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Chapitre 12 : Discussion avec Eva et Julien

       La maison des parents d'Eva était beaucoup moins imposante que celle des parents de Carla mais n'en était pas moins chic. Elle bénéficiait des dernières technologies en matière de sécurité, à commencer par un portail géant et complètement clos. Les détectives allèrent sonner à l'interphone. C'est Amélie Delarosa, la mère d'Eva, qui leur répondit et leur ouvrit. Ils traversèrent une petite allée fleurie avant de se retrouver sur le pas de la porte. Béthanie s'apprêtait à sonner mais elle n'en eut pas besoin car Amélie la devança en ouvrant la porte au moment même où la détective levait la main pour appuyer sur la sonnette.

« —Bonjour, lança-t-elle sèchement.

—Bonjour madame, lui répondit Béthanie en lui tendant une main qu'elle ne serra pas. Nous sommes désolés de vous déranger mais c'est important que nous parlions à Eva.

—Elle est fatiguée Eva. Elle n'en peut plus de tous ces meurtres. Et elle a déjà été interrogée par la police.

—Plus vite nous aurons terminé l'enquête, plus vite elle en aura fini avec tout ça. Mais en attendant, c'est vraiment important que nous allions lui parler.

—Ne restez pas longtemps, elle a besoin de dormir. »

         Amélie s'écarta pour laisser entrer les trois détectives et les accompagna jusqu'à la chambre de sa fille. La chambre, complètement différente de celle de Carla, était très belle et très spacieuse. Eva était allongée dans son lit, emmitouflée dans ses couvertures, pleurant. À ce rythme-là je vais bientôt avoir vu plus de larmes en quelques enquêtes qu'après plusieurs années passées à vendre des robes de mariées, pensa Maggie.

           Comme c'était Maggie qui avait tenu à voir Eva, Béthanie la laissa gérer l'entretien. La jeune détective alla donc s'asseoir sur le lit à côté de l'adolescente. Elle lui ôta une mèche de cheveux qui été collée à sa joue à cause des larmes, geste familier qu'elle n'aurait jamais osé faire une sur une quasi-inconnue en temps normal, contrairement à Béthanie, et elle attendit un moment avant de commencer :

« —Je n'ai qu'une question à te poser Eva, une seule. Après je te promets de ne plus t'embêter pour un moment.

—Allez-y, souffla l'intéressée.

—Célia s'est-elle confiée à toi hier soir ? »

         Eva fondit en larmes. Amélie, qui avait tenu à être présente dans la chambre pendant que les détectives étaient là, se précipita sur sa fille.

« —Arrêtez ! hurla-t-elle à l'adresse de Maggie. C'est trop dur pour elle, vous n'avez donc aucune empathie ? Elle perd deux amis, dont l'une de ses meilleures amies, en l'espace de deux nuits et vous, vous l'interrogez froidement. Vous n'avez aucune empathie, c'est du grand n'importe quoi !

—Maman... chuchota Eva.

—Oui ma chérie ? »

         Amélie était passée de l'énervement à l'attendrissement en une demi-seconde, c'était assez impressionnant remarqua Maggie pour elle-même.

« —T'inquiète, la rassura Eva, je vais leur répondre et ils vont partir. Madame Maggie m'a promis de ne me poser qu'une seule question et de me laisser tranquille après, fais-lui confiance. »

        Maggie fût attendrie par l'attitude de l'adolescente, on aurait dit une enfant qui essayait d'imiter les adultes.

« —Prend ton temps, lui souffla Maggie.

—Non, Célia ne m'a rien dit du tout hier soir. Je crois même qu'elle n'a rien dit à personne. Elle était complètement fermée. Elle est allée se coucher sans manger alors qu'elle était déjà très faible parce qu'elle n'avait presque rien avalé de la journée. Elle paraissait si abattue, on n'aurait jamais dû la laisser aller se coucher toute seule. Si on avait partagé notre chambre avec elle, elle serait encore en vie à l'heure qu'il est... »

         ...ou vous seriez toutes les deux mortes, songea Maggie. Eva, qui s'était de nouveau effondrée, n'ajouta rien de plus. Les détectives sortirent de sa chambre, pressés par Amélie, et furent raccompagnés dehors sans aucune forme de politesse. Le grand portail se referma derrière eux, leur faisant perdre la participation d'Eva pour un moment suite à la promesse que lui avait faite Maggie.

« —Et maintenant ? demanda Béthanie à sa collègue.

—Je ne sais pas... Je... Il y a quelque chose qui ne va pas...

—Moi j'aimerais bien retourner voir Julien, intervint Ewen. C'était le meilleur pote de Driss, je pense qu'il pourrait encore nous aider.

—Bonne idée ! lança Béthanie. On y va. »

        C'est Ewen qui était toujours au volant. Il conduisit ses collègues à l'adresse que Morgane avait encore dû leur indiquer pendant que Maggie inscrivait des notes sur ses feuilles qu'elle n'avait pas pu sortir avant.

       Cette fois, ce n'était pas une maison mais un appartement en ville. Un très bel appartement, bien placé et très spacieux. C'est Julien en personne qui vînt leur ouvrir. Il avait l'air complètement abattu. Il serra la main aux détectives, les fit entrer et les installa dans sa salle à manger où Maggie ressortit ses feuilles et son stylo, prête à prendre des notes.

« —Vous voulez un café ? Ou autre chose ?

—Non merci, lui répondit Béthanie, c'est gentil mais nous ne serons pas longs.

—Alors euh... Du coup allez-y, posez-moi vos questions.                                     

—À quel moment es-tu arrivé devant la chambre de Driss hier matin ? se précipita de demander Maggie avant que quelqu'un ne lui pose une autre question.

—On est arrivés, avec Jawad, juste avant les jumelles et Nicolas qui est arrivé bien après vu qu'il était au sous-sol. »

          Pendant que Maggie notait ce qu'elle avait à noter, Béthanie continua d'interroger Julien :

« —Peux-tu me parler un peu plus de la relation qu'entretenaient Driss et Célia ?

—Ils étaient ensemble depuis quelques mois déjà. Elle l'avait carrément changé, c'était plus le même Driss qu'avant, même s'il était toujours aussi cool et tout, mais y'avait un truc qui a changé.

—Quoi ?

—Il aimait bien un peu taquiner les filles, mais c'était plus possible avec Célia par exemple. Ou alors elle le collait à mort et lui, il disait rien. Elle a pas l'air comme ça mais je pense qu'elle est vachement manipula... Oups, pardon... »

         Il se mordit le poing, regrettant tout de suite ce qu'il venait de dire.

« —Ce n'est pas parce qu'elle est morte que tu n'as plus le droit de dire ce que tu penses d'elle, lui dit gentiment Béthanie. Surtout que nous sommes ici pour une enquête, alors autant que tu sois franc. Personne ne t'en voudra.

—Je l'aimais pas trop mais, au fond, elle était vraiment pas méchante je pense, c'est juste qu'elle tenait un peu trop à Driss et qu'elle ne voulait pas le perdre alors elle était comme ça. Enfin c'est ce que je pense.

—Tu as été surpris qu'elle se suicide ? »

          Julien parût d'abord étonné pour être ensuite choqué avant de réfléchir vraiment à la question.

« —Au fond pas vraiment, finit-il par répondre. Il paraît qu'elle avait pas une vie facile avec son père et qu'elle était un peu dépressive sur les bords, ça a été la goutte de trop car elle avait vraiment l'air de beaucoup aimer Driss.

—Et Driss ?

—Quoi Driss ?

—Il en pensait quoi de sa relation ?

—Il l'aimait aussi, c'est sûr. Maintenant que j'y pense, avec le recul, je crois qu'il se prenait un peu pour son protecteur parce qu'il imaginait qu'il la protégeait de son père et tout. Comme si c'était un devoir. Je pense que c'est aussi pour ça qu'il se laissait mener au doigt et à la baguette par elle, je pense qu'il voulait pas la contrarier vu qu'elle était déjà pas bien. Je vous l'ai dit, c'était vraiment un mec bien... »

         L'adolescent serra son poing si fort que ses phalanges en devinrent toutes blanches, mais cet effort musculaire ne suffit pas pour empêcher une larme de couler.

« —C'était quoi le problème avec son père à Célia ? interrogea Ewen comme s'il posait une question hasardeuse.

—Je sais pas vraiment. En fait, je crois qu'il l'aime pas trop Célia parce qu'il la rabaissait tout le temps, elle était jamais assez bien pour lui, tout ce qu'elle faisait c'était de la merde, enfin tout ça quoi. C'est ce que j'ai compris de ce que Driss me racontait un peu mais il développait pas trop.

—Et elle continuait à aller chez son père ? demanda Béthanie plus à elle-même qu'à Julien qui prit la question pour lui et répondit quand même.

—Pas beaucoup mais je crois qu'elle était obligée parce que sa mère tenait à ce qu'elle garde contact avec lui. Ou un truc dans l'genre.

—Et Carla ? lança Maggie un peu abruptement.

—Quoi Carla ?

—Parle-nous un peu de la relation de Carla, Driss et Célia.

—C'est un peu un terrain dangereux. En fait, Carla état amie avec Driss depuis un peu plus longtemps que Célia. Quand Célia est arrivée, elle a tout de suite mis le grappin sur Driss et rapidement elle l'a éloigné de Carla. Et ça, ça ne lui a pas plus du tout à la Carla. Alors il y a eu guerre entre les deux filles avec Driss au milieu, enfin, un peu plus du côté de Célia quand même.

—C'est allé loin ?

—Non, franchement ça va. Elles s'engueulaient mais comme elles faisaient partie du même groupe de copines elles arrivaient à temporiser un peu. Elles ne se parlaient plus à la longue.

—Et il paraît que ça s'est un peu arrangé avant-hier soir ?

—Il paraît. En tout cas, elles ont beaucoup parlé, ça c'est sûr, mais ce qu'elles ont dit, j'en sais rien.

—Tu ne te rappelles même pas quelle était leur attitude en les voyant parler ?

—Franchement non. Je m'en fichais un peu et comme j'ai un peu bu, enfin vous voyez quoi... »

          Maggie acquiesça et continua à prendre des notes sur ses feuilles pendant encore un moment, sous le regard d'Ewen toujours autant impressionné par la vitesse à laquelle sa collègue était capable d'écrire.

« —Avec le recul, commença Maggie qui avait terminé de noter tout ce qu'elle avait en tête, qui penses-tu capable de tuer Driss ? »

         Julien réfléchit un moment avant de donner sa réponse :

« —C'est franchement pas cool, mais je pense que c'est Célia. Et que c'est pour ça qu'elle s'est suicidée après.

—Pourquoi elle l'aurait tué ?

—Par jalousie. Parce qu'il continuait quand même à voir Carla de temps en temps et qu'elle supportait pas ça. Et comme elle était déjà pas trop bien dans sa tête, elle a très bien pu avoir craqué sur le coup, peut-être après sa conversation avec Carla qu'elle s'est tournée et retournée dans la tête. Elle a joué le jeu jusqu'au bout mais elle a finalement craqué. Enfin c'est ce que j'imagine le plus probable.

—Carla n'aurait pas pu le faire ?

—Elle pouvait en vouloir à Driss de moins traîner avec elle mais il le faisait un peu quand même en prenant le risque de s'engueuler avec Célia donc je pense pas que ce soit possible qu'elle l'ait tué. En plus, elle est beaucoup moins dérangée que Célia, il suffit de lui parler pour s'en rendre compte.

—Et les autres personnes de la soirée ?

—Alors à la limite Carla, ok. Mais pour les autres, c'est franchement pas possible. Driss était un super bon pote des jumelles, il était pas plus proche que ça d'Eva, il s'entendait bien avec Nico. Jawad c'était un super pote à lui, on était un trio, et Valentin, euh... Valentin il le taquinait un peu mais c'était pas méchant, en tout cas ils se fréquentaient pas plus que ça.

—Et toi ?

—Vous déconnez ?

—Non, je veux juste que tu me parles de ta relation avec lui.

—C'était mon meilleur pote putain ! »

           Il allait frapper la table avec son poing qu'il avait à peine desserré depuis tout à l'heure, mais il se retînt au dernier moment. En revanche, il s'était mordu la lèvre du bas tellement fort qu'elle s'est mise à saigner.

« —C'est trop dur, je l'aimais trop mon pote ! On se connait depuis le CE 1 putain ! Et il est plus là parce qu'il sortait avec une folle ! »

          Pour la première fois, il ne chercha pas à retenir ses larmes et il pleura, la tête dans les bras, face contre la table. Cette crise de larmes parût interminable aux détectives. Elle finit par prendre fin au bout de presque cinq minutes sans interruption.

« —Je suis désolé... souffla Julien en s'essuyant les yeux.

—Tu n'as pas à t'excuser, lui répondit Béthanie avec son ton protecteur. C'est normal de réagir comme ça.

—Merci...

—Maintenant on va te laisser, je pense qu'on a eu ce qu'on voulait.

—Sinon je reste là si vous avez encore besoin.

—Merci à toi. »

          Les détectives le saluèrent et ils retournèrent dans la voiture.

« —Et maintenant ? demanda Ewen.

—On va chez Valentin, lui répondit Maggie.

—Pourquoi ? Ils se connaissaient à peine.

—Justement, c'est pour ça que je veux le voir. Maintenant qu'on a eu l'avis de quelqu'un de très proche – d'ailleurs ça a été une brillante idée de nous avoir emmenés là, merci Ewen – il nous faut l'avis de quelqu'un qui le fréquentait sans plus.

—Bonne idée, acquiesça Béthanie. Et après on va manger. »

           Béthanie rappela encore une fois Morgane Liet pour avoir l'adresse. Morgane lui répondit avec un calme olympien et une patience à toute épreuve, sans doute deux de ses plus grandes qualités qui lui ont permis de devenir l'assistante personnelle de Patron. Elle donna l'adresse des deux parents de Valentin, ne sachant pas chez qui il vivait. Djamila avait cette information dans le dossier mais ses collègues ne pouvaient pas prendre le risque de la déranger pendant qu'elle assistait très certainement à une autopsie. Ils décidèrent donc de se fier au hasard, de toute façon ils ne vivaient pas très loin l'un de l'autre, ça ne les rallongerait pas beaucoup plus.

       Une fois l'adresse obtenue, Béthanie allait ranger son portable lorsqu'il sonna. C'était justement Djamila mais elle ne laissa pas le temps à sa collègue de lui poser sa question.

« —Allô ? Oui... On est chez Julien, le meilleur ami de Driss, on allait bouger chez Valentin là... Ouais... Quand ?... Sérieusement ?.... Ok on arrive. »

          Béthanie raccrocha et se précipita de ranger son portable comme si cela l'aurait empêché de sonner une nouvelle fois.

« —Donc on va où finalement ? demanda Ewen.

—À la morgue, François veut nous voir pour faire le rapport.

—On peut pas y aller après manger ? Avec la route et tout...

—Non, le coupa Béthanie, Djamila nous dit qu'il faut qu'on y soit maintenant et sans discuter. On mangera après. »

          Ewen leva les yeux au ciel et se mit en route après avoir réglé le GPS pour se rendre à l'institut médico-légal. Puis il démarra la voiture et les détectives se dirigèrent vers la morgue où travaillait François Rieur.

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