Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

III

*L'opium*

Jamais les couloirs ne lui avait paru aussi interminables. Il courait, bousculait, pour arriver le plus vite possible dans sa chambre, par peur qu'elle soit déjà partie. Il ouvrit la porte et il la vit. Il resta un instant ébloui.

Le soleil couchant entrait dans la chambre et illuminait Automne. Elle portait une jolie chemise blanche avec le col en dentelle boutonnée jusqu'en haut, ça ne lui ressemblait pas, mais c'était charmant, et un pantalon noir droit. Elle rangeait soigneusement ses vêtements dans un sac. On aurait dit quelqu'un d'autre. Elle ne tourna pas la tête pour voir qui était entré, elle savait très bien que c'était Livaï.

- Erwin m'a dit que tu quittais l'armée. Je ne peux pas le croire.

Elle prit ses livres sur sa table de nuit et les mis soigneusement dans son sac. Elle évitait la confrontation. Elle aurait aimé être partie sans revoir Livaï. Mais le voilà, et elle faisait ce qu'elle pouvait pour éviter le conflit.

-C'est pourtant le cas.

- Pourquoi ?

- Parce que je ne veux plus vivre comme ça. C'est insupportable.

- Tu as traversé une épreuve extrême, c'est normal qu'il y est des effets, c'est normal de souffrir, mais ça va aller mieux.

- Vraiment ? Tu peux me promettre ça ? Parce que c'est l'enfer et je ne veux pas que toute ma vie soit si douloureuse.

Ses mains qui pliaient ses vêtements se crisperèrent un peu. L'enfer, ce n'était pas une exagération. C'est cruellement ironique, la douleur de la perte est pire que la mort. Parce qu'on a l'impression de mourir, mais que rien ne me met un terme à la souffrance. Livaï restait les bras croiser dans l'encadrement de la porte. Il avait envie qu'elle s'arrête, qu'elle le regarde. Mais il n'avait pas envie de s'énerver. Il compatissait.

- Automne, tous les soldats ont perdu quelqu'un qu'ils aimaient. Tu n'es pas la seule. Et pourtant ils se battent encore.

Oh, ça, elle le savait. Elle le savait que trop bien. Quelle faible elle faisait à côté d'eux. Elle soupira.

- Je ne te demande pas de comprendre, Livaï, mais n'essaie pas de me retenir. J'ai pris ma décision. Je n'y reviendrai pas.

Livaï comprit que le départ de son amie était inévitable, et il ne pouvait pas l'accepter. Elle faisait le mauvais choix. Le pire. Celui des lâches. Il ne pas pouvait accepter ça d'elle. Il savait qu'elle regretterai quand elle irait mieux. Finie la diplomatie, il était en colère. Pire. Déçu.

- Alors c'est ça ? Tu abandonnes ? Comme une lâche ? lâcha t-il cruellement.

-Oui.

Il s'avança d'un pas. Elle ne le regardait pas, faisant toujours sa valise. Mais Livaï n'arrêtait pas son attaque, il allait frapper là où ça fait mal.

-Et Bratt, Klaus, Ishbala, Pytz, ils sont mort en héros, ils croyaient en toi ! Tu les laisses tomber ? Tu ne veux pas te battre pour honorer leur sacrifice ? Ils sont morts pour rien ? Tu es une soldat, tu as promis de donner ton cœur, tu renonces ? Eux, ils ont donné le leur !

- J'ai déjà donné mon cœur, Livaï. Plusieurs fois. Mais peu importe le nombre de fois que je le fais, je ne meurs pas. C'est de la torture. Tu crois pas que c'est suffisant ? J'ai déjà tout donner.

- Non, ça ne suffit pas. tu peux te battre pour eux, pour leur montrer qu'ils avaient raison de croire en toi ! Tu étais l'espoir qu'ils plaçaient en le futur, tu l'es toujours et dois le rester !

Automne lâcha un rire sarcastique. Là, elle regarda Livaï droit dans les yeux avec férocité.

- Me battre, mais pour quoi ? Pour un idéal qui est une illusion ? Pour être des héros ? Pourquoi vouloir absolument être des héros ? Nous ne faisons que laissez nos cendres. Nous nous infligeons tellement de souffrance. L'héroïsme est un opium, voilà ce qu'il en est vraiment : des poussières et des pleurs. Je ne veux pas me sacrifier pour ça, je ne veux plus participer au culte de l'héroïsme parce que je sais ce qu'il coûte. J'ai déjà payé.

Livaï avait du mal à reconnaître son amie. Il n'aurait jamais imaginé qu'elle dise de telles paroles. La perte l'avait transformée. Mais il ne lâcha pas. Ce n'était plus pour elle qu'il le faisait, c'était peine perdue, il le faisait pour lui. C'était égoïste, mais elle aussi l'était.

- D'autres croient en toi, en cet idéal. Je crois en toi. Si on n'y croit plus, notre civilisation est perdue. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour ceux qui restent.

- On ne peut être tout pour les autres et rester entier envers soi-même. L'être pour toi est plus facile que ça l'est pour moi.

Livaï commençait à s'emporter et c'était de plus en plus dur pour elle de résister. Elle se mordit les joues. Désolé, Désolé Livaï, voilà ce que je suis, j'aurai voulu ne pas te décevoir, désolé, se répèta t-elle en boucle dans sa tête.

- Je pars pour moi. Peu importe s'ils sont morts en héros ou non, si c'était utile ou non. Pour nous, les vivants, ils sont morts. C'est tout. C'est la seule vérité.

Livaï fut surpris par des paroles si crues. Trop crues. Il ne pouvait pas dire que c'est faux, il ne pouvait pas dife que c'est vrai. Mais il savait que c'était une pensée bien trop cruelle pour Automne, elle ne pouvait le penser entièrement. Ce n'était pas possible. La vie serait insupportable sinon.

Alors qu'elle ferma son sac, il s'approcha d'elle et lui ordonna :

- Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que ça n'a pas d'importance, que tu crois ce que tu dis.

Livaï voyait une profonde lassitude dans ses yeux, une brûlante cicatrice couverte de glace, un abysse sans fin. Il fut déstabilisé. Il n'avait jamais vu un tel abysse. Automne soupira et tourna son visage vers la fenêtre.

-Ils savaient qu'ils allaient mourir dès qu'Erwin a lancé le fumigène vert, je l'ai vu dans leur regard. Je le savais aussi. J'ai voulu les faire s'échapper, abandonner la mission, mais ils voulaient rester se battre pour protéger le bataillon. Ils savaient qu'ils allaient mourir, c'est pour ça qu'ils sont restés. Ils préfèraient ça que de fuir et vivre dans la honte. Moi, je savais que j'allais leur survivre, c'est pour ça que je voulais qu'ils fuient. Le courage n'a rien à voir là-dedans.

-Automne...

-Finalement, j'ai accepté sans rien dire qu'ils se sacrifient. Est-ce que je l'ai fait parce que je suis une soldat et que je voulais empêcher les titans de vous atteindre, vous protéger, toi, Hansi, Erwin, tous les autres ? Ou est-ce que je l'ai fait parce que je savais que c'était comme ça qu'ils voulaient mourir, en héros, en protègeant les autres, que c'était ici et maintenant leur moment ? Est-ce que je l'ai fait pour eux, parce qu'une belle mort c'est tout ce dont peut rêver un soldat ? Je leur ai accordé leur belle mort, malgré toute la souffrance que ça me cause, je l'ai fait pour eux. C'est ce que j'appelle le courage, et j'en paie le prix. J'aurais pu ordonner plus fermement la fuite, ils m'auraient obéis à contre-coeur, mais je ne l'ai pas fait parce que ce n'était pas ce qu'ils voulaient. Je leur ai accordé ça. Ils savaient que j'allais devoir vivre avec ça, mais ils se sont quand même sacrifiés. Qu'ils m'accordent le reste de ma vie.

Livaï fixait toujours Automne, perdu. Il imaginai l'escouade comprendre qu'ils allaient mourir, se battant jusqu'au dernier souffle. Il imaginait la terrible scène, mais il ne pouvait pas savoir que les choses s'étaient passés comme ça. Il n'avait jamais pensé à un tel raisonnement, à un tel déroulement. Il entendit la rancœur d'Automne envers ses défunts amis. Mais aussitôt, elle se reprit :

- Non, ce n'est pas juste de leur en vouloir. C'est ma faute, celle de personne d'autre. Je n'ai pas pu les sauver. J'y croyais encore un peu, sur le moment, dans un bref instant. Mais je ne suis pas assez forte.

Livaï mit sa main sur l'épaule d'Automne.

- Alors reste, deviens plus forte pour que ça ne recommence plus.

D'un coup de main, elle sècha ses larmes, il enleva sa main de son épaule.

-Ça recommencera, j'en suis certaine. C'est pour ça que je m'en vais. Je ne veux pas vivre ça à nouveau.

Elle contourna Livaï pour attraper son sac et se diriger vers la porte. Aussitôt, Livaï se mit sur son chemin, décider à la raisonner.

-Et nous ? Hansi, Mike, Erwin, moi, tu nous abandonnes ? On a moins de chances de survivre sans toi, tu sais.

- Vous finirez par mourir, comme Bratt et les autres, et moi non, je serais toujours là, à vous survivre. Je ne veux pas voir ça, je ne peux pas. Je ne veux pas être là, quand ça se passera. Je ne veux même pas le savoir. Je ne veux plus entendre parler de vous.

C'était compréhensible, mais c'était tellement égoïste et lâche. Elle s'était réduite à ça, désormais. Ça foutait Livaï en rogne. Il avait cru en elle, lui aussi, comme Hansi, Mike et Erwin. Et elle les laissait tous tomber.

Elle passa outre Livaï et juste avant de franchir la porte, il continua :

- Erwin a dit que ce n'était pas encore officiel, ton départ. Il te reste encore un peu de temps pour réfléchir

Elle se retourna et lui fit un petit sourire tendre. Parce qu'il essayait de la retenir, elle savait qu'elle avait une importance pour lui. Parce qu'elle tenait à lui, elle devait partir, elle ne pourrait pas le voir mourir. Ni Hansi, ni Mike, ni Erwin. Elle le regardait tendrement, sachant qu'elle ne reviendra pas, elle en était sûre.

- Je vais voir Affée, tu peux venir avec moi si tu veux. Après ça, on ne se reverra plus.

Sur ce, elle franchit le pas de la porte pour regarder sa chambre une dernière fois, et Livaï au milieu.

Elle avait tout nettoyer, sa chambre était propre et neutre. Comme si elle n'avait jamais été là, comme si elle avait voulu effacer toute trace de son passage. C'était irréversible. Elle avait pris sa décision, elle n'y reviendra pas. Parce que malgré son apparence tranquille, un véritable chaos désastreux dévorait ses entrailles, répétait le nom de ses camarades morts. C'était si bruyant en elle. Un vacarne insupportable. Livaï pouvait le sentir.

Alors il accepta de la suivre, de rester encore un peu avec elle, tant qu'il le pouvait.

_

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro