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s e v e n t e e n

Félix partit s'asseoir sur un des fauteuils du salon chauffé par le feu de la cheminée, à son plus grand bonheur. Il regarda autour de lui distraitement, observant la décoration intérieure vieillie par le temps et rustique de la maison, ce qui lui donnait un côté chaleureux.

Il repéra une gigantesque comtoise en chêne séjournant dans un coin de la pièce, encore en bon état, avec son balancier couleur or hypnotisant apparant de par la vitre encerclée de bois.

Il regarda ensuite la mère d'Addison revenir avec un chocolat chaud, accompagnée de la blonde qui ne semblait plus vouloir la quitter. La vieille femme lui donna la tasse, qu'il prit en la remerciant poliment, puis elle partit s'asseoir sur le fauteuil d'en face.

- Alors.. Comment t'appelles-tu, jeune homme ? lui demanda-t-elle en souriant gentiment.

- Félix. 

Il but une gorgée de son chocolat en suivant des yeux, malgré lui, Addison qui s'approchait de chaque meuble en les scrutant comme s'ils étaient de merveilleuses pierres précieuses. Il se sentit touché par la nostalgie et la joie qu'il ressentait chez elle, d'être à nouveau dans cette maison qui devait lui manquer.

Il reposa son regard sur la femme devant lui lorsqu'il entendit de nouveau sa voix, ne voulant pas paraître impoli ou étrange.

- Félix ? C'est un prénom qui sonne très.. français ! sourit-elle.

- Ma mère est fan de culture française. soupira-t-il en la revoyant parler de ses voyages en France lorsqu'elle avait son âge.

Devant son air dépité, la mère ria gentiment. Il sourit distraitement, puis son regard fut attiré par une photo trônant sur le haut de la cheminée. Addison y figurait, souriante et fière, dans son uniforme scolaire, des pompons dans les mains. La femme suivit le regard du métisse, puis sourit tristement.

- Elle était si fière d'avoir été promue chef de l'équipe de son club.. Elle était si heureuse.

Il sentit l'aura froide d'Addison s'arrêter près de lui. Les deux adolescents regardèrent alors de nouveau Madame Richard qui avait baissé les yeux de peine.

- Elle aurait dû avoir cinquante-trois ans, cet été.

- Je suis désolé, Madame Richard. dit-il poliment.

La femme releva la tête, puis lui fit un signe de main pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas besoin de s'excuser. Elle lui fit un petit sourire, puis posa ses mains jointes sur ses genoux.

- Je t'en prie, appelle moi Suzie. lui accorda-t-elle. Bien.. Tu voulais donc me parler de ma fille.. ?

Comprenant que c'était le moment, il posa sa tasse à moitié vide et encore chaude sur la table basse, puis jeta un bref coup d'œil à son amie fantôme qui s'était assise sur l'accoudoir du fauteuil, le regard plein de tendresse fixé sur sa mère.

- Oui. commença-t-il, cherchant ses mots. Hum.. Je sais que ça va peut-être être difficile à croire car même moi j'ai du mal mais.. Je suis apparemment un médium. Je vois les fantômes et, en clair, je vois celui de votre fille.

Suzie garda le silence, avant que son visage ne se fige de surprise. Elle regardait Félix comme s'il était la personne qu'elle avait toujours souhaité rencontrer, ce qui mit mal à l'aise l'adolescent enrhumé. Un long silence passa, durant lequel la mère tentait de prononcer un mot, sous le choc, tandis que ses yeux s'humidifiaient petit à petit.

- Elle.. Elle est avec nous, en ce moment.. ?

- Oui, elle est.. à côté de moi.

Tout en disant cela, il regarda Addison qui s'était remise à pleurer, le poing serré douloureusement contre sa poitrine et le regard toujours posé sur sa génitrice. Il regarda à nouveau cette dernière qui fixait un point invisible, cherchant à rentrer en contact avec son enfant.

- Elle m'entend, alors.. ?

- Oui, vous pouvez lui parler. dit-il d'une petite voix.

L'adolescent se sentait gêné d'être présent dans un tel moment. Il avait l'impression de faire tâche dans ces retrouvailles, mais il savait son rôle important. Addison ne pouvait répondre à sa mère, si il n'était pas là.

- Oh.. Ma chérie, si tu savais comme tu me manques.. ! souffla Suzie en posant une main contre son cœur.

- Tu me manques aussi maman..

Addison sécha ses larmes, voulant se montrer forte, même si cela était inutile. 

- Elle dit que.. vous lui manquez, aussi. dit-il à la mère qui ne pouvait entendre sa fille.

La blonde se leva, et marcha jusqu'à sa mère pour venir l'enlacer, créant un vent froid autour de la vieille femme qui fermait les yeux, laissant une pluie de larmes tomber sur ses joues.

- Grâce à Félix, je vais pouvoir rejoindre l'autre-coté.. Mais je ne pouvais pas partir sans vous dire au revoir, à papa et toi..

Le noiraud commençait à sentir son cœur exploser dans sa poitrine, se sentant ému malgré lui. Il détestait cette hyper-sensibilité qui lui avait jusque là pourrit son existence, et qu'il tentait maintenant de cacher à tout prix. Mais dans des moments comme ça, il ne pouvait juste.. pas faire semblant. Ça lui était impossible.

- Elle dit qu'elle voulait vous dire au revoir, à votre mari et vous, avant de rejoindre l'autre-côté. abrégea-t-il, ne souhaitant pas s'introduire dans la conversation.

La mère rouvrit ses yeux bleus, regardant Félix avec peine et tendresse.

- J'aurais aimé qu'il assiste à ça.. Mais il est malheureusement à l'hôpital, suite à une opération..

- Je sais. répondit Addison.

- Elle.. Elle le sait. répéta Félix.

- Addison.. Je.. J'aurais voulu pouvoir te le dire une dernière fois avant que tu partes : Je t'aime ma fille. Je t'aime de tout mon cœur.. ! dit-elle en haussant d'un ton, sa voix étouffée par les sanglots.

Le fantôme se détacha de l'humaine, la regardant avec un sourire et des yeux larmoyants. De grosses gouttes perlaient sur le bord de ses yeux, donnant l'impression que le bleu de ses iris pouvait couler en même temps que ses larmes.

- Je t'aime aussi maman. Mais maintenant, je veux que tu avances, et que tu termines ton deuil. Je vous attendrais de l'autre côté, papa et toi, aussi longtemps qu'il le faudra.

Félix prit une grande inspiration sans bruit, combattant son envie de pleurer autant que les deux femmes devant lui, puis regarda Suzie une fois qu'il fut "stable".

- Elle vous aime aussi, et elle veut que vous terminiez votre deuil, car elle attendra que vous et votre mari la rejoignez.

Madame Richard hocha la tête en lâchant un faible "D'accord ma chérie", essuyant ses yeux en baissant la tête, incapable de résister à ces émotions trop fortes qui la gagnait. Addison regarda ensuite Félix avec un grand sourire reconnaissant, ses yeux toujours aux bords des larmes.

Elle tourna cependant la tête dans une direction opposée aux deux vivants, puis ria légèrement. Elle reporta son attention sur le métisse, soulagée.

- Je crois que c'est l'heure. dit-elle d'une voix faisant écho. Merci, Félix. Merci pour tout ce que tu as fais pour moi.

- .. De rien.

Elle lui offrit une moue triste et exagérée en voyant la peine dans le regard du médium, puis lui fit signe de sourire, en dessinant un de ses index qu'elle passa sur ses lèvres.

- Souris petit, ce n'est qu'un au revoir. le rassura-t-elle. Sois certain que je t'attendrais devant la lumière. Tu es mon ami après tout, pas vrai ?

Il hocha la tête, incapable de laisser d'autres mots sortir de sa bouche comme scellée sous l'émotion.

- Oh, et fais moi plaisir, continua-t-elle, pardonne à ton ami. Il a l'air un peu lent et maladroit, mais je pense vraiment qu'il était sincère hier soir. Tu as l'air de beaucoup compter pour lui, alors ne va pas gâcher une si belle amitié !

Il ne répondit pas, mais Addison savait qu'il l'avait écoutée avec attention. Elle resta silencieuse un instant, avant de s'approcher de la lumière qui la métamorphosa : Sa peau reprit une couleur naturelle, tandis que le sang sur le côté gauche de son visage disparaissait comme si ce n'était qu'une vulgaire poussière à balayer. Ses cheveux blonds reprirent leur couleur éclatante, et ses yeux bleus glacials redevinrent pétillants et presque pleins de vie.

Bien sûr, avant de passer la barrière devant l'emmener dans le monde des morts, elle se tourna une dernière fois vers les vivants qui avaient une place d'or dans son cœur figé.

- A bientôt !

Puis, dans un signe de main, elle disparut dans l'halo de lumière en même temps qu'une larme traça un chemin sur la joue droite du garçon qui s'empressa de l'essuyer. Après quelques secondes de silence, il regarda à nouveau Suzie qui lui offrait un sourire compatissant.

- Elle est partie. conclut-il finalement avec un certain soulagement de la savoir enfin en paix.

Madame Richard hocha la tête, puis lâcha un bref rire triste, tout aussi soulagée de savoir sa fille libérée.

- Merci Félix. Merci beaucoup..

Il baissa son regard vers sa tasse au contenu devenu froid, sentant comme une aura de sérénité et d'amour s'être formé tout autour de cette petite maison ayant renfermé pendant trente-six ans la peine et l'affection des parents arrachés à leur unique enfant.

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