"Waves de Dean Lewis", Music Stories, de lealachieuse2000

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Une tempête se prépare et je me retrouve coincé en plein milieu de tout ça. Je te vois entre les deux portes de l'armoire dans laquelle je suis cachée. Je le vois, serrer les poings, inspirer profondément. Je t'entends crier sous ses coups. Et ça prend le contrôle de la personne que je pensais être, la fille que je connaissais. J'ai peur. Peur pour toi. Peur de lui. Peur pour moi. Peur pour nos vies. Mais il y a une lumière dans la pénombre, je sens sa chaleur dans mes mains, dans mon cœur. J'ai appelé les secours maman. Ils vont arriver. Peut-être arriveront-ils à temps pour nous sauver. De ses griffes. De cet enfer. De notre vie.

Pourquoi ne puis-je pas la tenir ?

Ça va,ça vient dans les vagues c'est toujours comme ça. Ils n'arrivent pas. Et tu cries. Encore et toujours. Les voisins ne viennent pas.Comme à chaque fois. Chacun chez soi, ils ne se mêlent pas de ça. On les regarde, pendant que nos jeunes cœurs vieillissent dans le flot. La liberté, la chute, ce sentiment que je pensais gravé dans le marbre, ils me filent entre les doigts. J'ai l'impression que tout s'écroule lorsque je te vois, allongée là, le souffle court. Tous mes souvenirs d'une famille unie et heureuse s'éloignent progressivement. Je fais de mon mieux pour lâcher prise, ça va, ça vient dans les vagues. Et ça nous emporte au loin dans le vent jusqu'à l'endroit où on s'allongeait, étant enfants. Mais tu te bats encore. Pour ta vie. Pour la mienne. Tu te bats contre lui, mais aussi contre toi. La douleur essaie de te détruire, mais tu ne la laisses pas t'approcher. Les souvenirs d'un endroit dérobé, muré dans le silence, un écho perdu dans l'espace. Il crie. Très fort. Trop fort. Mais tu ne réponds pas. Tu encaisses, silencieuse. Il paraît que les femmes qui ne disent rien sont les plus vicieuses. J'ai longuement regardé le monde de ma jeunesse disparaître sous mes yeux, les moments de magie et d'émerveillement. Ça semble si difficile à trouver... Je t'ai regardé disparaître petit à petit, là, juste sous mes yeux. Tu ne lâchais rien, mais tes forces t'abandonnaient. Est-ce que ça reviendra ? Ça me rappelle une époque où tout était encore à découvrir. Je n'avais que dix ans. Je ne savais rien de la vie, de l'amour, des joies, des peines. Les seuls hauts et bas que je connaissais étaient ceux des montagnes russes. Et la liberté, la chute, ce sentiment que je pensais gravé dans le marbre, ils me filent entre les doigts. Et pourtant, j'avais le sentiment que les neuf dernières années étaient les plus belles de ma vie. Parce que tout avait changé au début de la dixième. Je fais de mon mieux pour lâcher prise, ça va, ça vient dans les vagues et ça nous emporte au loin. Ce jour-là, tues morte devant moi, sous ses coups, ses insultes. Allongée là, sur le sol froid, tu m'as regardé, comme pour t'assurer que j'étais en sécurité. Et c'est là, quand les secours sont arrivés, que j'ai compris que ma vie avait changé alors que la tienne s'était arrêtée.