ROMAIN

Assis sur le trottoir devant le café, je profite d'une brise légère pour calmer le maux de tête soudain qui me lancine le front.

Je ne sais plus comment agir avec Avril. Elle désamorce totalement mes talents de séducteurs.

Je brave dès que je le peux sa phobie d'être touchée mais dès que je fais un pas, il y a toujours quelqu'un d'extérieur à notre relation, pour me le reprendre.

J'essaye de me raisonner...De me dire que Fred l'aide à se libérer, à avoir moins peur des garçons, mais je suis tétanisé à l'idée qu'il me la pique pour toujours !

Je sursaute en sentant une main sur mon épaule. Je suis surpris de voir Avril s'assoir près de moi.

Elle me sourit ce qui commence à calmer ma jalousie.

Après deux minutes de silence, elle m'a proposé de rejoindre les autres, fêter le bon déroulement de ce premier show.

Je l'ai suivie et ai profité de la bonne ambiance pour me détendre. J'avais besoin de la voir heureuse, et souriante, comme lors de cette soirée...

Son sourire a croisé le mien plusieurs fois, ce qui m'a aussi un peu surpris, sachant que Fred restait près d'elle tout au long de la soirée. Essayait-elle maladroitement de me rendre jaloux ?

Lundi 22 septembre

ROMAIN

Pendant la récréation

10h15

- Tu as la tête ailleurs, mec ! me lance Enzo alors que je dévisage la jupe courte que porte Avril.

Je la compare à celle qui met Tara en valeur.

- Rien, ça va, je réponds en évitant le regard suspicieux de mon ami.

Je sursaute quand Olivia bouscule Diane et donne deux tapes sur la tête à Avril. Je sens que ça part en couilles quand Pauline la rejoint et commence à tirer sur la jolie jupe d'Avril.

J'entends Pauline traiter Avril de tous les noms.

- Je ne t'ai rien demandé, répond Avril en la repoussant comme elle le peut.

Sa voix est nouée. Faible, elle débute une attitude de défense mais celle-ci n'aboutit pas car elle manque de confiance en elle pour vraiment s'imposer.

- Fous-nous la paix Olivia, on ne t'a rien demandé ! riposte également Diane en repoussant la jeune fille qui continue de les frapper au-dessus de la tête.

Ces mots ne font rien sur la brute d'Olivia qui continue à les prendre à partie, physiquement.

Lorsqu'elle donne une forte gifle à Avril, sans raison, le sang bouillonne déjà trop dans mes veines. Je n'attends pas le regard qu'Avril me lance, celui qui dit « j'ai besoin de toi ».

Je me lève et m'avance vers les deux harceleuses, d'un pas décidé. Malgré le pion qui se décide à passer à ce moment-là, je frappe Olivia à la joue, la gifle est tellement forte pour elle, qu'Olivia titube et elle manque de tomber à terre.

Bien sûr, elle en rajoute des tonnes pour me faire punir. Et ça marche. Le pion me donne un avertissement.

Personne, malgré la défense qu'Avril prend pour moi, ne bouge le petit doigt pour contester cette sanction.

Bien trop des fois, les autres restent passif et acteurs malgré eux, de ce genre d'altercations.

17h34

Après l'histoire de la gifle, Olivia nous a laissé tranquille mais elle s'en est prit à Valentine et bien d'autres victimes pour pimenter sa journée.

En cours de maths, Valentine s'est reçu un chewing-gum dans les cheveux de sa part. Je me suis demandé pourquoi la prof de maths n'a rien dit et ne l'a pas punie. Pourquoi les adultes refusaient-ils souvent de punir les vrais harceleurs ?

Ce n'était pas la première fois qu'en cours de maths, il y a avait ce genre de grabuges.

Claire et Tara se tiennent tranquilles, sans doute en vue de l'élection des délégués de classe du lendemain.

Avril marqua des points dans le bus, au retour du lycée.

Alors que Pauline s'amusait à chaque arrêt à pousser l'élève qui se trouvait trop près des portes, à un moment, elle m'a fait de signe de la suivre et nous avons poussé Pauline hors du bus quand elle s'y attendait le moins.

Trois mots d'Avril avaient suffis pour que je comprenne où Avril voulait en venir :

- Besoin de toi...