IX.
Pourquoi Félicie n'aime pas sa filière ?
Parce que ces parents l'ont forcée à aller en S.
Elle, elle souhaitait rejoindre la L où deux de ses amis allaient. De plus, l'une d'entre eux était, enfin est en quelque sorte sa confidente. Elle a toujours été là quand elle ne sentait pas bien, qu'elle était triste. Elle la conseillait, la soutenait pour qu'elle tienne tête à ses parents. Mais rien n'y fit, sa mère a rempli la fiche dialogue pour son orientation en cochant la case S.
Félicie pensait s'être résolue à cette idée, cette décision, cette direction mais au fond pas du tout.
D'accord, elle est en classe avec une majorité de ses amis mais ce ne sont pas ceux avec qui elle s'entend le mieux, car, bien sûr, ce sont les deux qui sont en L. Oui, elle apprécie les autres mais elle ne se confie pas à eux de la même façon : elle est plus libre avec les deux littéraires.
De plus, elle ne sent pas à sa place dans sa classe. Elle réussit sans trop d'effort mais intérieurement elle ne se plait pas. Les autres aiment tous les sciences tandis qu'elle s'éclate en cours de français. La physique l'ennuie et les maths ne la passionnent plus autant qu'avant.
Les gens ont beau lui redire, répéter et rabâcher que "la S ouvre plus de portes", elle ne va pas pour autant mieux. Les arguments majeurs qu'elle entend régulièrement sont, en top trois :
3. "Comme tu sais pas quoi au faire plus tard c'est de te garder toutes les portes ouvertes". Ce à quoi elle a envie de répliquer, sur une remarque de son amie de L, "je sais surtout ce que je ne veux pas faire. Je ne vais probablement pas me découvrir une soudaine envie de devenir médecin".
2. "Les L sont surtout des branleurs, des élèves pas motivés ou là parce qu'ils n'ont pas le choix." Et, ce que Félicie ne précise jamais, il y a aussi des élèves qui ont envie d'être là et elle non plus n'a pas vraiment eu son mot à dire.
Enfin, l'argument ultime de ses parents :
1. "Qui peut le plus, peut le moins." Selon eux, comme elle a de bons résultats dans les matières scientifiques, c'est normal qu'elle soit en S.
Ses envies ? On s'en moque !
Elle a entendu des tonnes d'autres arguments dans ses conversations entre deux sourds avec ses parents : "tu ne lis pas des classiques" (Et alors ? pense-t-elle), "à 15 ans on n'est pas assez mature pour choisir quelque chose d'aussi important" (Dites que je suis conne. J'ai plus douze ans bordel), "tu t'es toujours trompée dans tes choix d'orientation" (elle a laissé tomber pour cet argument), "tu n'aimeras pas la philo" (qu'est-ce que tu en sais ?)...
Il y en a tellement d'autres mais elle a arrêté de se battre. Pas par non-envie d'aller en L, seulement par découragement et destruction d'elle-même.
Aujourd'hui, elle recommence à douter, au bord des larmes et s'imagine une réalité parallèle où elle aurait réussi à convaincre ses parents mais elle n'obtient qu'un déchirement.
Bref, Félicie n'aime pas sa filière.
Ce texte est très long, j'en conviens. C'est pour compenser les deux derniers qui ont été écrit en dernière minute par mauvaise organisation de ma part.
Déjà une semaine est passée.
Que pensez-vous de cette nouvelle de Noël ?
Désormais vous connaissez Félicie et vous allez découvrir ces petits plaisirs de la période de Noël.
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