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8.


A peine avais-je ouvert la bouche que Téo lui expliquait sommairement et froidement que nous étions amis.

— Tu ne m'as pas parlé de ça, lui lança Elodie avec un regard surpris.

— Je n'avais aucune raison de le faire. On se connaît, c'est tout.

— Alors tu dois en savoir un paquet sur lui, parce que pour moi, ce mec reste un mystère, dit-elle en allant vers la cuisine.

— Pas vraiment, soufflai-je.

Je reculai de quelques pas et pris place dans le canapé. Du coin de l'œil je voyais Téo toujours debout, me regardant. Je ne fus pas surprise quand il fit demi tour et repartit dans la cuisine sans un mot. Me fuyait-il ? M'en voulait-il de ne pas avoir su lui parler lors de notre entrevue ? Si c'était le cas, je trouvais sa réaction excessive, digne d'un vrai gamin. Je ne l'aurais jamais cru ainsi, mais cela me rappela qu'on ne pouvait réellement connaître les gens.

Je me sentais en colère contre lui. En colère contre moi d'être aussi stupide. Que savais-je vraiment de lui ? Rien à part ce qu'il voulait bien me dire et cela ne suffisait pas pour moi.

Ils tardèrent dans la cuisine et c'est Elodie qui en sortit la première avant de se diriger vers le couloir des chambres sans m'adresser un regard. Téo la suivit quelques minutes plus tard mais vint s'asseoir dans le canapé avec une bouteille de bière. Il disait ne pas avoir ramené d'alcool...

— C'est ta petite dernière ?

Je hochai la tête et posai le regard sur Gabie qui dormait paisiblement.

— J'aurais dû venir avec mes filles alors.

— Pourquoi ne pas l'avoir fait ?

— Barbara n'était pas d'accord.

Je lui lançai un regard curieux et il sourit.

— Elle les a emmenées chez le médecin.

— Oh, elles sont malades ?

— Non, juste un contrôle.

Un long silence s'installa entre nous, le temps qu'un ou deux anges passent en dansant le flamenco.

— Pourquoi avoir disparu deux longues semaines ?

— Je... J'ai perdu mon portable, répondit-il en sortant son nouveau téléphone. Et donc ton numéro aussi.

Et moi qui me faisais des idées. Je souris et lui proposai de le lui redonner. Il l'enregistra et rangea l'objet.

— J'ai cru que tu ne voulais plus me parler, avouai-je, le feu aux joues.

— Ah ouais ?

J'apportai une main à mon oreille pour y loger une mèche imaginaire, geste trahissant généralement ma nervosité.

— Je sais, c'est stupide, dis-je avec un petit sourire.

— Totalement.

Je me crispai sur le canapé, ne comprenant pas ses réponses un peu sèches. Il dût le remarquer puisqu'il m'offrit un petit sourire avant d'affirmer qu'il n'avait aucune raison de m'en vouloir. Cela me rassura immédiatement, mais il baissa à nouveau les yeux sur sa bouteille en prenant une mine grave, et ça me turlupinait.

Elodie revint rapidement dans le salon et réchauffa l'atmosphère devenue subitement glaciale. Avec son entrain habituel, elle mit un peu de gaieté dans la conversation qu'elle relança. Elle parlait de tout et de rien : son nouveau travail, de quelques potins, sa grossesse surprise, Kevin et parfois de Téo. Je remarquai d'ailleurs qu'elle lui jetait quelques regards en coin, souvent accompagnés de piques auxquelles Téo répondait par son mutisme. Quelque chose n'allait pas entre eux et j'étais curieuse de savoir quoi.

— Tu peux partir, Mattéo, je pense que tu as vu que tout allait bien.

J'avais envie de lui crier de se taire. Nous nous étions à peine adressé quelques mots.

— Tu as raison. Je ferai le débriefing à Kevin ce soir.

— Je m'en chargerai.

Il se leva et nous fîmes de même. Quelques bises échangées et je le raccompagnai à la porte, le temps qu'Elodie aille placer Gabie dans une des chambres.

— Tu es très jolie.

Je hoquetai de surprise. Puis je remarquai le sourire moqueur qu'il tentait de réprimer et me détendis.

— Allez, moque-toi ! râlai-je en lui donnant l'uppercut le plus mou de l'histoire dans le bras. Il était hilare.

— Je suis sincère, un jean et un haut de jogging, rien de plus sexy. Même si c'est inhabituel.

Pour être inhabituel, ça l'était. Je m'habillais toujours le plus sérieusement possible – robe, tailleurs, ensembles classiques étaient mes tenues de combats –, n'ayant recours au jean qu'en cas d'urgence. Et jusqu'à hier, j'ignorais encore que je possédais un ensemble de jogging dans ma penderie.

— Il faut qu'on prenne le temps de se revoir, dit-il en fourrant les mains dans ses poches.

Mon sourire se crispa. Je repensai à Tom et à la crise qu'il m'avait faite la première fois que nous nous étions vus. J'étais persuadée de n'avoir rien fait de mal, mais un certain malaise m'étreignait le cœur. Coincée entre l'envie d'avoir un ami et celle de sauvegarder mon foyer, je m'oubliais complètement. Depuis le début je vivais sous les règles que Tom avait fixées. Toute ma vie ne tournait qu'autour de lui et aujourd'hui il se comportait comme le pire des connards. Alors pourquoi étais-je en train de refuser son invitation ?

— Je vais finir par penser que c'est toi qui m'en veux, dit-il avec un petit sourire penaud.

— Pas du tout ! m'empressai-je de dire. J'ai beaucoup de choses à faire.

— Fais-moi signe alors.

— Tiens, Matt, lui dit Elodie qui apparut dans l'entrée avec un paquet en main. Maintenant, dégage. On a des choses à faire.

Téo me lança un regard puis finit par se retourner pour partir. Elodie me tira brusquement par le bras et ferma la porte.

— Je peux savoir ce qu'il t'arrive ? Ce sont les hormones ?

— Non, assieds-toi. On attend quelqu'un et pendant ce temps, tu m'expliques ce qu'il se passe.

— Pas question, tu es devenue très bizarre d'un coup. Tu l'as foutu dehors comme un malpropre.

— Je te reconnais bien là. Toujours à prendre la défense des autres. Mais moi, j'essaie aussi de prendre ta défense alors tu poses tes fesses sur ce canapé et tu me racontes ta vie !

Je soupirai et lui offris un sourire. Comment résister à une femme pareille ? Le plus souvent je n'y arrivais pas. Alors je lui parlai. De tout. Absolument tout. Même de ma rencontre avec Téo. Du Tom violent d'hier soir. La poitrine serrée, je remontai les manches de ma veste et lui montrai les marques que j'essayais de cacher. Ses yeux exorbités étaient braqués sur mon poignet où se dessinaient des bleus de la forme des phalanges de Tom. De la pulpe de ses doigts, elle retraçait ces dernières, comme si elle voulait s'assurer de leur authenticité. Contre toute attente, au lieu de gueuler et pester contre mon mari, elle éclata en sanglots et vint se jeter dans mes bras. Je clignai des yeux, pas sûre de comprendre ce qui se passait.

— Jess... Je n'arrive pas à croire qu'il t'ait fait ça, dit-elle en me regardant de ses yeux humides.

— Moi non plus...

— Comment ? Pourquoi ? Votre histoire ! Jess... Si tu savais comme je m'en veux, c'est moi qui te l'ai présenté sans vraiment le connaître. Je ne veux pas que tu retombes dans ce cercle vicieux.

— Elodie, arrête. Ce n'est pas ta faute. Et je ne retomberai dans rien, c'était il y a longtemps.

— Il faut que tu le quittes.

— Voyons, il y a les enfants. Ça lui passera, je...

Les mots restèrent bloqués dans ma gorge. Je sentais mon cœur se révolter contre mes côtes, comme s'il voulait me faire passer un message. Je ne croyais même pas en ce que je disais. Les paroles de Tom se rejouaient en moi depuis la veille, comme si elles voulaient me forcer à arrêter de me mentir.

Sans que je m'en rende compte, des larmes roulèrent sur mes joues. A travers le voile d'humidité de mes yeux, je pouvais voir mes mains trembler entre celles d'Elodie. Elle finit par me prendre dans ses bras, où je finis par éclater en sanglots.

Qu'avais-je fait pour mériter ça ?

C'est la seule question qui franchit mes lèvres à laquelle mon amie répondit par un :

— J'ai la solution pour régler ça. Mais il va falloir me faire confiance, Jess.

— Elodie, je n'ai pas envie de t'embarquer dans mes histoires.

— Allons, ça suffit. Et cette fois, c'est moi qui t'embarque. Tu me fais confiance ?

Elle n'eut qu'un soupire pour réponse. Je me sentais épuisée. Mais elle prit mon regard perplexe pour un oui et me sourit.

Que pouvait-elle me préparer ?

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