"ma tête vogue" de artmertume (Insta)

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ma tête vogue au gré de la mer houleuse, la tempête saccage,

les vagues ravagent,

battent et creusent.

le bateau craque, le bois mène une bataille permanente avec l'eau salée,

l'eau va gagner et moi, je vais couler.

la mer se déverse à l'intérieur du bateau, je me lève et fais face à l'horizon d'un bleu sombre, agité.

ce n'est pas comme dans les films, vous savez, il n'y a personne pour m'enlacer et m'embrasser.

le ciel n'est pas zébré par les éclairs et je ne m'accrocherai pas à un éclat de bois.

mon ventre se tord et, larmes ou non, de l'eau salée se déverse sur mon visage.

elle arrive,

cette vague qui m'emmènera vers les profondeurs,

elle s'élève, je tangue puis tombe,

elle m'avale.

l'eau glacée s'engouffre dans mes narines, dans ma bouche,

elle remplit mes poumons et mes organes.

à l'intérieur,

la tempête saccage,

les vagues ravagent,

battent et je meurs.

l'eau est si calme,

mon cerveau clame :

c'est la fin.

les profondeurs m'attirent et les abysses m'attendent.

les films ne sont que des mensonges, aucun dauphin ne surgira, personne ne plongera et me remontera à la surface avec une force surhumaine.

il n'y a que le vide,

et un silence assourdissant.

mes poumons brûlent

et

je ne

sens plus

rien.

j'ouvre les yeux et me redresse,

je transpire et mes draps sont défaits.

je me lève et la pluie bat contre ma fenêtre,

j'écarte les rideaux et observe l'étendue d'eau, l'écume sur les roches, les vagues qui s'écrasent sur la falaise.

alors j'enfile quelques vêtements puis claque la porte en sortant.

je descends l'escalier qui mène à la plage et décroche la barque en bois de son attache.

la mer est houleuse et le vent fait voler mes cheveux.

la peur tord mon ventre et l'eau salée se déverse sur mon visage.

je pousse le bateau sur la mer,

et embarque sans un regard vers la maison et ma mère.

l'eau saigne son mal,

les vagues vont et viennent,

le ravalent.