était de revoir Natsu, même pour une seule minute, juste pour lui dire à quel point je l'aimais. Mais cela m'était impossible et je le savais. Mon deuxième fut une fois de plus sur Natsu, je voulais souhaiter qu'il me revienne, mais ça aussi c'était impossible. Tout les vœux que j'avais en tête ne se réaliseront jamais et ça me rendait soudainement un peu nostalgique.

Je relevais la tête et regardais les personnes autour de la table et je sus enfin ce que je voulais. C'était ça, ces visages emplit de joie et d'amour à en revendre. À défaut de pouvoir faire revenir, je voulais revoir cette joie sur leurs visages, ce bonheur. Je fermais les yeux et fis mon vœu en ajoutant au passage que Natsu trouve la paix. C'était tout ce que je pouvais souhaiter. Je rouvris les yeux et soufflais en une seule fois les dix-neuf bougies et ils se mirent tous à m'applaudir.

Je souris faiblement et Juvia attrapa le gâteau, elle retira les bougies et le coupa en part égale. Elle nous donna une part à chacun et nous dégustâmes ce délicieux gâteau. Il était divin je crois même que c'était le meilleur gâteau que j'avais mangé de ma vie. Rien que ça me faisait l'effet de retrouver une vie normale, de redevenir une enfant. Ça faisait un bien fou et surtout ça faisait super longtemps que j'en avais pas mangé. Depuis que j'avais commencé à partir en cavale avec Natsu, pour être plus précise.

- Il est vraiment bon. Complimentais-je en souriant à Lévy.
- Je te l'avais dis, quand elle s'ennuie elle fait des gâteaux. Dit Gajeel en haussant les épaules. Moi ça m'arrange. Sourit-il en mettant une bouchée de gâteau à la bouche.
- Je veux bien te croire.
- D'ailleurs j'en reprendrais bien une part ! Dit Jellal en tendant son assiette.
- T'as déjà fini ? Tu l'as englouti ou quoi ? Lui répondit sa copine en tournant la tête vers lui.
- C'est vraiment trop bon.
- Moi aussi j'en veux encore ! Fit Sting à côté de moi.
- Bon on va faire plus simple. Dit Juvia en se levant. Qui en veut encore ?

Je levais la main avant même d'avoir finit ma part, j'enfournais la dernière bouchée et tendis mon assiette à Juvia. Sting attrapa ma main qui tenait mon assiette et la repoussa plus loin pour prendre ma place. J'arquais un sourcil vers lui et essayais de mordre son bras afin qu'il lâche ma main. Il ricana et esquiva toutes mes tentatives, jusqu'à ce que je réussisse à lui mettre un coup de coude dans les côtes. Il hoqueta légèrement et j'en profitai pour remettre mon assiette face à Juvia pour qu'elle me serve.

Je lançais un regard victorieux à Sting, quand je ramenais la part de gâteau vers moi et il plissa légèrement les yeux amusés. Il me donna un petit coup d'épaule et je ris légèrement avant de commencer ma part de gâteau, que j'appréciais autant que la première. Après ça, nous avions une fois de plus débarrassé la table toutes ensemble et cette fois lorsque je m'assis à table, je fus assaillis par de gros bouquets de fleurs. Les garçons avaient fièrement annoncés que c'était de leurs parts, d'une part parce qu'ils ne savaient pas quoi m'offrir et d'une autre parce qu'ils trouvaient que l'appartement manquait de fleurs et de couleurs.

Ils m'avaient même écrit des cartes pour me souhaiter un bon anniversaire mais aussi pour me dire d'autres choses vraiment adorable. Même Sting avait fait l'effort d'écrire de gentilles paroles à mon sujet, même si sa carte restait plutôt marrante. J'avais vraiment apprécié leurs cartes et ça me réchauffait le cœur. J'attrapais la dernière qui était déposée sur un gros bouquet de fleurs blanches, je dépliais la carte et mon sourire retomba quand je lus les mots.

« Je suis toujours là et je vais pas lâcher l'affaire de si tôt. Je vais revenir et cette fois que tu le veuille ou non, tu m'appartiendras. Passe un joyeux anniversaire Lucy chérie... -H »

Je déglutis difficilement et déchirais la carte avec rage, laissant les morceaux retomber par terre. Je relevais doucement les yeux vers les autres, qui me regardèrent bizarrement. Et en un seul coup d'œil aux garçons, ils comprirent de qui venait cette carte et leurs visages se fermèrent. Gajeel se leva et attrapa le bouquet où était posé la carte de Hibiki. Il ouvrit la baie vitrée et balança de toutes ses forces les fleurs par le balcon, puis il rentra en frappant dans ses mains comme pour y enlever de la terre et se rassit en souriant, comme si de rien n'était.

Il me fit un clin d'œil et je souris en me rasseyant sur ma chaise. Je regardais les fleurs avant que les filles ne les éloignent pour les mettre sur le comptoir. Je vis Yukino arriver vers moi avec Cameron, elles tenaient toutes les deux un paquet assez large. Elles le posèrent devant moi en m'offrant un petit sourire puis elles firent quelques pas à l'arrière. Tous le monde avait les yeux rivés sur moi et attendait avec impatience que je l'ouvre. Je me demandai bien ce que cela pouvait être, pour qu'ils soient si impatient que je l'ouvre. Alors ne voulant pas les faire attendre et parce que du coup moi aussi je voulais savoir ce que contenait le paquet je décidais de l'ouvrir.

J'attrapais un bout de papier cadeau et tirai dessus avant de m'arrêter dans mon élan. Mon estomac fit un bond, ma gorge se serra et mes yeux commencèrent à me piquer, lorsque je vis de grands yeux onyx me faire face. Je déglutis difficilement et continuai d'ouvrir ce qui m'apparût comme un cadre contenant des tas de photos de Natsu et de moi. Des photos que je ne connaissais que trop bien. Il y avait les photos que nous avions pris à Wolverhampton le lendemain de notre première fois, quand il m'avait fuit pendant des jours et que je lui avais offert ce que j'avais de plus précieux, parce que je l'aimais et que j'avais confiance en lui.

Il y avait aussi les photos que nous avions prises à la falaise, quand nous apprenions à nous faire confiance. Il y avait aussi des tas d'autres photos que j'avais prises avec mon téléphone à différent moment de notre cavale. Je posais doucement mes doigts sur son visage figé de la photo et poussais un petit soupir pour retenir mes larmes. Je laissais voyager mes yeux sur les différent clichés de nous, je souris quand je le vis grimacer sur certaines photos et moi cœur battait plus vite à chaque fois qu'il regardait fixement vers moi un sourire aux lèvres.

Je passais ensuite mes doigts sur la plus grande photo placé au centre du cadre, une photo de nous en train de nous embrasser. Je ressentis les frissons remonter le long de mon corps, comme si j'étais en ce moment même en train de l'embrasser de nouveau. J'avais l'impression de vraiment y être et je dus me faire violence pour retenir le flot de larmes, qui menaçait de s'écouler de mes yeux. Je tournais la tête quand je sentis un main se poser sur mon bras et découvris Yukino agenouillée près de moi à me sourire tendrement. Elle passa une main sur ma joue et désigna le cadre du doigt.

- Ça te plaît ?
- C'est le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait. Répondis-je sincèrement et elle sourit. Comment vous avez eu toutes ses photos ?
- Juvia en a retrouver dans son appareil photo et elle a eu l'idée de faire ce collage. Pour les autres, Grey les a piqué dans ton téléphone. Avoua-t-elle en riant légèrement et je l'imitai.
- Merci pour tout Yukino, tu peux pas savoir ce que ça représente pour moi.
- Non. Fit-elle en secouant la tête. Merci à toi de m'avoir ouvert les yeux sur Natsu. Merci de m'avoir fait comprendre qu'il ne faut surtout pas juger les gens sur ce que l'on raconte sur eux. Sans toi je n'aurais pas connu tout ce petit monde. Elle me sourit. Je regrette tellement de ne pas avoir rencontré Natsu plutôt.
- Tu l'aurais adoré.
- J'aurais surtout adoré le voir te rendre heureuse... Elle regarda vers le cadre. Ça fait des années que je ne t'ai pas vu sourire comme sur ces photos. Elle me regarda à nouveau. Je regrette d'avoir douté de toi et de lui, je ne sais pas comment faire pour me racheter.
- Tu t'es déjà largement rachetée. Lui souris-je et elle me sourit aussi.
- Je t'aime Lucy Jocelyn Heartfilia.
- Je t'aime aussi Yukino Kaitlyn Agria

Je me penchais en avant et la pris dans mes bras. Elle me serra fortement elle aussi tout en me caressant doucement les cheveux, ce qui m'apaisa un peu. Finalement moi qui ne voulait pas de cette petite fête, qui n'en n'est pas vraiment une, j'avais vraiment bien fait d'accepter. Cette journée avait finalement était meilleure que je n'avais pus l'imaginer et pas seulement pour moi, mais aussi pour les garçons et leurs proches. Tout le monde en avait tirer que du bon de cette journée, malgré l'intervention de Jenny qui avait été vite oublié.

Je crois que je ne remercierai jamais assez les filles pour avoir passer du temps à tout préparer pour que ce soit parfait. Alors même si une partie de moi aurait préféré être seule aujourd'hui, je ne regrettais pas d'être resté avec eux. Ils avaient tous à leurs manières réussi à rendre cette journée plus supportable que je ne l'avais envisager ce matin même. Il nous restait encore un tas de truc à faire pour être totalement libre, mais je sentais que nous le serions bientôt. Et qui sait, peut-être qu'un jour je pourrais pleinement profiter d'une de ses journées.

**

Je refermai la porte derrière Cameron et Yukino qui furent les dernières à partir. J'avais insisté en leurs disant que tout allait bien, parce que je voulais quand même passer un peu de temps seule. Je poussais un petit soupire et décidais, avant d'aller m'enfermer dans ma chambre, de ranger un peu l'appart. Je savais que la femme de ménage de Natsu le ferait sûrement, vu que je ne l'avais pas congédier, préférant la garder encore un peu car avec tous les déplacements que je faisais je n'aurais jamais le temps de le faire moi-même. Mais j'avais quand même préféré lui donner un petit coup vite fait.

Alors après avoir mis le lave vaisselle et le lave linge en route, j'attrapais mon cadre et je montais dans ma chambre. Je regardais partout autour de moi afin de lui trouver un place, puis je m'approchais du mur en face mon lit. Je décrochais le petit cadre décoratif et accrochais mon collage à la place. Je me reculais pour le regarder, jusqu'à ce que je tape doucement contre le piano blanc. Je me retournais et déposais le cadre décoratif, puis je fis le tour celui-ci avant de m'asseoir sur le tabouret. J'ouvris le capot pour découvrir les touches blanches et noires que je caressai du bout des doigts. J'appuyais sur une touche et la vibration de la note résonna dans la chambre ainsi que dans mon corps.

Je n'avais pas ressentis ça depuis un bon bout de temps et ça me faisait un bien fou. J'appuyais sur une autre touche et un long frisson me parcourut. Il fallait que je joue et pour la première fois depuis longtemps j'en ressentais l'envie et le besoin. Je relevais la tête et croisais le regard de Natsu figé sur les photos, tous me sourirent et je me sentis sourire aussi. C'était ce qu'il aurait voulut, il aurait voulut que je joue pour lui et c'était ce que j'allais faire. Alors à défaut de l'avoir devant moi en chair et en os, je me contenterai des photos.

J'esquissais un plus grand sourire quand je sus ce que j'allais jouer pour lui, pour nous, parce que ça représentait notre histoire. J'allais lui jouer la chanson du Titanic parce que c'était nous, c'était sur une simple phrase de ce film que notre histoire s'était solidifiée. Je posais mes doigts sur les touches et entamais la mélodie. Les notes résonnèrent dans la chambre et quand je fermais les yeux pour en profiter pleinement, je revis tout les plus beaux moments que j'eus passé avec Natsu.

Je revoyais notre rencontre, notre rapprochement, nos fous rires, notre première dispute à cause de cette brune que j'avais vu chez lui, lors d'une visite à l'improviste. Notre réconciliation quand il était venu dans la boite de nuit où je m'étais trouvée et je nous revoyais même en train de danser ensemble. Le souvenir notre premier baiser réveilla en moi une vague de frisson et c'était à ce moment que je commençais à sentir les larmes rouler sur mes joues. Mais je ne m'arrêtais pas, je voulais le voir encore et encore. Je voulais rejouer inlassablement tous mes souvenirs avec lui et c'est ce que je fis. Je revis notre première fois et tous les moments de tendresse qu'il m'avait accordé, chaque baiser des plus tendre au plus sauvage. Je n'oublierai jamais tous ces moments parce qu'ils étaient ancré en moi, comme gravé au fer rouge, je ne pourrais jamais les effacer.

À la fin de la mélodie, je pris un profonde inspiration pour me remettre et essuyais les larmes sur mes joues. Je passais une main dans mes cheveux et croisais les bras sur le piano avant de laisser ma tête retomber dessus. Je laissais libre court aux larmes que je retenais depuis trop, beaucoup trop longtemps. J'avais besoin de me laisser aller pour pouvoir reprendre des forces après et même si personne n'a le droit d'être triste et de pleurer le jour de son anniversaire, moi je le faisais. Je n'avais plus personne avec qui être heureuse maintenant et même si j'avais des amis géniaux et une cousine en or, ça ne le remplacera jamais. Rien ni personne ne pourra combler le vide qu'il a laissé dans ma vie et dans mon cœur.

J'entendis un bruit de plastique juste à côté de moi et je sursautais avant de me relever brusquement. Et là, ma mâchoire tomba, mon souffle se coupa et mon cœur cessa de battre quand je le vis là devant moi, habillé tout en noir et un énorme bouquet de roses rouges à la main. Il était là et il me regardait droit dans le yeux sans ciller.

Il était là.

- Joyeux anniversaire mon ange...