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Chapitre 17 : La fin est proche

Maggie arriva aux bureaux à l'heure habituelle, contrairement à la veille où elle avait été appelée en urgence. Djamila était la seule à être déjà sur place, assise derrière son bureau en sirotant un café fumant. Maggie la salua avant de prendre place à son tour derrière son propre bureau, sans café car elle n'aimait pas ça.

« —On a quelque chose de prévu aujourd'hui ? demanda machinalement Maggie en déplaçant précautionneusement une pile de documents qui tenait miraculeusement débout.

—Interroger Julien pour commencer, puis après ce serait bien de retourner voir les jumelles. Enfin c'est ce que vous aviez prévu hier soir en tout cas.

—Ça marche. Comment va ton frère ?

—Bien. »

Djamila n'était pas très bavarde et semblait constamment de mauvaise humeur. Maggie trouvait cela dommage car, malgré tout, elle lui paraissait sympathique.

Ne sachant pas quoi faire, Maggie se replongea dans ses réflexions. Qui allait-elle interroger de nouveau ? Julien, évidemment, mais elle savait que ce ne serait pas suffisant, elle le sentait. Il lui fallait voir quelqu'un d'autre. Comment allait-elle organiser sa journée ?

Ewen et Béthanie arrivèrent en même temps, dévorant chacun une énorme part de l'excellent gâteau au chocolat que faisait la boulangerie à côté des bureaux. Ils saluèrent leurs deux collègues et s'assirent derrière leurs bureaux pour terminer goulûment leur petit déjeuner.

« —Bon alors on fait quoi aujourd'hui ? demanda Ewen en avalant avec regret sa dernière bouchée de gâteau.

—Après être allés voir Julien, il faut retourner interroger les jumelles, lui répondit Maggie. On aurait vraiment dû les entendre plus souvent. Après tout, elles sont le lien qui unit toutes les personnes présentes ce soir-là. Il y a bien d'autres liens subalternes mais le principal vient d'elles.

—Je suis d'accord avec toi.

—Moi aussi, renchérit Ewen. »

Djamila ne répondit rien pour ne pas ternir son image de grincheuse qu'elle entretenait soigneusement depuis toujours, mais elle était aussi d'accord avec sa collègue.

Les détectives allaient se mettre en route quand Patron appela Béthanie et Djamila par l'intermédiaire de Morgane :

« —Il veut que vous alliez dans son bureau tout de suite.

—On allait partir, lui apprit Béthanie, ça ne peut pas attendre ce midi ?

—Non, c'est urgent. Et ça vous prendra un moment, Ewen et Maggie vont devoir partir sans vous.

—Ok, on arrive... »

Béthanie ne cachait pas sa déception quant au fait qu'elle ne pourrait pas participer aux interrogatoires de ce matin. Djamila, elle, ne disait rien. Son visage ne laissait rien transparaître, bien qu'au fond, elle bouillonnait de rage. Une rage contre Patron qui cherchait visiblement à l'éloigner indirectement de l'enquête, qui l'empêchait de participer aux interrogatoires.

Les deux jeunes femmes quittèrent donc la pièce, laissant seuls leurs deux collègues après avoir veillé à leur laisser la liste des adresses qu'ils décidèrent de laisser dans la voiture de fonction pour plus de simplicité dans leur organisation, même s'ils auraient dû y penser bien plus tôt. Les deux compères se mirent donc en route vers l'appartement où vivait Julien, avec cette fois-ci Maggie au volant de la voiture de fonction.

« —Et nous revoilà de nouveau tous les deux, remarqua joyeusement Ewen assis côté passager. On forme un bon duo tu trouves pas ?

—Oui oui, lui répondit distraitement sa jeune collègue.

—Il y a un problème ? lui demanda-t-il sans perdre son ton joyeux.

—Non, je me concentre.

—T'es sûre que tu as ton permis au moins ?

—Très drôle Ewen, très drôle. J'essaye de réfléchir et de conduire en même temps, et ce n'est pas évident.

—Tu ne voudrais pas qu'on s'arrête et que tu me laisses le volant ? Comme ça tu pourras réfléchir tranquillement, et moi je nous conduis en toute sécurité chez Julien.

—Oui, en fait t'as raison, ce n'était pas une bonne idée. »

Maggie pila net sur une petite route perdue au beau milieu de la campagne.

« —Moi aussi je crois que c'est une mauvaise idée de te laisser conduire, confirma Ewen les yeux fixés sur la route et ne comprenant pas ce qu'il venait de lui arriver. »

Les deux collègues descendirent de la voiture, échangèrent leur place et repartirent. Au bout d'un certain temps à rouler sans rien se dire, Maggie sortit à moitié de ses pensées et brisa le silence qui s'était installé dans la voiture :

« —Tu es jaloux Ewen ?

—Euh... commença le jeune homme un peu pris au dépourvu par la question. Pas vraiment, enfin, un peu quand même.

—Tu pourrais être plus clair ?

—Je ne suis pas trop du genre à être jaloux, pas possessif en tout cas.

—Et en admettant qu'un type tourne trop autour de ta copine, qu'ils passent beaucoup de temps ensemble, et qu'ils se disent meilleurs amis alors que leur entourage a des doutes dessus, tu réagirais comment ? »

Ewen sembla réfléchir à toutes les solutions qui s'offraient à lui, cela prit un certain temps avant qu'il ne réponde à la jeune détective :

« —Ça ne me plairait pas, je crois que j'essaierai de comprendre, mais je crois aussi que je voudrais leur mettre des bâtons dans les roues. En fait, ça m'est déjà arrivé une fois, je l'ai quittée parce que j'ai pas supporté, il la connaissait mieux que moi et elle passait presque plus de temps avec lui qu'avec moi. C'était au lycée et... »

Il s'interrompit et se tourna vers sa collègue qui n'avait pas quitté la route des yeux depuis qu'ils étaient repartis après avoir échangé leur place.

« —Tu essayes toujours d'incriminer Célia ? lui demanda-t-il.

—Oui, ça m'a effleuré l'esprit.

—Pas qu'effleuré là, carrément fracassé l'esprit ouais ! Mais ça a été prouvé qu'elle ne s'est pas suicidée, tu ne vas quand même pas remettre en doute le travail de François Rieur ?! C'est un excellent médecin légiste, sans doute le meilleur de la région et...

—Argh, tu parles trop ! Je n'arrive pas à suivre mes pensées, tais-toi un peu s'il te plaît.

—Excuse-moi madame ! lança le jeune homme ironiquement avec une pointe d'agacement dans la voix. Je ne disais rien avant que tu ne commences à m'interroger !

—D'accord, maintenant un peu de silence, je t'explique tout quand j'aurais fait du tri. »

La voiture fût instantanément replongée dans le silence. Ewen boudait de son côté pendant que Maggie avait fermé les yeux et se concentrait pour remettre ses idées à leur place. Au bout de quelques minutes, qui semblèrent être plusieurs heures au détective, Maggie rouvrit ses yeux et lui déballa toute sa pensée :

« —Je suis partie du principe que c'était bien Célia qui avait tué Driss puisqu'à peu près tous les témoignages semblaient l'incriminer. C'est la jeune adolescente à la dynamique familiale complexe et fragile psychologiquement. Pour pallier à ça, elle se raccroche à son petit ami qui arrive en sauveur. Sauf que, celui qu'elle idéalise complètement n'est finalement pas si parfait que ça. Elle savait visiblement qu'il était cul et chemise avec Carla puisque leur amitié était de plus longue date que cet amour, mais espérait sûrement qu'il mettrait fin à cette relation amicale pour être tout entier à elle.

« Or, ça ne s'est pas passé comme ça du tout. Il a continué à fréquenter Carla malgré les crises de jalousie qui sont devenues de plus en plus régulières et avec de plus en plus de rage, ce qui n'a eu pour conséquence que de transformer Célia en cocotte-minute. Lors de la soirée de mercredi, c'est une bonne ambiance, ils ont tous eu le bac, ils sont contents. Mais, Driss est tout de même en colère contre Célia qui lui a sûrement fait une nouvelle crise de jalousie peu de temps avant de venir, le mettant en garde de ne pas approcher Carla de la soirée. C'est chasse-gardée et, pour le prouver, Célia décide de le coller et d'être hyper démonstrative dans ses sentiments, d'où les « Ils ont passé la soirée à se bécoter ».

« Durant la soirée justement, il lui demande de faire un effort, ils s'engueulent. Carla voit la scène, se sent mal pour son meilleur ami qu'elle apprécie vraiment énormément malgré tout. Elle décide donc de se lancer et d'aller proposer une trêve à Célia, que toutes les deux fassent des efforts. Célia accepte et elles ont l'air de se réconcilier. Alors qu'au fond, Célia n'en a aucune envie, c'est SON petit ami, et l'amitié fille/garçon ce n'est qu'un mythe pour elle. Driss l'a bien remarqué, ce qui l'a mis mal toute la soirée car il connaît quand même sa petite amie au bout de deux ans. Et, même si je pense qu'il ne croyait pas Célia capable de le tuer, il devait quand même avoir des doutes sur ce qu'elle était capable de faire ou non. Il n'était donc pas serein, avait des réactions pas forcément rationnelles, d'où l'impression qu'il pouvait donner d'être bourré. Il était sur ses gardes.

« Il décide finalement d'aller se coucher, accompagné par un Nicolas complètement ivre qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer. Et là, quelques heures plus tard, Célia le rejoint dans sa chambre, pas pour prendre du bon temps mais pour le tuer. Carla, qui dormait avec Célia, n'a rien vu car justement, elle dormait. Célia ne devait pas faire trop de bruit en marchant vu le poids-plume que c'était. Le matin, elle décide de faire comme si elle allait le rejoindre pour la première fois depuis qu'il s'est couché et hurle pour faire croire qu'elle découvre la mort de son petit-ami. La suite on la connaît.

« De là, à un moment où à un autre, Carla comprend ce qu'il s'est passé cette nuit-là. Elle est folle de rage contre Célia qui vient de tuer son meilleur ami, son confident, son grand-frère, enfin son ami le plus cher, et elle commence à élaborer un plan dans sa tête pour le venger. D'où son calme remarquable durant la journée. Elle était beaucoup trop concentrée à préparer sa vengeance pour penser à pleurer son ami. Cela lui permet de nous faire croire qu'elle ne le connait pas plus que ça, ne tournant ainsi pas nos soupçons jusqu'à elle. Elle ne devait pas se douter que ses parents nous le diraient, elle devait penser qu'ils se tairaient pour la protéger.

« La journée passe. Célia prétend qu'elle a vu quelqu'un rôder autour de la chambre de Driss le matin quand elle est venue le rejoindre. C'était certainement dans le but de brouiller les pistes qui pourraient mener à elle. Coup de malchance pour Carla qui avait prévu de la tuer en faisant passer cela pour un suicide, en utilisant malgré elle le même modus opérandi pour tuer sa rivale que celui utilisé pour tuer Driss, par sa rivale. Sauf que, comme nous avions dit à Célia de se taire pour ne pas que le tueur récidive – ce qu'elle n'était pas obligée de faire puisqu'elle ne devait pas se sentir en danger étant donné que c'était elle le tueur – elle nous écoute pourtant, ce qui permet à Carla de réaliser ses plans de meurtre déguisé en suicide.

« Ainsi, Célia est incriminée pour le meurtre de Driss, Driss est vengé et personne ne pourra soupçonner Carla puisque le suicide sera un aveu de Célia. D'où l'importance de continuer à faire croire à un suicide pour le moment aux adolescents. »

Maggie s'arrêta après ce long discours, sans même en être essoufflée.

« —T'as pas soif après tout ça ? lui demanda Ewen impressionné par la quantité de mots déblatérés par sa collègue mais également par la rapidité avec laquelle elle venait d'exposer ses pensées.

—Tu ne m'as pas écoutée en fait ?

—Si si, je t'ai écoutée t'en fais pas. Et j'ai comme l'impression que tu viens de résoudre cette enquête, je me trompe ?

—Oui.

—Comment ça « oui » ?

—Il y a encore beaucoup trop d'incohérences je trouve.

—Et lesquelles ?

—Déjà, Célia était vraiment quelqu'un de très squelettique. Elle n'avait aucune chance de maîtriser Driss, même en le bloquant, en se mettant à califourchon sur lui. Bien que là, on pourrait dire que c'était pendant son sommeil, qu'il ne s'est pas vu partir. Pourtant, je doute beaucoup qu'il n'ait pas été réveillé.

—Ça se discute. Il faudrait revoir ça avec François Rieur.

—Ok ensuite, je suis partie du principe que c'est Nicolas qui est parti coucher Driss alors que Célia prétend qu'elle aussi est allée accompagner Driss se coucher.

—Nicolas était complètement rond ce soir-là, il aura peut-être cru que c'était le cas alors qu'en fait pas du tout. Ça change pas grand-chose de savoir qu'il l'a accompagné, si ? »

Maggie ne répondit pas aussitôt à son collègue, elle avait besoin de réfléchir. Quand soudain :

« —Oh putain Ewen on est vraiment trop cons !

—Quoi encore ? Pourquoi tant de vulgarité ?

—Mais c'est tellement ridicule, pourquoi on n'y a pas pensé ?

—Pensé à quoi ?

—C'était l'une des premières choses qu'il fallait demander et on ne l'a pas fait ! Et on aurait dû le demander à Célia mais maintenant on ne peut plus, on est cons, cons et re-cons !

—C'est trop compliqué pour toi de m'expliquer ?

—Ça n'avait l'air de choquer personne que Driss et Célia ne dormaient pas ensemble.

—C'était peut-être habituel dans leurs soirées.

—Ou peut-être pas.

—Du coup, Célia ne serait pas allée dormir avec son mec parce que si ça avait été le cas, elle n'aurait pas pu le tuer. Enfin elle aurait pu, mais on aurait tout de suite su que c'était elle qui l'avait fait.

—Tu cherches encore à prouver que c'est Célia la meurtrière.

—Non !

—C'est pas ce que tu viens de faire ?

—Non ! J'essaye de me prouver que ça ne peut pas être elle. Je pense plutôt que quelqu'un aurait pu l'influencer à dormir dans une autre chambre, pour pouvoir tuer Driss tranquillement.

—Ça se tient aussi. Bon, d'autres incohérences ?

—J'ai l'impression que tout est incohérence ! Mais surtout, je pense que Carla n'y est pour rien. Je ne la vois pas se salir les mains pour ça.

—Tu sais, quand j'étais surveillant pénitencier je peux te dire que j'en ai vu des meurtriers à qui on aurait donné le bon dieu sans confession. »

Après cette remarque, Maggie se mura dans le silence jusqu'à la fin du trajet qui fût très court. Ce qu'elle venait d'exposer se tenait, même si certains détails étaient tirés par les cheveux. Pourtant, la jeune détective n'était pas convaincue par ce récit. Ce n'était pas ce qui s'était passé et elle comptait bien le prouver. En attendant, ils venaient d'arriver devant chez Julien.

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