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Etoiles critiquées


23h00


AVRIL


Les étoiles nous ont toujours fascinés avec Romain.


Une fois alors que nous n'avions pas dix ans, nous étions allongés tous les deux dans le jardin de Romain, à même le sol, un soir d'été. Nous scrutions ces infimes étoiles en silence.


Seule la présence l'un de l'autre nous suffisait, nous ne parlions pas beaucoup dès que nous étions rien que tous les deux et je crois que ces instants-là de purs bonheur, d'insouciance et de plaisir silencieux me manquaient terriblement ! Allongée dans le jardin, je scrutais ce ciel inchangé. Une boule au ventre, le cœur lourd de regret. Mais j'étais seule, seule avec mes doutes incessants sur mon foutu caractère de merde...


Ce jour-là dans mon souvenir, n'était pas un jour comme les autres, c'était la veille de la rentrée en sixième. Au collège, dans la cour des grands comme on disait.


Avant que l'enfer ne commence, que l'on s'éloigne petit à petit.


- J'ai peur, avait avoué Romain sans détacher ses yeux du ciel, mains et bras pliés sous sa tête. Peur du collège, j'ai un mauvais pressentiment.

- Pourquoi ? je lui avais répondu, en gardant mes yeux fermés pour savourer l'air encore tiède du soir.

- Parce qu'il y aura pleins de nouvelles têtes, banane !

- Avec ta tronche de premier de la classe tu vas te faire pleins d'amis Rom', t'en fais pas pour ça, j'avais plaisanté.

- Ne me fais pas encore une réputation d'intellos Avril...

- Oh, c'était pour rigoler cette année ! T'as vu que ça plaisait aux filles, non ?


Instinctivement, j'ai regardé le vide autour de moi, attendant que Romain me tire la langue pour riposter. Rien. J'ai senti les larmes monter.


- Aucune ne te dépasseras ! avait alors ajouté Romain en rompant l'espace entre nous.


Il m'avait étreint de ses bras, chaleureusement comme deux amis se retrouveraient après des années de distance. Je l'avais repoussé en grimaçant.


- Arrête, tu m'écrases, je disais toujours pour échapper à cette marque de tendresse.

- Tu es chiante de me repousser.


Je suis toujours aussi chiante des années plus tard.


- Je ne te ferais pas de mal Avril.


Tu me fais mal. Toujours mal mais qu'est-ce que je t'aime en même temps ! Ce n'est pas toi qui m'harcèle après tout, décide des coups que je reçois, non tu les soignerais même si tu le pouvais. Mais les sorcières agissent en se servant de toi comme excuse et des fois, je ne sais plus faire la part des choses. Si tu es bien encore ou non pour moi.


- Je ne suis pas le méchant, tu le sais non ? Maman n'arrête pas de nous le dire ! Ce n'est pas de ta faute ce qui es arrivé et ce n'est pas la mienne non plus, je suis arrivé après...


Après mon père et ses attouchements.


- Et alors, je ne veux pas te prendre comme ça, c'est tout, j'avais grogné. Arrête de me prendre la tête Rom' t'es lourd !

- Tête de mule, avait murmuré Romain en s'asseyant et en croisant les bras contre sa poitrine, vexé de ne pas avoir eu son câlin. Tu sais que j'aime bien avoir de l'attention...


Ton besoin empirera au fil des années, j'avais envie de lui reprocher dans mon souvenir.


- Je peux te donner mon cœur, si tu veux ...avait-il ajouté en souriant.

- Faut que tu arrêtes de regarder Titanic, ce film te rend débilement romantique, j'avais dit.


Il avait arqué un sourcil avant de plisser les lèvres de déception.


J'avais sursauté quand il avait sorti de sa poche une mini-figurine de cœur rouge.


De la pâte FIMO.


- Bon, avait dit Romain, grognon. Il n'est pas très bien fait mais j'ai jamais rien comprit aux explications de Camille alors je me démerdais pendant qu'elle me parlait sans arrêt d'Enzo ! Je te jure que j'ai supporté ces états d'âmes pendant 3 heures pour te faire ce machin ! Alors même s'il ne te plais pas, tu le prends et tu pourras le jeter une fois que j'aurais le dos tourné...


Je ne l'ai pas jeté, j'ai pensé en prenant l'objet que j'avais dans la poche. Il est toujours là avec moi des années après. Comme tous les autres cadeaux que tu m'avais fait ou que tu me faisais encore quand tu sortais avec Tara. Je les ai tous gardés parce que je suis incapable de les jeter. Sauf les photos, oui, mais sous le coup de la colère, j'avais besoin de m'en prendre à quelque chose qui me faisait penser à toi. Je le regrette amèrement aujourd'hui.


Te jeter, cela m'est impossible. Alors je te hais, c'est plus douloureux et plus long à supporter mais j'ai quand même besoin de toi pour vivre, me raccrocher à quelque chose quand je me fais harceler, frapper ou insulter. Me raccrocher à toi m'aide à survivre. Mes sentiments envers toi sont totalement antinomiques, je n'y peux rien.


Tu m'aides à aller au lycée chaque jour, parce que j'ai juste envie de te voir sourire. Pour retrouver ton regard, cette bouteille d'oxygène sous la noyade des jugements et des réflexions méchantes, bêtes et gratuites.


Je n'ose pas te l'avouer mais le son de ta voix m'apaise. Je n'ose pas te le dire mais je t'aime.


Le destin s'acharne sur moi mais tu es toujours dans un coin de mon esprit pour me protéger. Ce n'est pas de ta faute en fait, ce qui m'arrive au lycée, la jalousie des autres filles sera toujours là, tout au long de ma vie. Mais je n'arrive pas à te pardonner le fait que tu m'ais laissé, pour coucher avec ma pire ennemie, celle qui m'harcèle non, je n'y arrive pas. Pas encore.


Tu m'avais promis ce soir-là...tu m'avais offert ton cœur pour mieux me le retirer après...et le broyer en mille morceaux ! En sortant avec celle qui m'harcelait, tu as brisé la confiance qui nous liait. J'essaie, tu essaies de recoller tout ça mais je ne sais pas sincèrement, malgré toute l'affection que je te porte, si l'on va y arriver.


La vérité, c'est que je ne suis pas douée pour exposer mes sentiments et j'ai peur de m'attacher à toi. De te laisser entrer complètement dans mon cœur. J'ai peur des hommes, des petits garçons même s'ils ne voulaient que mon bonheur.


Ma peur est toujours là. Mais je sais depuis que j'ai croisé ton regard, la première fois, le premier jour de notre rencontre que tu es le remède à cette peur.


Cependant, je ne pourrais jamais te garantir la stabilité de notre relation.


***


AVRIL


Je n'ai pas envie de retourner à l'école demain.


Je n'ai jamais aimé le dimanche soir pour être honnête. Normalement, on va à l'école pour apprendre, pas pour se faire insulter ou frapper. J'aimerais aller à l'école avec le sourire, mais cela n'est jamais arrivé dans ma vie d'écolière !


L'école pour moi représente très souvent une prison. Une peine que je dois purger jusqu'à mes 18 ans, jusqu'à décrocher mon BAC. Je ne parle pas des études supérieures car je ne n'y suis pas encore et j'aime à penser que les gens y sont plus matures, et plus respectueux.


Je me trompe sans doute. Jim en a baver lors de sa classe de prépa maths. La compétition, la popularité, la jalousie toujours les mêmes raisons pour s'en prendre à elle. C'est pourquoi ma sœur se consacre aujourd'hui à sa chaîne You Tube qui marche. Qu'elle reste à la maison le plus possible. Jim n'est pas vraiment heureuse, elle le laisse paraître mais il lui manque une stabilité affective sérieuse, comme moi, il lui manque son père, un homme fort qui peut la protéger contre la brutalité du monde extérieur. Même si elle a peur de s'attacher à quelqu'un, il lui faut ce quelqu'un pour aller mieux.


Sur You Tube aussi malgré le succès, les critiques se font nombreuses. J'avais lu dans la soirée les insultes que Jim avaient reçues sous ces dernières vidéos. Les prenant pour mon compte aussi...si on s'attaque à Jim, on m'attaque personnellement.


Des critiques méchantes et gratuites qu'est-ce qu'ils en existaient dans ce monde. La méchanceté est un virus inguérissable et universel. Elle choisit comme victime les gens fragiles, elle s'insinue dans leur peur, leurs failles et détruit chaque parcelle de bonheur qui ose entrer dans la vie de ses cibles.


Une fois que la méchanceté a choisi sa victime, elle la suit partout où qu'elle aille. Que va-t-il m'arriver demain ? Cette question me tort le ventre chaque jour. J'espère juste que la méchanceté sera assez gentille pour me laisser mourir de vieillesse...


*


1h00


Ce sont des pleurs qui m'ont réveillé de ma somnolence. Je m'étais endormie, accroupie sur mon bureau. Je me suis étirée en écoutant d'où ils provenaient.


Jim. Mon cœur s'est serré en repensant à ces fois où mon père la violer dès qu'il en avait envie. Des fois c'était devant moi, d'autres non mais les cris de Jim et les supplications de ma sœur me sont restées dans le crâne de petite fille.


Je n'ai pas pu la protéger de ces douleurs quand notre père s'en prenaient à elle, je tenais à peine sur mes pattes mais dès que je l'ai pu, je la prenais dans mes bras pour la consoler, comme elle le faisait avec moi dès que je craquais.


Notre mère rongée par la culpabilité n'était pas souvent à la maison. Maman se réfugiait dans son travail pour ne pas sombrer.


Quand elle était à la maison nous échangions juste des banalités, quelques fois nous parlions des harcèlements que nous subissions mais c'était tellement récurrent qu'ils faisaient partis de ces banalités dans nos discussions. Notre relation était bien mais loin d'être parfaite. Nous nous entendions, c'était déjà ça !


Je n'ai pas toqué, Jim était sous ses draps. Recroquevillée sur elle-même. Certaines sur You Tube, la traitaient de poupée superficielle sans cœur qui n'avait pour passion que la beauté et la mode, deux gros seins et deux beaux yeux bleus ! Je savais que ce n'était qu'une image derrière laquelle Jim se protégeait pour survivre à la douleur d'un passé qu'elle n'a pas choisi. Dès qu'elle apparaissait naturelle, les gens la croyait malade...


Les gens jugeaient très vite un physique, mais pour ce qui était de découvrir, ce qui se cachait vraiment derrière chaque masque, ils se barraient tous en courant ! Elle n'a pas bronché en me voyant, elle s'est juste décalée pour me laisser la place de me mettre contre elle, dans ses bras. Quand elle s'en prenait dans la gueule comme ça, toutes ses pensées négatives refaisaient surface et j'étais la seule à pouvoir la réconforter car elle ne craquait que devant moi.


- Il ne va pas venir Jim, j'ai murmuré en espérant moi aussi que la silhouette de notre père ne vienne pas. Si tu le vois, ce n'est qu'un cauchemar.


Ma sœur m'a embrassé le front pour me remercier. Je me suis endormie seulement quand les sanglots de Jim se sont arrêtés, au petit matin.


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