Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

IV

*J'y croyais vraiment*

Automne avait demandé à Livaï de ne rien dire à Affée sur sa démission. Une chose à la fois, disait-elle. Il accepta. Il la regardait traverser les couloirs de l'hôpital avec une certaine nervosité. C'était la première fois qu'elle allait voir Affée depuis la mort de ses camarades. Il savait quelle épreuve c'était pour elle. Pourtant, elle restait calme et stoïque.

Arrivés dans la chambre, Affée sauta tout de suite au cou d'Automne, en pleurant. Automne, surprise, finit par enfouir son visage sur l'épaule d'Affée. Oh que ça leur faisait du bien de se voir, de se toucher, elles qui se sentaient si seules.

-Qu'est-ce qui t'as pris autant de temps pour me voir ! s'exclama Affée en sanglots.

Dans l'étreinte d'Affée, Automne se sentait aimée, en sécurité. Elle se sentit idiote d'avoir attendu aussi longtemps, d'avoir eu peur.

-Je ne sais pas, murmura Automne.

Affée serra encore Automne avant de se détacher d'elle et de saluer Livaï. Elle se rassit dans le lit. Elle n'avait pas besoin de demander ce qu'il s'était passé, ni de demander comment allait Automne. Il y avait tellement à dire mais rien ne sortait. Elles savaient presque tout. Automne était éteinte, elle ne voulait pas parler, elle gardait la tête baissée.

Alors Affée fit la conversation à Livaï, lui demandait comment était sa nouvelle escouade, qu'est-ce que ça faisait d'être caporal chef. Mais elle avait toujours un regard en coin pour Automne, assise le dos courbé, la tête baissée.

-Est-ce que tu savais, pour Bratt, ce qu'il ressentait pour moi ? demanda soudainement Automne.

Elle avait toujours la tête baissée. Affée et Livaï savaient très bien de quoi elle parlait, l'amour de Bratt était évident, sauf pour la principale concernée. Mais si elle savait, c'est qu'il avait dû lui dire, ce fameux jour de mort.

-Je suis désolée que tu l'aies appris de cette manière, soupira Affée.

Automne revit le visage en larmes et souriant de Bratt, avant que la mâchoire ne se referme sur lui. Elle pouvait voir ses lèvres bouger, dire les mots qui lui avaient brisé le cœur. Ce jour-là, elle avait non seulement compris qu'elle était impuissante, mais aveugle. Lui qui avait toujours eu une foi à toute épreuve envers elle, qui ne l'avait jamais quitté, voilà sa récompense pour l'avoir aimé.

Soudain Affée se mit à rire, à éclater de rire. Automne et Livaï se regardèrent, dans l'incompréhension.

-Je suis désolé, respira Affée, c'est qu'il était vraiment drôle. Si tu avais pu voir ses joues rouges et ses lèvres trembler quand tu avais un mot adorable pour lui, ou que tu le prenais dans tes bras, on rigolait bien en voyant ça ! Lui qui était si intelligent pouvait être si idiot. Je me souviens des quelques jours où tu étais tombée malade après avoir mangé un champignon qu'on avait ramené, Bratt préparait à chaque repas un bouillon que tu ne mangeais pas, mais qu'il refusait de jeter, ou de nous donner au cas où tu en voudrais. A la fin, il y avait presque une dizaine de bouillon dans sa chambre, il avait l'air fin !

Affée continuait de rire. Après la stupéfaction, le rire d'Affee contamina Automne. Elles s'esclaffaient toutes les deux devant un Livaï médusé. Il était content de voir les deux rirent ensemble. Elles continuèrent à échanger sur d'autres histoires drôles de leur escouade. Livaï les écoutait, amusé. Il savait que derrière ces histoires il y avait des fantômes douloureux, il savait qu'elles le ressentaient. Il était certain qu'elles en avaient peur, et que c'etait pour ça qu'elles riaient. La terreur du pouvoir des morts, et la terreur de la mort à venir.

Quand Livaï observa attentivement le visage d'Automne, il pouvait voir derrière les rires que lorsqu'elle regardait Affée, une terreur l'emplissait. Parce que le physique d'Affee ne faisait que rappeler sa mort prochaine. Affée n'avait pas cette terreur. Il comprit qu'Automne souffrait plus de la mort prochaine d'Affee qu'elle.

Elles finirent par s'épuiser. On n'échappe pas longtemps à la réalité. Et quand elle revient, elle aspire tout. Alors le silence régna un instant. Affée secoua légèrement la tête avec un sourire.

-Tu sais, je croyais vraiment qu'avec toi, on allait pouvoir vivre au-delà des murs, qu'on allait voir les cascades d'eau, la mer, et entendre de nouveaux oiseaux, peut-être même l'oiseau bleu, sourit revesement Affée.

Elle n'avait pas l'air triste, elle avait l'air heureuse rien que d'imaginer la mer. À ce moment là Livaï comprit que la maladie avait rongé cette belle jeune femme qui ne pouvait plus se tenir debout. Sa peau transpirante caressait ses os, on pouvait presque voir l'infection se répandre en elle. Il savait. Elle savait. Tout le monde savait. C'était terminé. Son sourire s'effaça et son visage devint triste

-Mais je doute qu'il ait jamais existé, cet oiseau.

Elle fit un sourire raté à Livaï, lui qui s'était moqué d'elle à cause de cette croyance. Mais il n'avait pas envie de rire. Affée doutait qu'aucun oiseau ne puisse chanter l'humanité, parce qu'il n'y avait plus rien à chanter, ça lui semblait évident maintenant, il n'y a jamais rien eu que la misère de la mort. Elle se retenait de pleurer et Automne se retenait de lui montrer que sa réplique lui avait brisé le cœur.

Il n'y avait presque plus personne. Automne n'avait pas pu les sauver. Ils étaient morts. Tout avait ou allait disparaître, l'escouade carotte, ce à quoi elle avait toujours cru, ce pourquoi elle s'était battue. Il ne restera plus rien.

Livaï regardait Automne et pouvait entendre le chaos dans sa tête.

Puis son visage se transforma. Il devint de plus en plus effrayant, se crispant d'un désespoir furieux et mordant. Sa mâchoire se serra. Elle dégageait une aura qui glaçait le sang.

-Non.

-Quoi ?

- Livaï, tu peux m'attendre dehors, s'il te plaît ?

Elle ne le regardait pas et sa mâchoire était toujours aussi serrée. Affée fut un regard amical à Livaï pour lui dire que ça allait aller, qu'elles avaient besoin d'être seules.

Livaï attendit dans le couloir pendant un petit moment. Il pouvait entendre les chuchotements, parfois enflammées, ce qui l'étonna, des deux amies.

Automne sortit de la chambre après une petite heure. Elle souffla un bon coup. Ses mains tremblaient légèrement, son regard avait une lueur étrange. Elle semblait différente, presque féroce.

-Automne, tu vas bien ?

Elle tourna rapidement son regard vers lui, les yeux grands ouverts, comme si elle avait oublié sa présence. Puis son regard s'adoucit, un sourire tendre illumina son visage. Elle entoura ses bras autour du cou de Livaï et enfoui sa tête dans le creu de son épaule. Elle resta sans rien dire, juste à respirer, les yeux fermées.

-Merci pour tout, Livaï, souffla t-elle.

Il resta figé, surpris. C'était finalement ce moment. Il n'y avait pas vraiment pensé, croyant qu'elle n'allait pas partir, ou qu'il allait la revoir, qu'elle reviendrait. Mais par cette étreinte, il compris que non. Elle n'avait pas l'intention de revenir. Elle n'avait pas l'intention de le revoir. Tout allait disparaître, l'escouade carotte toute entière.

Alors il posa lentement les mains sur son dos. Il était sincèrement désolé. Désolé de ne pas avoir pu sauver son escouade, de ne pas avoir pu la retenir, de ne pas avoir pu la sauver elle. Son départ signifiait un échec total.

Il ne pouvait pas voir le visage d'Automne, ses yeux légèrement mouillées, ses lèvres tremblantes, son émotion. C'était un compagnon qu'elle laissait. Un ami, avec qui elle était restée seule dresser le camps en territoire ennemi, avec qui elle avait ramassé le crottin, avec qui elle avait discuter sous les étoiles, qui avait veillé sur son état et qui l'avait tiré du feu.

Elle aurait tellement aimé lui dire plus, le remercier encore, lui dire tout ce qu'elle pensait de lui, tout ce qu'elle ressentait pour lui. Et il aurait tellement aimé lui dire exactement la même chose. Mais une fore étrange les en empêchait. Ils n'arrivaient pas à dire les mots qu'ils fallaient.

Automne se détacha de lui. Ils découvrirent le regard ému de l'autre.

-Au revoir, Automne, chuchota t-il.

Elle lui sourit, souffla un bon coup, et s'en alla. Il la regarda s'éloigner, le pas lourd mais déterminé.

-Automne, l'interpella t-il, je sais qu'en ce moment tout ce que tu ressens c'est de la souffrance, et que tu as envie de t'en débarrasser le plus vite possible, mais n'essaie pas de guérir trop vite en la coupant, tu couperais une partie de toi que tu ne récupéra jamais. Fais-moi confiance.

Elle s'était retournée, surprise, avant d'afficher un sourire étrange en répondant :

-Ne t'inquiète pas, je ne couperai rien, je la laisse me brûler toute entière.

Et elle s'en alla. Livaï n'était pas très rassurer, se demandant ce qu'elle avait voulu dire.

Mais le lendemain matin, l'information était parvenue à ses oreilles. Automne avait pris Affée, un cheval et un chariot, avait fait joué son autorité pour qu'on lui ouvre les portes, et s'était enfouie des murs.

_

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro