Chapitre 8 : Fin des interrogatoires
« —Nom de jeune fille, épouse, prénom ?
—Chelsea Tournarieux. Je ne suis pas mariée.
—Vous portez pourtant une alliance.
—C'est une bague de fiançailles.
—Autant pour moi. Âge, date et lieu de naissance ?
—32 ans. 6 mai 1989. Auxerre.
—Adresse ?
—Je vis au manoir.
—Vous n'avez pas de maison à vous ?
—Pendant mes vacances, je vais chez mes parents à Auxerre. C'est plus simple pour moi de vivre ici. J'ai tout un espace qui m'est dédié au 2ème étage que je loue pour trois fois rien.
—Bien. En quoi consiste votre métier exactement ?
—Je suis employée de maison. Je fais le boulot d'un majordome en quelque sorte. Mais comme je n'ai pas cette formation, je ne peux pas prétendre à cette appellation. Je fais toutes sortes de tâches : ménage, linge, cuisine... »
Très court silence.
« —Vous travaillez depuis longtemps pour Mademoiselle de Varielle et Monsieur Telnis ?
—Depuis qu'ils vivent dans le manoir.
—C'est-à-dire ?
—Depuis le 15 janvier 2019.
—D'accord. Sont-ils de bons patrons ?
—Oui. Bien évidemment ils demandent un travail irréprochable, mais j'ai beaucoup de repos.
—Vous travaillez combien d'heures par semaine ?
—50 heures. Mais j'ai des jours de récupération pour compenser.
—Qui vous remplace quand vous ne travaillez pas ?
—Aurélie et Nicolas eux-mêmes.
—Vous avez un bon salaire ?
—Oui, un très bon salaire même. »
Silence.
« —Où étiez-vous au moment du meurtre ?
—J'étais dans la salle à manger, je terminais de débarrasser la table.
—Vous ne l'aviez pas fait avant ?
—Non, je n'ai pas eu le temps de tout finir.
—Quelqu'un peut-il le prouver ?
—Non.
—Vous connaissiez bien la victime ?
—Elle était déjà venue deux ou trois fois au manoir, mais je ne lui ai pas parlé plus que cela.
—Elle est venue il y a longtemps ?
—Oui, assez.
—Elle n'a pas eu de comportement étrange ?
—Non, pas que je m'en souvienne. »
Très court silence.
« —Mademoiselle de Varielle et Monsieur Telnis sont-ils de bons hôtes ?
—Oui.
—Cela leur arrive-t-il souvent de laisser seuls leurs invités ?
—Non, ça ne se fait pas. »
Silence.
« —Soupçonnez-vous quelqu'un ?
—Non. Je ne connais pas beaucoup les invités, je ne peux donc pas les juger.
—Monsieur Telnis et Mademoiselle de Varielle auraient pu être les meurtriers ?
—Bien sur que non ! Ils sont bien trop gentils !
L'interrogatoire se termina. Après Chelsea, Frédéric entra dans le bureau. C'était le dernier à y passer.
« —Nom, prénom, âge, date et lieu de naissance ?
—Denshlay Frédérique. 38 ans. 22 mars 1983. Paris.
—Votre adresse est la même que celle de votre femme je suppose ?
—Oui.
—Métier, lieu de travail et employeur.
—Ingénieur en électronique. Je travaille pour R&D, du groupe EDF.
—Vous vous y connaissez en électricité du coup ?
—N'allez pas croire que c'est moi qui ai tué ma femme. On a voulu me tendre un piège.
—Qu'est-ce qui vous fait dire cela ?
—On sait que je suis ingénieur en électronique, que nous possédons beaucoup d'argent, et que j'avais quelques problèmes avec elle, on a voulu me tendre un piège ! »
Le ton montait du côté de Frédéric.
« —Pourquoi à vous ?
—Mais je ne sais pas moi ! Peut-être qu'on dira que j'ai rencontré quelqu'un et que je veux garder tout l'argent pour moi au lieu de divorcer. J'en sais rien !
—Vous êtes endetté ?
—Non, je vous ai dit que nous sommes financièrement aisés.
—Et quels sont ces problèmes dont vous parliez ?
—Il nous arrivait souvent de nous disputer.
—De grosses disputes ?
—Quelquefois oui.
—Par un excès de colère, il vous est déjà arrivé d'en venir aux mains ?
—NON ! JAMAIS ! JE N'EN SUIS PAS CAPABLE !
—Ne vous énervez pas, c'était juste une question.
—Vous pensez que c'est moi qui ai tué ma femme c'est ça ?!
—Ce sont des questions que je suis obligé de poser. Je dois explorer toutes les pistes.
—J'ai un avocat pour ma défense.
—Oui. Maître Leroy. Il travaille activement pour vous sortir de cette histoire.
—Et celui de ma femme, ce n'est pas le même que moi, que fait-il ?
—Il ne s'est pas encore manifesté. Bon, où en étions-nous ? Ah oui, à qu'elle heure êtes-vous arrivé au manoir avec votre femme et vos filles ?
—Je ne sais pas trop.
—Y avait-il du monde déjà arrivé ?
—Il ne manquait qu'Aurélie et Nicolas. Nous étions donc les derniers.
—Bien. Monsieur Telnis et Madame de Varielle sont-ils de bons hôtes ?
—Oui, bien sûr.
—Leur arrivait-il souvent de laisser seuls leurs convives ?
—Pas à Aurélie. Nicolas n'en avait rien à faire. Il faut dire aussi qu'ils n'ont pas reçu la même éducation tous les deux.
—Où étiez-vous au moment du meurtre ?
—J'étais dans le salon. Pas très loin d'Agnès.
—C'est vous qui l'avez trouvée sur le sol ?
—Oui.
—Avez-vous ressenti de l'agitation près de vous ?
—Oui, il me semble. Il y avait aussi Aurélie qui s'agitait à chercher l'interrupteur.
—Bien. Soupçonnez-vous quelqu'un ?
—Un peu tout le monde.
—Pourquoi ?
—N'importe qui peut avoir tué ma femme. »
L'interrogatoire prit fin. Tout le monde avait été interrogé.
Maggie et Ewen restèrent encore quelques instants dans la bibliothèque, quand le sergent vint les chercher.
« —Patron veut vous voir. »
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