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II

*Le temps que nous avons gâché*

Il avait découvert au petit matin le potager ravagé. Alors il se dit qu'il fallait attendre encore un peu d'aller voir Automne, malgré les remarques de Mike.

Erwin attendit trois jours pour se retrouver devant sa porte. Il inspira un bon coups et entra. Il la trouva assise sur son lit en train de broder une carotte sur un bout de drap qu'elle avait déchiré. Elle avait mauvaise mine et avait perdu beaucoup de poids.

-Bonjour Automne.

Elle leva les yeux et le regarda silencieusement s'asseoir sur la chaise au bout de la pièce. Puis, elle se remit à broder alors qu'il l'examinait.

- Comment vas-tu ? demanda t-il.

-Tu connais déjà la réponse.

Elle continuait toujours à broder comme si c'était la chose la plus importante au monde, s'efforçant d'éviter son regard.

-Tu manges correctement ?

-Oui.

-Tu dors bien ?

-Oui.

- Tu as brûlé le potager ?

-Il le fallait.

-Tu m'en veux ?

Elle s'arrêta. Elle savait très bien ce qu'il voulait dire. Deux ans plus tôt, elle lui en avait terriblement voulu quand il avait abandonné son escouade pour empêcher Automne de se battre et de révéler sa nature. Oh, comme elle lui en avait voulu. S'il reposait la question, c'était parce que quand l'escouade carotte avait tiré la fusée de détresse, il n'avait pas donner l'ordre de les sauver. Elle ne savait pas si elle lui en voulait, elle s'en voulait déjà trop. Alors elle évita la question en en posant une autre :

- Pourquoi es-tu venu, Erwin ?

- Je voulais savoir comment tu allais. Je m'inquiètais.

- Vraiment, Erwin ? Ne me sors pas des trucs comme ça, ça ne te ressemble pas. Tu n'as plus d'affection pour moi, juste de l'intérêt ou de la peur. La petite qui guérit toute seule, qu'est-ce qu'elle est ? Qu'est-ce qu'elle peut apporter ? Est-ce qu'elle est vraiment de mon côté ? Dois-je la tenir en laisse ?

- C'est vraiment tout ce que tu penses de moi ?

Automne était amer. Elle s'en rendit compte. Elle n'avait pas envie d'essuyer une dispute. Et franchement, elle ne savait plus. Ou plutôt si, elle savait que c'était ce qu'elle pensait de lui, mais que ce n'était pas tout ce qu'elle pensait de lui. Elle était injuste et le savait, mais elle ne voyait que cette fumée verte, cette satanée fumée verte au milieu de ses amis qui criaient à la mort.

Et Erwin, Erwin qui toujours reste calme, qui toujours sait quoi répondre. Elle l'avait admiré pour ça, mais maintenant ça l'énervait

-C'est ce que tu me donnes à croire. Tu as mis Livaï dans mon escouade pour me surveiller, parce qu'après l'accident d'Affée, tu ne savais plus si j'étais de ton côté.

-C'est plus compliqué que ça. Tu le sais très bien. On en a déjà discuté.

Elle le regardait avec des yeux vides. La conversation n'allait nul part. Ce n'était pas le moment pour un règlement de compte. Il y avait plus important. Alors il alla droit au but :

-Automne, il va falloir que tu choisisses, est-ce tu veux monter une autre escouade ou est-ce que tu veux faire partie de celle de Livaï ?

Automne tiqua.

-Pourquoi Livaï ?

- Il n'a pas eu le temps de former complètement son escouade et il sait pour ta condition. Fais un essai. Intégre son escouade, et ensuite tu choisiras si tu veux y rester ou si tu veux refaire une escouade.

Automne était estomaquée. Elle n'avait pas pensé au futur. Elle était envoûtée dans le passé pour éviter le présent. Tout d'un coup l'avenir lui semblait impossible. Erwin essayait malgré tout de le lui rendre possible. Il traçait son avenir, comme il l'avait toujours fait.

-Tu me demande de recommencer, encore une fois ?

- Oui, c'est la seule chose à faire.

Elle eut presque envie de rire. Tout lui paraissait dérisoirement impossible. Erwin montrait si peu d'émotions que ça laissait penser qu'il s'était attendu à ça depuis le début. Tout était facile pour lui, il ne fallait pas s'arrêter, tout roulait. Automne se sentit si faible face à lui qu'elle lui en voulait. Avec une certaine agressivité, elle lui demanda :

- Tu savais, Erwin, depuis le début ?

- Quoi ?

- Quand nous nous sommes disputés après la mort de notre première escouade, quand je t'ai reproché ta façon de commander, tu m'a donné une escouade, soustraite à l'autorité de Keith, à la tienne. Tu voulais me donner une leçon, c'est ça ? Pour que je comprenne qu'il fallait toujours des sacrifices, que je ne pouvais pas y échapper, malgré toute ma volonté. Que le monde était comme ça. Que c'était toi qui avait raison. Depuis le début, tu savais qu'ils allaient mourir, n'est-ce pas ?

Erwin fut un peu surpris par la pensée si pointue d'Automne. Il y a quelques années, jamais il n'aurait pensé qu'elle lui dise de tels mots, qu'elle le regarde de cette manière. Elle était désespérée, et le désespoir fait dire des choses horribles, il le savait, alors il ne lui en voulut pas. À la place il lui expliqua calmement :

-Non. Je croyais en toi, je crois toujours en toi. En vous voyant, j'ai espéré que tu avais raison, qu'il y avait une autre manière de commander, d'explorer, d'autres préoccupations que les titans. Ton escouade a accompli beaucoup, j'espèrais encore des grande chose pour elle. J'ai beaucoup appris de vous, et j'en serais toujours reconnaissant, comme ceux qui mangent vos découvertes chaque jour.

Sur le visage d'Automne disparut toute rancune, toute colère. Elle aurait préféré avoir raison, ce qu'il venait de dire la blessait trop. Elle avait mal placée sa colère, elle avait compris de travers. Tout était de sa faute à elle. Erwin n'était qu'un de plus à avoir cru en elle, à être déçu. Elle en avait parfois fait un ennemi parce qu'il avait bien voulu porter ce masque, mais il avait toujours été son allié le plus lointain et le plus proche.

- Je vois... alors je t'ai déçue, j'en suis désolée.

- Ne t'excuse pas. Tu as été brave. C'étaient des braves soldats aussi. Vous avez accompli votre devoir avec honneur. Et je suis désolé de leur perte. Je suis fier de ce que tu as accompli.

Automne resta bouche bée devant ces paroles et devant les yeux doux d'Erwin. Ça faisait tellement longtemps qu'il ne lui avait pas parlé comme ça, qu'il ne l'avait pas regardé comme ça. Elle se sentie désarmée, comme la petite fille qu'elle avait été, pour qui Erwin était son monde. Oui, elle se sentait complètement impuissante, seule, nue.

-Contrairement à ce que tu crois que je pense de toi, continua t-il, tu n'as jamais été une gêne, je n'ai jamais douté de toi, et je n'ai jamais été déçu. Même si tu me hais, je resterai ta famille.

Jamais Erwin ne lui avait dit tout ça. Quel idiot, pensa t-elle, s'il l'avait fait plus tôt, tant de rancune aurait été évité.

Toute cette rancune envers Erwin, pendant toutes ces années, disparut en un instant. Cette rancune n'avait été que superficielle, elle le comprenait maintenant. Leur lien n'avait pas changé. Elle était toujours la petite fille qu'il avait élevé.

Devant ce regard doux, elle lâcha prise, et ses yeux se remplirent de larmes.

-Je ne veux plus me sentir aussi seule, éclata t-elle en sanglots.

Il fut un peu surpris par cet éclat soudain. Il la voyait détruite, et il se souvint du premier jour où il l'avait vu. Petite, sauvage, ses cheveux roux se confondait avec les feuilles mortes. Elle l'avait regardé avec un sourire d'admiration innocente, et il l'avait emmèné avec lui.

Il se demandait sans cesse depuis quelque temps s'il avait bien fait. Il l'avait prise avec lui pour lui-même, pour son intérêt. En la voyant pleurer, il se disait que peut-être elle aurait été plus heureuse s'il l'avait laissée. Que peut-être il lui avait gâché sa vie juste pour satisfaire sa quête de vérité. Il s'en voulut un peu, son cœur se serra. Alors il lui prit la main. Aussitôt, elle se fondit dans ses bras. Chose qu'elle n'avait pas faite depuis qu'elle était petite.

Et il savait alors qu'elle ne recommencerai pas, que c'était fini. Il lui laisserait le temps.

À la cérémonie d'honneur des soldats tombés lors de l'expédition, on plaça ensemble les pierres tombales de chacun des soldats de l'escouade carotte, Erwin s'en était personnellement assuré.  Sous la fanfare, Automne resta droite, en position de salut. Elle resta aux côtés de son escouade tout du long, seule, Affée ne pouvant pas venir, comme un capitaine qui enterre ses soldats. Elle ne pleura pas. Et elle les aima jusqu'au bout.

En la regardant, se tenant seule sur des tombes vides, sans pleurer, Erwin était désormais sûr qu'Automne quitterai l'armée, qu'elle fuirait ceux qui lui restaient, et que quand elle l'aura décidé, il ne la verrai plus. Et lui, pour elle, il ne la cherchera pas. Il y a bien assez de place dans les murs pour disparaître, et bien assez de temps pour oublier. Il regarda sa main et se souvint des paroles larmoyantes d'Automne quand elle avait pris sa main à l'hôpital :

-Tout le temps que nous avons perdu, Erwin.

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