Maggie se réveilla doucement tout en faisant le tri entre ce qu'elle avait vu dans son rêve et ce qui était bel et bien réel quand soudain elle sortit de son lit en un bond.

« —Mais bien sûr ! s'écria-t-elle. C'est évident ! »

La jeune détective regarda l'heure sur son portable, il était 7h41. Il était tôt. Elle n'avait pas beaucoup dormi mais était pourtant pleine d'énergie. Elle alla dans la salle de bain pour se préparer en vitesse, puis elle sortit ses fiches. Elle relut plusieurs fois tout ce qu'elle y avait noté, puis elle repensa à ce qu'elle venait de trouver.

« —C'était une évidence, comment j'ai fait pour ne pas la voir, murmura-t-elle en se cognant la tête de son poing sans se faire le moindre mal. »

Elle nota sur ses fiches tout ce qu'elle avait découvert pendant son sommeil, puis, elle relut ses notes une bonne dizaine de fois avant de les ranger. Ensuite, Maggie descendit prendre son petit déjeuner.

Dans la salle à manger, la table du petit déjeuner était dressée comme chaque matin. Elle prit une tartine de pain où elle y étala de la confiture de fraise dessus. Elle était en train de manger, lorsque la voix de quelqu'un venant derrière elle se fit entendre :

« —Salut, fit cette voix féminine. »

Maggie se retourna pour voir qui l'avait saluée. C'était Aurélie.

« —Tu es déjà levée ? demanda la maîtresse de maison.

—Oui, je n'arrivais plus à me rendormir.

—Ils nous ont tous réunis à 10h.

—Ils ont donc trouvé le vrai meurtrier...

—J'imagine. Et Léa va être libérée. C'est vrai que c'était idiot de croire qu'elle aurait pu commettre un meurtre de ce genre.

—Je le disais depuis le début...

—On aurait tous dû t'écouter Maggie ! Peut-être qu'elle aurait été libérée avant, et même jamais emmenée ! À cause de toute cette histoire, elle aura sûrement passé les pires heures de sa vie !

—Je... Euh... Merci ?

—Ne sois pas modeste, tu as eu raison et c'est tout.

—C'est surtout parce que Patron a réussi à me mettre sur la bonne voie, c'est tout. »

Aurélie haussa les épaules. Puis, la jeune femme s'en alla, laissant Maggie seule dans la salle à manger. Mais la détective ne resta pas seule bien longtemps.

« —Salut Maggie ! lança joyeusement Ewen qui venait d'arriver.

—Salut Ewen, lui répondit plus sobrement Maggie.

—Quelque chose ne va pas ?

—Non, tout va très bien.

—Alors, on a trouvé le tueur ?

—Peut-être bien.

—Sérieusement, tu as trouvé en une nuit ?!

—Oui. Et sans l'aide de Super Ewen.

—Désolé mais...

—Mais rien du tout, le coupa Maggie moqueuse. »

Les deux détectives rirent de bon cœur, comme pour relâcher la pression de ces derniers jours. Puis, Ewen s'installa pour manger son petit déjeuner. Un petit déjeuner copieux, un petit déjeuner de sportif.

André entra dans la salle à manger à son tour.

« —Bonjour, lança-t-il à l'adresse d'Ewen. »

Les deux détectives répondirent en cœur.

« —Quelqu'un veut te voir dans le bureau. Aurélie te cherchait aussi, dit André à Maggie sans lui adresser un seul regard. Et toi aussi Ewen.

—Bien, merci. »

Maggie et Ewen quittèrent la salle à manger pour se rendre dans le bureau. Au passage, ils croisèrent Aurélie dans le couloir et lui dirent qu'André leur avait fait passer le message. Dans le bureau, il y avait Patron, le lieutenant Messant, le sergent Batiez, Raphaël Potéo, et 3 policiers.

« —Bien, maintenant que tout le monde est là, fit Patron, je vous demanderais la plus grande attention. »

Silence dans le bureau.

« —Ce sera mademoiselle Annisterre qui annoncera qui est le meurtrier. Mademoiselle Annisterre est une nouvelle recrue et elle a beaucoup travaillé sur cette enquête. Maggie, je t'en prie, dévoile-nous tes conclusions en avant-première. »

Tout le monde se tourna vers Maggie qui, sans se laisser impressionner, expliqua tout ce qu'elle avait imaginé, et dont elle avait la certitude.

« —Excellent Maggie, tu as trouvé, fit Patron en lui décrochant un sourire qui fit rougir la jeune femme. »

Tout le monde eut la même réaction de surprise en découvrant l'identité du meurtrier. Maggie était fière d'elle.

« —Bien, je pense que nous sommes prêts à rendre le verdict. Je vous donne rendez-vous dans une quinzaine de minutes dans le salon où Madame Denshlay a été tuée. »

Chacun sortit de son côté, mais Maggie fut rappelée par Patron juste avant de quitter la pièce.

« —J'aimerais que tu restes ici, j'ai encore quelques petites choses à t'expliquer pour que ton discourt soit en béton armé.

—Je vous écoute.

—Tout d'abord, j'aimerais que tu signes ce papier, comme quoi tu as travaillé pour nous durant cette enquête, c'est une sorte de déposition de ce que tu viens de nous dire, c'est pour les archives de l'endroit où je travaille. Il ne t'engage à rien, tu ne seras pas obligée de continuer à travailler avec nous si le cœur ne t'en dit pas. »

Maggie acquiesça et signa la feuille qui était posée sur le bureau devant elle après l'avoir rapidement lue. Patron lui montra ensuite toute sorte de papiers qui validèrent l'hypothèse de la jeune femme. La jeune détective se demandait comment Patron avait réussi à obtenir tous ces documents confidentiels. Il devait avoir de nombreuses relations. Plus rien ne l'étonnait venant de cet homme.

Puis, ce fut l'heure de rendre le verdict. Tous se rendirent dans le salon où ils avaient rendez-vous. Il y avait deux troupeaux : celui avec tous les invités à l'anniversaire et celui avec toutes les personnes ayant travaillé sur le meurtre ainsi que les parents d'Agnès. Patron arriva quelques minutes après les autres.

Tout le monde était présent : Maggie, Ewen, Frédérique, Aurélie, Nicolas, Chelsea, André, Louisa, Eric, Patron, le lieutenant Messant, le sergent Batiez, Raphaël Potéo, les parents d'Agnès, et quelques officiers de police. Tous étaient entassés dans le salon sur des chaises disposées en lignes. Patron fut le premier à parler :

« —Bonjour à toutes et à tous. Je me présente pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis la personne qui a participé officieusement à la direction de cette enquête. Cette réunion sera dirigée par Mademoiselle Annisterre, ma nouvelle recrue par intérim. Nous avons fait venir toute l'équipe ayant travaillé d'arrache-pied à cette enquête et que nous remercions chaleureusement. Maintenant, si vous le voulez bien, je vais laisser la parole à Maggie. »

Patron s'incrusta dans la foule. Maggie sentit son cœur battre sous sa poitrine. Elle voulait presque le retenir, de peur qu'il ne s'échappe. Elle fut gentiment poussée par Ewen qui était à côté d'elle et se retrouva, de ce fait, devant l'assemblée.

« —Euh, bonjour, fit cette dernière avec un peu moins d'assurance que quelques instants plus tôt. »

Elle vit tous les visages sérieux qui étaient tournés vers elle, y compris celui du meurtrier. Elle se racla alors la gorge et commença son discours en s'appuyant sur son raisonnement, mais surtout sur tous les papiers qu'elle avait eu le loisir de consulter quelques minutes auparavant dans le bureau. Elle était sûre d'elle. Cette certitude quant à l'identité du meurtrier lui redonna confiance. Elle se lança alors :

« —Ce n'est que ce matin que j'ai enfin trouvé la pièce manquante à mon puzzle. Ce matin, j'ai enfin trouvé qui a tué Agnès. »