« —Elle avait l'air très gentil quand je l'ai rencontrée, commença Tommy. Et en plus c'est une belle femme, même si tout n'est pas vrai chez elle, elle reste quand même très jolie. On s'est rencontrés il y a un peu plus de 8 ans dans une boîte de nuit. On est tout de suite tombés amoureux l'un de l'autre et tout s'est enchaîné très rapidement. À peine 2 mois plus tard elle partait de chez ses parents pour venir s'installer chez moi.

       « On s'est fiancés l'année d'après et là, ça n'a plus jamais été la même. Elle est devenue insupportable, d'une jalousie maladive et complètement bipolaire. Je suis resté parce que je l'aimais, mais nous n'avons jamais programmé de mariage à cause de cela. Un jour elle voulait le plus beau et le plus grand mariage qu'on puisse faire, le lendemain elle ne voulait plus se marier et voulait me quitter. Mais là, ça va encore, c'est devenu de pire en pire. Elle a commencé à être violente, me frappant, me jetant au visage ce qu'elle avait sous la main. Enfin je ne vais pas vous énumérer tout ce qu'elle pouvait me faire.

         « Mais je suis resté. Je l'aimais quand même éperdument et j'étais persuadé qu'un jour elle redeviendrait la femme que j'avais rencontrée ce soir-là en boîte. J'ai espéré pour rien, elle n'a plus jamais changé et j'ai dû me résigner à la quitter, ça ne pouvait plus continuer. Elle me menaçait de me tuer et de se tuer ensuite. Ma famille commençait à voir qu'il y avait quelque chose d'anormal au sein de notre couple alors ils ont commencé à la détester, ce qui l'a rendue encore plus folle, et j'imagine que ça aura aussi contribué à la pousser au meurtre... »

        Il se tût.

« —Quelle a été sa réaction lorsque vous lui avez annoncé que vous la quittiez ? demanda Béthanie afin que ses deux collègues qui n'avaient pas eu ces explications soient davantage éclairés quant à la personnalité de la meurtrière.

—Terrible. Elle s'est mise à pleurer, à hurler. Elle ne voulait pas me croire mais je l'ai poussée à faire ses valises. Elle a donc préparé un sac avec ses affaires et m'a dit qu'elle récupèrerait le reste une autre fois, quand je ne serai plus là car elle ne voulait plus me croiser. Et puis je lui ai demandé de me rendre sa bague de fiançailles. Elle est entrée dans une rage folle. Elle a attrapé ma lampe de chevet, a arraché la prise du mur et me l'a lancée au visage. Ensuite elle s'est ruée dans la cuisine, elle a attrapé le couteau à pain et elle a tenté de me planter avec. Une chance que j'aie de bons réflexes. Et pour finir, elle a voulu mettre le feu à l'appartement avec l'un de mes briquets qui traînait, mais j'ai réussi à l'éteindre très vite, elle a juste brûlé l'accoudoir de mon canapé. Si j'avais su ce qu'il s'était passé ici et qu'elle était concernée, je me serais aussitôt rendu au commissariat pour déposer une plainte contre elle et contre tout ce qu'elle m'a fait subir, cela vous aurait peut-être aidé. Je suis vraiment désolé.

—Ce n'est rien, vous ne pouviez pas savoir, tenta encore une fois de le rassurer Béthanie.

—Je vais rentrer, je ne me sens pas bien ici. Passez une bonne fin de journée, au revoir. »

        Tommy serra la main à chacun des quatre détectives et s'en alla.

« —On rentre chez nous, nous aussi ? proposa Ewen. »

          Les filles acquiescèrent et ils prirent la route après en avoir informé Sara.

          Maggie rangea ses affaires, mit en route une tournée de linge et finit sa journée en jogging, à lire, regarder la télé et surfer sur internet. Une fin de dimanche banale.