L
- Diane, je t'aime. Je t'aime tellement...
Je lui caresse le dos pendant qu'elle retrouve une respiration plus lente.
Elle finit pas allumer la lumière pour me regarder.
- Redis-moi que tu m'aimes ! Demande-t-elle.
Je la bascule sur le lit pour me coller sur elle.
- Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime... Dis-je en lui faisant des petits bisous partout.
- Arrête Charlie, tu me chatouilles, rigole-t-elle.
- Chut ! Tu vas réveiller les parents ! Tu es intenable ! Dis-je.
L'image de mes parents passe dans ma tête et tout s'assombrit...
- A quoi tu penses pour faire cette tête ? Me demande-t-elle.
- A nos parents !
- Pourquoi tu ramènes tout à eux ?
- Parce que je vais tellement les décevoir... dis-je.
- On est heureux ensemble ! C'est tout ce qui compte ! Nous n'avons aucun compte à rendre à qui que ce soit... Notre bonheur nous appartient ! Essaie-t-elle de me rassurer.
- Je voudrais tellement penser comme toi... Mais j'ai tellement peur que tu souffres ! Dis-je en la serrant contre moi. Sa tête se cale dans mon cou. Une de ses jambes passe sur mes cuisses.
- Nous serons majeurs dans quelques mois... Plus personne...
- Tais-toi ! Tu sais bien que cela ne changera rien ! Lui coupai-je la parole.
- Si parce que nous serons libres !
- Diane, nous serons libres le jour où on sera autonome, où on aura notre boulot et notre appart ! Dis-je. Et encore, personne, tu m'entends, personne ne nous comprendra...
- Écoute, dans un an, on aura notre bac... On pourra déjà envisager de partir faire nos études supérieures à Paris comme Guillaume... Ensuite, on pourra aller où on voudra, recommencer une vie tous les deux... Où personne ne nous connaît...
- Mouais... mais c'est long un an ! Un an sans se faire prendre, à se cacher, à jouer avec le feu... Dis-je.
- À faire l'amour...
- Tu penses qu'à ça ! Dis-je en l'embrassant sur la bouche.
- Je t'aime Charlie ! Dit-elle en s'endormant dans mes bras.
- Je t'aime Diane mais il faut que je change de caleçon !
Je m'endors contre son corps qui me fait tant souffrir, et toujours cette question qui revient dans ma tête, ai-je le droit de l'aimer ?
J'ai tellement envie de lui faire l'amour et je sais pertinemment que cela va arriver parce que nous nous consumons l'un pour l'autre, mais qu'adviendra-t-il après ? Un retour en arrière ne sera plus envisageable. C'est pourquoi je repousse ce moment chaque soir... Diane, je t'aime tellement, te tenir dans mes bras me suffit à être heureux...
Je me réveille vers 7h00. Je suis à la bourre ce matin. Comme tous les jours, Diane est déjà debout. Je ne l'ai pas senti se lever. Elle est si douce, elle ne fait jamais de bruit...
Je pose mes deux pieds par terre. Merde, mon caleçon d'hier soir... en plein dedans. J'attrape le jean que j'ai jeté sur mon bureau hier, un polo dans mon armoire, et je pars dans la salle de bain, qui est déjà occupée... Évidemment !
- Diane, je suis en retard... Dis-je toquant.
La porte s'ouvre. J'entre. Elle referme la porte derrière moi. Elle me détaille avec son sourire coquin, ses yeux s'arrêtent sur mon caleçon, gonflé. Oui, comme tous les matins... Je suis un mec... j'ai la trique...
- Quoi ? Dis-je.
- Bonjour Charlie... Dit-elle en déposant un baiser sur mes lèvres.
- Faut que je me douche... Dis-je.
- Dis moi bonjour !
- Bonjour Diane, bon tu sors maintenant !
- Je sais pas, fait-elle pour se faire prier. Mais j'ai une solution radicale : j'ouvre la porte et je crie :
- Maman !
- Connard, dit-elle en claquant la porte.
3 minutes plus tard, je suis en bas des escaliers pour prendre le bus de 7h20...
À midi, en sortant des chiottes, je m'arrête devant le distributeur de capottes... Il n'y a pas grand monde dans le couloir... J'insère ma pièce et je récupère mes préservatifs. Au moment où je les mets dans ma poche, Archibald se pointe derrière moi.
- T'as des intentions pour ce week-end ? Me demande-t-il.
- Peut-être !
- T'as quelqu'un en vue ?
- Ouais... Mentis-je.
- Je connais ?
- Laisse tomber Archi !
- En fait, tu vois une meuf depuis des semaines et tu nous dis rien, c'est ça ? Insiste-t-il.
- Ta gueule Archi !
- Elle doit être bonne pour que tu laisses tomber tout le reste ! Me crache-t-il mécontent de ne pas arriver à en savoir davantage.
Sa réflexion me tombe dessus comme un mauvais coup que je n'ai pas vu venir... Aussitôt, je l'attrape par le col de son t-shirt pour le plaquer contre le distributeur de capote.
- Écoute mec, je fais chier personne ! Alors, j'ai pas envie qu'on vienne m'emmerder en ce moment, ok ? Lui dis-je en le relâchant aussitôt.
- Ca va, c'était pour déconner ! Le prends pas comme ça !
"Elle doit être bonne"... C'est tout ce qui me reste dans la tête, Bordel ! Faut que je vois un médecin ou un psy ! Toujours cette voix qui me harcèle ! Avant, j'avais pas de problème ! Je faisais ce que je voulais, jamais je ne regrettais, ni dans les bagarres, ni avec les meufs.
Mais depuis que je sais que c'est Elle (Diane) depuis que je l'aime à la folie, ma conscience est apparue et elle me dicte toutes ces conneries. Même que je l'écoute... Oui, je l'écoute parce que je n'ai pas envie de tout foirer, de la perdre, de lui faire du mal, je ne veux que son bonheur.
Alors quand j'entends l'autre abruti me dire qu'elle doit être bonne, j'ai envie de l'exploser. Parce que Diane, elle n'est pas bonne... Enfin si, mais je ne veux pas qu'on parle d'elle comme ça... Mais Archibald, ne savait pas qu'il s'agissait de Diane... Oh! Putain ! Je deviens fou...
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