Chapitre 3 | Problèmes
Heureusement que la fenêtre de ma chambre donne sur le toit d'un immeuble, car c'est bien beau d'avoir vue sur la Tour Eiffel, mais si je ne peux pas faire le mur, cela ne sert pas à grand-chose. Bref, comme chaque fois que je fais le mur, je descends sur le toit de l'immeuble voisin, pour prendre les escaliers et sortir par la porte du hall. Le vigil de l'immeuble me connaît à force et on est devenu copain. Il m'a même donné le code pour pouvoir rentrer après.
Je viens de recevoir un message de Sarah, qui m'a demandé de venir la voir. Vu l'état dans lequel je suis, je me réjouis de cette proposition. Sarah n'habite pas très loin de chez moi : seulement cinq minutes à pied. J'arrive en bas de chez elle et sonne à l'interphone.
—C'est moi, dis-je simplement.
—Super, tu connais le chemin.
Elle m'ouvre la porte et je me dirige vers l'ascenseur. L'avantage avec Sarah, c'est que ses parents ne sont pas souvent chez elle, ce qui fait que je peux venir quand cela me chante. Je sonne à sa porte et elle m'ouvre dans la seconde.
—Hello toi.
Elle passe ses bras autour de ma nuque et attire mes lèvres contre les siennes. Quand nous nous détachons, je lui confie :
—Je suis content que tu m'aies appelé.
Elle sourit et reprends notre baiser. Ce qui est bien avec Sarah, c'est que nous sommes amis depuis la sixième, mais que malgré le fait que l'on couche ensemble, cela n'a jamais été ambigüe entre nous. On se voit plus comme des sex-friends, mais j'aime bien notre relation.
Nous sommes encore sur le pas de la porte. Je décide donc de la soulever et de fermer la porte, tout ça, sans détacher mes lèvres des siennes. Je ne vois pas où est-ce que je vais, mais je connais par cœur son appartement et trouve, sans difficulté, sa chambre. Comme d'habitude, c'est elle qui commence à me déshabiller en enlevant mon tee-shirt, puis je lui enlève le sien et après, ça va tout seul. Je prends sans hésiter un préservatif dans le tiroir de sa table de chevet, mais contrairement aux autres fois, Sarah me stoppe :
—Pas la peine, je prends la pilule.
—Depuis quand ?
—Deux semaines. Mais on s'en fout ?
—Ouais, bof. Je n'ai pas envie de devenir père maintenant.
—Allez Juju. La pilule ça marche.
—Oui, mais j'ai plus confiance avec le préservatif. Et qui te dit que je n'ai pas le sida ?
Sarah soupire et ajoute :
—Juju, tu as fait un dépistage et tu n'es pas séropositif.
—Oui, mais...
Elle pose sa main sur ma bouche et chuchote :
—Je comprends que cela puisse te faire peur. C'est la première fois sans. Mais essaye, cela ne coûte rien.
Si, cela peut coûter un gosse !
—Sarah, je préfère mettre un préservatif, un point c'est tout.
—Ok, capitule finalement ma partenaire.
J'enfile le bout de silicone et retire délicatement la culotte de Sarah. J'embrasse lentement son cou et descends peu à peu. Quand j'arrive au bas du ventre, je sens l'excitation s'emparer de moi et oublie ma colère d'aujourd'hui. Mais tout d'un coup, nous sommes interrompus par la sonnerie de mon téléphone.
—Ne t'arrêtes pas Juju, soupire Sarah.
—Trente secondes, je coupe la sonnerie.
C'est là que je vois le nom de ma mère affiché sur l'écran.
—Merde !
—Qu'est-ce qu'il y Juju ? C'est grave ?
—Oui. C'est ma mère ! Elle a dû s'apercevoir de mon absence ! Je dois m'en aller. Désolé Sarah.
—Ne t'inquiètes pas, je comprends.
Je me rhabille en quatrième vitesse et embrasse rapidement Sarah, qui me souhaite bonne chance, avant de sortir en trombe de son appartement. Je cours dans les rues sombres de Paris et arrive enfin au pied de l'immeuble voisin au mien. J'y entre et monte sans tarder sur le toit. Là-haut, j'emprunte, comme d'habitude, l'échelle posée contre le mur, en haut duquel se trouve ma chambre. Une fois dans celle-ci, je vois ma mère, assise bras croisés sur mon lit. Mince ! J'avais oublié de fermer ma chambre à clé.
—Maman ! Qu'est-ce que tu fais là ?
J'ai essayé de prononcer cela sur un ton enjoué pour détendre l'atmosphère déjà lourde, mais cela n'a pas marché.
—Julien ! Ne te moque pas de moi ! Que faisais-tu dehors à cette heure-ci ?
—Et bien, je prenais l'air sur le toit de l'immeuble voisin...
Ma mère me regarde et essaye de détecter le mensonge. Elle finit par dire, simplement :
—Arrête Julien, je ne te crois pas. Que faisais-tu réellement ?
Cela ne sert à rien de continuer à mentir. Les mères ont un sixième sens qui leur permet de savoir lorsque leur enfant ment. Je me résigne donc à la semi-vérité :
—Ok. Je suis sorti voir des potes.
—Qui ?
—Peu importe, non ?
—Julien, commence-t-elle en m'incitant à venir m'assoir auprès d'elle, je m'inquiète pour toi...
Elle passe sa main dans mes cheveux bruns en bataille et continue :
—Est-ce que tout va bien pour toi ? Je veux dire, tes notes ne sont pas réjouissantes et ton comportement se dégrade pas mal. Y a-t-il un facteur à tout cela ?
—Non, ça va. Je me sens parfaitement bien, répondis-je honnêtement.
Ma mère soupire et pose la question qu'elle semble pas mal redouter :
—Est-ce que ton père te manque ?
Je m'arrête de respirer d'un coup. Mon père est maintenant mort il y a quelques années. Cela fait bien cinq ans, mais en parler me fait toujours du mal. J'essaie de reprendre une respiration normale, et rétorque :
—Evidemment qu'il me manque, mais Maman, crois-moi, cela n'a aucun impact sur mon comportement ou mes notes.
Ma mère se contente juste d'hocher la tête. Elle dépose un baiser sur mon front et sort de ma chambre, sans un mot. Je sais qu'elle n'a pas encore fait son deuil. Mon père a été l'homme qu'elle a le plus aimé au monde. C'était un bel homme, drôle et riche. Mes parents s'aimaient à la folie. Mais, un soir de novembre, mon père était allé boire un verre dans un bar avec ses collègues. L'un d'eux lui a proposé de le raccompagner, or ils étaient saouls. Mon père est monté dans la voiture et... pas besoin de vous décrire ce qui s'est passé ensuite. Lorsque ma mère a appris la nouvelle, elle a poussé un cri de bête abattue et a pleuré sans cesse durant une semaine. Aujourd'hui, elle fait mine que tout va bien, or je sais qu'au fond d'elle, elle souffre encore énormément. Et pour ne pas arranger les choses, mon frère ressemble vraiment à mon père : grand aux yeux bruns et cheveux blonds. Moi, je ressemble à ma mère : bruns aux yeux bruns (rien d'extraordinaire... Heureusement que je suis canon !)
Bref, après que ma mère soit sortie de ma chambre, je repense à mon père, enfin plutôt à son absence. C'est vrai que cela m'a affecté, mais je ne pense pas au niveau du comportement.
Ce soir-là, avant de m'endormir, je pense à mon père. Je n'ai jamais été très croyant. Ma mère et ses parents sont chrétiens pratiquants. J'ai été baptisé à la naissance, mais c'est tout. Pourtant, cette nuit, je sens, non je le sais, mon père est en haut et il me regarde. C'est la première fois depuis cinq ans que je sens son regard sur moi. Je m'endors doucement, me remémorant mes plus beaux souvenirs avec mon père.
***
Hello!
Comment ça va? Moi super!😉
👉Aviez-vous deviné que c'était Sarah?
👉Que pensez-vous de la relation Sarah-Julien?
👉La mort du père de Julien expliquerait elle son comportement?
👉Des prédictions pour le suite de l'histoire?
Ah oui! J'avais une question: comment avez-vous découvert cette histoire?🤔
Merci pour vos votes!
xoxo😍
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