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CHAPITRE 7

Une semaine s'est écoulée depuis la fête de la rentrée. Une semaine de nuits agitées, de manque de sommeil, de réveils nocturnes en sueur. Une semaine pourtant calme le jour, mais remplie de tourment dès le soir venu. Une semaine où mon corps est devenu aussi épuisé que mon âme.

Je me retourne pour ce qui me semble être la millième fois cette nuit. Les chiffres numériques bleus m'indique 3h45. Génial. Je me bascule hors du lit dans une grâce qui doit définitivement être revu puis traîne mes pieds sur le sol jusqu'à sentir les tuiles de céramiques, ma main atteint machinalement l'interrupteur, baignant la pièce dans la lumière. Le miroir me renvoie un reflet peu flatteur qui me fait grimacer. L'hématome guérit assez bien, le violet qui se mélange au vert crée un  brun très étrange qui semble venir d'une autre galaxie. J'approche doucement mon visage de la glace, fixant les immenses cernes qui trônent sous mes yeux, les tapotant comme si ça pouvait changer quoi que ce soit. Un soupir plus tard, le robinet laisse couler l'eau fraîche que j'emprisonne dans les paumes de mes mains avant d'asperger la peau meurtrie de mon visage.

Dans les films, on ressort tout rafraîchit de ce geste, mais la réalité est tout autre. C'est surprenant et assez désagréable, la froideur de l'eau s'imprègne dans les pores de ma peau et mise à part l'eau qui dégouline, je ne vois ni même ne ressent un changement quelconque. Je me pince l'arête du nez, un geste reproduit maintes et maintes fois depuis peu, contenant ma frustration puis m'accoude au lavabo.

Ma réserve d'anti douleur est réduite à néant, alors gérer la douleur est une nouvelle habitude qui ne me quitte plus depuis deux jours. Prenante et détestable comme une gomme que tu essaie de décoller sous un de tes souliers favoris, si persistante et non désirée. Par contre, ce n'est pas comme si je pouvais y faire quoi que ce soit. Elle est là, de moins en moins forte, parfois inexistante, attendant léthargiquement le moment où frapper de nouveau. Je ne m'y suis pas habitué, mais j'ai appris à coexister avec elle. Une amie sournoise et imprévisible qui apparaît aux moments les plus inopportun.

Un coup à la porte de ma chambre me fait sursauter et réprimer un cri. La main sur la poitrine, essayant de contrôler ma respiration, je quitte la salle de bain pour découvrir qui se tient derrière ce grand morceau de bois qui protège mon intimité. Je fais volte-face, retournant rapidement à l'endroit bien trop éclairé pour me permettre de garder secret ses marques qui ont élues domicile sur mon corps, ma main éteignant la lumière en un mouvement bref. La catastrophe est évité de peu et je me maudis intérieurement, utilisant tous les termes dégradant que je connaisse en ouvrant tranquillement ma porte, comme si l'être de l'autre côté pouvait signer ma perte.

"Tout va bien?" Sa silhouette est à peine distinguable et sa voix n'est qu'un murmure, réconfortant, encourageant et revigorant. "J'ai remarqué la lumière depuis une bonne dizaine de minutes."

Quoi? Je ne pensais pas m'être observée si longuement, avoir examiné mon reflet à ce point. Ma notion du temps est chamboulée, ponctuée de moments qui s'écoulent comme les grains de sable d'un sablier et d'autres qui s'éclipsent en un claquement de doigts.

"Problème de sommeil?", poursuit Tom en glissant sa tête dans l'ouverture, petite mais présente, entre la porte et le chambranle, oeillant à droite et à gauche juste pour le style parce qu'absolument rien n'est suffisamment éclairé pour discerner convenablement les objets peuplant ma chambre.

"Oui", soufflais-je, la main toujours sur la poignée.

"Gauffres?"

Mon coeur se gonfle d'amour pour cet homme qui se tient devant moi et qui parsème de magie chaque occasion possible, cet homme qui malgré ses nombreuses responsabilités de parent a su garder son âme d'enfant, celui qui propose à son aîné des gauffres à quatre heures du matin comme si c'était la chose la plus habituelle au monde.

"Je te rejoins après ma douche", répondis-je, refermant ma porte lentement pour ne pas réveiller une autre personne dans cette maison.

Je retourne dans la salle de bain, pousse le rideau de douche avant de partir l'eau puis le referme sans y embarquer. C'était la première excuse qui m'est passé par la tête afin d'avoir le temps de camoufler l'énervante tâche brunâtre sur ma joue. Par chance, j'applique le maquillage en un temps record, la répétition quotidienne de ses actions m'aidant énormément ce matin. L'eau est éteinte et je rejoins mon père une quinzaine de minute plus tard.

Une douce odeur de pâte sucrée flotte dans l'air, je ferme les yeux en humant cette senteur émanant de la cuisine. Mon père s'affaire à l'îlot, un bol où la pâte dégouline sur le rebord est déposé dans l'évier puis il extirpe un plateau de fruit du frigidaire. Le sirop d'érable, coulis de chocolat-noisette et l'assiette de gauffres sont placés sur l'îlot, prêt à la consommation.

"Alors, prête pour aujourd'hui?" Il s'assied sur le tabouret à ma gauche, me présentant une assiette contenant deux merveilles aux brisures de chocolat et bleuet, mes préférées.

"Oui. C'est pas comme si j'avais le choix", riais-je en noyant le tout sous une pile de fruits avant d'y ajouter une bonne quantité de chocolat-noisette.

"Sauf si tu frôles la crise diabétique avant." Il observe mon assiette monstrueusement remplie en haussant les épaules. J'écarquille les yeux, une main sur la poitrine feignant l'indignation devant son commentaire. Il n'a pas tort, j'ai eu les yeux plus gros que la panse en préparant mon déjeuner, surtout si on considère que je ne mange que très rarement le matin. Ça, par contre, je ne l'avouerai pas.

"Watch me", le défiais-je en enfournant une énorme bouchée contenant un peu de tout. J'essaie de rester sérieuse malgré le chocolat qui coule sur le bord de ma bouche puis tombe sur mon t-shirt gris, mais n'y arrive plus dès que mon père lance un petit "Mon précieux" avec la même voix que Golum et introduit une bouchée encore plus grosse que la mienne dans sa bouche.

Lorsque ma mère descend les escaliers, Charlie sur ses talons, je suis assise sur le canapé, regardant distraitement le reportage sur les chiens de prairies, souliers au pied et clé en main tandis que mon père ronfle tranquillement dans son fauteuil. Sa chemise légèrement ressortie de son pantalon, sa bouche ouverte et ses cheveux ébouriffés sur le côté lui donnent une allure négligée qui ne convient visiblement pas à ma mère puisqu'elle traverse le salon, lui donne une tape sur l'épaule avant d'agiter une main de haut en bas laissant échapper un soupir qui, dans son langage, signifie non mais regarde ton allure. C'est ce que je prends comme signal pour m'éclipser de la maison.

Il est encore trop tôt, le ciel faiblement teinté de rose en est la preuve parfaite, mais le temps est doux et je décide d'en profiter. J'arrive sur le trottoir, mon sac négligemment posé sur mon épaule, mon téléphone en main et une humeur qui, je le souhaite, s'améliorera au courant de la journée. L'épisode avec mon père a calmé momentanément la frustration qui plane en permanence sous la surface. Cette frustration qui est pourtant revenue au gallot dès que je me suis retrouvée seule avec mes pensées, assise dans le salon et mon père se reposant tranquillement. Marcher est peut-être la solution. Du moins, souhaitons-le. Souhaitons qu'à chaque nouveau pas, ne serait-ce qu'une infime quantité, cette émotion poignante et destructrice tombera sur le sol pour y rester.

"Merde!" Un coup d'oeil vers l'écran de mon cellulaire m'indique que j'ai à peine huit minutes pour traverser le quartier au complet afin de rejoindre Jess et Emma.

J'agrippe fermement la bretelle de mon sac et commence à courir, défilant le plus rapidement possible dans les rues pour arriver à temps à destination, réprimant l'agacement grandissante à chaque fois que mon sac frappe le bas de mon dos. C'est totalement épuisée, une humeur massacrante en prime, que j'aperçois la façade de la maison de Jess.

"Presque en retard", me crie celle-ci en tapotant son poignet. Je comprends qu'elle désigne l'heure sur sa montre, invisible parce que camouflée sous la manche de son chandail noir, et je la rejoins en joggant.

"Presque", répondis-je alors qu'une goutte me tombe directement au milieu du front. Saloperie de matin merdique.

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Désolé du plus long délais, life with a kid you know.
Bref, je publie le prochain chapitre à 3 commentaires et votez, c'est toujours encourageant xx

Tom Brooks est Hugh Laurie

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