Chapitre 12 - L'Exposition universelle
Le Capitaine me laisse la première passer le pas de la porte. Il époussète par la fenêtre nos capes couvertes de feuilles et les étend sur les hautes poutres de notre maison. Il semblerait qu'en notre absence, Firouze les ait astiquées. Le bois luit et paraît lisse comme du marbre. À peine se sera-t-elle aperçue de mon retour qu'elle s'empressera de fouiller mes affaires à la recherche de croquis à peine esquissés.
« Je ne retournerai plus à la Cité, Ryön. Aussi splendide soit-elle, je ne souhaite jamais revoir le Roi Lothràl.
— Cinq aubes se sont levées et à chacune d'elles, ces mêmes paroles ont résonné. »
Ryön entrebâille les fenêtres. L'air nocturne, doux et parfumé, s'engouffre dans la pièce. Je tire une chaise et m'assieds, la tête dans mes mains. Depuis ma rencontre avec le roi Elfe, une sorte de malaise ne m'a plus quittée.
Le Capitaine est indulgent et déférent, mais certainement pas naïf. Même après avoir obtenu une audience en privé avec le roi, il n'a pas pu le faire changer d'avis, tout comme il n'a pas pu obtenir le soutien d'Edhelís.
Au grand désarroi de Ryön, j'envisage bel et bien de tricher avec la Confédération. En livrant deux inventions à Fendôr, j'ai honoré ma part du marché avec les Représentants. À présent, je dois me concentrer sur un nouvel objectif : dessiner pour la Cité et ainsi gagner les faveurs de Lothràl. Pour autant, je veux éviter de me retrouver de nouveau en sa présence et je compte sur Ryön pour lui faire porter un croquis. Sur le trajet du retour, j'ai mesuré la portée des paroles du roi Elfe. Les bibliothèques sont lacunaires concernant les portails, mais les Elfes transmettent oralement leur histoire. Ils vivent suffisamment longtemps pour les partager de vive voix et ainsi éviter que leurs secrets soient divulgués à partir de supports matériels. Voilà pourquoi j'ai fait choux blanc dans leur bibliothèque.
Le vertige me reprend de plus belle. Je n'ai pas d'emprise sur la direction que je souhaite donner à ma nouvelle existence. Ma seule porte de sortie est le portail et Lothràl semble s'y intéresser aussi. Contrairement aux velléités du roi, il n'obtiendra qu'un seul croquis d'invention. Les autres reviendront à la Capitale comme je l'ai initialement promis à la Doyenne Gurreal. Ryön s'est opposé à ce double-jeu, mais j'espère ainsi l'épargner de toutes tensions politiques.
Il se tient de l'autre côté de la table, devant les flammes qui lèchent ses bottes.
« Lothràl t'a fait une forte impression...
— Je ne sais pas comment l'expliquer. Face à lui, je me suis décontenancée. J'ai senti... J'ai senti la mort me frôler.
Le Capitaine se raidit. L'acier de ses iris m'empêche de les lire. Il inspire et pose ses paumes à plat sur la table.
— Je suis investi d'une mission par les Représentants de la Confédération : te prêter main forte pour développer ce monde.
— Et m'aider à repartir chez moi. Tu me l'as promis.
— J'honorerai ces deux promesses. Sois assurée qu'aucun Elfe ne t'ôtera la vie, pas sous ma garde.
Sous cet aspect, les traits de Ryön paraissent durs. Il se radoucit :
— Quand les peuples sont accablés par la peur, la faim et qu'ils se sentent démunis à un point où l'horizon de leurs destinées leur échappe, un tyran monte toujours sur le trône. Les Elfes sont différents. Nous ne manquons de rien et notre futur est aussi linéaire que notre passé. Tu n'as rien à craindre de Lothràl.
Je me recule dans la chaise et relève le menton pour lui faire face. Généralement, je fuis les débats, mais le sujet est trop crucial.
— Ryön, tu es dévoué à ta mission, à ton peuple et à tes idéaux. Il m'en coûte de te le dire...
Ses yeux s'étrécissent.
Je poursuis :
— Je ne m'appartiens pas. Tu penses que j'ai le choix alors que je n'en ai aucun. Lothràl, aussi souverain et respecté soit-il, m'a demandé de trahir la parole que j'ai donnée à la Confédération. En échange de ce chantage, il me soutiendra dans ma quête de portail. Mais je n'ai aucune garantie de son engagement. Je suis à la fois aux mains de la Confédération et de Lothràl. Je préférerais partir de la Capitale et...
L'émotion gagne le visage de Ryön, d'habitude fermé, quasi-militaire.
Il gonfle la poitrine :
— Tes inquiétudes ne sont-elles pas excessives ? Doutes-tu de nous à ce point ?
— Seulement de ton roi. Je ne retournerai pas à la Cité. »
Il raidit le cou, m'obligeant à me tourner. Cleón a passé le museau dans l'entrebâillement du porche pour quémander un fruit. Je le lui offre de bonne grâce. Il a galopé sans relâche sur le chemin du retour et aurait pu dépasser une horde de loups si le Capitaine le lui avait demandé.
— Edhelís t'a manquée, n'est-ce pas ? m'interroge-t-il. Vos liens sont étroits alors que rares sont les Humains qu'elle a laissé s'approcher d'elle.
— C'est ta présence qui lui fait défaut. Elle songe à s'installer ici.
Il est véritablement étonné :
— Pour quelle raison quitterait-elle son foyer ? Elle exècre les villes humaines et plus encore la Capitale.
— Mais c'est ici que tu résides.
Le Capitaine croise les bras dans le dos. Il me regarde d'un air absent. Son expression est redevenue impénétrable.
— Les émotions ont l'avantage de traduire ce sentiment de vie qu'exploitent peu les Elfes. Edhelís découvre à peine les siennes. J'ai espoir que cette avancée lui permette d'exercer son libre-arbitre. »
Un grand crac résonne à l'étage. Je m'y précipite pour y trouver Plume qui me tend son énorme patte aux serres meurtrières. D'un air de soumission, je m'approche lentement et lui retire le parchemin de sa bague. Elle s'envole dans la nuit avant que j'aie eu le temps de lui glisser la moindre pièce. En contrebas, j'entends l'exclamation outragée d'un soldat faisant le guet : Plume a dû se soulager au décollage.
Entre mes mains, les glyphes mêlés à un alphabet en pattes de mouche sont indéchiffrables. Je porte le papier taché de charbon à Ryön qui s'est assis à la table et aiguise les pointes de ses flèches.
« Ce fils de Tiresac ! Oublie tes tourments et prépare tes encres, Illustratrice. Nous sommes revenus juste à temps ! L'Exposition Universelle se déploie à la Capitale.
— Pardon ?
— Une idée de Charles. Il inventa tant qu'il devint évident que la seule enceinte de la Capitale ne serait pas suffisante à la diffusion des inventions. Il proposa de créer une exposition itinérante. Elle revient à la Capitale toutes les soixante saisons et apporte avec elle toutes les inventions élaborées à travers Fendôr durant cet intervalle.
— Itinérante ? Tu veux dire qu'elle est démontable ?
— Oui, la Confédération y a affecté une centaine d'employés permanents.
Il replie prestement le message.
— M'accompagneras-tu ?
J'opine sous son empressement.
— Que les étoiles veillent ton sommeil. Demain, la journée sera longue.
Il semblerait qu'il ait déjà tout oublié de notre conversation.
— Ryön. Entends-moi : je ne retournerai jamais à la Cité. »
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Chaff et Tasun viennent nous chercher bras-dessus bras-dessous. Le premier entraîne Ryön dans la rue d'un pas pressé. Tasun semble vouloir protester, mais le regard amoureux de l'Inventeur l'en dissuade. Pour rien au monde le luthier ne lui déplairait, se sachant l'unique dans son cœur.
Le pas rapide, Chaff lève les mains en l'air en mimant des assemblages de matériaux ainsi que des réactions chimiques auxquels Ryön répond par des hochements de tête.
« Ils se sont rencontrés lors de la dernière Exposition, m'apprend Tasun de sa voix onctueuse. Si le Capitaine avait été Humain, j'aurais suspecté plus qu'une complicité entre eux... Ils partagent une réelle passion pour les bêtes de fer.
J'opine.
— Ryön est différent avec Chaff. Il s'anime et devient presque Humain. »
Tasun pouffe. Je porte un modeste corsage écru et une longue jupe à la teinte gris pavé tandis qu'il a revêtu, comme tous les riverains, ses plus beaux atours. Mandoline en travers du dos, le luthier s'est habillé d'une chemise de soie aux manches évasées à hauteur d'épaules et d'un sarong bleu nuit tissé d'une dentelle de fils dorés et métalliques pareils à son bandeau. Ses bras mats sont enlacés de bracelets en écailles et il a renforcé le khôl autour de ses yeux. Quant à Chaff, il s'est rasé de près et a dégraissé ses boucles marron sur lesquelles il a enfoncé un chapeau à bec en feutre décoré de plumes bicolores. L'Inventeur a également troqué ses vêtements usés pour un tabard croisé pourpre orné des insignes de la Corporation des Inventeurs. Ryön, qui aurait pu m'inciter à me vêtir plus élégamment, porte une cuirasse argentée à plusieurs pans sur laquelle flottent ses cheveux de neige. Mêmes ses coudières articulées, ses brassards, ses genouillères et ses jambières réfléchissent la lumière.
« Comment avance la maison volante ?
— Oh ! Chaff en est encore loin, répond le luthier. Toute la journée, on l'entend réfléchir à voix haute : mes plans de pièces sont-ils suffisamment précis ? À quel endroit l'agencement de la toiture peut-il se désagréger ? Comment minimiser l'obstruction contre le vent ? Dois-je changer l'orientation de l'hélice pour qu'elle tourne mieux ? Et si je demandais à Tirelire son avis sur ce montage d'écrous ? La porte sera-t-elle suffisamment solide si Plume fonce dedans ? Qui en ville a déjà fabriqué des portes en acier trempé ? Si j'ajoute des toiles, pourra-t-on planer le temps d'amortir les descentes ? Pourquoi la combustion n'a-t-elle pas fonctionné, cette fois ?
— Chaff semble se poser les bonnes questions.
— Je lui ai suggéré d'opter pour une péniche afin de voguer le long du Ciliren, confie Tasun. Le fleuve est aménagé pour le transport de marchandises et je suis certain qu'on pourrait y faire flotter notre embarcation. Plus petite, moins coûteuse que le projet de mon aimé, nous pourrions aussi admirer le paysage au plus près. Mais au final, une maison à ailes ou une planche à voiles, que cela peut-il bien faire ? L'important est de vivre.
J'acquiesce encore. L'optimisme de Tasun est contagieux.
— Tirelire tient-il la boutique aujourd'hui ?
— Nous l'avons fermée pour le temps de l'Exposition. Cette édition est fort prometteuse ! Grâce à toi, Le Quatuor expose pour la première fois. Que de nouvelles inventions à découvrir !
Il me tapote la tête d'un air détaché et reprend :
— Tirelire est parti tôt ce matin dresser notre échoppe. Plume doit être en chemin pour lui apporter les sacs de briquets.
Il soulève sa main de ma tignasse, emmêlée dans une boule de nœuds. Mon peigne en os m'a arraché plus de cheveux qu'il n'a réussi à en démêler.
— Amie, tu ne peux pas te rendre à l'Exposition comme si c'était un jour habituel. Laisse-moi te coiffer et...
Il m'adresse un sourire éclatant avant de héler Chaff :
— Partez devant ! Nous vous rejoindrons à l'étal. »
Ryön est sur le point de faire demi-tour, mais Chaff, déterminé, le saisit par l'épaule et le pousse dans la foule.
Située à l'extérieur de la ville, l'Exposition Universelle est un pavillon gigantesque dressé sur une étendue d'herbes jaunies par le soleil estival. Ses panneaux de verre ouvragés, dressés et emboîtés sont renforcés par des piliers et des arches métalliques. On peut y accueillir deux cent mille personnes, soit presque la totalité de la Capitale. Des files d'attente sont régulées par d'imposants Adayoshs en armure légère qui découvrent leurs membres. Leur fourrure aux poils sensoriels capte les mouvements et leur permet d'identifier de loin les fauteurs de troubles et les visiteurs nécessitant une aide particulière.
Autour du bâtiment, une esplanade a été montée dans la nuit. Elle est couverte de chapiteaux où fourmillent des restaurants ambulants servant des mets odorants et où se produisent des saltimbanques et des artistes en tous genres : contorsionnistes, jongleurs de hachoirs, mille-faces, funambules, acrobates, pitres, trapézistes, équilibristes, cracheurs de feu, lanceurs de hallebardes... Mes yeux suivent les mouvements rapides d'une danseuse à la robe d'or incrustée de miroirs. Elle tournoie sur elle-même en soulevant des voiles de soie colorée. En tapant des pieds, elle rythme le son des bracelets à grelots qui ornent ses chevilles, sous les applaudissements déchaînés.
Je suis écrasée par le poids de l'agitation. Sous les criées des marchands, les passants se pressent devant les bijoux, les étoffes et les armes venues de contrées lointaines.
Ne pouvant résister à ces trésors et breloques, j'entraîne Tasun vers une exploration plus approfondie des étals. Ravis de cette opportunité, nous flânons dans une parfaite complicité. Tasun plaisant beaucoup aux femmes, il se pavane au gré de leurs minauderies, de leurs sourires engageants voire de leurs jupons retroussés. Je me dis que son charme plus que les grimaces de Tirelire pourrait profiter au commerce du Quatuor, mais ce calcul ne lui est pas venu à l'esprit. Sur ce point, Chaff et lui se ressemblent terriblement. Ils font ce qui leur plaît, sans considérations financières.
Au prix de notre patience et au risque d'une insolation, nous payons enfin notre droit d'entrée de l'Exposition fixée à dix pièces de cuivre. Tasun me guide dans le dédalle labyrinthique où est entreposée une kyrielle d'inventions étranges, de toutes dimensions et de tous matériaux. Les visiteurs se bousculent devant un ventilateur mécanique crée par des Gnömes et un bateau taillé d'un seul bloc de minéral Hardu capable de flotter. Plus loin, une enfilade d'Humains jouent sur les becs d'un saxophone de plusieurs mètres de long. Sous quelques fausses notes, Tasun tournoie le poignet en signe de dédain et m'entraîne dans une aile où un forgeron Urhoq bat à la chaîne des plaques de métal en souvenir de l'Exposition.
Ce lieu étonnant et spectaculaire tient à la fois d'une vitrine industrielle et d'un jardin botanique expérimental. La serre est agencée de passerelles spiralées autour de la coupole. Au centre, s'élève une montgolfière aux couleurs de la Capitale dans laquelle les visiteurs peuvent monter et lancer des poignées de fleurs sur la foule en contrebas. Nous allongeons le pas dans les allées et les parterres aux parfums enivrants, entrecoupés d'arbres exotiques dont certains s'élèvent jusqu'au plafond du dôme.
Nous retrouvons nos compagnons à leur échoppe. Je l'ai reconnue de loin car Chaff a construit un mat au bout duquel une plateforme fait office de nid de pie. L'immense Plume y est endormie, pattes repliées, la tête enfoncée dans son jabot plumeux.
« C'est jour de repos pour elle, ricane Tirelire en tordant ses doigts velus et collants. Vous en avez mis du temps, Malédiction ! Tous ces maudits briquets à vendre seul sur ce comptoir instable !
Ryön et Chaff surgissent à ce moment, chargés de paquets fumants.
— Je te remplace, le rassure Chaff en se pressant derrière la planche de bois.
Il sort une scie portable d'une poche de son tabard et se met à l'ouvrage.
Le Capitaine tend leurs déjeuners à Tirelire et Tasun. Ce dernier s'empresse d'accorder sa mandoline. Il est évident qu'il va se positionner dans l'allée pour attirer les clients.
Chaff vient de terminer de scier les pieds de la planche et se déverrouille la voix :
— À qui le tour ? Pas d'amadou en poche ni de pierre à feu ? Avez-vous entendu parler de nos briquets ? clame-t-il avec un sourire professionnel qui dévoile ses dents de la chance.
— Viens, Jehanne, allons voir les nouvelles inventions, m'enjoint Ryön. As-tu pris soin d'emporter ton fusain ?
Je hoche la tête. Il fronce légèrement le nez :
— Il n'était guère nécessaire de te farder ainsi. Je devine que cette transformation est l'œuvre de Tasun... »
En effet, le luthier n'y est pas allé de main morte. Dans le reflet d'un mur de verre, je constate ma métamorphose. Mes yeux sont agrandis par d'épaisses lignes de khôl, il a foncé mes sourcils et déposé de la poudre de corail rouge sur mes lèvres pour en redessiner les contours. Ma coiffure présente des crans d'aristocrate romaine et aucun de ces changements ne paraît plaire à Ryön. Il me jette des regards à la dérobée, comme s'il ne me reconnaissait pas. Je l'évite en me concentrant sur les inventions en verre.
Trouver du verre chez les Elfes ne m'a pas surprise, mais à la Capitale ? Depuis la nuit des temps, le verre se fabrique à partir du sable, qu'il convient de chauffer à très haute température pour l'amener à fondre. Pour abaisser la température de fusion de la silice contenue dans le sable, je sais que les verriers français ajoutaient des cendres forestières à base de hêtres et de fougères qui jouaient le rôle de fondant. Cela donnait un verre de couleur verdâtre qui s'altérait dans le temps. Comment les matériaux que je contemple peuvent-ils être aussi clairs ?
« Les Elfes utilisent des fondants marins à base de salicorne, me répond Ryön. Nous les exportons à la Capitale et dans tout Fendôr.
— Où sont situés les fours ?
— À Stahlmessier. Les livraisons transitent là-bas, puis les produits bruts sont acheminés à la Capitale et par-delà ses frontières.
— Vous connaissez donc aussi le soufflage en plateau.
— Évidemment. Nous recensons pas moins de onze techniques à Fendôr. Soit dit en passant, les Urhoqs se sont révélés d'excellents souffleurs de verre. »
Le Capitaine s'arrête devant chaque invention, pose des questions et me suggère parfois de prendre des notes. Il maîtrise notre parcours et ne s'impatiente jamais. Le temps s'égrène.
Nous touchons au terme de l'Exposition lorsque nous parvenons à une statue de fer représentant un Humain âgé en costume à rayures trois pièces, arborant un chapeau melon, une paire de lunettes rondes, une barbe pointue et une moustache généreuse.
Sur le socle est martelé en fendôrien : « Inventeur Charles Ferrières, Héros de la Confédération. »
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Merci de votre lecture !
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