Chapitre 2 | Elle
Bon sang, qu'est-ce qu'elle est allée raconter celle-là ? Je m'assois à côté d'elle et continue à la fixer. Elle ne me laisse pas percevoir son visage, caché par les longs cheveux châtains. La responsable de niveau s'assoit en face de nous et commence :
—Monsieur Lecomte, est-il vrai que vous avez bousculé mademoiselle Martin à l'intercours tout à l'heure ?
Je tourne la tête vers « mademoiselle Martin » et réponds :
—Je ne sais pas. Je ne vois pas sa tête.
Madame Camara me fait les gros yeux et rétorque :
—Lecomte ! Cessez d'être insolent ! Et vous, Martin levez votre tête.
La fille lève son visage vers la responsable et évite toujours mon regard. Ses lunettes ont l'effet d'une loupe, agrandissant ainsi ses yeux verts.
—Lecomte, continue la femme plus en colère que jamais, j'ai appris qu'en plus de l'avoir bousculée, vous avez insulté mademoiselle Martin.
—Ce n'est pas vrai ! Je ne l'ai pas insultée !
—Mademoiselle Martin, monsieur Lecomte dit-il vrai ?
-Euh... je... je crois que... que oui.
—Pourquoi tu lui as dit que je t'avais insulté aussi, je crie sur la fille déjà apeurée.
—Ce n'est pas elle qui a rapporté les faits, monsieur Lecomte. C'est l'un des témoins de la scène.
—Et vous les croyez ?! Elle et moi vous disons que je ne l'ai pas insulté. Un point c'est tout !
La femme regarde la fille assise à côté de moi et reporte sur attention sur moi :
—Je ne sais pas qui croire. Mademoiselle Martin semble intimidée, quant à vous...
—Quoi, quant à moi ? Je suis un menteur ? C'est ça ? Et la présomption d'innocence, ça vous parle ?!
—Lecomte ! Baissez d'un ton immédiatement !
Je m'arrête, non pas pour l'obéir, mais parce que mes parents m'ont appris à ne pas me battre avec les plus faibles. Madame Camara reprend son souffle et calmement demande à la fille :
—Mademoiselle Martin, racontez-moi votre version des faits.
La fille déglutit et commence d'une petite voix :
—Eh bien... j'étais dans les couloirs et... euh... je ne regardais pas devant moi... et je... je suis rentré dans... dans Julien.
Bon, cette fille connaît mon prénom, mais je ne connais pas le sien... Madame Camara reprend :
—En êtes-vous sûre ? Ce n'est pas ce que votre camarade m'a rapporté.
—Oui.
—Vous ne mentez pas, parce que vous avez peur de monsieur Lecomte ?
Et voilà, elle me fait passer pour un monstre. Mais heureusement pour moi, la fille maintient ses propos :
—J'en suis sûre.
—Bon, ...
—Attendez, coupé-je. En réalité, c'est moi qui lui suis rentré dedans.
—Mais mademoiselle Martin, ...
—Oui, mais on s'est tous les deux rentrés dedans. Ce n'est qu'une question de point de vue.
—Je n'en peux plus de ces histoires ! Mettez-vous d'accord !
—C'est moi qui lui suis rentré dedans, point. Voilà, fin de l'histoire.
—Lecomte, attention à comment vous me parlez.
Je laisse courir et attends la délibération. La sonnerie de la fin des cours va bientôt retentir et je n'ai pas envie de manquer une fois de plus le foot, surtout que ma mère va me l'interdire suite à mon sept en maths.
Finalement, madame Camara déclare :
—Puisque je ne suis pas convaincue à cent pour cent de votre histoire et que je crois plus ce que m'a rapporté votre camarade, je vais seulement vous mettre en binôme de travail.
—Pardon ?!
—Oui monsieur Lecomte. Votre professeur de mathématiques m'a dit que vous auriez besoin d'aide dans sa matière et m'a proposé le nom de votre camarade. De toute façon, c'est soit ça, soit je vous colle pendant un mois.
Elle n'exagère pas un peu ? Je n'ai pas envie de travailler avec cette fille, en plus je ne la connais même pas ! Alors, tant bien que mal, j'essaie :
-E-t comment va-t-on faire pour travailler ensemble puisqu'on n'est même pas dans la même classe ?
Les yeux de madame Camara sortent de leur orbite.
—Mais vous le faites exprès Lecomte ? Mademoiselle Martin est dans la même classe que vous !
Vraiment ? Oups. Je me tais, afin d'éviter des ennuis supplémentaires.
Nous sortons finalement du bureau de la responsable de niveau, dix minutes après la sonnerie. Nous nous dirigeons tous les deux vers notre classe pour récupérer nos affaires. Seuls dans la classe, je brise le silence :
—En tout cas, merci.
La fille lève les yeux vers moi. C'est la première fois que nos regards se croisent. En fait, elle est plutôt mignonne comme fille. Je me demande comment je ne l'ai pas remarqué plus tôt. Cependant, elle ne semble pas comprendre, alors je m'explique :
—Merci de ne pas avoir balancé ce que je t'ai dit et tout...
—C'est... c'est normal.
—Et comment tu t'appelles ?
Elle rougit, baisse la tête et rétorque :
—Jade.
—Ok. Merci Jade.
Je sors de la classe et m'empresse d'aller retrouver mes amis devant le lycée. Léo, Sarah et d'autres potes sont devant le lycée en train de fumer.
—Hé Ju, crie Léo pour attirer mon attention. Qu'est-ce qui s'est passé chez Camara ?
—Bah, il y a quelqu'un qui a rapporté pour la bousculade dans le couloir à l'intercours.
—Je suis sûre que c'est cette fille, lance Sarah après avoir soufflé un nuage de fumée. Déjà, on ne sait pas qui elle est et en plus elle ose rapporter !
—Calme toi. Ce n'est pas elle. C'est un des témoins de la scène.
—Ouais, bah je ne la sens pas.
—Ne serais-tu pas jalouse ?
Sarah rigole et m'embrasse en guise de réponse. Je n'aime pas l'embrasser après qu'elle ait fumé, j'ai l'impression de lécher un cendrier. Curieux, Léo interrompt le baiser :
—Et quelle sanction as-tu eu ?
—Elle va seulement me donner des cours en maths.
Sarah et Léo ne comprennent pas trop, donc je clarifie :
—La fille a seulement dit qu'on s'était rentré dedans et en plus, le prof de maths voulait que je trouve un binôme en maths.
—Tranquille, lance Léo. Si ça se trouve, cette fille elle a flashé sur toi...
—Ouais, bah pas trop, ajoute Sarah en m'embrassant comme pour marquer son territoire.
Nous restons encore un peu devant le bahut, puis Léo et moi partons à notre club de foot qui se trouve dans le seizième arrondissement de Paris.
Je rentre chez moi vers vingt heures. Quand je pousse la porte de chez moi, il n'y a aucun bruit. Pourtant, à cette heure-ci, ma mère est devant la télé. J'arrive dans le salon et vois cette dernière assise, bras croisés, sur le divan.
—Alors, ton contrôle de maths ?
—Pas mal, j'ai augmenté...
—Ne te moque pas de moi Julien ! J'ai reçu un mail de madame Camara.
Elle n'a pas osé ! Je suis sûre qu'elle lui a raconté que j'ai bousculé Jade et qu'après je l'ai incendiée ! Immédiatement, je me défends :
—Je te jure Maman, je ne l'ai pas fait exprès ! En plus, le prof m'a tellement...
—Qu'est-ce que tu racontes ? Madame Camara m'a expliqué pour ton sept en maths et les cours que tu vas avoir avec...
Elle lit l'écran de son téléphone et continue :
—... Jade Martin. J'espère bien que tu n'as pas fait exprès de foirer ce devoir ! Cependant, je te suspends de football tant que ta moyenne ne sera pas remontée.
—Mais Maman...
—Il n'y a pas de « mais ». Tu dépenseras ton temps libre avec cette jeune fille qui a accepté de t'aider. Ne discute pas.
J'abandonne, car je sais que ma mère aura toujours le dernier mot. Je dîne rapidement et file dans ma chambre. Je passe ma soirée sur YouTube et à chatter avec Léo. Alors que j'allais me coucher, à minuit trente, mon téléphone vibre. J'ouvre le message entrant. Je me rhabille aussitôt et sors par la fenêtre de ma chambre.
***
Hello les amis!
Comment allez-vous? En tout cas, 100000000 mercis pour vos retours positifs sur mon histoire, ça me fait tellement plaisir!😍 (Comme vos votes si vous ne l'avez pas encore fait...😁)
Anyway...
⚡️Jade, comment la sentez-vous? Du même avis que Sarah?
⚡️Sarah ne serait-elle pas un tout petit peu jalouse?
⚡️Qui est l'expéditeur de ce message que Julien va rejoindre?
⚡️Des prédictions pour la suite?
Encore merci!
xoxo❤️
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