Chapitre 3
Emy PDV
— Y a quoi dedans ? demandai-je en montrant la boîte que Yann tenait.
— Des bonbons. Pour remercier les visiteurs, répond-t-il avec un sourire.
— On devrait peut-être les mettre au garage d'abord, propose Lena.
— Bonne idée, acquiesce Yann. Emy, tu pourrais attraper un cul-de-poule dans le placard, s'il te plaît ?
— Okay, dis-je en me dirigeant vers la cuisine, qu'on avait transformée pour Halloween en une "salle aux insectes".
J'ouvre l'un des placards recouverts de fausse mousse et cherche un bol. En étirant le bras pour l'atteindre, mon pied glisse. Une assiette que je venais de déplacer se décroche et s’écrase sur ma tête avant de se briser en morceaux au sol.
— Aïe, murmurais-je en sentant une douleur sourde.
Théo accourt vers moi, l’air alarmé.
— Emy, ça va ?
— Pas vraiment… J’ai un peu le tournis, admis-je en fermant les yeux pour éviter de voir la pièce tourner autour de moi.
Il s'agenouille à côté de moi, ses yeux scrutant mon visage avec inquiétude.
— J'ai combien de doigts, là ? me demande-t-il en agitant sa main devant moi.
— Je suis pas aveugle, Théo, soupirai-je.
— Attends… Tu saignes un peu. Il se lève et attrape une serviette avant de revenir pour tapoter doucement ma tête.
Le contact de la serviette sur mon front me réconforte, et sans m’en rendre compte, je reste immobile, observant le visage concentré de Théo. Je suis presque surprise de réaliser à quel point il pouvait être… beau, dans sa douceur attentionnée.
— Je sais que je suis irrésistible, mais arrête de me fixer comme ça, ça me fout les jetons, plaisante-t-il en souriant.
— Je te regarde juste parce que je viens de réaliser que t’es vraiment moche, rétorquai-je en détournant le regard, amusée.
— Ouais, ouais, rit-il avant de sortir un bandage de sa poche et de l'enrouler autour de ma tête. Voilà, mademoiselle momie, on est prêts pour Halloween.
Avec un dernier sourire taquin, il s’éloigne. C’était bien le Théo que je connais.
Je rejoins le garage, où Yann et Lena semblent bien s’entendre, Lena riant à chaque blague de Yann, et lui rougissant chaque fois un peu plus.
Quand j'entre, Yann se précipite vers moi, inquiet.
— Emy ! C'est quoi, ça ? Tu t’es blessée ?
— Je vais bien, Yann, je me suis juste cognée. J'évite de le regarder directement, sentant le regard de Théo, posté à l’autre bout de la pièce, qui nous observait.
— Ça va ? demande Lena, son visage marqué d’inquiétude.
— Oui, oui, ne vous en faites pas, répondis-je, un peu gênée par toute cette attention.
— T’es sûre ? insiste Yann.
— Oui, c’est rien, dis-je, essayant de le rassurer.
— Bon, allez, c’est pas si grave, intervint Théo, un sourire moqueur aux lèvres. On a encore plein de boulot à faire, Yann, alors arrête de couver Emy comme une mère poule.
— D’accord… mais si jamais tu te sens mal, dis-le-moi, Emy, dit Yann, adoucissant son ton.
— Promis. Et je te rappelle que je ne suis plus un bébé, Yann, je sais me débrouiller, lui répondis-je en levant les yeux au ciel.
— Voilà, on est tous rassurés maintenant, lance Théo, avant de glisser : D'ailleurs, allons voir les squelettes que je viens de commander !
Après qu'ils soient sortis, Lena me jette un coup d'œil inquiet.
— Tu veux que je reste avec toi, Emy ?
J’hochai la tête, et nous partîmes vers ma chambre, ou plutôt, la "salle de torture". Ils avaient transformé mon lit en une table lugubre ornée d’un faux couteau qui pendait du plafond. Ça aurait pu être drôle… si je n’étais pas aussi impressionnable.
— Heureusement que c’est juste pour une nuit, dis-je, observant la décoration terrifiante.
— T’as peur d’Halloween ? demande Lena en riant.
— Disons que j’aime pas avoir peur, tout simplement, avouai-je. Les insectes, les squelettes, le sang… tout ce qu’il y a ici, en fait.
Lena rit doucement, se levant pour observer le décor.
— Et toi, pourquoi tu adores Halloween à ce point ? l’interrogeai-je.
— Ce n’est pas tant la fête elle-même, répondit-elle. C’est surtout parce que ça nous rapproche, mes frères et moi. On s’amuse à se faire peur, mais surtout à aider les autres à vaincre la leur.
— J’imagine que je suis un cas désespéré, dis-je en plaisantant.
— Pas du tout, sourit-elle. T’es juste… pas encore habituée. Mais je suis sûre que bientôt tu vas adorer.
— Ça m'etonnerait, soufflai-je, incertaine.
— Emy ! Lena ! Vous êtes où ? La voix de mon frère résonna depuis le "salon-cimetière".
Nous descendons et on voit mon frère habillé en Frankenstein, un grand sourire aux lèvres.
— On se déguise déjà ? demande Lena, amusée.
— Non, je teste juste les costumes. Monsieur Duvas nous a prêté ceux de son théâtre. Vous pouvez essayer si vous voulez.
Je regarde Lena, et on se sourit avant de se diriger vers les costumes.
— Regarde ça, Emy ! dit-elle en montrant un accoutrement délirant.
— Et ça ! répliquai-je en lui présentant un chapeau de pirate.
— C’est le paradis des costumes !
— On est à Noël ou à Halloween, ici ? lance Théo en s’approchant.
— Les deux ! s’esclaffe Yann en lui jetant un costume de fantôme.
Nous finissons tous par choisir un déguisement. Moi, en pirate, chapeau inclus, et Lena en clown, bien maquillée.
— Avouez qu’on est beaux comme ça ! dit Lena, et on éclate tous de rire.
C’est alors que Perry entre, l'air épuisé.
— J'ai réglé le problème, dit-il. Puis, en nous regardant tous déguisés, il demande : J’ai raté un truc ? Pourquoi vous êtes tous habillés comme ça ?
Yann lui lance un costume de clown en riant.
— Allez, Perry, c’est pour Halloween !
— On n'a pas le temps pour ça, il nous reste à peine une heure avant d’ouvrir le stand, grogne-t-il, mais son sourire trahit son amusement.
Théo roule des yeux.
— Allez, Perry, un peu de fun ne fait de mal à personne.
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Irish Lilaas
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