Chapitre 28 : Le dénouement, dernière partie
« —Vous ne tarderez pas à recevoir une lettre Mademoiselle Annisterre, lui dit Patron sur un ton énigmatique. En attendant, je pense qu'il est temps pour vous de rentrer passer les fêtes de fin d'année en famille et de bien vous reposer, vous l'avez mérité. »
Maggie remercia Patron et monta dans sa chambre pour faire ses valises. Lorsqu'elle sortit les feuilles de l'enquête du bureau, elle eut un sourire un peu nostalgique et les rangea bien soigneusement au fond de sa valise pour ne pas les plier. On ne sait jamais, elles pourront peut-être resservir un jour...
La jeune détective avait presque terminé de boucler ses valises, lorsqu'on frappa à la porte de sa chambre. C'était Ewen.
« —Comment se sent Miss Marple ? demanda Ewen tout sourire.
—J'espère que ce n'est pas moi que tu appelles Miss Marple, lui souffla Maggie.
—Si pourquoi ?
—Je n'ai rien d'une vieille femme qui passe ses journées à tricoter !
—Ça vient plus vite qu'on ne le pense Miss ! »
Ils se sourirent.
« —En tout cas, chapeau bas. T'as résolu cette enquête avec brio.
—Merci.
—C'est tout ?
—Oui, enfin j'imagine.
—Bon... En tout cas, je te souhaite de passer de bonnes fêtes de fin d'année.
—Tu t'en vas ?
—Oui, Super Ewen est attendu ailleurs.
—Salut alors... »
Maggie baissa les yeux.
« —Fait pas cette tête-là ! On va se revoir !
—J'espère bien !
—Justement, avant de partir, je voulais te donner ça... »
Ewen tendit un bout de papier à la jeune femme. Dessus, il y avait un numéro de portable.
« —On ne sait jamais ! lança son coéquipier avec un énorme sourire et un clin d'œil qui fit rosir la petite détective. »
Maggie remercia le jeune homme, enregistra le numéro dans son répertoire de téléphone, et les deux jeunes détectives s'enlacèrent avant de se quitter. Quand Ewen eut refermé la porte derrière lui, Maggie ne pût s'empêcher de retenir une larme. Une aventure toute aussi incroyable qu'horrible venait de se terminer.
La jeune femme reprit ses esprits, fit une dernière fois le tour de la chambre pour vérifier qu'elle n'avait rien oublié, et boucla sa valise qui eut toutes les peines du monde à fermer car elle n'avait pas pris le temps de plier ses vêtements correctement. Au contraire, elle avait tout entassé à l'intérieur. Son côté bordélique refaisait surface après plusieurs jours à avoir tenté d'être la plus méthodique possible.
Elle descendit dans le hall d'entrée où se trouvaient les derniers hôtes sur le point de partir. Il y avait Éric et Louisa, Chelsea, Nicolas et Aurélie. Éric et Louisa saluèrent brièvement tout le monde et partirent assez précipitamment. Chelsea s'en alla, sans dire au revoir à personne. Nicolas la suivit. Il partait avec elle, laissant Aurélie seule. Seule dans son grand manoir.
« —Si tu veux, tu peux venir un peu à l'appartement le temps que tu voudras, fit Maggie à son amie. Mon canapé n'est pas très confortable mais en contrepartie tu pourras bénéficier du soutien d'une copine. »
Aurélie ne répondit rien. Elle pleurait en silence, regardant les deux amants charger la voiture. Il y eut plusieurs minutes avant qu'elle ne réponde enfin :
« —Je te remercie Maggie, mais je pense retourner chez mes parents et repartir de zéro.
—Comment ça ?
—Je vais revendre le manoir, rembourser mes parents, laisser tomber mon boulot de notaire un moment et je vais d'abord penser à me soigner. Ensuite on verra de quoi l'avenir sera fait.
—Tu es sûre que...
—Je suis assez grande pour prendre des décisions toute seule, la coupa doucement Aurélie. Et bientôt, j'aurai suffisamment d'argent de côté pour m'acheter un bel appartement en ville.
—Nicolas va te rembourser ?
—Oh oui ! »
Maggie ne répondit rien. Les deux filles entendirent le bruit de la voiture qui démarrait.
« —Tu peux partir, dit Aurélie, je ne vais pas tarder à y aller non plus.
—Bon... Au revoir Aurélie, et essaye de passer de bonnes fêtes de fin d'année...
—Je vais essayer. »
Les deux amies s'enlacèrent mais Maggie ne partit pas tout de suite.
« —Au fait Aurélie...
—Oui ?
—Je suis désolée, je ne voulais pas écouter mais tu sais, j'ai voulu résoudre cette enquête et...
—Et tu as réussi, la compléta la jeune femme.
—Oui, mais je ne voulais pas l'apprendre de cette façon pour ta maladie. J'ai l'impression d'avoir trahi ta confiance...
—Pas du tout Maggie. Tu m'as même soulagée d'un grand poids. Maintenant je vais en parler librement. Je suis sûre que ça m'aidera dans mon cheminement vers la guérison. »
Aurélie sourit à son amie et l'enlaça. Puis, elle desserra progressivement son étreinte. Elle savait que Maggie n'aimait pas être enlacée.
Et c'est à ce moment que Maggie quitta le manoir. Arrivée sur le pas de la porte, elle se retourna et salua une dernière fois son amie. Puis, elle essaya de mettre sa valise dans sa voiture, mais elle n'y arriva pas car son petit coffre contenait un désordre considérable composé de cabas, cartons et autres contenants utiles pour déménager, témoins d'une vie personnelle mouvementée.
« —Un coup d'main ? demanda une voix familière derrière elle. »
Maggie se retourna et vit Raphaël Potéo qui lui souriait.
« —Oui, je veux bien s'il te plaît. »
Les deux jeunes individus mirent ensemble la valise dans le coffre de la voiture après avoir effectué un rapide rangement méthodique. Par méthodique, il serait plus juste de dire qu'ils ont balancé bon nombre de cartons sur les sièges arrière.
« —Tu as été superbe tout à l'heure ! lui lança le journaliste.
—Merci.
—J'espère te revoir bientôt parmi nous.
—Je ne sais pas encore.
—Réfléchis bien. Bon, trêve de sentimentalité, maintenant je vais y aller, j'ai un article à rédiger !
—Alors passe de bonnes fêtes de fin d'année.
—Toi aussi Maggie. »
Raphaël grimpa dans sa voiture garée juste à côté et sortit du manoir avec prudence, de peur de glisser sur la neige et la glace. Maggie fit de même et mit un certain temps avant de rentrer chez elle.
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