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Chapitre 38


Je finis donc par rentrer chez moi pour trouver une fois de plus l'appartement vide. Cassie n'était pas là, comme c'était de plus en plus fréquemment le cas depuis notre retour. Elle avait changé. J'avais changé. Et j'avais de plus en plus l'impression qu'elle m'évitait. J'aurais pourtant bien eu besoin de sa présence chaleureuse et pétillante pour m'aider à surmonter la terrible déprime qui, je le sentais, attendait que je baisse ma garde pour me tomber dessus sans pitié. Cela ne fit qu'augmenter la douleur que je sentais enfler, devenir de plus en plus lourde et oppressante dans ma poitrine. Une sensation d'intense solitude me terrassa, amplifiée par la fatigue, la douleur et le sentiment d'injustice que m'inspirait toute cette situation pourrie.

Les larmes, qui avaient jusque-là refusé de couler, choisirent ce moment pour faire leur apparition. Je m'écroulai dos au canapé, bras serrés autour de ma poitrine, pitoyable caricature d'un réconfort dont j'avais tant besoin. Je me laissai aller au chagrin et m'autorisai enfin à pleurer. Une heure plus tard, mes larmes se tarirent enfin. Cassie n'était toujours pas rentrée et je me sentais encore plus mal qu'avant. Je me permis donc une soirée de délectation morose et d'apitoiements sur moi-même, tout en me faisant la promesse qu'ensuite j'essaierais d'aller de l'avant plutôt que de me morfondre sur mon sort.

Au final, je n'étais pas tout à fait humaine mais pas tout à fait métamorphe non plus. Je développai des capacités inédites jusqu'à présent qui me valaient l'honneur, plus que douteux, d'être convoitée par une espèce de savant fou toujours en liberté, et par un dictateur psychopathe qui voulait faire de moi son rat de laboratoire en plus de son chien de chasse !

C'est sûr que vu comme ça, je regretterais presque de ne pas être morte dans cette foutue forêt ! J'avais fait mes choix, bons ou mauvais, à moi de les assumer maintenant, même si sur l'instant je n'avais pas saisi toute l'étendue des sacrifices que cela me demanderait.

Je finis quand même par aller me coucher mais ne réussis qu'à me tourner et me retourner dans mon lit, me demandant si Jude m'en voulait beaucoup. Mais quelle question idiote, bien sûr qu'il m'en voudrait. Après tout ce n'était pas plus mal, puisque je ne comptais pas le revoir malgré l'envie dévorante que j'en avais.

Quand deux longs jours eurent passé sans que je n'aie la moindre nouvelle de Jude, j'en conclus douloureusement qu'il avait compris le message ou qu'il m'en voulait trop pour me contacter. Je ne savais pas laquelle des deux éventualités me dérangeait le plus. Même si la douleur et le regret étaient toujours là, et le resteraient sans doute encore un long moment, je savais que c'était mieux ainsi. Cela me démangeait d'appeler la communauté pour avoir des nouvelles de Féline, mais j'avais trop peur de tomber sur lui. Cela aurait été plus que gênant pour nous deux, sans compter que je n'aurais pas su quoi lui dire sans me trahir au passage.

Il allait pourtant falloir que je trouve un moyen pour voir la panthère. Elle me manquait d'une façon viscérale, un peu comme si l'on m'avait arraché une partie de moi. Il restait tant de questions laissées sans réponses. Comme cette connexion étrange que nous partagions. Le manque qu'elle provoquait en moi augmenta au fur et à mesure du déroulement de la journée et je finis par me résoudre à attendre la nuit pour me risquer dans les bois à la recherche de Féline. Ce qui n'était pas le plan de l'année, mais bien le seul que j'avais pour l'instant.

L'inspecteur Worth m'appela ce même jour en fin d'après-midi pour me donner des nouvelles de l'enquête et m'enjoindre d'être prudente. Cette dernière était au point mort dans la recherche du professeur Shaw, qui avait pour ainsi dire disparu de la surface de la terre. Il m'apprit aussi qu'il menait une enquête plus que discrète sur les travaux du prétendu savant et qu'il nous tiendrait au courant, moi et Cassie, dès qu'il en saurait plus. Au moment où j'allais raccrocher, je l'entendis prendre une grande inspiration.

— Christina... et si nous allions prendre un café ? me demanda-t-il d'une voix douce et hésitante.

La surprise me tint coite de mon côté du téléphone. Je ne m'attendais tellement pas à ça, que je ne savais pas quoi répondre. Spontanément, j'avais envie de dire « oui ». Sortir un peu de cet appartement de plus en plus lugubre maintenant que j'y étais très souvent seule et pouvoir parler avec quelqu'un qui comprenait par quoi j'étais passée était plus que tentant. D'autant plus que j'aimais bien Worth et que l'idée de le revoir dans un cadre plus détendu me faisait plutôt plaisir. D'un autre côté, j'avais un peu l'impression de trahir Jude. Je sais, c'était idiot, mais bon on ne se refait pas.

—Vous êtes toujours là ? demanda l'inspecteur.

— Oui, excusez-moi... Vous m'avez surprise, c'est tout. Mais... pourquoi pas ? sortis-je enfin d'une petite voix pas très assurée.

— Ce n'est pas l'enthousiasme que j'espérais, mais je m'en contenterai ! me répondit-il avec un petit sourire dans la voix qui me fit à mon tour rigoler doucement d'un rire gêné.

— Ça vous va si je passe vous prendre dans trente minutes ?

— Euh... oui, pas de problème. À tout à l'heure alors, bafouillai-je mal à l'aise.

— À tout à l'heure, dit-il, ne pouvant s'empêcher de rire franchement cette fois-ci, avant de raccrocher.

Je secouai la tête d'un air incrédule, me demandant vraiment ce que je venais de faire. Simplement accepter d'aller boire un café avec un homme bien, que j'appréciais et qui m'avait sauvé la vie, rien de catastrophique en somme. Alors pourquoi avais-je la sensation de faire une bêtise ? Pour une fois, je décidai de faire taire ma conscience. Je ne faisais rien de mal après tout et me changer les idées me ferait le plus grand bien.

C'est dans cet état d'esprit que je me rendis dans la salle de bain, histoire de rendre mes cheveux présentables, lorsque la vue de mon reflet dans le miroir me ramena brusquement à la réalité me rappelant, avec une vigueur très nette, la raclée que Charles m'avait mise deux jours auparavant. Mes hématomes, bien que diminués, étaient toujours visibles sur mon visage, sans compter mes doigts cassés qui n'étaient pas encore totalement remis.

Je ne pouvais pas me permettre de rencontrer Worth dans cet état ! Je me précipitai au salon dans l'intention de le rappeler afin de reporter notre petite sortie à la semaine suivante, quand je m'immobilisai, la main sur le combiné. Après tout, j'avais bien eu dans l'idée de lui en parler après ma prise de conscience brutale et forcée, et il était hors de question que je laisse ce salaud de Charles l'emporter sans me battre un minimum. J'irai prendre ce café, et au vu de la réaction de Worth, je verrais ce que je pourrai ou non lui révéler. Renonçant à me rendre présentable, je me contentai donc d'enfiler une veste par-dessus mon tee-shirt noir à manches longues, ainsi qu'une paire de bottes à talons hauts, puis donnai un coup de brosse à mes cheveux et les laissai détachés, histoire de cacher un peu l'étendue de mes bleus. La sonnerie de la porte d'entrée retentit au moment où je sortais de la salle de bain. Je consultai rapidement ma montre, si c'était Worth, il avait dix minutes d'avance.

Je me figeai au milieu du couloir, tout à coup envahie par le désagréable souvenir de mon brutal enlèvement. Je tentai de chasser cet infortuné flash-back avec plus ou moins de succès et redoutai l'une de mes terribles et inopportunes crises d'angoisse tétanisantes. Je ne savais pas vraiment ce qui les provoquait, une odeur, un son, un petit rien ? Toujours est-il que cela en devenait presque invalidant. Cassie m'avait affirmé, dans les rares moments où elle me parlait encore, que je faisais un choc post-traumatique classique et on ne peut plus normal après tout ce qui venait de m'arriver et que je devrais consulter. J'imaginais d'ici la thérapie !

Finalement, je ne perdis qu'une ou deux minutes avant de me diriger vers la porte d'une démarche incertaine et la peur au ventre. Je vérifiai prudemment qui se trouvait derrière et ne pus retenir un petit soupir de soulagement lorsque je constatai que c'était bien lui. Cette petite semaine de repos avait l'air de lui avoir fait du bien. Bien qu'il arborât toujours des plaies et des bosses, il n'était plus couvert de sang et avait l'air reposé. J'ouvris donc la porte avec décontraction, et rejetai machinalement mes cheveux en arrière.

— Bonjour Christ... Bon sang, mais que vous est-il arrivé ? s'exclama-t-il en écartant mes cheveux qui étaient retombés devant mon visage, avant d'effleurer ma joue de sa main droite.

Je me reculai instinctivement. J'avais espéré qu'il mettrait un peu plus de temps à s'en apercevoir. Misère, j'avais oublié que cet homme avait un œil de lynx et la ténacité d'un pitbull ! Il ne lâcherait pas l'affaire tant que je n'aurais pas craché le morceau. Le problème était que je ne savais pas encore ce que je voulais ou non lui révéler.

— Oh, comme d'habitude, lui dis-je nonchalamment tout en m'empressant de sortir de l'appartement.

Il plissa les yeux et me scruta de son air méfiant d'inspecteur Colombo.

— Allons prendre ce café avant que ce regard ne me fasse changer d'avis et... je vous raconterai tout, capitulai-je dans un soupir.

Il ne dit rien, se contenta de me sourire, avant de s'emparer de ma main gauche et de m'entraîner vers l'escalier. Ce geste familier me déconcerta l'espace d'un instant et me fit surtout très mal lorsqu'il effleura mes doigts blessés. Ma plainte


réflexe resta bloquée dans ma gorge lorsque le téléphone se mit à sonner dans l'appartement. Je repris rapidement mes esprits et dégageai ma main de la sienne, m'apprêtant à rouvrir la porte pour aller répondre. C'est alors que la main de l'inspecteur se posa doucement sur la mienne déjà sur la poignée.

— Je suis désolée de vous avoir fait mal et que mon geste vous ait gênée, c'était purement amical de ma part. Laissez donc sonner et allons prendre ce café ? Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous raconter.

Son ton doux et enjoué, bien qu'un peu inquiet, me fit hésiter et son beau regard vert fit le reste. Après tout, qui que ce soit qui appelle, il ou elle pouvait bien laisser un message. J'avais besoin de laisser toutes ces histoires de fou derrière moi, même si ce n'était que l'espace de quelques minutes. J'avais besoin de cette illusion que ma vie pouvait encore être normale, ne serait-ce que l'espace d'un instant.

C'est donc en ne me fiant pas à mon instinct, qui me hurlait que ce coup de fil était important, que je suivis l'inspecteur. La réalité me rattraperait bien assez tôt à mon goût...

Jen'avais aucun doute là-dessus.


FIN...

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